UNIVERSITE DE LOME
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
(FLESH)
FORMATION DOCTORALE
DEA Pluridisciplinaire
EFFETS NEGATIFS DU REDOUBLEMENT PRECOCE SUR LA REUSSITE
AU CEPD
AU TOGO
Mémoire pour l'obtention du Diplôme
d'Etudes Approfondies
(DEA)
OPTION : Sociologie de
l'éducation
PRESENTE PAR :
Komivi OGOUWA
SOUS LA DIRECTION DE : M.
Datè Fodio François GBIKPI-BENISSAN
Maître de conférences en Sciences de
l'Education
Octobre
2010
« Puisqu'il n'existe pas de preuve sérieuse de
l'efficacité du redoublement, la profession enseignante devrait
abandonner cette pratique comme jadis, les médecins ont
délaissé les saignées et les purges. »
CRAHAY (1996:10).
SOMMAIRE
DEDICACE........................................................................................4
REMERCIEMENTS..............................................................................5
LISTE DES
SIGLES..............................................................................6
INTRODUCTION.................................................................................7
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE................9
1/ Analyse de
situation...........................................................................9
2/ Les objectifs de la
recherche................................................................19
3/ Revue de la
littérature........................................................................20
4/ Définition des
concepts......................................................................29
5/ Cadre de référence théorique de la
recherche.............................................35
6/ Les questions de
recherche..................................................................37
7/ Les hypothèses de la
recherche.............................................................37
8/ Opérationnalisation des hypothèses
..............................................................38
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE.....40
1/ Choix du
terrain...............................................................................40
2/ Choix de la
population.......................................................................43
3/ Choix des instruments de collecte des
données..........................................45
4/ Type et plan d'analyse des
données........................................................49
5/ Echéancier de la
recherche..................................................................51
TROISIEME PARTIE : PREMIERS RESULTATS DE LA
RECHERCHE............52
1/ Plan provisoire de la
thèse...................................................................52
2/ Chapitre rédigé pour le
DEA................................................................55
CONCLUSION..................................................................................95
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................99
LISTE DES
TABLEAUX.....................................................................103
LISTE DES
GRAPHIQUES..................................................................104
ANNEXE........................................................................................105
TABLE DES
MATIERES.....................................................................112
DEDICACE
A
MA
CHERE MERE
Adjobi KOFFI
REMERCIEMENTS
Au terme de cette recherche, nous tenons à exprimer
notre gratitude à tous ceux qui ont contribué de quelque
manière à réaliser ce mémoire. Nous
remercions :
Monsieur GBIKPI-BENISSAN Datè Fodio, malgré vos
multiples occupations, vous vous êtes rendus disponible pour nous
conduire jusqu'à la fin de ce travail par votre guide et vos
conseils,
Madame KPAKPO Pépévi, nous vous serons toujours
reconnaissants pour le soutien moral et l'encouragement que vous ne cessez pas
de nous apporter.
Nous remercions par ailleurs les enseignants du
département de sociologie, en occurrence MM. AGBOVI K. Vincent, GBEMOU
Kokou, GNAKOU, et tous les autres enseignants dont je ne pourrais
énumérer tous leurs noms ici.
Je dis également merci aux collègues de service,
surtout Mme PASSOKI, M. Yves W. NANTILLE, et M. Messan ADEDEMI. Je n'oublie pas
les amis tels que Jolly Tiamonam Awovi AVINU, Edoh ETEKPO, Valère KOFFI,
Awali IBRAHIM et Saliou IBRAHIM. Je salue aussi le soutien de Maguis, Fulgence
AFOUTOU et de Guy LAKPO.
Bref je témoigne mes gratitudes à tous ceux de
près ou de loin ont contribué à la réalisation de
ce rapport de mémoire.
LISTE DES SIGLES
BM : Banque Mondiale
CE1 : Cours Elémentaire première
année
CE2 : Cours Elémentaire deuxième
année
CEPD : Certificat d'Etudes du Premier Degré
CP1 : Cours préparatoire première
année
CP2 : Cours préparatoire deuxième
année
CM1 : Cours moyen première
année
CM2 : Cours moyen deuxième année
DAF : Direction des Affaires
Financières
DEA : Diplôme d'Etudes Approfondies
DESIO : Direction de l'Enseignement Secondaire, de
l'Information et de l'Orientation Scolaires et Professionnelles
DEX-C : Direction des Examens et Concours
DGPE : Direction Générale de la
Planification de l'Education
DIFOP : Direction de la Formation et de l'Orientation
Professionnelle
DPPE : Direction de la Planification et de la
Prospective de l'Education
DRE : Direction Régionale de
l'Education
DRH : Direction des Ressources Humaines
EDIL : Ecoles d'Initiative Locale
IGE : Inspection Générale de
l'Education
MEPSA : Ministère des Enseignements Primaire,
Secondaire et l'Alphabétisation
MENR : Ministère de l'Education Nationale et
de la Recherche
MESR : Ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche
UNESCO: United Nations for Education, Science and Culture
Organization
(Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture)
URD : Unité de Recherche
Démographique
INTRODUCTION
A la fin d'une année scolaire, le classement d'un
élève ou d'une élève qui ne maîtrise pas les
objectifs minimaux des programmes de leur niveau scolaire peut entrainer un
redoublement. Le redoublement d'un niveau scolaire est la reprise d'une classe
avec les mêmes programmes que l'année précédente.
Malgré qu'on connaisse les résultats des recherches
antérieures sur le redoublement, beaucoup d'autres auteurs sont toujours
intéressés par ce sujet. Les travaux de leurs recherches
aboutissent sur la question de l'efficacité ou non de la pratique du
redoublement. La reprise d'une année scolaire a pour but de favoriser
chez l'élève qui redouble l'apprentissage des notions non
assimilées dans le programme de sa classe, et de lui permettre de
réussir et d'acquérir plus de maturité. Plusieurs
recherches qui se sont penchées sur la question ne permettent pas de
tirer des conclusions rigides.
D'aucuns pensent que le redoublement permet aux
élèves redoublants d'améliorer leurs performances
l'année de sa reprise. Ils développent des arguments qui
soutiennent que les élèves qui redoublent font preuve d'une
déficience mentale que seul le redoublement, c'est-à-dire la
reprise à l'identique des programmes pourrait remédier. D'autres
affirment que le redoublement est néfaste tant pour le
développement psychologique, social que pour le cursus scolaire du
redoublant. C'est dans cette dernière optique que s'inscrit la
présente recherche qui cherche à identifier les effets
négatifs du redoublement précoce sur la réussite au
CEPD.
Après analyse de la situation du redoublement,
généralement dans le monde, et plus particulièrement au
Togo, nous avons découvert que la pratique du redoublement n'est pas
récente. Au Togo, le redoublement à l'école primaire a
fait l'objet de plusieurs recherches qui conviennent que la pratique du
redoublement ne profite ni à l'enfant qui redouble ni à l'Etat
qui investit pour l'éducation de tous. Ce qui nous amène à
vouloir identifier les effets néfastes du redoublement sur la
réussite au CEPD. C'est l'objectif de l'étude. Nous nous sommes
fixés plusieurs types objectifs. Les objectifs scientifiques
définissent les résultats auxquels nous voulons parvenir au terme
de cette étude et les objectifs
d'application pratique énoncent la contribution que
cette étude pourrait apporter aux décideurs du système
éducatif du Togo. Ils constituent également des axes
d'orientation de la recherche. Après ces objectifs fixés nous
nous sommes inspirés des grandes orientations théoriques de la
question du redoublement. Cette partie de ce rapport nous a permis de parcourir
les grands débats qui ont discuté de la question de notre
étude. Cette référence théorique nous permet de
situer notre sujet par une question de recherche et de fixer les
hypothèses de l'étude. Elle nous a servi également
à adopter une méthodologie de l'étude.
Ainsi, le sujet que nous abordons ne recherche pas
à expliquer le redoublement, mais plutôt à montrer que
cette pratique nuit à la scolarité du redoublant. Il ne s'agit
pas ici d'évaluer les imperfections de cette pratique, mais nous voulons
démontrer qu'il n'améliore pas les résultats scolaires
ultérieurs des élèves. Cette porte spécifiquement
sur les élèves de CM2 qui ont redoublé dans les classes de
base.
Cette population a été soumise à une
technique d'échantillonnage aléatoire. Ce qui donne la
probabilité à tous les éléments de la population de
figurer dans l'échantillon retenu. C'est avec cet échantillon que
nous nous sommes entretenus au moyen des techniques telles que le guide
d'entretien, le questionnaire pour collecter les données. Nous avons
également utilisé la documentation pour parvenir à
certaines données nécessaires à l'analyse de cette
étude. Cette analyse va suivre le plan suivant :
· La performance des redoublants précoces au
CM2
· L'influence du redoublement précoce sur
l'achèvement du cycle primaire
· L'impact du nombre de redoublement précoce sur
la réussite des élèves au CM2
· L'influence de l'origine sociale des redoublants sur
leur réussite au CM2
Sommes toutes, le présent rapport sera
présenté en trois grandes parties que nous présentons
comme suit :
- Première partie : Le cadre conceptuel de la
recherche ;
- Deuxième partie : Le cadre méthodologique
de la recherche ;
- Troisième partie : La présentation des
résultats de la recherche
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE
1/ ANALYSE DE SITUATION
1-1/ Les obstacles à la scolarisation
L'accès de tous au cycle du primaire et son
achèvement ainsi que la réduction sensible du taux
d'analphabétisme des adultes jusqu'en l'an 2000 sont les deux principaux
objectifs formulés lors de la conférence mondiale sur
l'éducation pour tous tenue à Jomtien (Thaïlande) en mars
1990. Après cette conférence, l'extension et
l'amélioration de l'éducation de base sont devenues de grandes
questions de l'ordre du jour des principaux organismes internationaux et des
institutions de coopération bilatérale. Elles apparaissent
également dans les plans d'action des autorités de
l'éducation de la majorité des pays en développement.
Ainsi ces vingt dernières années ont connu des progrès
quant à l'expansion de l'enseignement primaire. Le taux de scolarisation
connaît une croissance, même si cette dernière est lente par
endroit. Le Togo, par exemple a connu une croissante lente du taux de
scolarisation de l'enseignement primaire ces deux dernières
décennies comme l'illustre le tableau 1.
Tableau 1 : Les taux brut de scolarisation du Togo de
1990 à 2008
|
1990
|
1991
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
TBS
|
97
|
95
|
90
|
99
|
105
|
105
|
101
|
107
|
100
|
103
|
104
|
100
|
99
|
97
|
94
|
89
|
98
|
109
|
Source : MEPSA, Tableau de bord de
l'éducation, les indicateurs 2008-2009
Le nombre d'écoles et celui des enseignants ont
augmenté. La première augmentation résout le
problème de la distance parcourue par les élèves, et la
seconde constitue une solution à la qualité de l'encadrement. Au
Togo, plus de 90% des élèves parcourent une distance
inférieure ou égale à 3km de leur domicile à leurs
écoles. Cependant il existe une série de problèmes qui
font obstacle à la réalisation complète des objectifs de
la conférence. Le premier problème est celui des
difficultés de l'accès à l'enseignement. C'est ce
problème qui fait l'objet de l'attention la plus soutenue. Le second est
constitué des incidences de l'abandon scolaire. Le troisième
problème a trait au nombre important d'élèves qui
redoublent. Ce phénomène frappe plus particulièrement les
deux premiers cycles du primaire. Pour un nombre déterminé de
garçons et de filles qui entrent au CP1 cette année (2009-2010),
la probabilité qu'ils entrent
en classe de 6eme en 2015-2016 est beaucoup
réduite. Le redoublement à l'école primaire et ses
rapports avec l'apprentissage et l'échec scolaire a fait l'objet de
plusieurs études, soit sur l'ampleur du phénomène, sur ses
causes et sur la définition des mesures les plus appropriées pour
réduire progressivement son incidence. A cet égard, il faut
rappeler les conférences internationales convoquées par l'UNESCO,
en 1970 sur le thème de l'amélioration de l'enseignement et en
1984 sur celui de la généralisation et du renouvellement de
l'enseignement primaire. En 1989, le phénomène du redoublement
touchait dans le monde 24 millions d'enfants scolarisés dans le primaire
(UNESCO, Novembre 1991).
1-2/ L'historique de la pratique du redoublement
Ainsi, la question du redoublement n'est pas récente et
varie selon les courants de pensée de l'histoire. Le redoublement
était une disposition dès le XVIe siècle, dans le
système éducatif anglo-saxon pour aider les élèves
faibles ou en difficulté de maîtriser le programme de sa classe
(Ziegler Suzanne, 1992). Aux Etats-Unis, jusqu'au milieu du XIXe
siècle, les écoles n'étaient pas organisées par
système de classes. La mesure du redoublement intervient avec
l'apparition des établissements organisés de façon
graduée (Balow, Irving H. et Schwager Mahna, 1990). Cette pratique est
rentrée plus tard dans les habitudes. Vers 1930, les sciences sociales
s'interrogent au sujet de cette pratique à cause de ses effets
néfastes (le développement social et émotif) sur
l'élève (Ziegler Suzanne, 1992). Ainsi les tenants de la
`'promotion sociale'' (passage automatique en classe supérieure) pensent
que le redoublement n'est pas utile parce qu'il fait reprendre par le
redoublant un programme qui n'ayant pas été réussi au
premier coup, ne le serait pas plus tard (King Marian J., 1984) Dès lors
le passage en classe supérieure n'est plus fondé sur les
critères de performance. Un ou une élève qui ne
maîtrise pas les objectifs de sa classe peut passer en classe
supérieure pour lui permettre de suivre sa promotion ou son groupe
d'âge (Ostrowski Patricia Maslin, 1987).
Au début des années 1960, le passage automatique
en classe supérieure est à nouveau remis en question. Selon ces
derniers chercheurs, l'admission automatique en classe supérieure pour
des raisons sociales ne favorise pas la recherche de l'excellence (Leblanc
Jacynthe 1991). La baisse des résultats des élèves au test
érigea certains éducateurs et éducatrices en
défenseurs d'une politique de classement plus stricte afin d'assurer la
maîtrise du contenu des programmes par les élèves. Ils ne
voulaient plus accorder de passage à rabais en classe supérieure.
Selon eux, l'élève qui passe en classe supérieure sans
avoir maîtrisé les objectifs de la classe inférieure
éprouvera des difficultés encore plus importantes que s'il
redoublait (Balow Irving H. et Schwager Mahna, 1990).
En France, la pratique du redoublement n'est pas nouvelle. Les
lois Ferry instaurèrent trois composantes structurelles dans
l'organisation scolaire : un même espace, un même
maître, et un programme attribué à chaque classe.
Dès lors le redoublement était corrélé à
cette organisation. En 1950, le redoublement devient très
préoccupant et fait l'objet d'une circulaire du ministère de
l'éducation nationale (daté du 16 mars 1956) dont l'objectif
était de rechercher les moyens les plus adaptés à le
réduire. En 1983, Claude Seibel établit le caractère
néfaste du redoublement supposé être jusqu'à lors
`'une seconde chance'' (Seibel Claude ; Levasseur Jacqueline, 1983). Plus tard
les résultats des travaux de ce chercheur ont contribué à
l'instauration, à partir de janvier 1991, de la notion de cycle
d'enseignement à la place du terme niveau d'enseignement. Ceci
répond à l'objectif d'adapter l'institution scolaire au rythme
d'apprentissage de l'élève. C'est un moyen de
« favoriser la réussite de tous les
élèves » et de limiter le nombre de redoublement pour
éviter qu'il soit vécu comme une sanction (Seibel Claude,
Levasseur Jacqueline, 2007). Le redoublement conçu comme la reprise
à l'identique d'une année scolaire ne se justifie plus. La loi
d'orientation de 2005 a renforcé cette nécessité de
prendre en charge les élèves en difficulté ou ayant
été maintenus.
1-3/ La question du redoublement au Togo
Les taux de redoublement en Afrique, et surtout en Afrique
subsaharienne sont importants. En 1990, sur 41 pays d'Afrique subsaharienne,
seulement 4 pays ont enregistré un pourcentage de redoublants
inférieur à 10% au primaire. Dans la même année,
dans 16 pays d'Afrique subsaharienne, les redoublants ont
représenté plus de 20% de l'effectif scolarisé. Ce taux de
redoublement avoisine 24% dans les pays d'Afrique francophone (Alain Mingat,
Bruno Suchaut, 2000). Désirant réduire ces redoublements, les
pays d'Afrique francophone ont pris certaines dispositions telles que : 1/
mettre en place trois sous-cycles de deux ans correspondant à des blocs
de compétences bien identifiées ; 2/ ne plus autoriser de
redoublement à l'intérieur de ces sous-cycles de deux
années et 3/ limiter la fréquence des redoublements entre
sous-cycles consécutifs au sein du primaire. Malgré cela, au
Togo, le taux de redoublement est très élevé dans le
système éducatif primaire. En 1990, on compte une proportion de
redoublants de 36%. En 1994, cette proportion est de 46%. En 1999, ce taux
représente 31,2%. Et, de 2000 à 2009 ce taux varie de 27%
à 20% comme l'illustre le tableau 2. On constate aussi que sur les dix
dernières années, la tendance à la réduction de ce
taux est faible.
Tableau 2 : Taux brut de redoublement au Togo de 1990
à 2008
|
1990
|
1991
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
TBR
|
36
|
35 ,8
|
37
|
46
|
33,1
|
31,9
|
28,4
|
29,6
|
31,2
|
27
|
24
|
22,5
|
23,5
|
23,2
|
23,7
|
24
|
23,9
|
20,3
|
Source : MEPSA, Tableaux de bord de
l'éducation, les indicateurs 2008-2009
Par rapport aux pays de l'Afrique, le Togo se situe parmi les
pays ayant une fréquence de redoublement les plus élevées.
En 2004, dans un échantillon de 48 pays où le pourcentage moyen
de redoublement était 16%, le Togo se situait à 7 points au
dessus. Seuls 7 pays africains avaient un taux de redoublement supérieur
à celui du Togo (graphique 1).
Graphique 1 : Pourcentage de redoublants au cycle primaire,
année 2004
Source : Mathieu Brossard, Blandine Ledoux et Francis Ndem
(2006) : Eléments d'analyse du secteur
éducatif au Togo, Pole de Dakar.
Le niveau actuel du taux de redoublement au Togo reste deux
fois plus élevé que celui observé dans les pays pauvres
d'Afrique dont la scolarisation primaire universelle est presque
réalisée. Ces taux de redoublement généraux cachent
des disparités selon le niveau scolaire, les catégories
d'écoles, les régions scolaires et le sexe.
Schématiquement, les taux de redoublement tendent à diminuer
graduellement du niveau inférieur (CP1) vers le niveau supérieur
(CM2) du primaire. A la fin de l'année scolaire 2004-2005, les taux de
redoublement au primaire se répartissent entre les niveaux comme
suit :
Graphique 2 : Situation du taux de redoublement par cours
au primaire en 2004-2005 au Togo
Source des données : Tableau de bord de
l'éducation au Togo (2004-2005), DPPE
Ce graphique montre que le taux de redoublement, d'une
manière générale est plus élevé au premier
niveau de scolarisation. Il est aussi remarquable qu'au sein des cycles, les
taux de redoublement restent élevés dans les classes d'initiation
(CP1, CE1, CM1). Dans la même année, au moment où les
écoles publiques enregistrent 25,8% de redoublement, l'école
privée faisait 17% de redoublants tandis que les EDIL comptaient 24% de
redoublants. En 2007, le taux de redoublement dans l'enseignement primaire
était 23,9% au Togo. Cependant, l'observation de ce taux dans les
différentes régions scolaires paraît très
diversifiée. Les régions Maritime, Plateaux, et Savanes ont connu
un taux de redoublement qui avoisine 30%, alors que les régions de
Lomé-Golfe et de la Kara enregistraient un taux de redoublement
inférieur à 20%. Le graphique n°3 suivant montre la
répartition du taux de redoublement par région et selon le sexe.
Graphique 3 : Répartition des redoublants selon le
sexe et par région en 2006-2007 au Togo
Source des données : Les indicateurs de
l'Enseignement Primaire, Année scolaire 2006-2007, DPPE
En 2008-2009, le taux de redoublement a diminué au
Togo. En général, ce taux était de 22%. Les régions
de Lomé-Golfe et de la Kara connaissaient un taux
légèrement supérieur à 15% cette année, et
les régions Maritime, des Plateaux, des savanes et Centrale avaient un
taux de redoublement qui tourne autour de 25%. Par cet histogramme, nous
constatons aussi que les filles redoublent plus que les garçons. En
2006-2007, la différence entre les taux de redoublement était
légère. Dans Lomé-Golfe, les Plateaux et la Kara, la
différence était de un point. Dans la région Maritime et
centrale, les filles avaient redoublé autant que les garçons.
C'est dans les Savanes que la marge était de deux points en faveur des
garçons. C'est ce qu'illustre le graphique 4 :
Graphique 4 : Evolution comparative des taux de
redoublement selon le sexe en 2006-2007 au Togo
Source des données : Les indicateurs de
l'Enseignement Primaire, Année scolaire 2006-2007, DPPE
En 2008-2009, dans l'enseignement primaire au Togo,
près du quart des effectifs sont des redoublants (DPEE, 2008-2009). Ce
qui explique le plus souvent les retards scolaires que connaissent les
élèves, surtout dans les savanes. Plus on avance dans le cycle et
plus les retards s'accumulent. Au Togo, l'année scolaire 2008-2009 a
connu une proportion de 35% d'élèves en retard au CP1 et de 50%
au CM2. Les élèves qui ont un an de retard représentent
25% de l'effectif au primaire. On compte également plus de 20% de ces
élèves qui ont trois ans de retard au CM2. Toujours à ce
niveau du cours primaire, les élèves retardataires de deux ans
peuvent occuper une proportion de 10% de l'effectif total. Ces retards ont une
influence non négligeable sur la réussite au CEPD. Cette remarque
peut s'analyser à travers les taux de réussite au CEPD, les taux
de transition du primaire au secondaire, les taux d'abandon au CM2 et le temps
moyen de parcours de l'enseignement primaire. Malgré, les taux
d'admission élevés observés au Togo depuis près de
deux décennies, les taux d'achèvement restent très
faibles. Tous les enfants admis au CP1 n'achèvent pas l'enseignement
primaire. Sur 100 élèves qui entrent au CP1, moins de 60% parmi
eux arrive au CM2. Parmi les élèves qui arrivent au CM2, moins de
75% réussissent au CEPD. En 2005-2006, le pourcentage de réussite
au CEPD faisait 68,3%. L'année suivante, près de 65% des
élèves inscrits à cet examen étaient promus. En
2008-2009, 75% des candidats à l'examen du CEPD étaient
déclarés admis à l'issue des épreuves.
1-4/ Impacts du redoublement sur la scolarisation
Ainsi, nous nous posons des questions sur l'impact du
phénomène sur la performance des redoublants, et sur leur
scolarité. On se demande si les élèves qui redoublent
obtiennent de meilleurs résultats aux examens que les autres ou si les
écoles qui font redoubler ont plus de réussite aux examens que
les écoles qui font moins de redoublants. C'est cette question qui fait
l'objet de la présente recherche. A ce sujet, plusieurs facteurs
influencent la réussite aux examens, précisément au CEPD
dans le cadre de cette étude.
Parmi les variables qui ont une influence sur l'échec
au CEPD ; nous pouvons citer la dimension rural/urbain, le rapport
maître/élèves, la distinction entre les écoles
publiques et privées, les classes à cours multiples, la
proportion de femmes au sein du corps enseignant, le niveau d'études des
enseignants, une formation professionnelle initiale des enseignants, la
disponibilité des manuels scolaires et la qualité du
bâtiment de la salle de classe. Dans ce contexte, une étude
réalisée par Mathieu Brossard, Blandine Ledoux et Francis Ndem
(juillet 2006) sur l'analyse de l'éducation au Togo a estimé les
impacts de chacun de ces facteurs sur la réussite au CEPD.
D'après cette étude, la fréquence des redoublements est
très négativement associée aux taux de réussite au
CEPD. Entre une école dont le taux de redoublement serait de 10% et une
autre où il atteindrait 35%, l'étude suggère que les
autres facteurs étant comparables pour ces écoles, le taux de
réussite au CEPD est en moyenne de 9,5 points au bénéfice
de la première. Dans le plan sectoriel de l'éduction 2010-2020
pour le Togo, en comparant les résultats des écoles primaires
à l'examen de fin de cycle avec les fréquences des redoublements
qui y sont observées, le MEPSA (Ministère de l'Enseignement
Primaire, Secondaire et de l'Alphabétisation) a réalisé
que les écoles qui ont un taux de redoublement de moins de 10%
obtiennent des taux de réussite au CEPD plus élevés que
les écoles qui font plus de 20% de redoublants. Ainsi comme l'affirme
Jean-Jacques Paul (1997),
« s'il y a bien un domaine
où les chercheurs en sciences de l'éducation se donnent
la main, c'est bien celui du
redoublement, pour affirmer à l'unisson que le
redoublement est une solution injuste,
inefficace sur le plan pédagogique et
coûteuse ».
Au Togo, le redoublement constitue un phénomène
culturellement enraciné. Et nombreux sont les travaux qui mettent en
doute son efficacité pédagogique, qu'ils fassent
référence à la relation entre le redoublement et les
performances scolaires ou comme lien entre redoublement et trajectoire
scolaire. L'élève qui redouble ne profite pas de la reprise de
son année et ses résultats scolaires continuent souvent de
baisser (Côte, Kennes et al. 1995). Elle ou il réussit moins bien
que l'élève qui a profité d'un passage en classe
supérieure en dépit du fait que les deux présentent des
difficultés scolaires comparables (Leblanc Jacinthe, 1991). A cet
égard, dans la plupart des cas, même si l'élève
connaît un certain succès scolaire l'année de sa reprise,
obtenant la plupart du temps des résultats dans la moyenne, ce
succès ne se maintient pas à long terme, (Paradis Louise et
Potvin Pierre, 1993).
Si la reprise d'une année ne permet pas à
l'élève de connaître des succès scolaires, si cette
dernière ou ce dernier perd espoir en ses capacités et que
l'intérêt n'y est plus, les risques d'abandon scolaire s'en
trouvent automatiquement accrus. Si l'on compare les redoublants et les non
redoublants, l'on constate que, chez les premiers, le risque de quitter
l'école serait de 20% à 30% plus grand que chez les seconds
(Grissom James. B. et Shepard Lorrie A., 1989). D'autres études comme
Mingat et Suchaut (2000) et Brossard M. et al. (2006) montrent que les
redoublements accroissent les abandons scolaires. Ils ont montré
également dans ces études que ces impacts du redoublement sur la
scolarisation des élèves est plus observable dans les groupes
défavorisés (milieux ruraux, familles économiquement
pauvres, filles...)
Par ailleurs, la reprise consécutive d'une année
développe chez les élèves certains troubles de
comportement qui sont défavorables à la réussite scolaire
plus précisément au CEPD (1er examen dans le cursus de
l'élève). Parmi ces troubles de comportement nous pouvons noter
le stress, une faible estime de soi, la démotivation, une mauvaise
intégration dans le nouveau groupe de pairs. En effet, la reprise d'une
année est un événement stressant pour
l'élève et pour sa famille. Pour l'enfant, ce serait aussi
stressant de reprendre une année que d'uriner en classe ou d'être
surpris en train de voler (Fuhrman Susan et autres, 1990). Aussi la reprise
d'une année peut avoir comme effet une baisse de l'estime de soi chez
l'élève. C'est l'un des effets négatifs les plus à
craindre puisqu'une estime de soi positive serait un facteur déterminant
pour la réussite de l'élève. Les élèves qui
redoublent démontrent une plus faible estime de soi que ceux qui n'ont
jamais redoublé et qu'ils attribuent leurs échecs à des
facteurs indépendants de leur volonté et doutent davantage de
leur valeur et de leur habileté à atteindre leurs buts. Entre six
et douze ans, se développe chez l'enfant, le sens de l'effort et du
travail. Pendant cette période, l'élève se définit
davantage par ce qu'elle et qu'il est capable de réaliser que par ses
attributs physiques ou psychologiques. Ce n'est pas tellement l'objet qui
stimule son comportement mais le sentiment que ses efforts ont fait une
différence et qu'elle et qu'il est responsable de ses résultats
(Tremblay Richard, 1992).
A la suite d'échecs répétés, les
élèves en viennent à acquérir des attitudes qui les
empêchent de réaliser toutes leurs capacités
d'apprentissage (Tremblay, 1992). Le découragement consécutif
entraîne une baisse du niveau d'activité de l'élève
et si cela se répète, beaucoup se découragent et leur
rendement s'abaisse sous leurs capacités réelles (Tremblay,
1992). Il s'installe alors dans un pattern de fonctionnement inférieur
à son potentiel. De plus le redoublement provoque chez
l'élève qui reprend sa classe une démotivation au travail.
Contrairement à l'objectif du redoublement, la reprise des mêmes
programmes, avec du matériel déjà vu dans un contexte
semblable est souvent mal appréciée par l'élève qui
échoue. L'élève anticipe le contenu et les
activités qui l'ont fait échouer. Il y a alors peu de chance que
le nouveau contexte dans lequel le même programme est repris augmente son
intérêt pour le travail, et par là sa compétence
à réussir.
Par ailleurs, il est à craindre que
l'élève qui redouble soit affecté par la perte de son
groupe d'appartenance. Reprendre une année quand on ne se sent pas bon,
quand on a perdu contact avec ses amis et ils ne sont plus dans le même
groupe et surtout dans la même classe, réduit sans doute la
motivation. (Leblanc Jacinthe, 1991). Pour l'élève, cette perte
du groupe de pair a non seulement une mauvaise influence sur sa motivation au
travail, mais aussi sur son intégration dans le nouveau groupe, souvent
plus jeune. La recherche indique que l'élève qui a obtenu le
passage en classe supérieure obtient de meilleurs scores au niveau de
l'adaptation personnelle que celui ou celle qui redouble. D'après les
sociogrammes, les redoublants sont moins souvent choisis par leurs camarades.
Ils sont vus plus négativement que les élèves qui ont
obtenu le passage en classe supérieure. Les effets négatifs sur
l'adaptation sociale sont particulièrement observés après
les premières classes. Cette discrimination serait en effet plus
élevée en 4e, 5e et 6e années (Leblanc, 1991).
Somme toute, cette étude s'intéresse aux effets
néfastes du redoublement sur la réussite scolaire, plus
précisément sur l'achèvement du cycle primaire.
2/ LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
2-1/ Objectifs scientifiques
2-1-1/ Objectif général :
Identifier les effets du redoublement précoce sur la
réussite au CEPD (achèvement du cycle primaire) au Togo.
2-1-2/ Objectifs spécifiques :
Montrer l'influence des redoublements précoces sur
l'abandon scolaire des redoublants.
Montrer l'influence des retards scolaires sur
l'achèvement du cycle primaire.
Montrer l'influence des redoublements aux cours
préparatoires sur la réussite au CEPD.
Montrer l'influence des redoublements aux cours
élémentaires sur la réussite au CEPD.
2-2/ Objectifs d'application pratique
2-2-1/ Objectif général :
Aider à l'amélioration du système
d'évaluation scolaire du cours primaire au Togo.
2-2-2/ Objectifs spécifiques :
Contribuer à la diminution du taux de redoublement du
cours primaire au Togo.
Montrer l'importance de l'amélioration de
l'enseignement aux cours préparatoires et élémentaires par
rapport à l'achèvement du cours primaire.
3/ REVUE DE LA LITTERATURE
La reprise d'année a pour but de favoriser chez
l'élève, l'apprentissage des notions non acquises dans le
programme de sa classe, de lui permettre de vivre des succès en
respectant son rythme d'apprentissage et d'acquérir plus de
maturité. Mais cette pratique ne semble pas, selon les recherches, avoir
toujours les effets escomptés. Le redoublement a fait l'objet de
plusieurs études. Beaucoup de chercheurs se sont interrogés sur
les conséquences de cette mesure, étudiant plus
particulièrement ses effets sur le développement personnel de
l'élève. Bien que ces études ne permettent pas de mettre
fin à cette mesure, elles mettent en lumière l'incidence
négative du redoublement sur les plans scolaire, personnel et social,
tant pour l'enfant que pour sa famille. Les résultats de ces
études montrent que le redoublement engendre peu d'amélioration
du rendement scolaire, pas vraiment d'effet sur la maturation, une moins bonne
adaptation sociale et plus de difficulté à se faire des amis.
Bien que la reprise d'année puisse être bénéfique
dans certains cas isolés, elle ne l'est pas pour la majorité des
élèves.
3-1/
L'efficacité ou l'inefficacité du redoublement
L'efficacité ou l'inefficacité du redoublement
se mesure par les avantages et les inconvénients qu'il comporte comme
impacts sur les élèves, les parents, les enseignants et leur
relation avec les élèves, et sur le système
éducatif du pays en général. D'abord les partisans du
redoublement suggèrent que le redoublement comporte des impacts positifs
sur la connaissance et la discipline de l'enfant qui redouble. L'origine d'un
redoublement est souvent le constat d'un niveau insuffisant pour la classe
supérieure. La répétition de l'enseignement permet alors
une meilleure compréhension et acquisition des connaissances non
maîtrisées au cours de l'année dernière. Ils
estiment que le redoublement évite aux redoublants d'accumuler un retard
trop important pour les niveaux supérieurs. Le redoublement permet aussi
de corriger les différences de maturité au sein d'une cohorte.
Telle est la perception de Nduzi Tambu (2001-2002) dans son
étude sur les opinions des parents et des enseignants sur le
redoublement de classe. Dans cette recherche les parents et les enseignants ont
des points de vue divergents sur le redoublement de classe. En
effet les parents adoptent plusieurs solutions pour contourner le redoublement,
entre autres : envoyé son fils ou sa fille dans une autre
école, l'encadrer par un enseignant de plus ou un précepteur qui
suit son processus, le blâmer ou le punir pendant un temps pour se
corriger et se prendre en charge c'est- à- dire commencer à
étudier. Pour la plupart des enseignants le
redoublement de classe est plus au profit des élèves et il est
efficace parce qu'il permet aux redoublants d'améliorer leurs
performances et connaître le succès. Les enseignants remarquent
que la décision de redoublement a été toujours
contournée par les parents pour des raisons financières. Ils
viennent les corrompre pour que l'enfant passe en classe supérieure. Une
fois que l'enseignant refuse, les parents du redoublant font changer
d'école à leur fils ou fille. Il est difficile pour les parents
de payer deux fois la même classe pour un enfant. Il
conclut son étude en ces termes : « les
opinions des parents ont été divergentes de la perception des
enseignants ». Les enseignants trouvent
nécessaire et capital de faire redoubler un élève faible
en matière principale pour renforcer ses acquis et le rendre
responsable, conscient de son cursus scolaire. Et pour la plupart des parents
le redoublement de classe est souvent inacceptable en raison de son coût
et des revenus mensuels insuffisants pour ceux qui travaillent.
L'année perdue par le redoublant ne sera pas
susceptible d'être rattrapée. Elle constitue un important
coût irrécupérable tant pour la famille que pour le pays.
Cette conséquence est peu traitée par les pédagogues mais
constitue un point très important pour les économistes. Par
contre l'impact psychologique et social est systématiquement
souligné par les pédagogues et les sociologues. Pour ceux qui
ont mis plus l'accent sur les effets du redoublement, ils ont soulignés
les effets cognitifs de redoublement pour certains élèves comme
manque de motivation, d'attention, des matériels nécessaires, et
le manque d'intelligence moyen et de maturité. Pour ce qui est des
effets socio - affectifs, la plupart des redoublants ont des difficultés
d'intégration sociale. Le redoublant développe une image
négative de soi (comme bête, fainéant, irresponsable,
négligent). Le redoublement porte donc préjudice aux
élèves faibles, il entrave leur progression dans les
apprentissages, attribuant leur échec à un manque de
capacité. Les élèves reçoivent un sentiment
d'incapacité acquis. Il introduit les élèves qui en sont
l'objet dans une dynamique sociale bien peu favorable à leur
épanouissement.
Crahay (1996) a fait une synthèse de plusieurs
recherches pour établir
« l'évolution des
compétences avant et après l'année redoublée, et a
comparé parmi l'ensemble des
élèves faibles d'une classe, les progrès
réalisés respectivement par
les élèves promus dans la classe supérieure et
des élèves redoublants ».
Le but poursuivi par cette étude porte sur les
résultats avant et après l'année
répétée afin de se rendre compte s'ils avancent ou
régressent. La comparaison des scores des redoublants à un
certain nombre de tests (tests de compétences scolaires et d'adaptation
socio affective) avant et après l'année redoublée montre
que les élèves améliorent leurs performances suite au
redoublement. Sur 73 études portant sur les compétences des
élèves, 69 (soit 95 %) concluent qu'il y a une
amélioration significative due aux compétences des
élèves au cours de l'année redoublée. Ces
recherches aboutissent à un résultat du même ordre pour
l'adaptation socio affective. Ces données confortent la position
professorale selon laquelle le redoublement bénéficie aux
élèves qui en font l'objet.
Une telle analyse est néanmoins très
incomplète. La question essentielle n'est pas, en effet, de savoir si
les élèves redoublants progressent mais de savoir quels auraient
été leurs progrès scolaires s'ils étaient
passés dans la classe supérieure malgré la faiblesse de
leurs résultats. Pour répondre à cette question, les
auteurs des études répertoriées par M. Crahay ont
comparé les progrès réalisés par les
élèves en difficulté, qu'ils soient promus ou redoublants.
Le principe de ces études est de comparer, à partir de tests
standardisés de compétences, les progrès des deux groupes
d'élèves de niveau initial faible.
Dans le premier groupe, les élèves redoublent et
dans le second, ils passent dans la classe supérieure. Les 37 % des
études (sur 60 retenues) concluent qu'il y a un progrès plus
sensible chez des élèves n'ayant pas redoublé. Seulement 2
% aboutissent à un progrès supérieur chez les
élèves qui ont redoublé. Les autres études (61 %)
aboutissent à des comparaisons non significatives entre les
compétences scolaires des deux populations d'élèves
étudiées. On obtient des résultats du même type
à partir d'un test d'adaptation socio-affective. Celle-ci est
significativement moins bonne pour des élèves redoublants dans 26
% des études alors que l'adaptation est meilleure pour les redoublants
dans seulement 3 études (et dans la majorité des études
l'adaptation socio-affective n'est pas modifiée de façon
significative). Les résultats de la méta-analyse Crahay sont tout
à fait édifiants : la très grande majorité des
élèves redoublants ont finalement perdu une
année de scolarité.
De plus, dans le même ouvrage, une
étude menée en 1990 par Holmes C.T. et Matthews K.M., auteurs
américains, révèle que le redoublement n'améliore
pas les performances des élèves en difficulté. Ils portent
l'attention sur : « les effets du redoublement ». Ils
ont examiné plusieurs recherches portant sur les effets de redoublement,
et ont retenu 44. Au terme de leur analyse, ils ont remarqué que le
redoublement présente plus d'inconvénients que d'avantages. Au
plan pédagogique, on voit la dispersion d'âge au sein des classes
qui handicapent l'apprentissage des élèves. Les enfants sont
traumatisés d'être séparés de leurs camarades de
classe. Le redoublement entrave leur progression dans les apprentissages en
attribuant leur échec à un manque de capacité. Le
redoublement introduit les élèves qui en font l'objet dans la
dynamique sociale bien peu favorable à leur épanouissement. Les
redoublants apparaissent comme ceux qui n'écoutent pas, ne sont pas
attentifs, ne sont pas sages, ne travaillent pas, ne participent pas au cours.
Le redoublement est principalement conçu comme problème
lié à l'effort et à l'implication dans les tâches
scolaires. Il est préjudiciable aux élèves qui en sont
victimes. Tous les effets du redoublement sont négatifs. C'est un
constat qu'ils ont fait à partir de cette étude. Les
élèves qui redoublent ont, après l'année
répétée, des performances moins bonnes que les
élèves qui, au départ, ont le même niveau de
compétences, mais qui ont été promus. Ils concluent que
ces résultats négatifs se retrouvent quelle que soit
l'année redoublée entre la première, la sixième
année du primaire.
Par ailleurs une étude sur
« les effets indésirables de redoublement »
de Grisay (1992) permet d'affirmer que le redoublement engendre, souvent, un
sentiment passager d'échec et inflige à beaucoup, sinon
à tous, une blessure profonde, une perte de confiance en soi, un
sentiment de dévalorisation ou d'impuissance. Cet effet va à
l'encontre même des capacités d'apprentissage et conduit l'enfant
ou l'adolescent à restreindre ses ambitions et à
intérioriser durablement le sentiment de ses limites. Aux yeux de ses
victimes, le redoublement n'apparaît donc ni efficace, ni
équitable, ni humain, alors qu'il coûte cher, puisqu'il multiplie
les années de scolarité.
3-2/ Faut-il redoubler tôt ou tardivement
l'école primaire ?
Il n'y a pas d'année idéale pour le redoublement
(Ziegler Suzanne 1992). Les effets de la reprise d'une année sur le
rendement scolaire seraient différents pour chaque classe du primaire.
Dans la pratique, la première année a été et
demeure une année fréquemment reprise, quand les techniques de
base en lecture ne sont pas maîtrisées. Elle est suivie de
près par la troisième année.
Une étude de Leblanc Jacynthe (1991) indique qu'il est
préférable de redoubler tôt. Le redoublement des
élèves du primaire semble donner lieu à des
résultats plus favorables que les reprises plus tardives. Il semble que
la reprise de la première année aide l'enfant qui n'avait pas
acquis la maturité suffisante et lui permet de consolider son bagage
scolaire. L'auteur suggère que s'il faut faire reprendre une classe
à l'élève qui éprouve des difficultés
persistantes, il vaut mieux le faire lorsqu'il ou lorsqu'elle est jeune. Ils
indiquent la fin de la première année comme le meilleur moment et
déconseillent de le faire après la troisième année,
jugeant la mesure inefficace à partir de ce moment. Les résultats
scolaires sont encore moins satisfaisants si l'élève redouble une
classe avancée. Si le redoublement survient après la
2e ou la 3e année, comme on l'a dit
précédemment, un stigmate social semble rattaché à
l'échec. Leblanc affirme qu'il faut éviter de faire redoubler un
ou une élève de plus de 12 ans car le redoublement, vu comme un
échec par l'adolescent ou l'adolescente, affecte sa motivation et
mène à l'abandon. Comme le souligne Brais Yves (1994), il y a
probablement des différences de capacités entre les redoublants
et les redoublantes du cours préparatoire et ceux et celles du cours
élémentaire. Leblanc (1991) indique dans sa thèse que le
cours préparatoire du primaire est un cycle d'éveil et de
maturation alors que le cours élémentaire a pour but de
consolider les apprentissages.
Dans la même optique, Seibel et Leivasseur (1983) ont
fait une étude sur les « effets pédagogiques du
redoublement ». Cette étude a concerné plus de
1000 élèves scolarisés au cours préparatoire. C'est
une étude qui confirme que le redoublement précoce ne semble pas
conduire, en moyenne, à des évolutions pédagogiques aussi
favorables pour les élèves redoublants que pour les
élèves promus. L'évolution comparée des deux
populations considérées révèle un écart
croissant variable selon les exercices proposés, mais très
souvent (dans 7 cas sur 10) en faveur des non-redoublants faibles. Les cinq
exercices (sur 45) où les redoublants progressent davantage que les
promus faibles se rapportent tous au domaine mathématique. Ce
résultat peut s'expliquer, en partie, selon ces auteurs « par
une pratique plus fréquente de ce type d'activités qui sont mises
en oeuvre au début du cycle préparatoire ». En
conclusion, on peut dire que le redoublement précoce ne permet pas aux
élèves de progresser. Pour un élève faible, il
n'est pas nécessaire de redoubler pour continuer à progresser. La
décision de fin d'année scolaire n'est pas neutre à ce
niveau (cours préparatoire) d'enseignement. Elle a un effet
« démobilisateur » chez les enfants invités
à recommencer leur cours.
Plus tard en 2002, Thierry Troncin commence de nouvelles
recherches en France dont les résultats vont confirmer ceux de
l'étude de Seibel. Il se base sur un échantillon de près
de 4000 élèves. En septembre 2002, à leur entrée en
CP, il leur fait passer un ensemble de 4 tests, puis il recommence en juin 2003
(fin de CP), en septembre 2003 (début de CE1) et en juin 2004 (fin de
CE1). Il constate alors qu'au cours de l'été 2003 (qui suit le
premier CP) les performances des « futurs redoublants »
diminuent. En septembre 2003, les résultats aux tests des
élèves ayant fait l'objet d'un redoublement en juin 2003 baissent
(d'environ 3 points), alors que les résultats des élèves
faibles promus augmentent systématiquement (d'environ 4 points) par
rapport aux tests du mois de juin. Il met alors en évidence l'effet
« démobilisateur » de la décision de redoublement pour
les enfants qui en font l'objet en opposition avec l'effet « dynamisant
» de la promotion des élèves faibles. A l'issue des tests de
juin 2004, il constate que la progression des élèves promus
faibles est nettement supérieure à celle des redoublants. Les
moyennes des redoublants aux tests sont au moins 5% inférieures à
celles des promus faibles. Plus loin, il constate que les élèves
ayant redoublé leur CP réussissent environ 22 % en moins que les
non redoublants en français, et 23,7 % en moins en mathématiques.
Il conclut par le fait que le redoublement du CP ne suffit pas à
résoudre les difficultés scolaires.
A en croire l'étude de Shane Jimerson de
l'université de Californie qui évalue les conséquences
à long terme d'un redoublement précoce, le redoublement aux cours
préparatoires et élémentaires handicape la progression
scolaire, provoque les abandons scolaires et le comportement scolaire des
redoublants. En prenant pour sujets 190 enfants suivis dans le cadre du
Minnesota Mother-Child Interaction Project, cette étude a suivi les
enfants depuis leur naissance jusqu'à leurs vingt et un ans, en
collectant une masse de données sur eux et leur famille. L'auteur a
constitué un groupe de 40 enfants de cette cohorte qui ont
redoublé la grande section de maternelle, ou le CP, ou le CE1, ou le CE2
; elle les compare à un groupe de 50 enfants qui, dans les mêmes
classes, avaient un niveau aussi bas que les précédents, mais
n'ont pas redoublé (le groupe des non redoublants), et un groupe
témoin de 100 enfants de la même cohorte qui, au départ,
ont de bons résultats scolaires. Elle a ensuite comparé les
performances scolaires en fin de parcours des trois groupes. Les
résultats sont sans appel. En fin de la classe de première,
l'adaptation au lycée, évaluée à partir de la
moyenne des notes, mais aussi de l'assiduité et du comportement à
l'école est beaucoup moins bonne chez les redoublants que chez les non
redoublants, lesquels font presque aussi bien que le groupe témoin. A 19
ans, 69 % des redoublants ont abandonné le lycée en cours
d'études, contre 46 % des non-redoublants et 29 % des
témoins. A 20 ans, 42 % des redoublants ont obtenu leur certificat
de fin d'études secondaires (qui, aux Etats-Unis, tient lieu de
baccalauréat), contre 72 % des non-redoublants et 88 % des
témoins. En conclusion, l'auteur constate que son étude prolonge
dans le temps des études antérieures, mais va dans le même
sens. Le redoublement précoce à l'école primaire est
nuisible et devrait être abandonné, au profit de mesures telles
que le tutorat, un entraînement spécifique à la lecture,
etc.
3-3/ Le redoublement et l'origine sociale des
redoublants
Du fait que l'enseignement primaire s'adresse
théoriquement aux enfants d'une même classe d'âge sans
discrimination ni différenciation de filières, la
différence de performances scolaires selon l'origine sociale
paraît très significative pour cette étude dans plusieurs
études. Beaucoup d'études soulignent la marque de l'origine
sociale dans la fréquence des redoublements et des retards scolaires.
L'étude menée par Caille J-P (2004) permet
d'analyser l'impact des différentes variables sur la probabilité
du redoublement au cours de la scolarité primaire. Il analyse que,
toutes choses étant égales par ailleurs : le seul fait
d'avoir un père « cadre supérieur »
plutôt qu'un père « ouvrier », augmente de
10,5 % les chances de connaître une scolarité sans redoublement.
En répartissant les redoublants selon leur origine sociale et leur
nationalité, il remarqua que les élèves dont les parents
sont inactifs redoublent plus que les enfants des enseignants, de professions
intermédiaires ou d'artisans. L'un des résultats les plus
importants de cette analyse est qu'il ne ressort pas de handicaps significatifs
chez les élèves étrangers en France par rapport aux
élèves du même milieu social. Si, en moyenne, 54,3 % des
élèves étrangers n'ont pas connu le redoublement en
primaire contre 76,3 % des élèves français, c'est dû
à un effet de structure c'est-à-dire à un effet lié
à d'autres caractéristiques que l'on retrouve le plus
fréquemment chez les élèves étrangers (origine
sociale plus modeste, famille plus nombreuse, etc.). Seuls les enfants qui ont
passé au moins trois années scolaires hors de France rencontrent,
toutes choses égales par ailleurs, de réelles difficultés.
Pour Caille, les élèves d'origine sociale pauvre redoublent plus
que les élèves d'origine sociale riche.
Après avoir mentionné que le
phénomène est fréquemment sous évalué dans
les statistiques, Owen Eisemon Thomas (1981) souligne l'importance respective
des facteurs explicatifs liés à la famille et de ceux liés
à l'école. Il montre l'incidence des redoublements sur
l'échec scolaire et l'abandon des études. Toute
généralisation doit cependant être nuancée : le
taux de redoublement est parfois surévalué et s'il est vrai que
les élèves appartenant à des milieux socialement et
économiquement défavorisés redoublent plus souvent que les
autres, les groupes marginalisés réagissent différemment
à des conditions et des stimulations identiques. La tendance
générale masque des différences de culture en
matière de redoublement entre régions et sous-régions.
Pour que les interventions soient efficaces, elles doivent porter à la
fois sur le milieu familial et sur le milieu scolaire, être
ciblées et adaptées aux circonstances particulières. Il
est vrai qu'un nombre important d'élèves redouble chaque
année. Le taux du redoublement est normalement tenu pour un bon
indicateur de l'efficacité d'un système éducatif. Lorsque
ce taux est élevé, cela signifie que beaucoup
d'élèves n'ont pas atteint le niveau que l'on attend d'eux. Mais
les raisons de ces redoublements peuvent être variées et ne sont
pas toujours faciles à détecter, comme il n'est pas facile non
plus d'en prévoir les conséquences sur l'apprentissage et la
carrière future de l'élève concerné. Les causes et
les conséquences sur le redoublement varient sans doute d'un pays
à un autre.
C'est dans la même conception que Walo Hutmacher (1992), Directeur
du service de la recherche sociologique du département de l'instruction
publique de Genève, à partir d'une étude des taux de
redoublement, montrait que les écarts se creusaient entre
favorisés et défavorisés. Ce constat a suscité un
vaste débat, qui a notamment donné lieu à un Forum
réunissant plusieurs centaines d'enseignants et de cadres de
l'école primaire. Un an plus tard, une rénovation de
l'enseignement primaire a été mise en chantier, dans le sens des
cycles d'apprentissage, donc en vue d'une suppression du redoublement. C'est en
ce sens que Hutmacher (1992), pense que :
« Le redoublement n'est qu'un indicateur -
incertain - des inégalités d'apprentissage. Or, jeter le
thermomètre n'a jamais fait tomber la fièvre. La suppression du
redoublement est une mesure nécessaire, mais pas suffisante, et que
toute solution alternative ne vaudra que par sa capacité à
atténuer les disparités effectives d'apprentissage. La
démocratisation des études se joue sur les acquis réels
des générations successives et donc sur les moyens que se donnent
les systèmes éducatifs de développer, en lieu et place du
redoublement, une véritable individualisation des parcours de formation,
fondée sur une organisation scolaire et des didactiques qui permettent
une réelle différenciation de l'enseignement, des suivis sur
l'ensemble d'un cycle d'étude, une évaluation formative, des
méthodes actives dans toutes les classes ».
Conclusion de la revue de la littérature
Les auteurs des études antérieures ont
comparé les compétences des enfants avant et après
l'année redoublée aux résultats de la fin de
l'année, et certains ont souligné les effets (positifs,
négatifs) du redoublement. Pour la plupart des chercheurs, le
redoublement n'améliore pas les performances des élèves.
Après l'année répétée, le redoublant
présente les mêmes problèmes. Pour eux, le redoublement
n'est pas efficace. Ceux qui ont évalué la décision de
redoublement concluent qu'elle n'est pas bien perçue par les parents et
elle a été toujours contournée à cause de son
coût financier.
Ensuite, à la question de savoir s'il faut redoubler
tôt ou tardivement l'école primaire, d'aucuns répondent
qu'il vaut mieux reprendre les cours préparatoires, lorsque
l'élève est plus jeune, que les cours élémentaires
et moyens. Par contre, d'autres pensent que le redoublement précoce est
nuisible non seulement à la progression scolaire du redoublant, mais il
ne suffit pas non plus à résoudre les difficultés
scolaires.
Enfin des études révèlent la marque de
l'origine sociale dans les phénomènes du redoublement et du
retard scolaire. Elles suggèrent que les élèves d'origine
pauvre redoublent plus que les élèves d'origine riche. Ces
études affirment aussi qu'à des conditions et motivations
identiques, les élèves des milieux socialement et
économiquement défavorisés réussissent aussi bien
que les élèves des milieux favorisés.
4/ DEFINITION DES CONCEPTS
4-1/ Réussite/Echec au CEPD
Depuis les tous débuts de l'enseignement formel, il y a
toujours eu des élèves qui se retrouvaient aux premiers rangs et
d'autres aux derniers rangs. Des générations
d'élèves ont connu des difficultés d'assimilation et de
compréhension des connaissances. Ils ne se sont pas comportés en
classe comme l'école le souhaitait. D'autres assimilent rapidement, et
conformément comme le souhaite le système éducatif. Ces
derniers à la fin de l'année scolaire sont autorisés
à passer en classe supérieure, tandis que les premiers
échouent, c'est-à-dire sont obligés de reprendre la
même classe l'année prochaine. Les termes `'réussite
scolaire'' et `'échec scolaire'' sont apparus dans le langage
pédagogique et dans les débats politiques après la seconde
guerre mondiale (Hutmacher, 1992). L'échec est un terme plutôt
général, englobant abandon, redoublement, et retard scolaire. Par
contre, la réussite scolaire désigne un passage en classe
supérieure, une prise d'avance sur l'âge scolaire.
Avant les années 50, il était question de
succès et d'insuccès scolaires. Les succès étaient
mis sur le compte de la qualité des maîtres et des institutions.
Les insuccès étaient exclusivement imputés aux
élèves. C'était le temps de l'élève
organiquement et physiologiquement anormal, à qui la
médiocrité ou l'absence de tout fonctionnement physique
interdisait des performances scolaires normales. Plus tard la réussite
et l'échec scolaire ont été vus sous l'angle
pédagogique et psychologique. Assimilé souvent au déficit
ou à la santé biologique, l'échec et la réussite
scolaire vont reposer sur la théorie des dons (Isambert-Jamati, 1985) et
être conçus comme un problème individuel. En
réaction à la théorie des dons, les sociologues vont
considérer l'échec et la réussite scolaire, autour des
années soixante comme un problème social «compte tenu du
constat de plus en plus reconnu du rapport établi entre les retards
scolaires et les catégories sociales » (Plaisance, 1989).
Les notions d'échec et de réussite scolaires demeurent diffuses.
Pour Plaisance (1989) «elles impliquent plusieurs aspects de la
réalité : la décision institutionnelle, le niveau de
performance des élèves, la perception ou l'évaluation de
la réussite, etc.». Best (1997) propose une définition
de l'échec scolaire à l'aide de critères. Elle en retient
trois (3) : le retard scolaire par rapport à l'âge, les
sorties sans diplôme du système, et enfin les redoublements.
La définition de l'échec scolaire est sans doute
une tâche très difficile en raison de la variation de sens de ce
concept. Ce qui est considéré comme échec dans un contexte
ou dans un système d'enseignement d'un pays ne l'est pas dans un autre
pays. La notion d'échec scolaire est donc multiforme et rend parfois
impossibles les comparaisons internationales (Best, 1997). L'échec peut
comprendre à la fois l'abandon ou le redoublement (reprise d'une
classe). En termes de qualité de l'éducation, l'échec peut
se manifester lorsque les élèves ne maîtrisent pas leur
programme scolaire. C'est le cas, par exemple, lorsqu'un enfant ne sait ni lire
ni écrire correctement la langue d'enseignement à l'issue du
cycle primaire. En somme, notre propos ici est de tenter de cerner dans sa
généralité la notion d'échec scolaire et d'essayer
de rechercher ses causes profondes. En fin de compte, nous retenons comme
définition ou critères : les redoublements et abandons
scolaires. Mais il s'agit d'une définition globale. Les redoublements,
notamment ceux du cours préparatoire (CP) et ceux de cours
élémentaire (CE) pèsent sur la totalité du parcours
scolaires des élèves.
4-2/ Redoublement précoce
Redoubler une classe, cela signifie recommencer une nouvelle
année de scolarité dans la même classe, le mot classe ayant
ici le sens d'échelon d'un ordre d'enseignement. Le redoublement est,
pour l'élève, le fait de rester pendant deux années
successives dans une classe de même niveau. La décision d'un
redoublement est basée sur les insuffisances des résultats
scolaires. Ainsi pour le classement d'une ou d'un élève qui ne
maîtrise pas les objectifs minimaux des programmes scolaires d'une classe
donnée, on propose généralement comme mesure d'aide : le
redoublement. Pour plusieurs personnes, le redoublement constitue la solution
de dernier recours à l'élève. D'autres personnes croient
qu'il faut faire redoubler l'élève le plus tôt possible
pour lui donner plus de chances de réussir par la suite. Ce sont les
adeptes du redoublement précoce. Le redoublement précoce est donc
le fait de reprendre pour une deuxième, troisième, ou plusieurs
fois les classes de base (CP et CE) de l'école primaire. Ainsi le
redoublement est précoce lorsqu'il est organisé dans les classes
de CP, et de CE. Le redoublement précoce est un phénomène
très répandu dans les pays en développement. Il constitue
l'une des manifestations les plus évidentes de l'inadéquation des
systèmes scolaires contemporains aux conditions dans lesquelles vivent
les populations, à leurs possibilités et à leurs besoins
concrets et surtout, à la grande majorité des
élèves, qui proviennent des secteurs sociaux les moins
favorisés.
4-3/ L'abandon scolaire
L'abandon scolaire est l'arrêt des études avant
l'obtention d'un diplôme. Il ne faut pas confondre l'« abandon
scolaire » à l'« échec scolaire »,
même si les termes sont proches. La question est un peu plus complexe
qu'il n'y paraît puisque l'évaluation du nombre d'abandons
scolaires est tributaire de la définition que l'on utilise. D'abord,
à partir de quel niveau devons-nous parler d'abandon scolaire ? Seront
considérés comme abandons scolaires ceux qui délaissent
l'école pendant quelques semaines, quelques mois, ou pour toujours ?
Ainsi, certains proposent de retenir le nombre de trois semaines d'absences
continues non motivées pour identifier un abandon scolaire (Morrow,
1986). Évidemment, une telle définition implique qu'un jeune
peut, à l'intérieur d'une même année, être
identifié comme un élève régulier et un abandon.
Cette stratégie pose des problèmes de spécificité
pour établir l'objectivité du phénomène, puisqu'il
est à peu près impossible de se doter d'un système
d'identification aussi précis à large échelle. Un second
problème réside dans le mobile de l'acte. Le statut d'abandon
convient-il aussi bien à celui qui quitte «
délibérément » l'école qu'à celui qui
en est expulsé ? Des problèmes d'identification apparaissent
encore là évidents compte tenu du caractère plutôt
délicat d'une telle distinction. La solution habituellement retenue pour
contourner les problèmes précédents consiste à
utiliser le fait d'être ou pas titulaire d'un diplôme comme
critère de classification. Cette solution n'est pas exempte de
confusion. Sur le plan opérationnel, les risques de confusion
résident principalement dans les multiples méthodes de calcul, ce
qui rend les comparaisons très difficiles entre les différents
pays (Roy, 1992). Au début des années quatre-vingt-dix, les
démographes du ministère de l'Éducation du Québec
adoptèrent une méthode longitudinale probabiliste pour estimer le
taux d'abandon scolaire en utilisant uniquement le diplôme comme
critère de sélection. Il s'agit de suivre une cohorte de jeunes
qui commencent en même temps un cycle d'études et d'enregistrer le
nombre d'abandons avant l'obtention du diplôme qui sanctionne ce cycle.
D'année en année, les méthodes de calcul connaissent
certains ajustements, soit en fonction du type de diplôme reconnu, de
l'âge ou du secteur d'études.
Parmi les variables explicatives de ce
phénomène, les difficultés d'apprentissage et les troubles
du comportement constituent des facteurs personnels les plus
déterminants. En effet, l'élève en trouble du comportement
montre un déficit important dans sa capacité d'adaptation
à l'école. Selon la plupart des études, les abandons
participent moins aux activités scolaires, portent peu d'attention en
classe, passent moins de temps à faire leurs devoirs, ont des
problèmes d'absentéisme, comparés aux autres
élèves. La majorité des études montre que les
filles sont plus nombreuses à abandonner l'école en Afrique. Les
chiffres reflètent un taux d'accès aux diplômes plus bas
chez les filles.
Le milieu familial est fortement lié à la
réussite scolaire et à l'adaptation des jeunes au milieu
scolaire. Un faible statut socioéconomique, un faible niveau de
scolarité des parents et plusieurs aspects de la structure familiale
(conflit, alcoolisme, violence,...) sont des caractéristiques fortement
liées à l'abandon scolaire. Le rôle déterminant des
parents relatif au risque d'abandon scolaire est bien réel. En effet, la
supervision parentale ainsi que les attentes des parents envers la
réussite scolaire représentent des éléments
impliqués dans le phénomène. Le mode de vie des parents
est également une dimension du fonctionnement familial qui doit
être considérée quand on parle d'abandon scolaire. Les
résultats de nombreux travaux permettent d'affirmer qu'un faible
encadrement parental, un manque d'engagement dans les activités
scolaires et l'absence d'encouragement ont une influence directe sur le risque
que l'enfant quitte l'école définitivement.
4-4/ Retard scolaire
C'est le constat d'un retard que prend un enfant sur le reste
de la classe dans l'assimilation de ses connaissances. Publié par
l'Unesco, le Manuel de statistiques de l'éducation définit le
retard scolaire comme étant « le fait que certains enfants
redoublent leur classe ou entrent à l'école plus tard qu'il n'est
prévu ». En France, par exemple, malgré une
législation sévère quant à l'âge
d'entrée au premier cours et la durée minimale de la
scolarité, des enfants âgés de cinq ans fréquentent
le premier cours et des enfants de six et de quatorze ans fréquentent le
second cours de l'enseignement primaire.
En Afrique, les établissements publics comme
privés peuvent autoriser pratiquement des entrées à tout
âge, et l'enfant africain de quatorze ans, élève du premier
cours, peut ne pas être forcément un redoublant. Tout retard
d'âge n'est donc pas forcément un retard scolaire, et inversement,
tout retard scolaire n'est pas un retard d'âge. Mais un enfant ayant un
âge plus élevé que l'âge théorique du cours
qu'il fréquente a de fortes chances soit d'être entré trop
tard dans le cycle soit d'avoir redoublé un cours. Et un enfant ayant un
âge moins élevé que l'âge théorique du cours a
de fortes chances soit d'être entré plus tôt que l'âge
requis, soit d'avoir « sauté » une classe ou un cours.
Le concept du retard scolaire revêt à la fois un
caractère « normatif» et «explicatif».
Normatif, parce qu'un élève accuse du retard lorsqu'il ne peut
atteindre un minimum de performance établi par le programme. Il y a
là deux normes : d'une part, le programme et d'autre part, le minimum
exigé. Explicatif, car il sous-entend le retard « circonstanciel
» et cela par opposition au concept du retard « fatal ». En
effet, dans l'esprit de l'école, le retard circonstanciel se rapporte
aux élèves en possession du potentiel nécessaire à
l'apprentissage scolaire alors qu'ils échouent, parce que victimes d'un
jeu de circonstances défavorables. En revanche, on parle de retard fatal
lorsqu'il est dû aux insuffisances psychobiologiques fondamentales. C'est
ainsi que la plupart des retardés scolaires sont maintenus dans le
système d'enseignement et que ceux dont le retard est
considéré comme fatal par l'école sont expulsés
après redoublements successifs. Notre propos sera limité au
retard circonstanciel. Nous essaierons, à la lumière de quelques
faits objectifs, de montrer l'implication et l'ampleur de ce retard dans
l'échec des élèves au cycle primaire.
4-5/ La conférence de Jomtien
Rappelons que l'éducation est un droit fondamental de
l'être humain et que Togo est cosignataire de la Déclaration
Mondiale sur l'Éducation pour tous, Conférence tenue à
Jomtien en Thaïlande en 1990. Elle stipule, dans son article 3, le
principe de l'universalité, de l'accès et de la promotion de
l'équité. Il est dit ce qui suit : «pour être
équitable, l'éducation fondamentale doit offrir à tous les
enfants, à tous les adolescents et à tous les adultes la
possibilité d'atteindre un niveau d'instruction satisfaisant et de s'y
maintenir» (Conférence mondiale sur l'éducation pour
tous, 1990). Tous les pays sont concernés par le problème de
l'échec scolaire. À l'issu de cette Conférence, il a
été recommandé à toutes les nations
confrontées à ce fléau d'avoir la ferme volonté de
le combattre. L'éducation doit être un bien pour tous. La
Conférence mondiale sur l'éducation pour tous a
déclaré que l'éducation fondamentale «doit donc
être axée sur l'acquisition effective et les résultats de
l'apprentissage, et non pas sur le seul fait de s'inscrire à une
formation, de la suivre jusqu'à son terme et d'obtenir le certificat qui
la sanctionne» (Article 4). La Conférence de Jomtien a tenu
dans sa déclaration finale à mettre en évidence un certain
nombre d'objectifs dont la priorité sera essentiellement basée
sur la réduction de l'échec scolaire à l'école
primaire. En effet, «l'amélioration des résultats de
l'apprentissage, telle qu'un pourcentage convenu d'une classe d'âge
déterminée (par exemple 80% des jeunes de 14 ans) atteigne ou
dépasse un certain niveau d'acquisitions jugé
nécessaire». La Conférence de Jomtien, approuvée
par la plupart des pays en développement et des bailleurs de fonds
internationaux, a focalisé son attention sur le redoublement et
l'abandon en tant qu'obstacles essentiels à l'amélioration de
l'accès à l'éducation et du niveau d'instruction. Les taux
de redoublement élevés sont souvent en corrélation avec un
taux d'abandon important, ce qui contribue, dans de nombreux pays en
développement, à caractériser comme inefficaces les
systèmes d'enseignement primaire (Windham, 1989).
5/ CADRE DE REFERENCE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
Au delà de toutes les différences d'approches
théoriques et de toutes les divergences d'interprétation
auxquelles l'échec scolaire a pu donner lieu depuis plusieurs
années, deux faits apparaissent aujourd'hui indéniables. D'une
part, l'échec scolaire est un phénomène social, qui touche
particulièrement certains groupes (classes sociales, catégories
socioprofessionnelles, types de famille...), comme l'attestent plusieurs
expériences empiriques. D'autre part, l'échec scolaire est une
situation dans laquelle un individu se retrouve, au cours d'une histoire
singulière. Mais si ces faits sont tous deux indéniables, la
question centrale est donc dans cette étude, de comprendre
l'échec scolaire en général, et plus
particulièrement l'échec des élèves au CEPD au
Togo. Toute explication doit pouvoir rendre compte à la fois de la
relation entre échec scolaire et l'appartenance socio-familiale et de la
singularité des histoires scolaires.
Plusieurs théories sur l'échec scolaire ont
essayé de rendre compte des deux faits. Cependant il a été
difficile de concilier les faits scolaires (politiques scolaires, la
pédagogie de l'école) et l'appartenance socio-familiale de
l'élève dans une approche théorique pour expliquer
l'échec scolaire. La théorie du don conçoit l'échec
scolaire comme l'effet d'une caractéristique naturelle de l'individu.
Mais elle ne peut pas expliquer pourquoi le don, et donc l'échec
scolaire, est réparti dans la population des élèves selon
une distribution qui se révèle sociale (sexe, âge, milieu
de résidence, type d'école fréquentée, etc....).
Depuis les décennies 1960 et 1970, les théories de la
reproduction, et celles qui s'en sont inspirées, ont
interprété l'échec scolaire en termes d'appartenance
à des groupes pourvus de telles ou telles caractéristiques
(capital culturel, rapport au temps, type de socialisation familiale etc..).
Mais lorsque l'on se situe dans ce courant de pensée, il devient
difficile de comprendre les cas atypiques. Pourquoi certains enfants de famille
populaire réussissent-ils, malgré tout à l'école,
pourquoi certains enfants de milieu favorisé échouent-ils quand
même? C'est ainsi que Raymond Boudon critique l'approche des
déterministes qui mettent tout sur le dos de la nature et des structures
sociales. Il évoque une autre interprétation de la
réussite ou de l'échec scolaire. Sur le modèle
interprétatif de l'individualisme méthodologique, Raymond Boudon
(1973) trouve que les réussites ou échec scolaires
dépendent des stratégies développées par les
acteurs
(ici élèves et les parents) pour assurer leur
survie dans le système scolaire. Ces stratégies varient en
fonction des paramètres (revenu, niveau culturel, âge, sexe, etc.)
relatifs à la position sociale des acteurs.
Le mérite de ces théories est la mise en
évidences des facteurs psychologiques et sociologiques. Or
l'échec scolaire n'est donc pas une caractéristique qu'un
individu hériterait de son groupe social ou comme l'effet d'une
organisation scolaire uniquement. L'échec scolaire est une situation qui
se construit peu à peu, à travers des pratiques, dans une
histoire scolaire inséparable de l'histoire singulière de
l'individu. Ainsi l'élément le plus important, dès lors
qu'on s'est rendu compte de l'insuffisance des théories
déterministes à expliquer totalement (principe sociologique) la
réussite ou l'échec scolaire, il nous reste la
démonstration de l'importance du contexte scolaire.
Déjà en 1973, dans son
L'inégalité des chances, Boudon (1973) affirmait
que « l'école, en qui on avait longtemps vu un
mécanisme correcteur des inégalités dues à la
naissance, apparaissait incapable de jouer le rôle qu'on attendait
d'elle », celui de réduire les inégalités,
voire permettre à tous la réussite scolaire. C'est ainsi que
certaines théories expliquent les échecs scolaires par des causes
pédagogiques. Elles invoquent tantôt la formation des
maîtres, tantôt les méthodes pédagogiques telles que
la relation maître-élèves, le système
d'évaluation, et les moyens de transmission des savoirs. Dans cette
optique, les approches issues des courants interactionnistes ont montré
comment l'histoire singulière des élèves et des
enseignants interagissait dans les relations de classe et donnait une
signification à la performance scolaire des élèves. Les
théories interactionnistes accordent la prédominance à
l'interaction entre facteurs internes et externes. Pour expliquer la
réussite ou l'échec scolaire, les facteurs internes (la
motivation d'accomplissement, estime de soi, la perception par les
élèves des causes de leur échec ou réussite, etc.)
interagissent avec les facteurs externes (relation entre élèves,
relation maître-élèves, origine sociale de
l'élève, la politique scolaire, etc.). Dans l'interactionnisme,
on retrouve l'idée selon laquelle le fait social se construit sans cesse
à travers la dynamique des actes sociaux ou échanges entre les
personnes, c'est-à-dire les interactions. Par ce cadre d'analyse,
l'échec au CEPD, en tant que fait social, se construit dans
l'interaction des décisions pédagogiques (comme celle du
redoublement), de l'origine sociale de l'élève, et de la pratique
pédagogique de l'enseignant. Et c'est par l'étude des
mécanismes propres à ces interactions que l'on peut rendre compte
du phénomène de l'échec au CEPD.
6/ LES QUESTIONS DE RECHERCHE
6-1/ La question générale
Les redoublements aux CP et aux CE affectent-ils
négativement la réussite au CEPD des élèves au
Togo ?
6-2/ Les questions spécifiques
Ø Le nombre de redoublement d'un élève au
cours primaire influence t-il négativement sa réussite au CEPD au
Togo ?
Ø L'augmentation du redoublement diminue t-elle la
performance des élèves qui redoublent au cours primaire au
Togo ?
Ø Les retards scolaires affectent t-ils
négativement l'achèvement du cycle primaire (réussir au
CEPD) au Togo ?
Ø Les redoublements au CP ont-ils un effet
négatif sur la réussite de l'élève au CEPD ?
Ø Les redoublements au CE entrainent-ils des
échecs de l'élève au CEPD ?
7/ LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
7-1/ L'hypothèse générale
Les redoublements aux CP et aux CE affectent
négativement la performance des élèves au CM2 et influence
négativement la réussite au CEPD au Togo.
7-2/ Les hypothèses spécifiques
Ø Le nombre de redoublement d'un élève au
cours primaire influence négativement sa réussite au CEPD au
Togo.
Ø L'augmentation du redoublement diminue la performance
des élèves qui redoublent au cours primaire au Togo.
Ø Les retards scolaires affectent négativement
l'achèvement du cycle primaire (réussir au CEPD) au Togo.
Ø Les redoublements au CP ont un effet négatif
sur la réussite de l'élève au CEPD.
Ø Les redoublements au CE entrainent des échecs
de l'élève au CEPD.
8/ OPERATIONNALISATION DES HYPOTHESES
8-1/ Variables et indicateurs
8-1-1/ Variables indépendantes
Les redoublements au CP et au CE :
Ses indicateurs:
· Les redoublements des élèves au CP1
· Les redoublements des élèves au CP2
· Les redoublements des élèves au CE1
· Les redoublements des élèves au CE2
· Les redoublements successifs des élèves
au CP et au CE
8-1-2/ Variable intermédiaire
Les performances négatives au CM2 :
Ses indicateurs :
· Notes inférieures à la moyenne au cours
des devoirs de table au CM2
· Moindre participation aux cours en classe de CM2
· Nombre d'absences hebdomadaires en classe de CM2
· Nombre de retards hebdomadaires en classe de CM2
· Mauvaises appréhensions des redoublants de CM2
par les enseignants
· Mauvaise lecture au CM2
· Difficulté de compréhension d'un texte au
niveau de la classe de CM2
· Mauvais en calculs
arithmétiques/géométriques de niveau CM2
· Mauvais en grammaire française
8-1-3/ Variable dépendante
Les échecs au CEPD:
Ses indicateurs :
· Nombre d'échec au CEPD
· Nombre d'échec au cours des examens blancs
· Abandon scolaire
8-2/ Hypothèses opérationnelles
v Les redoublements au CP1peuvent entrainer des échecs
aux examens de CEPD.
v Les redoublements au CP2 influencent négativement la
réussite aux examens de CEPD.
v Les redoublements au CE1ont des influences négatives
sur la réussite aux examens de CEPD.
v Les redoublements au CE2 peuvent être liés aux
échecs aux examens de CEPD
v Les élèves qui redoublent plus d'une fois le
CP font souvent de mauvaise lecture au CM2.
v Les élèves qui redoublent plus d'une fois le
CE sont souvent mauvais en arithmétique/géométrie au
CM2.
v Les élèves qui redoublent le CP et le CE ont
des difficultés de compréhension d'un texte au CM2.
v Les élèves qui redoublent plus d'une fois le
CE sont mauvais en grammaire au CM2.
v Les élèves qui passent plus de cinq
années aux deux cycles de base (CP1, CP2, CE1, CE2) du cours primaire ne
réussissent pas souvent aux examens de CEPD.
v Les élèves qui ont échoué
régulièrement au CP et au CE participent moins au cours en classe
de CM2.
v Les redoublants des cours préparatoires et
élémentaires du primaire ne sont pas réguliers au cours
en classe de CM2.
v Les élèves qui ont régulièrement
échoué au CP et au CE sont négativement
appréciés par leurs enseignants de CM2.
v Les redoublements successifs des élèves au CP
et au CE peuvent entrainer l'abandon scolaire.
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
1/ CHOIX DU TERRAIN
1-1/ Présentation et justification du choix
de terrain
Cette étude sera réalisée dans la
direction régionale de l'éducation Lomé-Golfe
(DRE-Lomé-Golfe) pour des raisons méthodologiques et
techniques.
Pour l'objectivité de la mesure de l'impact du
redoublement sur la réussite au CEPD, nous avons choisi un terrain
d'étude qui dispose des facteurs de réussite qui influenceraient
moins l'échec au CEPD. En effet, la région Lomé-golfe est
composée de cinq (5) inspections (Lomé-Aéroport,
Lomé-Agoè, Lomé-Ouest, Lomé-Port,
Lomé-Université) de neuf cent cinquante six écoles (956),
tous ordres compris. Elle est la troisième région de
l'éducation en effectif d'élèves (227416) et compte toutes
les catégories d'écoles à savoir les écoles
publiques, les écoles privées laïques, les écoles
privées confessionnelles, et les EDIL. La région
Lomé-Golfe est mieux pourvue en salle de classes et d'enseignants assez
proportionnellement aux effectifs d'élèves que les autres
régions de l'éducation. Il y a moins de salles de classes en
banco et les enseignants sont plus qualifiés à Lomé
qu'à l'intérieur du pays. La région de Lomé-Golfe
compte moins de classes jumelées, et plus d'enseignants féminins.
Le statut des enseignants de cette région est plus
amélioré que celui des enseignants de l'intérieur. On
trouve à Lomé-Golfe moins d'enseignants auxiliaires et
temporaires que dans les autres régions du pays. Aussi les écoles
de cette région sont plus équipées surtout dans le
privé. Or à l'intérieur du pays, les écoles sont
presque dépourvues des livres, de tables-bancs, et de tableaux. Nous
pouvons aussi noter qu'à Lomé, la distance domicile-école
est beaucoup plus réduite et que les conditions d'enseignement sont plus
entretenues. Ainsi la disparité des conditions de vie et de travail des
enseignants et la différence de l'origine sociale des
élèves ont moins d'impacts sur la réussite des
élèves à Lomé que dans les autres régions du
pays.
Techniquement, la connaissance d'un milieu d'étude
permet au chercheur de faire une analyse plus objective et plus
générale. Ainsi la région de Lomé-Golfe
étant le milieu de résidence du chercheur et des
enquêteurs, la collecte des données sera beaucoup plus suivie que
si elle s'opérait dans une région que ces derniers ne
maîtrisent pas.
1-2/ Historique de l'organisation et de la structure
du système d'enseignement primaire
au Togo
Depuis 1842 jusqu'à nos jours l'organisation de
l'enseignement a subi des modifications successives à travers les
périodes historiques notamment la période précoloniale
(1842-1884), les périodes coloniales allemande (1884-1914) et
française (1914-1956), la période de l'autonomie (1956-1959) et
la période de l'indépendance. Ces changements ont
été influencés par les idéologies des gouvernements
successifs.
Après l'indépendance, les changements
significatifs intervenus dans l'organisation de l'enseignement primaire ont
commencé pendant la Troisième République avec la
réforme du système éducatif et de formation connue sous le
nom d'`'Ecole Nouvelle''. Cette réforme a été
régie par l'ordonnance n°16 du 06 mai 1975. L'Ecole Nouvelle avait
trois objectifs essentiels à savoir
1) offrir des chances égales à tous les citoyens
indépendamment de l'origine sociale ou du sexe en orientant les
élèves selon leurs aptitudes compte tenu des besoins du pays,
2) rendre l'école plus rentable en réduisant les
taux de redoublement, et en adaptant les produits de l'école aux besoins
du développement,
3) adapter l'école aux milieux en réhabilitant
les langues nationales et les valeurs culturelles du pays.
Dans la constitution du 14 octobre 1992, dans ses articles 30
et 35, l'Etat reconnait l'enseignement privé confessionnel et laïc.
La création des écoles privées confessionnelles et
laïques est contrôlée par l'Etat qui assure progressivement
la gratuité de l'école. L'alphabétisation est
organisée par l'Etat, les associations, les ONG, les
sociétés parapubliques, les institutions et les confessions
religieuses et certains partenaires au développement. En 2003, par le
décret n°2003-229/PR du 29 juillet portant composition du
gouvernement, le ministère de l'éducation nationale et de la
recherche (MENR) fut partagé en deux départements ; le
ministère de l'enseignement primaire et secondaire (MEPS) et celui de
l'enseignement supérieur et de la recherche (MESR). Ainsi le
décret n°2004-068/PR du 14 mars 2004 porte attributions et
organisation, et structure le MEPS comme suit : le cabinet du ministre, le
secrétariat générale, les directions centrales, les
directions régionales de l'éducation, les inspections
d'enseignement et les organismes rattachés. La modification du
gouvernement en 2007 a rattaché l'alphabétisation au MEPS qui
devient MEPSA.
Au titre des directions centrales, on compte sept (7) : la
direction des enseignements préscolaire et primaire (DEPP) ; la
direction de l'enseignement secondaire, de l'information et de l'orientation
scolaires et professionnelles (DESIO) ; la direction des examens et concours
(DEX-C) ; la direction des ressources humaines (DRH) ; la direction des
affaires financières (DAF) ; la direction de la prospective, de la
planification de l'éducation et de l'évaluation (DPPE) et la
direction de la formation permanente, de l'action et de la recherche
pédagogiques (DIFOP). Les directions régionales de
l'éducation sont au nombre de six (6) : la direction
régionale de l'éducation des Savanes (DRE-Savanes) ; la
direction régionale de l'éducation de la Kara (DRE-Kara) ;
la direction régionale de l'éducation Centrale
(DRE-Centrale) ; la direction régionale de l'éducation des
Plateaux (DRE-Plateaux) ; la direction régionale de
l'éducation Maritime (DRE-Maritime) ; la direction régionale
de l'éducation Lomé-Golfe (DRE-Lomé-Golfe).
Les directions régionales de l'éducation,
assurent une gestion de proximité en s'appuyant sur les inspections
d'enseignement et les directions des établissements. Les directions
régionales de l'éducation sont des structures
décentralisées et sont chargées des questions relatives
à l'éducation nationale et la recherche. Ils ont autorité
sur l'ensemble des établissements de tous ordres et de tous
degrés, sur les inspecteurs ainsi que toutes les autres structures
relevant du département de l'éducation nationale et de la
recherche. Au niveau de chaque circonscription pédagogique, l'inspecteur
exerce un contrôle pédagogique et administratif sur l'enseignant.
L'Inspection générale de l'éducation (IGE) est
chargée de l'évaluation globale du fonctionnement et des
résultats du système éducatif. Dans les écoles, le
directeur assure l'encadrement et le contrôle pédagogique.
2/ CHOIX DE LA POPULATION
Nous référant à cette formule de Grawitz
(1979) selon laquelle l'objectif de la recherche consiste
« à déterminer ce que l'on veut
décrire ou mesurer, à définir ce que l'on retient, mais
aussi écarter un certain nombre de problèmes, c'est-à-dire
assigner des limites à l'enquête..., le chercheur doit envisager
les opérations sous leur aspect pratique : déterminer ce qui
est possible avec les moyens dont il dispose, temps, ressources
financières » (Grawitz ,1979 : 587),
nous avons d'abord déterminé la population-cible
et ensuite l'échantillon.
2-1/ Population cible
Pour plus d'efficacité et de concision, nous avons
limité notre champ d'étude à Lomé. En effet, cette
région présente, d'une part, des caractéristiques et des
données qui permettent l'analyse du phénomène que nous
voulons étudier. Le champ de notre étude est constitué
des écoles primaires publiques et privées qui ont
été sélectionnées pour l'étude. Dans ces
écoles, notre population cible comprend les élèves de CM2
qui ont fait leur première inscription dans le même
établissement et ont été candidats au CEPD en 2010. La
présente recherche ne tient compte que des élèves de
l'année académique 2009-2010, pour des raisons de moyens
limités. L'effectif de cette population compte les élèves
sélectionnés dans les cinq (5) inspections de la
DRE-Lomé-Golfe. Sont considérés comme
éléments de cette population, les élèves des deux
sexes qui ont une fois échoué au CEPD. Le retard d'âge
n'est pas considéré dans le choix des élèves devant
composer cette population, puisque les enfants d'un âge avancé
sont autorisés à s'inscrire à l'école primaire au
Togo. La DRE-Lomé-Golfe compte 947 écoles primaires avec un
effectif de 227416 élèves. Dans cette région scolaire,
5800 élèves ont échoué aux examens de CEPD en
2009-2010. Nous avons également organisé des entretiens avec
certains enseignants et/ou directeurs d'écoles afin d'obtenir des
informations qui peuvent nous permettre de faire des analyses objectives.
2-2/ Echantillonnage
« Il est très rare qu'on puisse
étudier exhaustivement une population, c'est-à-dire interroger
tous les membres ; ce serait trop long et coûteux que c'est
pratiquement impossible » disaient R. GHIGLIONE et B. MATALON
(1988). L'échantillonnage est donc un processus qui consiste à
réduire la population mère de façon représentative
dans toutes ses composantes. Dans le cadre de cette étude la population
mère est l'ensemble des élèves qui ont connu
d'échec au CEPD en 2009-2010 dans la direction régionale de
l'éducation (DRE) de Lomé-Golfe. Ne pouvant pas interroger toute
cette population, nous avons procédé à un
échantillonnage raisonné et aléatoire. Pour des raisons de
représentativité, l'échantillonnage raisonné nous a
permis de sélectionner non seulement les écoles publiques mais
aussi les écoles privées laïques et confessionnelles.
L'échantillonnage aléatoire a attribué une même
probabilité à toutes les écoles et à tous les
élèves d'être sélectionnés dans notre
échantillon. Nous avons déterminé un taux
d'échantillonnage de 5% que nous avons appliqué au nombre total
des écoles pour arrêter l'effectif du premier niveau
d'échantillon composé des écoles. Pour composer ce premier
échantillon, nous avons établi une liste exhaustive des
écoles numérotées. Ainsi, nous avons
sélectionné les numéros des écoles devant composer
cet échantillon. Nous avons ensuite, arrêté le nombre des
élèves à interroger avec le même taux
d'échantillonnage. Sur l'ensemble des écoles du
DRE-Lomé-Golfe (947) avec un effectif de 5800 élèves
échoués au CEPD en 2009, nous avons retenu 47 écoles
visitées et 290 élèves entretenus. Cette année le
privé comptait 733 écoles qui abritaient 2760
élèves qui ont échoué au CEPD dans la région
de Lomé-Golfe. Et, dans le public 3040 élèves
échoués au CEPD dans la région de Lomé-Golfe
fréquentaient 214 écoles. Il est ainsi retenu dans le
privé 36 écoles dans lesquelles nous avons rencontré 138
élèves échoués au CEPD. Dans le public, 11
écoles ont été visitées pour s'entretenir avec 152
élèves échoués au CEPD. Ce type
d'échantillonnage est dit aléatoire par grappe. Les tableaux
suivants illustrent les résultats de notre échantillonnage.
Tableau 3: Tableau d'échantillonnage des
écoles dans Lomé-Golfe
Type d'écoles/Inspection
|
Total
|
Ecoles privées
|
Ecoles publiques
|
Inspections
|
Nombre
|
Echantillon
|
Nombre
|
Echantillon
|
Nombre
|
Echantillon
|
Lomé-Aéroport
|
169
|
8
|
129
|
6
|
40
|
2
|
Lomé-Agoè
|
245
|
12
|
189
|
9
|
56
|
3
|
Lomé-Ouest
|
175
|
9
|
132
|
7
|
43
|
2
|
Lomé-Port
|
262
|
13
|
223
|
11
|
39
|
2
|
Lomé-Université
|
96
|
5
|
60
|
3
|
36
|
2
|
TOTAL
|
947
|
47
|
733
|
36
|
214
|
11
|
Tableau 4: Tableau d'échantillonnage des
élèves échoués au CEPD dans Lomé-Golfe.
Echoués au CEPD/Inspection
|
Tous ordres
|
Ecoles privées
|
Ecoles publiques
|
Inspections
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Lomé-Aéroport
|
29
|
39
|
68
|
14
|
20
|
34
|
15
|
19
|
34
|
Lomé-Agoè
|
29
|
36
|
65
|
12
|
17
|
29
|
17
|
19
|
36
|
Lomé-Ouest
|
22
|
32
|
54
|
8
|
13
|
21
|
14
|
19
|
33
|
Lomé-Port
|
32
|
43
|
75
|
18
|
28
|
46
|
14
|
15
|
29
|
Lomé-Université
|
13
|
15
|
28
|
4
|
4
|
8
|
9
|
11
|
20
|
TOTAL
|
125
|
165
|
290
|
56
|
82
|
138
|
69
|
83
|
152
|
Nous avons ensuite donné la possibilité aux
enquêteurs de collecter les données dans toute école qui se
trouve dans sa zone de collecte et auprès des élèves
identifiés par les enseignants selon les caractéristiques qui
définissent les individus de notre échantillon. Par ailleurs nous
nous sommes renseignés sur les performances des élèves qui
ont réussi au CEPD afin de faire une comparaison avec celles des
élèves qui échouent au CEPD.
3/ CHOIX DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES
Tenant compte des objectifs de la recherche, nous avons
recueilli des données qualitatives et quantitatives à plusieurs
niveaux d'observation. Outre les données qualitatives et quantitatives
actuelles, notre enquête a mis l'accent sur la collecte des
données préexistantes. Dans l'un et l'autre cas, l'étude a
collecté des informations sur la scolarité durant la
période qui englobe les 6 dernières années des
élèves qui ont échoué au CEPD l'année
scolaire 2009-2010. Ainsi donc, la
collecte a concerné deux éléments ;
un élément rétrospectif et un élément
transversal.
· L'élément rétrospectif a
visé à recueillir des informations fiables sur des facteurs qui
pourront expliquer l'échec au CEPD selon les variables retenues. Il a
permis d'énumérer les sources pertinentes sur le
phénomène étudié. Il a favorisé le recueil
d'un grand nombre de renseignements utiles sur l'histoire scolaire des
élèves qui ont échoué au CEPD.
· L'élément transversal a servi à
collecter les renseignements actuels qui complètent les données
rétrospectives. Les informations recueillies étant variables
dans le temps, les données sur l'état actuel de la situation ont
facilité l'examen des relations entre les variables explicatives et la
variable expliquée.
La collecte des données a été possible
grâce aux techniques d'enquête suivantes : la documentation,
le questionnaire, et le guide d'entretien.
3-1/ La documentation
La documentation nous a permis de recueillir les
données relatives :
· aux nombres d'écoles primaires existantes
jusqu'à nos jours, et leur répartition dans les directions
régionales de l'éducation ;
· aux évolutions des taux de redoublement dans les
écoles primaires, ainsi que leur répartition dans les
niveaux ;
· aux facteurs susceptibles d'expliquer l'échec au
CEPD, et le degré de leur implication dans ce phénomène
par rapport au facteur du redoublement.
Elles ont été collectées dans les centres
de documentation tels que les bibliothèques de l'université de
Lomé, l'Unité de Recherche Démographique (URD) à
Lomé, les centres de documentation de la Direction
générale de la planification de l'éducation (DGPE), de la
Banque Mondiale (BM). Toutes les données réunies ont
favorisé l'élaboration du travail théorique, de la revue
de littérature, la définition des concepts et ont fourni des
informations nécessaires pour l'analyse des données.
Ces informations documentaires ont été suivies
des données recueillies au cours des enquêtes de
terrain.
3-2/ Le questionnaire
Pourquoi la technique du questionnaire ? Notre recherche
nécessite une démarche quantitative aussi bien qu'une approche
qualitative. Pour son orientation quantitative la collecte des données
chiffrées et quantifiables a été possible grâce
à la technique du questionnaire. Cette technique a favorisé le
recueil des informations précises qui ont servi à dresser les
tableaux pour l'analyse statistique. Nous avons adopté différents
types de questions à savoir les questions ouvertes, fermées,
mixtes, à choix multiples.
Le questionnaire utilisé est ainsi
structuré :
· Identification de l'enquêté
· Les performances des redoublants au CM2
· les comportements scolaires des redoublants au CM2
Pour que la recherche soit objective, totale et puisse cerner
d'une manière approfondie la réalité
étudiée, nous avons également opté pour la
technique d'entretien.
3-3/ Le guide d'entretien
Cette technique a pour objectif de compléter les
données quantitatives déjà collectées par les
informations qualitatives. Elle a été appliquée pour
recueillir les renseignements chez des personnes ressources telles que les
enseignants et les directeurs d'écoles.
En conséquence, nous avons interviewé une
trentaine de personnes qui, à cet effet, nous ont fourni des
données fiables et pertinentes. Ces informations issues des entretiens
non dirigés ont servi à enrichir l'analyse du
phénomène au Togo.
L'entretien a essentiellement porté sur les
comportements des redoublants au CM2, l'appréciation des enseignants sur
ces élèves et leur réaction par rapport au
phénomène du redoublement, et sur la performance des redoublants
depuis les classes de CP et CE.
3-4/ Administration du questionnaire et entretien
Les entretiens ont eu lieu dans les écoles primaires
choisies. Nous avons réalisé cette enquête par
l'administration indirecte des questions à nos enquêtés. Ce
qui nous permet d'être en contact direct avec l'interviewé, puis
de retirer les informations profondes à partir des questions ouvertes.
Avec l'aide des enseignants et des directeurs d'écoles nous avons
identifié les éléments de notre échantillon. Nous
avons enquêté auprès de ces éléments hors de
la classe pendant que les autres continuent de suivre les cours. A la fin de
l'administration du questionnaire aux élèves, nous nous
entretenons avec certains enseignants ou directeurs selon que le nombre
d'élèves enquêtés dans l'établissement est
réduit. Nous avions pris préalablement un rendez-vous avec
l'administration.
3-5/ Difficulté rencontrées
Nous avons rencontré des difficultés au cours de
cette étude. Elles sont multiples et variées.
· La rareté des ouvrages traitant du
phénomène de redoublement, surtout au Togo,
· La déficience des moyens financiers, obstacle
à l'extension de l'enquête aux autres régions de
l'éducation pour que la recherche soit exhaustive,
· La difficulté de compréhension de la
langue française de certains élèves au CM2 nous a
obligés à traduire en langue nationale les questions,
· Certains rendez-vous ont été
reportés à cause soit de l'absence du directeur soit de l'absence
du maître,
· Les difficultés à retrouver les
élèves qui ont réussi au CEPD nous ont contraints à
nous contenter des informations, sur leurs performances scolaires,
retirées auprès de leurs enseignants,
Toutefois, ces difficultés n'ont en rien affecté
l'objectivité de notre étude qui a normalement pour univers le
Togo. Cependant, nous avons limité l'étude à un cas, celui
de la direction régionale de l'éducation de Lomé-Golfe,
à cause du temps limité de cette étude et de la
déficience de nos moyens financiers.
4/ TYPE ET PLAN D'ANALYSE DES DONNEES
Prenant en compte la nature dynamique et multidimensionnelle
du phénomène étudié, l'analyse des données
collectées (élément rétrospectif et
élément transversal) impose à notre recherche une
méthode plurielle. Ce qui doit nous permettre de tirer une relation
entre les faits de redoublement et leur implication dans l'explication de la
réussite au CEPD. Cependant, selon Emile Durkheim,
« la méthode comparative est la
mieux adaptée pour l'explication et la recherche de la causalité.
Le dernier précepte méthodologique d'importance, c'est
d'expliquer le social par le social. Car les faits sociaux n'ont d'autres
causes que des faits sociaux antérieurs. Et pour le démontrer, le
sociologue doit privilégier la méthode des variations
concomitantes, c'est-à-dire la comparaison des variations respectives
des variables étudiées » (Lallement, 1993 : 160).
Avant l'application de cette méthode conseillée
par Durkheim, nous avons soumis les données recueillies à un
traitement.
4-1/ Traitement des données
Toutes ces données recueillies grâce au
questionnaire sont traitées par outil informatique : Word pour la
saisie, Excel pour les tableaux et les diagrammes qui ont servi à
illustrer les analyses. Le dépouillement s'est opéré
manuellement.
Pour obtenir les données quantitatives ou
chiffrées, nous avons fait un tri des réponses par rapport aux
variables étudiées, puis nous avons procédé au
décompte fréquentiel. Bien que cette technique ait
été longue et fatigante, elle nous a évité l'oubli
des données qualitatives dans les analyses.
Ces données ont été obtenues grâce
à l'exploitation des réponses aux questions ouvertes, et des
idées et impressions exprimées par rapport aux thèmes
évoqués par le guide d'entretien. En termes précis, il est
question de faire l'étude du contenu de ces informations pour en
dégager les sens, étant donné que ces données ne se
présentent pas sous une forme directement quantifiable. Pour ce faire
nous avons utilisé la méthode logico-sémantique
conseillées par Roger Muccielli (1984). Ainsi nous avons
procédé d'abord au recensement des thèmes que les
réponses évoquent, puis nous sommes passés au codage,
celui-ci étant l'opération technique au moyen de laquelle on
situe les données dans une catégorie pour aboutir au
décompte fréquentiel. C'est ainsi que nous avons réussi
à obtenir des indices numériques qui nous ont permis de
construire les tableaux consignés dans ce document.
4-2/ Méthodes et plan d'analyse
Après le traitement des données, nous avons
procédé à l'analyse des résultats.
En premier lieu la méthode comparative pour l'analyse des
résultats nous permet de dégager les indicateurs essentiels
entres les variables explicatives en jeu afin de déterminer leur
degré de rapprochement à la variable à expliquer.
L'utilisation de la comparaison a favorisé l'identification des
variations d'explication entre le nombre de redoublement au cours
préparatoires et élémentaires, la performance des
redoublants en classe de CM2 d'une part et l'origine sociale des
élèves redoublants, l'accès à l'école, le
nombre d'enseignants, l'accès au matériels scolaires d'autre
part. De plus l'explication de la réussite au CEPD est un processus
diachronique, c'est-à-dire un processus qui se déroule dans le
temps. Ce qui suppose que son explication doit prendre en compte sa
genèse, son origine. Ainsi à la question de savoir comment les
élèves échouent au CEPD, la méthode
systémique nous a facilité l'analyse de tous les facteurs
susceptibles de satisfaire à cette inquiétude. En fait l'approche
globale s'impose et s'exprime en termes d'étude transversale visant
l'identification de tous les facteurs explicatifs du phénomène
étudié. L'expérience montre que les interactions sont
multiples et très fortes entre le nombre de redoublement précoce
des élèves, leur origine sociale, leur motivation en classe de
CM2, l'estime qu'ils ont d'eux même, la compétence des enseignants
de CM2 et la politique éducative du pays. Ainsi en tenant compte des
variables identifiées pour l'étude, le plan d'analyse de celle-ci
se structure de la manière suivante :
· La performance des redoublants précoces au
CM2
· L'influence du redoublement précoce sur
l'achèvement du cycle primaire
· L'impact du nombre de redoublement précoce sur
la réussite des élèves au CM2
· L'influence de l'origine sociale des redoublants sur
leur réussite au CM2
5/ ECHEANCIER DE LA RECHERCHE
En vue d'une meilleure réalisation de la thèse,
ce projet de recherche présente d'une manière
générale les options de l'étude de la thèse qui
sera réalisée dans les trois années à venir. Notre
inspiration pour la réalisation d'une étude approfondie sur `'les
effets négatifs du redoublement sur la réussite au CEPD au Togo''
n'est que l'expression de la première partie de la thèse qui
portera sur `'la réussite scolaire (l'efficacité interne de
l'école primaire) au primaire après la politique de la
gratuité de l'écolage au Togo''. Ainsi, tout comme notre sujet de
DEA est orienté par la recherche bibliographique, nous allons continuer
cette documentation tout au long des trois ans à venir. Ce qui nous
permettra dans la première année (2010-2011) de construire
totalement notre problématique et de décrire notre
méthodologie de recherche. Dans la deuxième année
(2011-2012), nous allons élaborer les instruments de collecte des
données, réaliser les entretiens avec notre échantillon et
procéder au traitement des données afin d'analyser et
interpréter les résultats. Au cours de la dernière
année (2012-2013) de la réalisation de notre thèse, nous
allons finaliser sa rédaction en intégrant les points de vue des
membres de jury et préparer la soutenance de cette thèse qui aura
lieu le dernier trimestre de l'année académique 2012-2013.
TROISIEME PARTIE : PREMIERS RESULTATS DE LA
RECHERCHE
1/ PLAN PROVISOIRE DE LA THESE
Pour la rédaction future de notre thèse, nous
nous proposons un plan provisoire dont la structure se présente comme
suite :
1-1/ Structure de la thèse
SOMMAIRE
LISTE DES SIGLE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE
ANALYSE DE SITUATION
CHAPITRE 1/ LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
1-1/ Objectifs scientifiques
1-1-1/ Objectif général
1-1-2/ Objectifs spécifiques
1-2/ Objectifs d'application pratique
1-2-1/ Objectif général
1-2-2/ Objectifs spécifiques
CHAPITRE 2/ CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
2-1/ Revue de la littérature
2-2/ Définition des concepts
2-3/ Cadre de référence théorique
de la recherche
CHAPITRE 3/ LES QUESTIONS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
3-1/ La question générale
3-2/ Les questions spécifiques
3-4/ L'hypothèse générale
3-5/ Les hypothèses spécifiques
3-6/ Variables et indicateurs
3-6-1/ Variables indépendantes
3-6-2/ Variable intermédiaire
3-6-3/ Variable dépendante
3-7/ Hypothèses opérationnelle
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
CHAPITRE 1/ CHOIX DU TERRAIN
1-1/ Historique de l'organisation et de la structure
du système d'enseignement primaire au
Togo
1-2/ La politique éducative et la
gratuité scolaire au Togo
1-3/ Justification du choix de terrain
CHAPITRE 2/ CHOIX DE LA POPULATION
2-1/ Population cible
2-2/ Echantillonnage
CHAPITRE 3/ CHOIX DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES
DONNEES
3-1/ La documentation
3-2/ Le questionnaire
3-3/ Le guide d'entretien
3-4/ Administration du questionnaire et entretien
3-5/ Difficulté rencontrées
CHAPITRE 4/ TYPE ET PLAN D'ANALYSE DES DONNEES
4-1/ Traitement des données
4-2/ Méthodes et plan d'analyse
TROISIEME PARTIE : RESULTATS DE LA
RECHERCHE
CHAPITRE 1/ PRESENTATION DES DONNEES COLLECTEES
CHAPITRE 2/ ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES
CHAPITRE 3/ INTERPRETATION DES RESULTATS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
INDEX
TABLE DES MATIERES
1-2/ Commentaire de la structure de la thèse
Ce plan provisoire de la rédaction de la thèse
est une structure qui sera révisée au fur et à mesure que
la rédaction progressera dans les années à venir.
Cependant sa structure en trois grandes parties ne connaitra pas de
modifications. Ces grandes parties méthodologiques sont la
problématique ou le cadre conceptuel de la recherche, la
méthodologie ou le cadre méthodologique de la recherche et
l'analyse et l'interprétation des résultats.
1-2-1/ Le cadre conceptuel de la thèse
Dans cette première partie de la thèse, nous
analyserons la situation de la réussite scolaire au Togo à
travers de la documentation. Ceci nous permettra de préciser les
objectifs de la recherche qui nous guideront dans la revue de la
littérature. Après cette revue de la littérature nous
allons définir les concepts essentiels de notre thèse. C'est
également cette revue de la littérature qui nous permettra de
situer notre thèse dans un cadre de référence
théorique. Les questions de recherche seront abordées ensuite,
afin d'énumérer les hypothèses. Avec
l'opérationnalisation de l'hypothèse, cette première
partie prendrait fin. Ce qui nous conduirait, alors vers la construction d'un
cadre méthodologique de notre thèse.
1-2-2/ Le cadre méthodologique de la
thèse
Cette deuxième partie consiste à définir
les bases méthodologiques qui nous serviraient pour la collecte des
données, l'analyse et l'interprétation des résultats.
C'est dans cette partie que nous allons choisir le champ de notre étude
et justifier notre choix. C'est également dans cette deuxième
partie de la rédaction de notre thèse que nous allons situer
notre population cible afin de construire notre échantillon. Nous
présenterons enfin dans cette partie les difficultés que nous
rencontrerons au cours de cette recherche. Cette méthodologie nous
guiderait aussi dans la présentation des données, l'analyse et
l'interprétation des résultats.
1-2-3/ L'analyse et l'interprétation des
résultats de la recherche
Cette partie constitue la dernière partie de la
rédaction de notre thèse. Dans cette partie, nous allons
présenter les données de la collecte dans des tableaux, ou
représentées par des graphiques. Cette présentation nous
faciliterait l'analyse des corrélations entre les variables. C'est cette
analyse qui rendrait les données de la présentation plus
scientifiques en montrant les différentes relations entre les variables.
Ces résultats scientifiques issus de notre recherche seront
comparés à d'autres résultats et théories
déjà existantes. C'est l'interprétation des
résultats. A la fin de ce chapitre, nous exposerons la confirmation ou
l'infirmation de nos hypothèses qui se terminera par une conclusion.
2/ CHAPITRE REDIGE POUR LE DEA
L'analyse que nous allons présenter dans ce chapitre
est réalisée à travers un croisement entre les variables
dépendantes (les échecs au CEPD) et les variables
intermédiaires (les performances des redoublants au CM2) d'une part, et
croisement entre les variables dépendantes et les variables
indépendantes (les redoublements aux cours préparatoires et
élémentaires du primaire). Par ailleurs, nous avons aussi
identifié les caractéristiques des redoublants en classe du
CM2.
2-1/ Présentation et analyse des
données
2-1-1/ Caractéristiques démographiques
des enquêtés
Tableau 5 : Répartition des enquêtés
selon leur âge
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Age
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
6 ans - 11 ans
|
43
|
14,83
|
88
|
30,34
|
131
|
45,17
|
11 ans - 16 ans
|
97
|
33,45
|
44
|
15,17
|
141
|
48,62
|
16 ans 21 ans
|
12
|
4,14
|
6
|
2,07
|
18
|
6,21
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Par rapport à l'âge des enquêtés, la
plupart des enquêtés ont un âge inférieur à 16
ans. Près de la moitié des enquêtés,
c'est-à-dire 141 élèves soit 48,62% des
enquêtés ont un âge supérieur ou égal à
11 ans ou inférieur à 16 ans. D'autre part, 131
élèves soit 45,17% des enquêtés ont un âge
situé dans l'intervalle de
6 ans à 11 ans. Cependant, nous avons rencontré
surtout dans les établissements publics des élèves dont
l'âge est situé entre 16 ans et 21 ans. Ils représentent
seulement 6,21% de notre échantillon. Nous avons aussi remarqué
à travers cette répartition que les élèves les plus
âgés sont rencontrés dans les établissements publics
tandis les enquêtés les moins âgés fréquentent
les écoles privées. Plus précisément, 97
élèves soit 33,45% des enquêtés dont l'âge est
situé entre 11 ans et 16 ans se retrouvent dans les
établissements publics alors que 88 élèves soit 30,34% des
enquêtés vont dans les écoles privées.
Tableau 6 : Répartition des
enquêtés selon le sexe
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Sexe
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Masculin
|
69
|
23,79
|
56
|
19,31
|
125
|
43,10
|
Féminin
|
83
|
28,62
|
82
|
28,28
|
165
|
56,90
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Les filles sont plus représentatives dans notre
échantillon que les garçons. D'après la répartition
de nos enquêtés, 165 individus soit 56,90% de la population sont
des filles. L'autre partie de la population, c'est-à-dire 125
éléments soit 43,10% de nos enquêtés sont des
garçons. Par rapport à leur répartition dans les types
d'écoles, nous avons rencontré le même nombre de filles
tant dans les établissements publics que dans les écoles
privées. A l'égard des garçons, nous avons
rencontré proportionnellement à leur effectif 23,79% dans les
établissements publics et 19,31% dans les écoles privées.
Tableau 7 : Répartition des enquêtés
selon qu'ils résident ou non avec les parents ou les tuteurs
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Résidence
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Avec les parents
|
79
|
27,24
|
96
|
33,10
|
175
|
60,34
|
Avec les tuteurs
|
73
|
25,18
|
42
|
14,48
|
115
|
39,66
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
En s'interrogeant sur le fait que les élèves
redoublants résident ou non avec les parents géniteurs ou avec
les tuteurs, ce tableau exprime qu'une importante partie de la population
enquêtée réside avec leur parent. Ils sont au total 175
élèves soit 60,34% des enquêtés ont affirmé
qu'ils vivent avec leur parent. Dans le privé nous avons
rencontré 96 élèves soit 33,10% de la population qui,
selon leur déclaration vivent avec leur parent. Dans les
établissements publics, les élèves qui sont avec leur
parent représentent 27,24% des enquêtés soit 79
élèves. Par contre, ils sont plus nombreux à vivre avec
les tuteurs que les élèves issus des écoles
privées. Dans le public, 73 élèves soit 25,18% des
enquêtés vivent avec les tuteurs tandis que 42
élèves dans le privé soit 14,48% de la population sont en
charge des tuteurs.
2-1-2/ L'origine sociale des redoublants qui
échouent au CM2
Tableau 8: Répartition des redoublants par rapport
à la profession du père / tuteur
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Profession du père
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Cultivateurs
|
19
|
6,55
|
5
|
1,72
|
24
|
8,28
|
Commerçants
|
|
47
|
16,21
|
38
|
13,10
|
85
|
29,31
|
Enseignants
|
|
29
|
10,00
|
31
|
10,69
|
60
|
20,69
|
Fonctionnaires
|
33
|
11,38
|
36
|
12,41
|
69
|
23,79
|
Autres
|
24
|
8,28
|
28
|
9,66
|
52
|
17,93
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Selon les catégories socioprofessionnelles de notre
milieu d'étude, la majorité des élèves de notre
échantillon ont des pères ou des tuteurs qui exercent dans le
commerce. Ces élèves sont au nombre de 85 soit une
représentation de 29,31% de notre échantillon. D'autres enfants
ont des pères ou des tuteurs qui sont des fonctionnaires. Dans notre
échantillon enquêté ils occupent une fréquence de
23,79%. Aussi les fils et filles des enseignants qui ont des
difficultés au CM2 font 20,69% de notre échantillon. Le groupe le
moins représenté est celui des fils des cultivateurs qui compte
24 élèves soit 8,28% de notre échantillon. Nous remarquons
dans ce tableau l'absence d'une nette domination d'un groupe professionnel. Par
contre, compte tenu du milieu de cette étude les fils et filles de
cultivateurs sont minoritaires. Nous avons mis dans les
« autres » des fonctions comme le zémidjan, le
travail domestique, la menuiserie, la coiffure, la couture, et d'autres qui
n'ont pas été prévues dans le questionnaire et qui ont
été évoquées par les enquêtés. On
compte dans ce groupe, à travers ce tableau 52 élèves de
notre échantillon.
Tableau 9: Répartition des redoublants par rapport
à la profession de la mère / tutrice
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Profession de la mère
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Cultivatrices
|
8
|
2,76
|
2
|
0,69
|
10
|
3,45
|
Commerçantes
|
|
59
|
20,34
|
63
|
21,72
|
122
|
42,07
|
Enseignantes
|
|
14
|
4,83
|
22
|
7,59
|
36
|
12,41
|
Fonctionnaires
|
45
|
15,52
|
41
|
14,14
|
86
|
29,66
|
Autres
|
26
|
8,97
|
10
|
3,45
|
36
|
12,41
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
En lisant de près ce tableau, il ressort dans la
colonne du « total » qu'une majorité des
élèves enquêtés sont issus des familles où
les mères ou les tutrices sont des commerçantes. Le second groupe
est représenté par les enfants des femmes fonctionnaires. Ils
comptent au total 86 élèves soit un taux de 29,66% des
enquêtés. Le troisième groupe est partagé entre les
fils et filles des enseignantes et les enfants des autres fonctions. Chacun de
ces groupes compte 36 élèves soit une proportion de 12,41% de nos
enquêtés.
Tableau 10 : Répartition des enquêtés
selon le niveau d'instruction du père
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Niveau du père
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Primaire
|
55
|
18,97
|
31
|
10,69
|
86
|
29,66
|
Secondaire
|
|
39
|
13,45
|
45
|
15,52
|
84
|
28,97
|
Supérieur
|
|
43
|
14,83
|
56
|
19,31
|
99
|
34,14
|
Aucun
|
15
|
5,17
|
6
|
2,07
|
21
|
7,24
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
La majorité de nos enquêtés ont des
parents instruits. Autrement dit, ils ont des parents qui ont appris à
lire et à écrire. Cependant, à quel niveau d'instruction
peut-on situer ces parents? C'est à cette question que ce tableau essaie
de répondre. En observant le tableau 10, nous remarquons que la
majorité de nos enquêtés ont des pères qui ont un
niveau d'instruction limité au secondaire. En chiffre, 86
élèves soit 29,66% des enquêtés ont pères
dont le niveau d'instruction est limité au primaire. Egalement ceux qui
ont déclaré avoir des pères dont le niveau d'instruction
est limité au secondaire sont au nombre de 84 élèves soit
28,97% de nos enquêtés. Par ailleurs, une frange non
négligeable de la population enquêtée a
déclaré le niveau d'instruction de leurs pères au
supérieur. Ils sont au nombre de 99 élèves soit 34,14% des
enquêtés. Ceux qui ont des pères qui n'ont aucun niveau
d'instruction sont minoritaires.
Tableau 11: Répartition des enquêtés selon
le niveau d'instruction de la mère / tutrice
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Niveau de la mère
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Primaire
|
82
|
28,28
|
76
|
26,21
|
158
|
54,48
|
Secondaire
|
|
27
|
9,31
|
10
|
3,45
|
37
|
12,76
|
Supérieur
|
|
11
|
3,79
|
23
|
7,93
|
34
|
11,72
|
Aucun
|
32
|
11,03
|
29
|
10,00
|
61
|
21,03
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Plusieurs de nos enquêtés ont également
des mères ou tutrices qui ont été à l'école.
Cependant plus de la moitié des mères de nos
enquêtés ont un niveau d'instruction primaire. Sur l'ensemble des
290 enquêtés, 158 élèves soit une
représentation de 54,48% ont situé le niveau d'instruction de
leurs mères au primaire. Comparées aux pères de nos
enquêtés, un nombre plus important de leurs mères n'ont
aucun niveau d'instruction. Plus précisément, 61 mères de
nos enquêtés n'ont pas reçu d'instruction. Le reste de nos
enquêtés sont partagés entre le niveau secondaire et le
niveau supérieur. Environ 12,76% de nos enquêtés soit 37
élèves situent le niveau d'instruction de leurs mères au
secondaire, tandis que 34 élèves soit une fréquence de
11,72% des enquêtés ont déclaré le niveau
d'instruction de leurs mères au supérieur.
Tableau 12: Répartition des enquêtés selon
la langue parlée à la maison
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Langue parlée à la maison
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Local
|
121
|
41,72
|
50
|
17,24
|
171
|
58,97
|
Français
|
|
31
|
10,69
|
88
|
30,34
|
119
|
41,03
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
La répartition des enquêtés selon la
langue parlée à la maison relève 171 élèves
soit 58,97% de la population totale ont dit qu'ils parlent la langue locale
à la maison. Ensuite, l'autre partie de la population (119
élèves soit 41,03%) disent qu'ils parlent à la maison la
langue française qui est la langue de l'instruction. Dans cet ensemble,
on lit aussi dans le tableau 12 que près de la moitié de la
population totale, soit 121 élèves qui parlent une langue locale
à la maison fréquentent les établissements publics. Alors
la frange importante de la population qui parle à la maison la langue de
l'instruction se retrouve dans les écoles privées. Ils font
près de 31% des enquêtés soit 88 élèves.
2-1-3/ Caractéristiques scolaires de
l'élèves redoublants au CM2
Les caractéristiques pédagogiques de
l'élève sont les conditions offertes par le système
éducatif primaire pour la scolarisation de nos enquêtés et
leurs rapports avec celles-ci. Ces caractéristiques regroupent la
distance domicile-école, l'âge d'entrée au CP1, la
rencontre des femmes enseignantes dans son cursus, la disponibilité des
livres, la présence scolaire et la ponctualité à
l'école.
Tableau 13: Répartition des enquêtés selon
la distance parcourue pour arriver à l'école
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Distance
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Moins de 500 m
|
46
|
15,86
|
59
|
20,34
|
105
|
36,21
|
500 m à 1 km
|
67
|
23,10
|
42
|
14,48
|
109
|
37,59
|
1 km à 1,5 km
|
31
|
10,69
|
27
|
9,31
|
58
|
20,00
|
Plus de 1,5 km
|
|
8
|
2,76
|
10
|
3,45
|
18
|
6,21
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Nous lisons dans le tableau 13 que la majorité de nos
enquêtés parcourent une distance moins d'un kilomètre pour
à l'école. Près de 74% de nos enquêtés
fréquentent des écoles situées à moins d'un
kilomètre de leur domicile. Parmi ceux-ci, 38,96% des
élèves enquêtés fréquentent les écoles
publiques tandis que 34,82% se retrouvent dans les établissements
privés. Cependant, 26,21% de nos enquêtés soit 76
élèves ont des domiciles situées à plus de d'un
kilomètre.
Tableau 14: Répartition des enquêtés selon
leur âge au CP1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Age au CP1
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Moins de 5 ans
|
14
|
4,82
|
81
|
27,93
|
95
|
32,75
|
5 ans à 7 ans
|
29
|
10,00
|
36
|
12,40
|
65
|
22,40
|
7 ans à 9 ans
|
|
67
|
23,12
|
15
|
5,18
|
82
|
28,30
|
9 ans à 11 ans
|
30
|
10,34
|
4
|
1,38
|
34
|
11,72
|
Plus de 11 ans
|
12
|
4,14
|
2
|
0,69
|
14
|
4,83
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
L'âge d'entrée au CP1 au Togo est fixé
à 6 ans. Néanmoins, nous remarqué que certains
élèves sont inscrits pour la première fois au CP1 à
un âge inférieur à l'âge officiel. Environ, 95
élèves soit 32,75% de nos enquêtés ont
commencé l'école à un âge inférieur à
5 ans. Parmi ces derniers 81 élèves soit 27,93% des
enquêtés sont dans les écoles privées. Agés
de 7 ans à 9 ans, 82 élèves parmi nos
enquêtés se sont inscrits pour la première fois au CP1. Ces
derniers sont plus représentés dans les établissements
publics. Sur les 82 élèves, 67 enquêtés sont dans
les écoles publiques. Les élèves qui ont commencé
l'école dans la proportion d'âge fixé par les
autorités de l'école ne sont pas nombreux. Mais ils sont plus
rencontrés dans les écoles privées. Par contre, ceux qui
ont commencé l'école tardivement sont plu
représentés dans les établissements publics.
Tableau 15 : Répartition des enquêtés
qui ont rencontré des femmes enseignantes dans leurs cursus
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Niveau de la rencontre
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pré - scolaire
|
|
83
|
28,62
|
37
|
12,76
|
120
|
41,38
|
CP1
|
16
|
5,52
|
55
|
18,97
|
71
|
24,48
|
CP2
|
61
|
21,03
|
28
|
9,66
|
89
|
30,69
|
CE1
|
|
11
|
3,79
|
14
|
4,83
|
25
|
8,62
|
CE2
|
|
79
|
27,24
|
22
|
7,59
|
101
|
34,83
|
CM1
|
|
8
|
2,76
|
26
|
8,97
|
34
|
11,72
|
CM2
|
3
|
1,03
|
18
|
6,21
|
21
|
7,24
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Dans la revue de la littérature, il est supposé
que les enfants, qui au cours de leurs scolarisation au primaire ont
été enseignés par les femmes réussissent mieux que
ceux de la même cohorte qui n'ont pas été tenus par les
femmes. La lecture de le tableau 15 montre que la beaucoup de nos
enquêtés ont été tenus au préscolaire par des
femmes. On compte dans ce tableau 120 élèves soit 41,38% des
enquêtés qui ont eu cette opportunité au
préscolaire. Parmi les 120 élèves enseignés au
préscolaire par des femmes, 83 élèves fréquentent
les écoles publiques. Au CP, 160 élèves soit plus de la
moitié de nos enquêtés ont eu l'opportunité
d'être enseignés par les femmes. Au CE, une partie non
négligeable de nos enquêtés ont été
également enseignée par les femmes. Ils sont environ 126
élèves sur les 290 enquêtés. Parmi ces derniers, 79
élèves vont dans les écoles publiques. C'est au CM que peu
de nos enquêtés ont rencontré les enseignantes.
Tableau 16: Répartition des enquêtés selon
la nature des livres à leur disposition de CP1 au CE2
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Type du livre
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Livre
de
lecture
|
CP1
|
122
|
42,07
|
138
|
47,59
|
260
|
89,66
|
CP2
|
104
|
35,86
|
138
|
47,59
|
242
|
83,45
|
CE1
|
96
|
33,10
|
126
|
43,45
|
222
|
76,55
|
CE2
|
67
|
23,10
|
134
|
46,21
|
201
|
69,31
|
N'a pas
|
30
|
10,34
|
0
|
0,00
|
30
|
10,34
|
Livre de
calcul
quotidien
|
CP1
|
53
|
18,28
|
133
|
45,86
|
186
|
64,14
|
CP2
|
47
|
16,21
|
125
|
43,10
|
172
|
59,31
|
CE1
|
73
|
25,17
|
131
|
45,17
|
204
|
70,34
|
CE2
|
88
|
30,34
|
136
|
46,90
|
224
|
77,24
|
N'a pas
|
64
|
22,07
|
2
|
0,69
|
66
|
22,76
|
Autres
Livres
|
CP1
|
29
|
10,00
|
45
|
15,52
|
74
|
25,52
|
CP2
|
21
|
7,24
|
38
|
13,10
|
59
|
20,34
|
CE1
|
30
|
10,34
|
17
|
5,86
|
47
|
16,21
|
CE2
|
24
|
8,28
|
25
|
8,62
|
49
|
16,90
|
N'a pas
|
122
|
42,07
|
93
|
32,07
|
215
|
74,14
|
Jamais
de
Livres
|
CP1
|
30
|
10,34
|
0
|
0,00
|
30
|
10,34
|
CP2
|
48
|
16,55
|
0
|
0,00
|
48
|
16,55
|
CE1
|
56
|
19,31
|
7
|
2,41
|
63
|
21,72
|
CE2
|
64
|
22,07
|
2
|
0,69
|
66
|
22,76
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Dans les conditions d'études mis à la
disposition des élèves, il est prévu que chaque
élève, pour faciliter le suivi des enseignements doit
posséder les livres qui servent de support. Cependant, selon les moyens
de chaque famille, certains élèves fréquentent certaines
classes sans disposer de ces supports de cours. Dans notre échantillon,
peu d'élèves n'ont jamais eu de livres. Le livre de lecture, par
exemple a été à la disposition de 260 élèves
sur les 290 enquêtés. Ce qui fait un taux de 89,66% de nos
enquêtés. Au CP2, 242 élèves soit 83,45% des
enquêtés ont possédé ce livre. Au CE1, 76,55% de nos
enquêtés soit 222 élèves ont utilisé le livre
de lecture. Au CE2, plusieurs élèves soit 69,31% des
enquêtés ont aussi faire usage des livres de lecture. Parmi nos
enquêtés, seulement 10,34% soit 30 élèves n'ont pas
utilisé le livre de lecture.
Par ailleurs, ils sont nombreux à utiliser, en
général le livre de calcul quotidien. Au CP1, 64,14% des
enquêtés ont eu à utiliser ce manuel scolaire. Au CP2, 172
élèves sur les 290 enquêtés ont faire aussi usage du
livre de calcul quotidien. Ils sont également nombreux au CE1 et au CE2
à disposer de ce livre de calcul quotidien. Ils représentent
respectivement 70,34% et 77,24% de nos enquêtés. Cependant,
22,76% des enquêtés n'ont jamais utilisé le livre de calcul
quotidien. Par ailleurs, nous remarquons à travers ce tableau que
beaucoup d'élèves n'ont pas utilisé le livre de calcul
quotidien dans les écoles publiques. Ils représentent dan notre
échantillon 22,07%. Nos enquêtés ont eu à utiliser
d'autres livres comme celui de science de la vie et de la terre, de
géographie, d'autres livres de lecture et des manuels conçus pour
les aider dans leurs performances.
Tableau 17: Répartition des enquêtés selon
leur régularité en classe
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Régularité des redoublements
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Très régulier
|
7
|
2,41
|
27
|
9,31
|
34
|
11,72
|
Régulier
|
|
46
|
15,86
|
52
|
17,93
|
98
|
33,79
|
Pas tellement régulier
|
45
|
15,52
|
48
|
16,55
|
93
|
32,07
|
Irrégulier
|
33
|
11,38
|
11
|
3,79
|
44
|
15,17
|
Très irrégulier
|
21
|
7,24
|
0
|
0,00
|
21
|
7,24
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Nous avons jugé important d'interroger nos
enquêtés sur leurs comportements scolaires. Dans ces comportements
scolaires, nous avons choisi d'observer leur régularité et leur
ponctualité en classe. Concernant leur régularité en
classe, peu de nos enquêtés sont très réguliers en
classe. Ils font seulement 11,72% de nos enquêtés. Ceux qui se
sont déclarés réguliers ont reconnu s'absenter quelque
fois en classe. Ils sont au nombre de 98 élèves soit 33,79% des
enquêtés. Et, comme le tableau l'exprime, la majorité de
nos enquêtés sont irréguliers en classe. Parmi nos 290
enquêtés, 158 élèves soit 54,48% ont reconnu
n'être pas réguliers en classe. Ici également, nous
reconnaissons les absences sont plus concédées dans les
enseignements publics que dans les écoles privées. Dans le
système public, 99 élèves sur les 152
enquêtés sont irréguliers en classe.
Tableau 18: Répartition des enquêtés selon
la raison de leurs absences
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Raison d'absence
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Ennuyé en classe
|
94
|
32,41
|
67
|
23,10
|
161
|
55,52
|
Fatigués de l'école
|
49
|
16,90
|
26
|
8,97
|
75
|
25,86
|
Dispose déjà du cours
|
149
|
51,38
|
42
|
14,48
|
191
|
65,86
|
N'est pas bien apprécié
|
84
|
28,97
|
79
|
27,24
|
163
|
56,21
|
Se sentir nul en classe
|
110
|
37,93
|
58
|
20,00
|
168
|
57,93
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Curieusement, nous avons abordé nos
enquêtés sur les raisons qui motivent leurs absences en classe.
Ceux qui pour des raisons d'ennui en classe s'absentent sont au nombre de 161
élèves sur les 290 enquêtés. D'autres ont
évoqué le fait qu'ils disposent déjà du cours comme
raisons de leur absence en classe. Ils représentent dans
l'échantillon 65,86% soit 191 élèves au total. Parmi ces
derniers, nous comptons dans le public 149 élèves soit 51,38% des
enquêtés. Par ailleurs, d'autres élèves se sentent
mal appréciés par les enseignants. Au total, 163
élèves soit 56,21% des enquêtés ont coché
dans la case de la modalité « N'est pas bien
apprécié ». D'autre part, 168 élèves au
total parmi lesquels nous comptons dans le public 110 élèves qui
ont déclaré ne « se sentir nul en classe ».
Tableau 19: Répartition des enquêtés selon
l'habitude à être en retard en classe
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Habitude du retard en classe
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Souvent en retard
|
15
|
5,17
|
3
|
1,03
|
18
|
6,21
|
Parfois en retard
|
78
|
26,90
|
24
|
8,28
|
102
|
35,17
|
Jamais en retard
|
59
|
20,34
|
111
|
38,28
|
170
|
58,62
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Contrairement à notre attente, les redoublants
enquêtés ne sont pas souvent en retard à l'école.
Seulement 18 élèves sur 290 enquêtés sont
« souvent en retard » à l'école. Ceux qui
sont « parfois en retard » sont au nombre de 102
élèves soit 35,17% des enquêtés. Dans ce groupe
d'élèves, 78 élèves proviennent des écoles
publiques. Par contre, on compte dans ce type d'école un petit nombre
d'élèves qui ne sont « jamais en retard ».
C'est dans les établissements privés que beaucoup
d'élèves ne sont jamais en retard. Dans notre échantillon,
ils sont au nombre de 111 élèves soit 38,28% des
enquêtés. Au total, 58,62% des enquêtés soit 170
élèves ne sont jamais en retard à l'école.
Tableau 20: Répartition des enquêtés selon
la raison des retards aux cours
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Raison du retard
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Occupés à la maison
|
87
|
30
|
26
|
8,96
|
113
|
38,96
|
S'amuser en route pour l'école
|
92
|
31,72
|
19
|
6,55
|
111
|
38,27
|
Etre forcé d'aller à l'école
|
38
|
13,10
|
22
|
7,59
|
60
|
20,69
|
Autres raisons évoquée
|
41
|
14,14
|
53
|
18,28
|
94
|
32,41
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
En évoquant les raisons qui expliquent leur retard,
ceux qui se sont déclarés être
« souvent » et « parfois » en retard se
voient dans la majorité être occupés à la maison.
Ils sont 113 enquêtés au total dont 87 élèves
fréquentent les établissements publics et 26 élèves
se retrouvent dans les écoles privées. Ceux qui s'amusent en
route avant d'arriver à l'école sont en effectif 111
élèves parmi lesquels 92 élèves vont dans les
écoles publiques et 19 élèves sont enquêtés
dans les écoles privées. D'autre part, ils ne sont pas nombreux
à être forcés d'aller à l'école. Ceux qui ont
évoqué cette raison pour justifier leur retard à
l'école sont au nombre de 60 élèves soit 20,69% des
enquêtés. Il y a d'autres élèves qui ont
évoqué d'autres raisons comme la maladie, une grande distance
entre la maison et l'école, devoir de maison non rempli, n'être
pas vite réveillé, etc.... Ils sont au total 94
élèves dont 53 élèves sont enquêtés
dans les écoles privées et 41 élèves ont
été entretenus dans les établissements publics.
2-1-4/ Qualité des relations en classe entre les
enseignants et les redoublants
Il est supposé dans les théories explicatives
des effets du redoublement que les élèves qui redoublent souvent
sont victimes d'une mauvaise attente de la part de leurs enseignants à
leur endroit. Cette mauvaise vision posée sur les redoublants peut
s'analyser à travers les rapports que ces derniers ont avec leurs
enseignants en classe. Quelques un de ces rapports peuvent être des
insultes, les coups de bâton ou de main, ou au contraire ils sont souvent
sollicités à participer au cours. Ce qui peut donner à
l'élève le sentiment d'être abandonné ou
d'être préoccupé par l'enseignant.
Tableau 21: Répartition des enquêtés selon
qu'ils soient souvent insultés par l'enseignant
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Habitude à être insulté
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Souvent
|
38
|
13,10
|
16
|
5,52
|
54
|
18,62
|
Parfois
|
|
83
|
28,62
|
29
|
10,00
|
112
|
38,62
|
Jamais
|
|
31
|
10,69
|
93
|
32,07
|
124
|
42,76
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Ainsi nous avons voulu savoir de nos enquêtés
s'ils sont souvent insultés ou non par leurs enseignants. A cette
question, seulement 54 élèves soit 18,62% de nos
enquêtés nous ont révélé qu'ils sont
« souvent » insultés par leurs enseignants. Ceux qui
sont « parfois » insultés sont au nombre de 112
élèves soit une fréquence de 38,62% de nos
enquêtés. De ces derniers, on peut déduire 83
élèves qui proviennent des écoles publiques. Par contre
ceux qui ne sont « jamais » insultés sont nombreux
dans les écoles privées. Parmi les 124 enquêtés au
total qui ne sont jamais insultés, 93 élèves nous viennent
des écoles privées.
Tableau 22: Répartition des enquêtés selon
qu'ils soient habituellement tapés par l'enseignant
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Habitude à être tapé
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Souvent
|
22
|
7,59
|
18
|
6,21
|
40
|
13,80
|
Parfois
|
|
48
|
16,55
|
13
|
4,48
|
61
|
21,03
|
Jamais
|
|
82
|
28,28
|
107
|
36,90
|
189
|
65,17
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
A la question de savoir si nos enquêtés sont
habituellement tapés ou non par leurs enseignants, la majorité
des élèves (189 soit 65,17% des enquêtés) se sont
inscrits sur la modalité « jamais ». Dans ce groupe,
environ 107 élèves sont des écoles privées et 82
enquêtés fréquentent les écoles publiques. Cependant
d'autres élèves (61 enquêtés dont 48
élèves se retrouvent dans le publique) sont
« parfois » tapés par leurs enseignants. En marge de
ce groupe, une minorité d'enquêtés sont
« souvent» tapés par les enseignants. Nous avons
rencontré au total 40 enquêtés soit un taux de 13,80% de
l'échantillon dans ce cas.
Tableau 23: Répartition des enquêtés selon
qu'ils soient régulièrement sollicité en classe
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Habitude à être sollicité
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Souvent
|
22
|
7,59
|
56
|
19,31
|
78
|
26,90
|
Parfois
|
|
73
|
25,17
|
63
|
21,72
|
136
|
46,90
|
Jamais
|
|
57
|
19,66
|
19
|
6,55
|
76
|
26,21
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
En s'interrogeant sur la participation de nos
enquêtés aux cours, on s'est rendu compte que nos
enquêtés ne sont pas si négligés par les
enseignants. Sur 290 élèves enquêtés, 136
élèves sont « parfois » sollicités
à participer aux cours, et 78 enquêtés sont
« souvent » sollicités à réagir en
classe. Parmi ces élèves qui sont sollicités en classe,
la majorité fréquente les écoles privées. Ils sont
dans les écoles privées 56 élèves à
être « souvent» sollicités contre 22
élèves dans les établissements publics. Si nous combinons
ceux qui sont « souvent» et « parfois »
sollicités en classe, on compte dans les écoles privées
119 élèves contre 95 dans les établissements publiques.
Cette tendance se confirme si nous observons la distribution des
élèves qui ne sont «jamais» sollicités. Ils sont
au total 76 élèves dont 57 élèves sont
enquêtés dans les établissements publics tandis que 19
enquêtés se retrouvent dans les écoles privées.
Tableau 24: Répartition des enquêtés selon
leur sentiment en classe
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Sentiment en classe
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Abandonné
|
66
|
22,76
|
21
|
7,24
|
87
|
30
|
Préoccupé
|
|
48
|
16,55
|
113
|
38,97
|
161
|
55,52
|
Autres (ne sait pas)
|
|
38
|
13,10
|
4
|
1,38
|
42
|
14,48
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Si nous analysons la répartition de nos
enquêtés par rapport aux variables que nous avons jugées
expressives de la qualité des relations en classe entre
les enseignants et les redoublants, nous nous rendons compte que la
majorité des redoublants ne sont pas abandonnés. Au total, le
sort de 161 redoublants soit 55,52% des enquêtés préoccupe
les enseignants. Parmi ceux-ci, 113 élèves fréquentent les
écoles privées contre 48 élèves dans les
établissements publics. De ces élèves (87
enquêtés au total) qui pensent qu'ils sont abandonnés par
leurs enseignants, nous comptons 66 enquêtés dans les
établissements publics et 21 élèves enquêtés
dans les écoles privées. Au-delà de ces deux
catégories d'élèves, certains enquêtés ne
savent pas comment décrire leur sentiment. Ils sont au total 42
enquêtés dont 38 élèves dans le système
public et 4 élèves seulement dans le privé.
2-1-5/ Le nombre de redoublements précoce des
élèves qui échouent au CEPD
Tableau 25: Répartition des enquêtés selon
le nombre de redoublements au CP1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de redoublements au CP1
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
un
|
|
76
|
26,21
|
57
|
19,66
|
133
|
45,86
|
Deux
|
|
34
|
11,72
|
22
|
7,59
|
56
|
19,31
|
Plus de deux
|
4
|
1,38
|
0
|
0,00
|
4
|
1,38
|
N'ont pas redoublé CPI
|
38
|
13,10
|
59
|
20,34
|
97
|
33,45
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Parmi les élèves enquêtés, au moins
133 élèves ont une fois redoublé le CP1 dont 76
élèves dans les écoles publiques et 57
élèves dans les écoles privées. Au total 193
élèves soit un taux de 66,55% de nos enquêtés qui
ont des difficultés de réussite au CM2 ont redoublé au
CP1. Parmi ce groupe, 114 élèves soit une fréquence de
39,31% se retrouvent dans les écoles publiques tandis que 79
élèves soit une fréquence de 27,24% fréquentent les
écoles privées. Comme le tableau 5 l'exprime, seulement 33,45% de
nos enquêtés n'ont pas connu d'échecs au CP1.
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de redoublements au CP2
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
|
55
|
18,97
|
49
|
16,90
|
104
|
35,86
|
Deux
|
|
24
|
8,28
|
8
|
2,76
|
32
|
11,03
|
Plus de deux
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
N'ont pas redoublé CP2
|
73
|
25,17
|
81
|
27,93
|
154
|
53,10
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Tableau 26 Répartition des enquêtés selon
le nombre de redoublements au CP2
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Le tableau 26 montre une faible fréquence du
redoublement de nos enquêtés au CP2. Les élèves qui
ont redoublé au CP2 sont au nombre de 136 soit un pourcentage de 46,90%
des enquêtés. Ainsi le nombre de ceux qui n'ont pas connu de
redoublement au CP2 est plus élevé que les redoublants de ce
niveau. Ils représentent 154 élèves parmi nos
enquêtés soit un taux de 53,10%.
Tableau 27: Répartition des enquêtés selon
le nombre de redoublements au CE1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de redoublements au CE1
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
|
81
|
27,93
|
64
|
22,07
|
145
|
50
|
Deux
|
|
46
|
15,86
|
18
|
6,21
|
64
|
22,07
|
Plus de deux
|
11
|
3,79
|
6
|
2,07
|
17
|
5,86
|
N'ont pas redoublé CE1
|
14
|
4,83
|
50
|
17,24
|
64
|
22,07
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Nous lisons dans le tableau 27 un fort taux de redoublement au
CE1. Les élèves qui n'ont pas redoublé la classe de CE1
représentent seulement 22,07% parmi les enquêtés soit un
nombre de 64 élèves. Ceux qui ont redoublé au CE1 sont
nombreux surtout dans les établissements publics. On compte parmi nos
enquêtés 226 élèves soit un pourcentage de 77,93%
qui ont au moins une fois redoublé la classe de CE1. Parmi ces derniers
145 élèves soit 50% de nos enquêtés ont
redoublé une fois le CE1 et 64 élèves soit 22,07% ont
redoublé deux fois cette classe. Nous remarquons aussi à travers
ce tableau que plus de 47% de nos enquêtés qui ont connu des
difficultés au CE1 fréquentent les écoles publiques.
Tableau 28: Répartition des enquêtés selon
le nombre de redoublements au CE2
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de redoublants au CE2
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
|
46
|
15,86
|
29
|
10
|
75
|
25,86
|
Deux
|
|
28
|
9,66
|
11
|
3,79
|
39
|
13,45
|
Plus de deux
|
0
|
0,00
|
3
|
1,03
|
3
|
1,03
|
N'ont pas redoublé CE2
|
78
|
26,90
|
95
|
32,76
|
173
|
59,66
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Au CE2, beaucoup de nos enquêtés n'ont pas
redoublé. Sur les 290 élèves enquêtés, 173
élèves soit une fréquence de 59,66% n'ont pas connu de
redoublement. Et seulement 117 élèves soit un taux de 40,34% ont
redoublé la classe de CE2. Parmi ceux-ci 75 élèves ont
redoublé une fois le CE2 tandis que 39 élèves ont
redoublé deux fois la même classe. Cependant, dans les
établissements publics, le nombre de ceux qui ont redoublé la
classe de CE2 fait pratiquement la moitié des élèves
enquêtés dans cette catégorie d'écoles.
2-1-6/La performance des redoublants précoces au
CM2
Les tableaux suivants expriment la performance des
élèves de CM2 qui ont connu des redoublements précoces
dans certaines disciplines jugées de base ou essentielles à leur
niveau de scolarité.
Tableau 29: Répartition des redoublants par rapport au
nombre de CEPD connu
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de CEPD passé
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
|
49
|
16,90
|
77
|
26,55
|
126
|
43,45
|
Deux
|
|
61
|
21,03
|
51
|
17,59
|
112
|
38,62
|
Trois
|
29
|
10,00
|
8
|
2,76
|
37
|
12,76
|
Plus de trois
|
13
|
4,48
|
2
|
0,69
|
15
|
5,17
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Nous lisons à travers le tableau 29 que plus de la
moitié des enquêtés ont passé le CEPD plus d'une
fois. Ceux qui ont passé une seule fois l'examen du CEPD font 126
élèves sur l'ensemble des enquêtés soit une
représentation de 43,45%. Parmi ces derniers 77 élèves
fréquentent les écoles privées tandis que 49
élèves se retrouvent dans les établissements publics. Les
élèves qui ont passé deux fois l'examen du CEPD
représentent 38,62% des élèves enquêtés soit
112 individus. Ainsi ceux qui ont passé le CEPD plus de deux fois ne
sont pas nombreux par rapport aux catégories
énumérées précédemment. En somme 238
élèves soit plus de 82% de nos enquêtés ont
passé le CEPD une ou deux fois. Par ailleurs, nous remarquons aussi
à travers ce tableau qu'un nombre important parmi les 238
élèves précédents se retrouvent dans les
écoles privées, paradoxalement à notre attente.
Tableau 30 : Répartition des redoublants selon
qu'ils ont des difficultés de lecture des textes en français
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Difficultés de lecture
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Déchiffrer les mots
|
119
|
41,03
|
91
|
31,38
|
210
|
72,41
|
Faire difficilement des liaisons
|
141
|
48,62
|
104
|
35,86
|
245
|
84,48
|
Respecter la ponctuation
|
88
|
30,34
|
61
|
21,03
|
149
|
51,38
|
Aucune
|
11
|
3,79
|
34
|
11,72
|
45
|
15,52
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Les redoublants précoces qui arrivent au CM2 ont
beaucoup de difficultés de lecture. Ils déchiffrent difficilement
les mots. Le tableau ci-dessus montre un pourcentage de 72,41% soit 210
élèves parmi nos enquêtés ont déclaré
avoir cette difficulté. Une autre difficulté de lecture
mentionnée par nos enquêtés est celle de faire
difficilement des liaisons. Ils représentent sur ce point environ 84,48%
de nos enquêtés 245 élèves sur 290 ont ce
problème de lecture. Par ailleurs, plus de la moitié de nos
enquêtés respectent difficilement la ponctuation au cours d'une
séance de lecture. Ils sont au nombre de 149 élèves soit
51,38% de la population enquêtée. Nous remarquons aussi, à
travers ce tableau que ces difficultés sont connu plus dans les
écoles publiques que dans les établissements privées. En
chiffre, sur 152 élèves dans le public, seulement 11
élèves arrivent à lire facilement un texte en
français contre 34 élèves sur 138 dans les écoles
privées.
Tableau 31: Répartition des redoublants selon leur
niveau de compréhension d'un texte en français
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Degré de compréhension
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Très bien
|
9
|
3,10
|
6
|
2,07
|
15
|
5,17
|
Bien
|
|
17
|
5,86
|
20
|
6,90
|
37
|
12,76
|
Passable
|
|
41
|
14,14
|
48
|
16,55
|
89
|
30,69
|
Médiocre
|
51
|
17,59
|
39
|
13,45
|
90
|
31,03
|
Très médiocre
|
34
|
11,72
|
25
|
8,62
|
59
|
20,34
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Suite à des mauvaises lectures, plusieurs
élèves parmi nos enquêtés comprennent difficilement
les textes en français. Sur 152 élèves dans les
écoles publiques, plus de la moitié soit 85 élèves
comprennent médiocrement les textes français. Dans l'ensemble,
149 élèves sur 290 comprennent médiocrement les textes
écrits en français. Seulement 89 élèves sur
l'ensemble des enquêtés comprennent passablement les textes
écrits en français et 52 élèves les comprennent
bien.
Tableau 32: Répartition des redoublants selon leur
performance en calcul rapide
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
L'habitude d'avoir la moyenne
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Souvent
|
5
|
1,72
|
46
|
15,86
|
51
|
17,59
|
Parfois
|
|
91
|
31,38
|
58
|
20,00
|
149
|
51,38
|
Jamais
|
|
56
|
19,31
|
34
|
11,72
|
90
|
31,03
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Non seulement nos enquêtés ont une mauvaise
performance en exercices français, mais aussi ils sont mal notés
dans les exercices mathématiques. Ils n'ont pas souvent la moyenne en
calcul rapide. Seulement 17,59% de nos enquêtés ont souvent la
moyenne en calcul rapide. Ceux qui ont parfois la moyenne font plus de la
moitié des 290 élèves enquêtés. Ici la
variable « parfois » n'est pas précise et ne donne
pas une mesure de la régularité de cette performance. C'est ainsi
qu'un élève qui a une obtenu la moyenne après un exercice
de calcul rapide peut aussi se situer sur ce niveau d'échelle. Sont
aussi remarquable sur ce tableau les 90 élèves qui n'ont jamais
obtenu une sur l'ensemble des exercices de calcul rapide qu'ils ont subi. Nous
lisons aussi sur ce tableau une faible performance des élèves des
écoles publiques par rapport aux élèves des écoles
privées. Sur les 152 élèves enquêtés dans les
établissements publics, seuls 5 élèves soit 1,72% de
l'ensemble des enquêtés obtiennent souvent une moyenne en calcul
rapide contre 15,86% dans les écoles privées.
Tableau 33: Répartition des redoublants selon leur
performance en problème
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
L'habitude d'avoir la moyenne
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Souvent
|
22
|
7,59
|
59
|
20,34
|
81
|
27,93
|
Parfois
|
88
|
30,34
|
63
|
21,72
|
151
|
52,07
|
Jamais
|
42
|
14,48
|
16
|
5,52
|
58
|
20,00
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Comme dans les autre disciplines mathématique, nos
enquêtés se sont exprimés négativement aussi en
résolution d'un problème mathématique. Sur ce tableau,
seulement 81 élèves soit 27,93% de nos enquêtés
obtiennent souvent une moyenne en exercice d'un problème
mathématique. Parmi ces derniers 59 élèves
fréquentent les écoles privées alors que 22
élèves se retrouvent dans les établissements publics. Ceux
qui obtiennent parfois la moyenne font 151 élèves soit un taux de
52,07% de nos enquêtés. Et, ceux qui n'obtiennent jamais de
moyenne dans cette matière font 20% des enquêtés, soit 58
élèves au total. Parmi ceux-ci 42 élèves
proviennent des écoles publiques tandis que 16 élèves ont
été enquêtés dans les écoles privées.
Tableau 34: Répartition des redoublants selon leur
performance en calcul mental
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
L'habitude d'avoir la moyenne
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Souvent
|
27
|
9,31
|
33
|
11,38
|
60
|
20,69
|
Parfois
|
53
|
18,28
|
68
|
23,45
|
121
|
41,72
|
Jamais
|
72
|
24,83
|
37
|
12,76
|
109
|
37,59
|
Total
|
152
|
52,41
|
138
|
47,59
|
290
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Les faits empiriques ont montré que le calcul mental
fait partie des exercices mathématiques les plus difficiles aux
élèves de l'enseignement primaire. Dans le public, 72
élèves sur 152 enquêtés n'ont jamais obtenu une
moyenne dans cette discipline. Au total, 121 élèves soit 41,72%
de nos enquêtés réussissent parfois cet exercice. Comme dit
précédemment, la variable « parfois » ne
donne pas une précision sur la mesure exacte des performances. Elle
englobe tous ceux qui ont une fois réussi cet exercice. Par ailleurs,
seulement 60 élèves sur 290 obtiennent souvent la moyenne dans
cette discipline.
Tableau 35: Répartition des redoublants par rapport aux
difficultés rencontrées en grammaire français
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Difficultés en grammaire
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Accord du verbe au sujet
|
147
|
50,69
|
97
|
33,45
|
244
|
84,14
|
Accord des adjectifs au sujet
|
152
|
52,41
|
128
|
44,14
|
280
|
96,55
|
Accord des participes passés
|
150
|
51,72
|
123
|
42,41
|
273
|
94,14
|
Accord des noms aux articles
|
65
|
22,41
|
49
|
16,90
|
114
|
39,31
|
Aucunes
|
0
|
0,00
|
10
|
3,45
|
10
|
3,45
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Le tableau 35 décrit des difficultés
rencontrées par nos enquêtés en grammaire française.
Il définit le nombre de fois qu'une difficulté est vécue
par nos enquêtés. Ainsi chacun de nos enquêtés peut
connaître ou non chacune des difficultés
énumérées dans ce tableau. Selon cette répartition,
244 élèves sur les 290 enquêtés soit un taux de
84,14% connaissent des difficultés d'accord du verbe au sujet. Parmi ces
enquêtés, on compte 147élèves soit une
représentation de 50,69% dans le public et 97 élèves dans
le privé. Parmi les élèves qui n'arrivent pas à
accorder les adjectifs au sujet, on retrouve 152 enquêtés dans le
public et 128 enquêtés dans le privée. Au total, ils font
280 élèves soit un pourcentage de 96,55 points des
enquêtés. Nous notons aussi une tendance très importante
dans les difficultés d'accorder les participes passés. Les
élèves situés sur cette tendance sont au total 273
enquêtés soit une représentation de 94,14% de l'ensemble
des enquêtés. La plus faible tendance dans cette rubrique se
retrouve au niveau des difficultés d'accorder les noms aux articles. Sur
ce point, seulement 114 élèves soit 39,31% des
enquêtés trouvent de difficultés à accorder les noms
aux articles. En marge de tous ceux-ci, nous comptons 10 élèves
soit une fréquence de 3,45% des enquêtés qui n'ont aucune
difficulté en grammaire français dans les écoles
privées.
2-1-7/ L'impact du nombre de redoublements
précoces sur la réussite des élèves au CM2
Tableau à double entrée entre le nombre
de redoublement au CP1 et le nombre de CEPD
Tableau 36: Cas des élèves qui ont
redoublé une seule fois le CP1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de CEPD
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
39
|
29,32
|
35
|
26,32
|
74
|
55,64
|
Deux
|
20
|
15,04
|
13
|
9,77
|
33
|
24,81
|
Trois
|
15
|
11,28
|
9
|
6,77
|
24
|
18,05
|
Plus de trois
|
2
|
1,50
|
0
|
0,00
|
2
|
1,50
|
Total
|
76
|
57,14
|
57
|
42,86
|
133
|
100
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Dans la répartition des élèves qui ont
connu un seul redoublement au CP1, nous remarquons que plus de la moitié
de ces derniers ont passé une seule fois le CEPD. Ils sont au nombre de
74 élèves soit 55,64% de ceux-ci. Près d'un quart de ces
derniers ont passé le CEPD deux fois. Ils sont au nombre de 33
élèves sur les 133 interviewés. Nous observons aussi dans
le tableau 16 que plusieurs élèves parmi ceux qui ont
redoublé une seule fois le CP1 des écoles publiques ont
passé le CEPD plus d'une fois.
Tableau 37: Cas des élèves qui ont
redoublé deux fois le CP1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de CEPD
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
8
|
14,29
|
6
|
10,71
|
14
|
25,00
|
Deux
|
22
|
39,29
|
15
|
26,79
|
37
|
66,07
|
Trois
|
3
|
5,36
|
1
|
1,79
|
4
|
7,14
|
Plus de trois
|
1
|
1,79
|
0
|
0,00
|
1
|
1,79
|
Total
|
34
|
60,71
|
22
|
39,29
|
56
|
100,00
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Parmi les élèves qui ont redoublé deux
fois le CP1, 66,07% ont passé le CEPD deux fois. Des 56
enquêtés, 37 élèves ont passé deux fois le
CEPD. Ceux qui ont passé une seule fois le CEPD représentent le
quart de ceux qui ont redoublé deux fois le CEPD. Le reste qui a
passé plus de deux fois le CEPD n'est pas si considérable
puisqu'ils ne sont que 5 élèves sur les 56 enquêtés
dans ce cas.
Tableau 38: Cas des élèves qui ont
redoublé plus de deux fois le CP1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de CEPD
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
1
|
25,00
|
0
|
0,00
|
1
|
25,00
|
Deux
|
2
|
50,00
|
0
|
0,00
|
2
|
50,00
|
Trois
|
1
|
25,00
|
0
|
0,00
|
1
|
25,00
|
Plus de trois
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
Total
|
4
|
100,00
|
0
|
0,00
|
4
|
100,00
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Dans ce tableau, la totalité des enquêtés
viennent du public. Ainsi 50% de ces enquêté ont passé deux
fois le CEPD. Par ailleurs, 25% de nos enquêtés ont passé
trois fois et 25% l'ont passé une seule fois.
Tableau à double entrée entre le nombre
de redoublement au CE1 et le nombre de CEPD
Tableau 39: Cas des élèves qui ont
redoublé une seule fois le CE1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de CEPD
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Un
|
25
|
17,24
|
18
|
12,41
|
43
|
29,66
|
Deux
|
40
|
27,59
|
33
|
22,76
|
73
|
50,34
|
Trois
|
9
|
6,21
|
10
|
6,90
|
19
|
13,10
|
Plus de trois
|
7
|
4,83
|
3
|
2,07
|
10
|
6,90
|
Total
|
81
|
55,86
|
64
|
44,14
|
145
|
100,00
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
En croisant le nombre de redoublement au CE1 et le nombre de
CEPD passé, le cas des élèves qui ont une fois
redoublé le CE1nous révèle que 50,34% de ces
élèves passé deux fois le CEPD. Dans le nombre de ces
élèves enquêtés, nous pouvons compter 29,66% qui
passé ont passé une fois le CEPD. Le reste, c'est-à-dire
20% de ces élèves qui ont redoublé une fois le CE1 ont
passé le CEPD plus de deux fois.
Tableau 40: Cas des élèves qui ont
redoublé deux fois le CE1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de CEPD
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Une
|
13
|
20,31
|
2
|
3,13
|
15
|
23,44
|
Deux
|
21
|
32,81
|
14
|
21,88
|
35
|
54,69
|
Trois
|
11
|
17,19
|
2
|
3,13
|
13
|
20,31
|
Plus de trois
|
1
|
1,56
|
0
|
0,00
|
1
|
1,56
|
Total
|
46
|
71,88
|
18
|
28,13
|
64
|
100,00
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Au niveau des élèves qui ont redoublé
deux fois le CE1, la majorité d'entre eux passé l'examen de CEPD
deux fois. Leur fréquence est de 54,69% des enquêtés qui
sont dans ce cas. Parmi ces derniers, on compte aussi 23,44% qui passé
cet examen une seule fois. Ceux qui ont passé plus de deux fois cet
examen représentent 21,87% de nos enquêtés qui ont
redoublé deux fois la classe de CE1.
Tableau 41: Cas des élèves qui ont
redoublé plus de deux fois le CE1
|
Type d'école
|
Publique
|
Privée
|
Total
|
Nombre de CEPD
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Une
|
4
|
21,05
|
1
|
5,26
|
8
|
42,11
|
Deux
|
7
|
36,84
|
7
|
36,84
|
14
|
73,68
|
Trois
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
Plus de trois
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
Total
|
11
|
57,89
|
8
|
42,11
|
19
|
100,00
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2010
Dans la catégorie de ceux qui ont redoublé plus
de deux fois le CE1, ce tableaux détermine 73,68% de ces
enquêtés comme des élèves qui ont passé
déjà deux fois l'examen de CEPD. Dans ce même groupe, 42,11
de ces élèves ont passé une fois le CEPD.
Conclusion de l'analyse des données
La plupart de nos enquêtés ont des âges
inférieurs à 16 ans. Les plus âgés sont
rencontrés dans les écoles publiques tandis que les moins jeunes
fréquentent les écoles privées. Parmi eux, on rencontre
plus de filles que de garçons. Ils sont en majorité chez les
parents mais ils sont plus nombreux dans les écoles publiques à
vivre avec les tuteurs. Ils proviennent des différentes couches
socioprofessionnelles. Cependant, ils sont plus représentés
à déclarer leurs mères comme des commerçantes. Ils
sont aussi plus nombreux à reconnaître que leurs parents ont
reçu d'instructions. Ainsi plus de la moitié des
enquêtés ont situé le niveau d'instruction de leurs
mères au primaire. Ils parlent dans la majorité une langue locale
en famille.
Par ailleurs, nombreux sont nos enquêtés qui
fréquentent les écoles situées à moins d'un
kilomètre de chez eux. Ils sont plus nombreux dans les
établissements publics à rentrer au CP1 à un âge
dépassant 6 ans. Par contre, dans les écoles privées, ils
sont plus représentés à rentrer au CP1 à un
âge inférieur à 6 ans. Au cours de leurs cursus scolaires,
moins de 50% de nos enquêtés ont rencontré des femmes
enseignantes. Ils sont aussi nombreux à posséder des livres de
lecture, mais peu représentés à disposer les livres de
calcul quotidien. Ils entretiennent de bonnes relations avec les enseignants.
Ils sont moins insultés par ces derniers, moins tapés et sont
parfois sollicités en classe. Malgré cela ils ne sont pas
réguliers en classe pour des raisons d'ennui, des cours
répétés et de leur complexe d'infériorité en
classe. Ils ne sont pas souvent en retard aux cours.
Ainsi présentés, nos enquêtés sont
nombreux à redoubler au moins une fois le CP1 et le CE1. Ceux qui ont
redoublé deux fois le CP1 et ceux qui ont redoublé deux fois le
CE1 ne sont pas non plus négligeables. D'autres parts, certains de nos
enquêtés ont redoublé aussi le CP2 et le CE2. Mais, nous
avons constaté qu'ils ne sont pas très représentés.
Dès lors, ces redoublements ne sont pas sans relation avec les
difficultés rencontrées au CM2 et les échecs au CEPD. En
effet, nous remarquons que la plupart de nos enquêtés ont
affirmé qu'ils ont des difficultés en lecture, en
compréhension d'un texte écrit et en grammaire française.
Ils se reconnaissent faibles également en calcul rapide, en
problème et en calcul mental. Par conséquent, ils sont plus
nombreux à passer plus d'une fois l'examen du CEPD. Plus de la
moitié de nos enquêtés ont passé au moins deux fois
le CEPD.
En croisant le nombre de redoublement au CP1 et au CE1 avec le
nombre de CEPD passé, il nous est donné de constater que
près de la moitié de nos enquêtés ont
redoublé une seule fois le CP1. Parmi ces derniers (133
enquêtés), plus de la moitié, soit 55,64% ont passé
une fois l'examen de CEPD. Dans l'ensemble des enquêtés qui ont
redoublé deux fois le CP1 (56 enquêtés), 66,07% ont
passé deux fois le CEPD. Ce qui nous laisse croire que plus on redouble
le CP1, plus la chance d'échouer au CEPD s'augmente. Par ailleurs, la
majorité de nos enquêtés qui ont redoublé le CE1 ont
passé au moins deux fois le CEPD.
2-2/ Interprétation des résultats de
l'analyse
Si nous considérons la limite du champ de cette
étude, nous ne pouvons pas extrapoler ces résultats sur
l'ensemble du système éducatif du Togo. D'autres
caractéristiques peuvent toutefois influencer ces résultats de
l'analyse qui feront objets dans ce chapitre de notre interprétation.
Dans cette partie interprétative, nous essaierons de comprendre les
relations entre ces données et les facteurs explicatifs du
phénomène de redoublement précoce au Togo. En effet, les
influences de ces différents facteurs s'expriment à travers les
indicateurs des différentes variables. Ainsi certains facteurs seront
plus déterminants que d'autres.
2-2-1/ Pratiques scolaires des redoublants et les
pratiques pédagogiques des enseignants
Pour porter un regard sur les résultats de la pratique
du redoublement, il faut aussi considérer les évolutions des
attitudes, des comportements des redoublants. Il importe également de
percevoir les situations particulières des élèves et les
difficultés auxquelles ils font face en classe. C'est à la fois
l'analyse des problèmes posés par les conduites des redoublants
et l'attention particulière que les enseignants portent à leurs
égards que nous allons aborder dans cette partie.
· Caractéristiques scolaires de l'élève
redoublant au CM2
L'analyse des données recueillies met en
évidence l'apport de différents facteurs dans l'identification
des différents effets négatifs du redoublement sur la
réussite au CEPD. Les tableaux ci-dessus ne visent qu'à donner un
aperçu des caractéristiques générales des rapports
qui déterminent un redoublant dans son établissement scolaire.
Quelques unes de ces caractéristiques que sont la distance que parcoure
un redoublant pour arriver à l'école, l'âge d'entrée
du redoublant au CP1, la disponibilité des manuels scolaires, la
régularité et la ponctualité du redoublant en classe,
être enseigné par une femme, etc...permettent de se faire une
idée des probables résultats de l'instruction de ce dernier. Ce
type d'analyse s'inscrit dans le cadre d'analyse contextuelle de la
scolarisation formulé par Duru-Bellat et al. (2004). Ainsi, les
contextes dans lesquels les redoublants continuent leurs scolarisations au Togo
ne sont pas favorables à leur sortie de ce cycle diplômés.
Cependant, par rapport à la distance qui sépare
les écoles de nos enquêtés et leurs domiciles, il nous est
donné de constater que la majorité de nos enquêtés
parcourent une distance moins d'un kilomètre pour arriver dans leurs
établissements scolaires. Cette distance, par rapport à la
distance moyenne (500m en milieu urbain et 1000m en milieu rural) ne peut pas
agir de façon significative sur les échecs au CM2 dans ce champ
d'étude. Cet indicateur, même s'il est significatif, il est dans
cette étude peu influençant sur les échecs au CEPD.
D'autre part, l'âge d'entrée au CP1 est un
indicateur relatif aux redoublements et/ou à l'achèvement du
cours primaire. Il peut aussi influer sur les dispositions d'acquisition des
connaissances, et est très déterminant dans les relations entre
le groupe des pairs. Au Togo, l'âge d'entrée au CP1 est de six
ans. D'après l'analyse des données de cette étude, la
majorité de nos enquêtés entrent au CP1 avant l'âge
de sept ans. Ce qui nous permet d'affirmer que le retard scolaire,
malgré son influence approuvée sur les redoublements et les
échecs scolaires n'est déterminant dans le cadre de cette
étude sur les échecs au CEPD. Près de 56% de nos
enquêtés entrent au CP1 avant l'âge de sept ans. Par contre,
nous remarqué également que certains élèves,
environ 33% de nos enquêtés ont pris de l'avance sur les autres.
Ils sont entrés au CP1 avant l'âge proprement dit. Par ailleurs,
le groupe minoritaire dans cette analyse (près de 44% des
enquêtés) a concédé un retard scolaire en moyenne de
deux ans sur leurs scolarisation. Mais ces distinctions qui déterminent
le groupe minoritaire dans cette étude, n'influencent pas
significativement la réussite de nos enquêtés dans
l'ensemble.
A la suite de cette analyse, la proportion
d'élèves constituant notre échantillon qui ont
été enseignés au cours de leurs scolarités par les
enseignantes ne sont pas nombreux. Il est conseillé au cours d'une
scolarité d'un enfant, qu'une femme enseignante encadre ce dernier dans
les classes de base préparatoires et élémentaires (CP1et
CE1). Dans ce contexte, il est recommandé une attention
particulière et une affection significative aux élèves,
surtout à ceux qui sont en difficulté de réussite dans ces
classes de base. Or au Togo, les femmes ne sont pas privilégiées
dans l'enseignement des classes préparatoires et
élémentaires. Elles sont d'ailleurs mal appréciées
dans l'enseignement du CP1 et du CE1 (entretien avec les enseignants et les
directeurs). Néanmoins le préscolaire leur est confié. Par
rapport à cette étude, nous avons observé que moins de la
moitié de nos enquêtés ont rencontré dans leur
cursus scolaire les enseignantes. Près 41% de nos enquêtés
ont été instruits au préscolaire par les enseignantes. Ils
sont moins nombreux à être enseignés par les institutrices
au CP1 et au CE1. Par contre, ils sont plus représentatifs à
rencontrer les enseignants-femmes dans les classes de CP2 et CE2. Ceci
témoigne le fait que les femmes ne sont pas très
appréciées dans l'enseignement des classes de base (CP1et CE1) au
primaire. Par ailleurs les établissements publics emploient les
enseignantes plus que les écoles privées. Ici, ces
résultats peuvent influencer les performances des redoublants au CM2.
Mais ces impacts sont moins explicatifs que les redoublements précoces
des échecs de nos enquêtés au CEPD.
Un autre indicateur est très explicatif des
performances des élèves au niveau primaire. C'est la
disponibilité des manuels scolaires. Les livres sont les supports des
cours ou des prestations des enseignants pour les élèves. La
disponibilité des livres scolaire au niveau des élèves
permet à ces derniers de s'appliquer en classe et de s'exercer à
la maison. Au-delà de leurs aspects pratiques, les livres constituent
une source de motivations scolaires aux élèves du primaire au
Togo. Il est ainsi remarqué que les élèves qui ne
disposent pas de livres ne sont pas actifs en classe et ne sont pas souvent
intéressés par l'école. Ceci est plus significatif dans
les premières classes du primaire c'est-à-dire dans les classes
de CP et CE. Au Togo, les manuels scolaires mis à la disposition des
élèves ne sont pas très suffisants. Ceci est encore plus
observable dans les écoles publiques. Au Togo, dans les écoles
primaires les livres de lecture sont exigés de chaque
élève. Mais, les disparités socioéconomiques des
familles mettent des différences dans la disponibilité des livres
scolaires entre les élèves issus des familles nanties et les
enfants des familles pauvres. Les élèves des milieux
favorisés possèdent plus que les élèves des milieux
défavorisés les livres de lecture. Ce qui explique le fait que
ces livres sont plus utilisés par les élèves des
écoles privées que les élèves des
établissements publics. Hormis cette différence, les livres de
lecture sont utilisés par la plupart des élèves de niveau
primaire. Par contre les livres de calcul quotidien sont moins utilisés
par nos enquêtés. Dans les écoles publiques, à peine
30% de nos enquêtés ont faits usage de ce type de livre avant les
classes de CM, alors que les élèves des écoles
privées qui disposent de ce livre représentent plus de 46% de nos
enquêtés. En général, les livres de calcul quotidien
sont moins disponibles au niveau des élèves que les livres de
lecture. Par ailleurs, on peut retrouver chez une minorité de nos
redoublants enquêtés d'autres types de livres comme celui des
sciences de la vie et de la terre, les livres de géographie et
d'histoire, certains manuels conçus pour aider les élèves
en difficulté. Nous pouvons ainsi déduire que les redoublants
enquêtés n'ont pas manqué de manuels scolaires quand ils
étaient aux niveaux inférieurs de l'école primaire. Ce qui
suppose que cet indicateur ou la non disponibilité des livres au CP et
au CE n'influe pas de manière significative sur la performance des
redoublants au CM2.
En s'interrogeant sur ces facteurs contextuels, nous nous
sommes intéressés également aux comportements scolaires de
l'élève redoublant au CM2. Nous entendons par ces comportements
scolaires, la régularité et la ponctualité en classe des
redoublants que nous avons enquêtés. Ces indicateurs
décrivent d'une part l'adhésion ou la non adhésion des
redoublants à la pratique du redoublement et expliquent d'autre part la
performance des redoublants au CM2. Dans le contexte de cette étude, en
évoquant les raisons de ces comportements, les redoublants expriment
l'état psychologique qui oriente leurs comportements. Au moyen de cette
étude, nous constatons que les redoublants sont moins réguliers
en classe. Moins de 46% des redoublants enquêtés sont
réguliers en classe. Ils sont ainsi plus nombreux dans les
établissements publics à manquer les classes que les
élèves qui fréquentent les écoles publiques. Et, en
justifiant leurs absences en classes, ils sont plus nombreux à accepter
qu'ils s'absentent parce qu'ils possèdent déjà les cours
dispensés en classe. Ce qui explique que beaucoup d'enseignants, surtout
dans les écoles publiques ne changent pas de fiches des cours au fil des
années. C'est ce qui confirme les mêmes cours que possèdent
les redoublants les années suivant son année de redoublement.
D'autres parts, 55,52% des redoublants enquêtés expliquent leur
absence par l'ennui en classe. Ce qui montre qu'ils ne seraient pas
impliqués dans la participation des cours. Ils se sentent nul en classe
et préfèrent l'école buissonnière que de s'ennuyer
en classe. Ils ne sont pas non plus les moindres à se sentir mal
appréciés par leurs enseignants en classe. Ces tendances sont
plus exprimées dans les écoles publiques que dans les
écoles privées. En fait, cet indicateur pourrait être un
facteur très influant sur les performances en classe de CM2 expliquerait
significativement l'échec des redoublants au CEPD. Ces redoublants ne
seraient pas nombreux à être en retard aux cours. Ceux qui sont
souvent en retard ne représentent que 6,21% de nos
enquêtés. Ils sont rarement en retard surtout dans les
écoles privées. Ces derniers expliquent cette situation par leur
occupation à la maison, et par l'amusement qu'ils font en route. Ainsi
nous découvrons, après cette analyse que les redoublants
enquêtés ne sont pas réguliers en classe, mais ils sont
souvent à l'heure en classe. Ils sont alors moins influencés dans
leurs performances par le retard en classe que par les redoublements successifs
concédés dans les classes antérieures.
· Qualité des relations en classe entre les
enseignants et les redoublants
L'attitude de l'enseignant, ses valeurs éthiques et ses
choix pédagogiques influencent la réussite des
élèves qui lui sont confiés. L'enseignant ne doit pas
être indifférent aux différences. Ce qui va l'amener
nécessairement à surveiller ses attitudes et à rechercher
des solutions pour ses propres pratiques. Au risque d'adopter de la
pédagogie différenciée il faut s'efforcer d'enseigner
parfois autrement que ses sentiments incitent à le faire. On favorise,
faute de quoi, les élèves avec lesquels il existe une entente
culturelle ou ceux qui répondent à ses attentes. P. Perrenoud
(1995) évoque à ce sujet : « Dans ce métier de
l'humain, on entre en relation avec des enfants [...] qu'on n'a pas choisis.
Certains vous plaisent, vous attirent, vous font du bien, d'autres vous
irritent, vous mettent mal à l'aise, éveillent en vous des
sentiments troubles ou agressifs. ». Il faut ainsi identifier ses
sentiments sans les nier pour s'efforcer de les maîtriser et de ne pas
les laisser guider son action.
Malheureusement, au Togo en général les
élèves surtout les redoublants réveillent souvent en leurs
enseignants les sentiments de colère allant parfois aux sentiments de
haine par leurs comportements scolaires négatifs et leurs mauvaises
performances en classe. Ce qui s'exprime souvent dans les rapports
qu'entretiennent ces enseignants envers leurs élèves. Nous avons
pris en compte les insultes, les coups de bâtons et la négligence
que subissent les redoublants enquêtés dans cette étude.
Dans notre champ d'étude, les enquêtés ne sont pas souvent
insultés par leurs enseignants. Peu d'élèves sont parfois
insultés tandis que la majorité des redoublants
enquêtés ne sont jamais insultés. Cependant, nous avons
constaté que dans les écoles publiques beaucoup de redoublants
sont parfois insultés par les enseignants alors que dans les
écoles privées la majorité des élèves ne
sont jamais insultés par leurs enseignants. Cette tendance positive
explique d'une part que les enseignants de l'école primaire au Togo ne
détestent pas les redoublants de leurs classes. D'autre part, on peut
penser que ces enseignants mettent en pratique les normes pédagogiques
de leur profession. Par ailleurs, les enseignants ne tapent pas souvent les
redoublants enquêtés. Environ 65% de nos enquêtés ne
sont jamais tapés par leurs enseignants. Ceux qui sont souvent
tapés ne sont pas nombreux que ce soit dans le public que dans les
privées. Nous pouvons confirmer par cette analyse que les redoublants ne
sont pas tellement inquiétés par les enseignants au Togo. Ce qui
ne pourrait pas être la cause d'une mauvaise performance des redoublants
au CM2. D'ailleurs, pour s'en convaincre les redoublants enquêtés
reconnaissent qu'ils sont parfois sollicités à participer aux
cours en classe. Ceux qui, parmi les redoublants qui ne sont jamais
sollicités à participer aux cours sont moins nombreux que les
premiers. Ils sont ainsi considérés ou vus de la même
manière que les non redoublants par leurs enseignants. En s'interrogeant
ainsi sur leurs sentiments en classe, plus de la moitié des
enquêtés se sentent préoccupés par leurs
enseignants. Presque le tiers des redoublants reconnaissent être
abandonnés par leurs enseignants. Nous pouvons alors définir
comme bons comportements pédagogiques les relations que nouent les
redoublants enquêtés avec leurs enseignants en classe. Ces
indicateurs, en définitive n'ont de mauvais impacts sur les mauvaises
performances des redoublants au CM2. Du coût, leurs échecs au CEPD
ne pourraient être déterminés par les relations
qu'entretiennent les enseignants avec les redoublants enquêtés.
2-2-2/ Caractéristiques individuelles et
sociales des redoublants au CM2
L'appartenance sociale des élèves est une des
causes les plus souvent évoquées pour expliquer la
réussite scolaire. Dès 1966, Bourdieu montre une forte
corrélation entre l'origine sociale d'un élève et ses
chances de réussite à l'école. Cette corrélation a
ensuite été régulièrement vérifiée et
elle reste toujours importante aujourd'hui. On peut interpréter ce
phénomène selon plusieurs facteurs. En invoquant les
déficiences du milieu familial (handicap socioculturel),
l'héritage culturel (intérêt pour la lecture et les
activités intellectuelles, etc...) est parfois fort
éloigné des normes scolaires. Aussi l'écart entre le
langage à l'école et le langage à la maison est parfois
important, en particulier lorsque la langue maternelle est différente.
D'autre part, le système des valeurs de la famille détermine
l'attitude de l'élève vis à vis de l'école.
Certains parents accompagnent la scolarité de leurs enfants. D'autres
l'ignorent, ou sont bloqués par des obstacles (activité
professionnelle, tâches domestiques). A l'inverse, d'autres parents, du
fait de leurs exigences « entravent la volonté propre de leurs
enfants ». (G. Chabert-Ménager, 1996). Il apparaît donc
que du fait de leur origine familiale, certains enfants doivent faire un
travail d'apprentissage beaucoup plus important que d'autres. Jacques
Lévine (2001) exprime ces difficultés familiales en ces
termes ; « il devient de plus en plus fréquent de voir des
enfants envahis par les problèmes familiaux, qui arrivent donc en classe
en étant ailleurs, qui ne sont pas disponibles pour les
apprentissages ».
· Caractéristiques démographiques de
l'élève redoublant aux CM2
Les caractéristiques démographiques de
l'élève redoublant que nous considérons dans le cadre de
cette étude sont l'âge, le sexe, résidence en famille ou en
tutorat.
L'âge de l'élève redoublant au CM2 peut
influencer ces performances en classe et lors des examens. Un enfant de seize
ans n'aurait pas les mêmes réactions qu'un élève de
onze ans face aux exactions de leurs enseignants. Il serait moins soumis que le
second, et n'est donc pas disposé à apprendre comme ses pairs. Ce
sont les élèves plus âgés qui deviennent les
élèves perturbateurs, dont l'influence serait imitée par
les autres redoublants (Duru-Bellat, 2004). Au Togo, surtout dans cette
étude nous avons constaté que la majorité des
élèves de CM2 ont moins de seize ans. Moins de 50% de nos
enquêtés ont entre 6 ans et 11 ans, et moins de 50%
également ont un âge situé dans l'intervalle de 11 ans et
16 ans. Le croisement de cette donnée avec les données de
l'âge règlementaire au CP1 nous permet d'affirmer que cette
seconde moitié de notre échantillon a un retard scolaire qui peut
être dû à un retard d'entrée au CP1, ou aux
redoublements précoces successifs. Dans cette seconde moitié,
nous avons observé plus d'élèves dans les
établissements publics que dans les établissements privés.
De même, le sexe est déterminant dans la
réussite scolaire au Togo. Au Togo, comme dans la plupart des pays de
l'Afrique la fille est plus proche de sa mère que le garçon. Elle
aide plus souvent sa mère dans les tâches ménagères.
Chaque matin, avant d'aller à l'école, une fille au Togo a
l'obligation de rendre la maison propre avec sa mère avant de se
préparer pour l'école. Dans l'exécution de ces
tâches, elle se fatigue avant d'arriver à l'école, elle est
souvent en retard ou elle se réveille vite et ne dort donc pas
suffisamment, elle n'a pas autant de temps que le garçon pour la
révision de ses cours. Cette étude nous confirme que la
majorité des redoublants au CM2 sont de sexe féminin. Elles font
plus de la moitié de nos enquêtés. Elles
représentent 56,90% des élèves enquêtés. Ce
fait est observé tant dans les écoles publiques que dans les
écoles privées.
Par ailleurs, nous avons également identifié un
autre facteur qui influence significativement la réussite à un
examen, ici le CEPD. Il s'agit de la résidence de l'enfant. Dans cette
étude, nous nous sommes intéressés à la
résidence des élèves avec leurs parents ou avec les
tuteurs. Il a été prouvé par d'autres études que le
suivi des élèves en classe par leurs parents soit un facteur de
réussite des enfants. Ainsi selon que l'enfant réside avec ses
parents est un facteur de motivation scolaire. Ces derniers, qu'ils soient du
milieu favorisé pour la réussite scolaire ou pas transmettent
à l'enfant leur vision ou leur attente de ce dernier. Ce qui constitue
une motivation pour les performances scolaires des enfants. Dans le contexte de
cette étude, un élève redoublant a beaucoup plu besoin
d'un soutien financier, d'affections et d'encouragement pour pouvoir s'adapter
aux conditions requises pour la réussite scolaire. En interrogeant les
redoublants enquêtés dans cette étude, nous constatons que
la plus part des redoublants résident avec leurs parents. Ils seraient
alors suffisamment protégés, motivés et soutenus par leurs
parents pour réussir au CEPD. Cependant, s'ils reprennent plusieurs fois
le CEPD, il serait plus raisonnable d'identifier les causes plus dans les
redoublements successifs que dans une manque de soutien familial.
· L'origine sociale des redoublants qui échouent au
CM2
Certaines approches théoriques ont essayé
d'expliquer, par le passé la réussite et/ou l'échec
scolaire au moyen de leurs disciplines respectives comme la psychologie, la
sociologie, la philosophie, la biologie et autres. Certaines tendances
utilisent le déterminisme social pour expliquer la réussite et/ou
l'échec scolaire des élèves. Ces courants de pensée
tiennent pour principales responsables des redoublements les familles des
redoublants. Les redoublements ont pour origine essentielle l'environnement
socioculturel du redoublant. Même si ces théories ont
été nuancées par Duru-Bellat et Mingat cités par
Francine Best (1997), force est de constater après analyse de cette
étude que les redoublements sont plus fréquents dans les familles
en situation défavorisée pour réussir à
l'école. Dans le cadre de cette étude les indicateurs tels la
profession du père et de la mère de famille, le niveau
d'instruction du père et de la mère de famille et la langue
parlée à la maison sont très déterminants pour la
réussite au CEPD des redoublants enquêtés.
La profession du père de famille conditionne la
réussite scolaire des enfants au Togo. Le père étant le
premier responsable de la famille, sa profession détermine sa
disponibilité et sa capacité de financement pour
l'éducation des enfants. Au moyen de cette analyse, on compte sur le
champ de cette étude presqu'autant de redoublants dans les
catégories professionnelles considérées. Ces
résultats n'infirment pas les résultats des études
antérieures qui ont vérifié que certaines
catégories professionnelles sont plus favorisées dans la
réussite scolaire des enfants que d'autres. Dans le champ de cette
étude, certaines catégories professionnelles sont sous
représentées. Les catégories professionnelles
considérées sont les commerçants, les enseignants, les
bureaucrates, les cultivateurs et d'autres (le zémidjan, le travail
domestique, la menuiserie, la coiffure, la couture, ect...). Aussi, nous avons
considéré la profession des mères de famille. Ce sont les
mères de famille qui sont plus en contact avec les enfants au Togo.
Ainsi leurs professions pourraient aussi déterminer la performance, la
motivation et la persévérance des redoublants. Elles sont celles
qui apportent plus d'affection aux enfants surtout ceux qui sont en
difficulté. Or dans le champ de notre étude la majorité
des redoublants ont pour mères ou tutrices des commerçantes.
Cette fonction qui est libre par définition, demande des mères ou
tutrices un sacrifice de temps pour suivre leurs enfants redoublants à
l'école. Ces analyses nous permettent d'affirmer que la profession des
parents, malgré qu'elle soit déterminante pour la réussite
scolaire, n'est pas très significative dans cette étude. Nous
avons compté presqu'autant de redoublants des les catégories des
pères, et enquêté plus de redoublants dont les mères
ou tutrices sont des commerçantes.
D'autre part le niveau d'étude atteint par les parents
surtout les mères de familles a été démontré
très déterminant pour la réussite scolaire des
élèves. Il l'est encore plus pour les enfants en
difficulté de réussite. Le niveau d'étude du père
et de la mère de famille oriente et définit une vision
d'instruction et de formation pour les enfants de la famille. Cet indicateur
permet également de suivre la scolarité des enfants. Il peut
également déterminer le niveau et les types de soutien que
peuvent apporter les parents aux enfants en difficulté de
réussite scolaire. C'est ce que Pierre Bourdieu et Jean Claude Passeron
ont démontré à travers le concept du capital culturel. Ils
définissent le capital culturel comme « les biens culturels
qui sont transmis par les différentes actions pédagogiques
familiales » (Bourdieu et Passeron, 1970). Ce capital culturel
agirait sur les performances scolaires de l'enfant par un processus de
développement de compétences et de dispositions logiques
préparant à la réussite scolaire, ou encore par la prise
en compte des comportements des parents envers l'école (Dumais Susan,
2002). Dans notre champ d'étude, la majorité des redoublants ont
au moins des pères de niveau d'instruction primaire. Seulement peu des
redoublants enquêtés ont des pères qui n'ont aucun niveau
d'instruction. Ce qui suppose que les pères des redoublants
enquêtés ont la compétence et la capacité de les
suivre du moins à ce niveau d'instruction. Et si nous considérons
le niveau d'instruction des mères de nos enquêtés, la
majorité d'entre elles ont un niveau d'instruction limité au
primaire. Elles sont également plus nombreuses que les pères
à n'avoir aucun niveau d'instruction. Elles sont néanmoins
disposées à suivre et à soutenir leurs enfants en
difficulté de réussir au CEPD.
Par ailleurs, la langue parlée à la maison est
également mis en corrélation avec les performances scolaires des
élèves. Au Togo, la langue d'instruction est le français.
Les familles qui pratiquent cette langue comme langue maternelle disposent
avantageusement leurs enfants à l'école que les familles qui
parlent à la maison les langues locales. La langue étant un
véhicule de transmission des valeurs culturelles, les
élèves issus des familles qui pratiquent le français comme
langue maternelle possèdent avant leur entrée à
l'école d'un vocabulaire français leur permettant de communiquer
avec l'enseignant. Ils sont ainsi plus proche des enseignants et
bénéficient de leur estime, et de leur affection. Aussi le
français parlé à la maison permet aux élèves
de ces familles de vite et mieux comprendre les enseignements que les
élèves qui n'utilisent pas cette langue à la maison. Au
Togo, plus de la moitié des élèves ne parlent pas le
français à la maison. Ils partagent avec les parents la langue
locale. Nous observons ces élèves plus dans les écoles
publiques que dans les écoles privées. Parmi les
élèves qui partagent la langue française avec leurs
parents, les écoles privées abritent plus de 30% de nos
enquêtés. Ceci dit, la langue parlée à la maison
n'influence pas de trop les performances des redoublants au CM2 dans le
contexte de cette étude. C'est ainsi que d'autres facteurs d'analyse
comme les redoublements précoces pourraient plus éclairer sur les
échecs des redoublants au CEPD.
2-2-3/ Effets du redoublement précoce sur la
performance des redoublants au CM2
Il nous semble que plus le redoublement intervient tôt
dans la scolarité plus il est associé à une faible
réussite ultérieure. Au fur et à mesure que le
redoublement survient plus tardivement, les difficultés de
réussite diminuent en conséquence. Le redoublement entraine un
retard scolaire qui constitue un handicap dans la scolarité d'un
élève. Plus un enfant redouble précocement, plus il
accumule les difficultés de réussir plus tard. Ces
difficultés sont plus appréciées au niveau des disciplines
de français et des épreuves de mathématique. Ces
difficultés accumulées dans les classes antérieures
constituent des handicapes à la réussite des épreuves au
CM2, et surtout à l'examen de CEPD.
· La performance des redoublants précoces au
CM2
En s'intéressant au nombre de redoublements connus par
nos enquêtés dans les classes antérieures, nous avons
observé que les élèves en difficultés de
réussite au CEPD sont nombreux à redoubler le CP1 et le CE1. Ces
classes de base sont des classes d'initiation aux sous cycles. Ainsi les
élèves qui accumulent des handicaps dans ces classes pourraient
les garder tout au long de leur scolarité. Par l'analyse des
résultats des tableaux 6 et 8, nous constatons que les
élèves en difficulté au CM2 sont moins nombreux à
concéder de redoublement dans les classes de CP2 et de CE2.
Les élèves qui ont redoublé une fois le
CP1 auront moins de difficultés de lecture que ceux qui aurait
redoublé deux fois la même classe. De même, ceux qui ont
passé plus d'années au CE1 connaitraient plus de
difficultés dans les exercices mathématiques que les
élèves qui avaient connu un seul redoublement à ce niveau
de scolarité. C'est ainsi qu'il est constaté que les redoublants
précoces qui arrivent au CM2 ont beaucoup de difficultés de
lecture. Ils déchiffrent difficilement les mots et font difficilement
des liaisons en lecture. Ils ont également des difficultés
à faire des liaisons. Ces carences en lecture sont plus observées
dans les écoles publiques que dans les écoles privées. Ces
difficultés de lecture déterminent alors les difficultés
rencontrées par les redoublants au CM2 à comprendre les textes
étudiés en classe. Parmi l'ensemble des redoublants
enquêtés, à peine 17% de l'échantillon ont
affirmé qu'ils comprennent aisément un texte qui est soumis
à leur étude. D'autres parts ils ont des freins dans les
exercices de grammaire. Les élèves en difficultés au CM2
ont des problèmes dans la rédaction d'un texte en français
à accorder les verbes aux sujets. Ils accordent difficilement aussi les
participes passés. Dans l'accord des noms aux articles, les redoublants
au CM2 se débrouillent dans cet exercice. Presque la totalité de
nos enquêtés reconnaissent leur difficulté à
accorder les adjectifs aux sujets. Ces difficultés en français
sont l'expression des lacunes accumulées dans les classes
antérieures au cours des redoublements successifs.
Non seulement nos enquêtés connaissent des
difficultés de compréhension d'un texte de leur niveau
rédigé en français, mais aussi ils ont des handicapes
à satisfaire aux épreuves de mathématique. Alors que ces
élèves redoublants ont bénéficié des
années de scolarité dans les classes de base, ici au CE1, ils
arrivent au CM2 avec des niveaux d'acquisition en mathématique
inférieurs à ceux des élèves qui n'ont pas connu de
redoublement dans ces classes. Le tableau 12 de notre analyse nous informe que
la majorité de nos enquêtés n'ont pas souvent la moyenne en
calcul rapide. Ceux qui obtiennent rarement la moyenne cumulés à
ceux qui n'ont jamais obtenu de moyenne représentent plus de 82% des
redoublants enquêtés. Leurs performances en calcul mental et dans
la résolution d'un problème mathématique ne sont pas si
différents de ce que nous avons observé en calcul rapide. En
générale, les mauvaises performances sont plus observées
dans les écoles publiques que dans les écoles privées.
· L'impact du nombre de redoublement précoce sur
la réussite au CEPD
L'examen du CEPD sanctionne les élèves qui ont
satisfait aux épreuves qui définissent les compétences
exigées de la scolarité primaire. Les difficultés que
rencontrent les redoublants à satisfaire à ces épreuves
sont certainement des lacunes accumulées dans les classes de base
après plusieurs redoublements. Le nombre de redoublements
précoces connus détermine quelque part le nombre de CEPD
passé au CM2. En croisant le nombre de redoublement connu au CP1 et le
nombre de CEPD passé, on peut conclure que la plus part des
élèves qui ont redoublé une seule fois au CP1 ont
passé le CEPD une seule fois également. Et, la majorité
des élèves enquêtés qui ont connu deux redoublements
au CP1 ont échoué aussi à leur deuxième examen de
CEPD. Ces résultats confirment notre hypothèse qui stipule que
beaucoup de redoublements d'un élève au cours primaire influence
sa réussite au CEPD. Par ailleurs cette hypothèse reste
vérifiée en croisant le nombre de redoublement au CE1 et le
nombre de CEPD passé. D'après ce croisement, la majorité
de ceux qui ont redoublé le CE1 plus d'une fois ont passé
également l'examen du CEPD plus d'une fois. Tout comme les
redoublements, les élèves qui fréquentent les
établissements publics accumulent beaucoup d'échec au CEPD que
les élèves rencontrés dans les écoles
privées.
CONCLUSION
Même si, dans la plupart des milieux scolaires, le
redoublement demeure une pratique courante, il nous semble que cette mesure
soit de plus en plus remise en question. Historiquement, on faisait recours
à cette mesure pour aider ceux et celles qui ne maîtrisaient pas
les contenus des programmes à le faire avant le passage en classe
supérieur. Aujourd'hui, le redoublement ne s'avère plus la
solution la plus acceptable. De plus en plus les recherches confirment les
thèses qui soutiennent que le redoublement n'est pas plus efficace tant
pour le développement psychosocial du redoublant que pour la
réussite de son cursus scolaire.
En s'inscrivant dans cette logique, cette étude s'est
donnée pour principal objectif d'identifier les effets néfastes
du redoublement précoce sur la réussite au CEPD. Pour atteindre
ces objectifs, nous avons défini certaines hypothèses qui nous
ont servi d'orientation tout au long de cette recherche. Nous avons d'abord
posé une hypothèse générale formulée en ces
termes ; « Les élèves qui redoublent les cours
préparatoire et élémentaire du primaire ont des
performances négatives au CM2 et connaissent souvent des échecs
au CEPD ». Celle-ci a été
opérationnalisée grâce aux indicateurs qui précisent
ses variables. Après cette opération, nous avons identifié
la méthodologie au moyen de laquelle toute la recherche (la collecte des
données, le dépouillement des données, l'analyse et
l'interprétation des résultats) a été possible.
La recherche présente n'a pas établi un lien de
cause à effet entre les redoublements précoces et les
échecs au CEPD, mais plutôt une corrélation entre ces deux
évènements. Elle montre que ces deux phénomènes
sont liés, et le redoublement précoce n'étant pas d'office
responsable des échecs au CEPD. Ici, les échecs au CEPD sont vus
comme l'aboutissement d'un problème existant depuis le début de
la scolarité. Certains auteurs estiment que le redoublement et
l'échec scolaire seraient causés par des caractéristiques
personnelles de nature non intellectuelle (Gottfredson, Fink et Graham, 1994).
D'autres estiment que le redoublement et l'échec scolaire sont les
fruits d'un héritage culturel légué par les parents et
l'environnement social du redoublant (Bourdieu et Passeron, 1964 ;
Baudelot et Establet, 1971). Par ailleurs nous avons évoqué
également la position des auteurs qui attribuent la cause des
échecs scolaire à l'organisation institutionnelle de
l'école (Duru-Bellat, Mingat et al., 2004). Dans cette étude,
nous essayons de montrer que le redoublement et surtout s'il intervient
tôt dans la scolarité de l'enfant puisse devenir un catalyseur des
échecs ultérieurs plutôt qu'un remède. La reprise
d'une année serait, dans ce cas, en relation avec l'échec
scolaire et/ou le désintéressement de l'élève
envers l'école.
C'est à ces conclusions que nous sommes parvenus au
terme de cette étude. D'abord nous avons démontré que les
redoublants interrogés ne sont pas tellement différenciés
en termes de « favorisés » et de
« défavorisés » de par leurs
caractéristiques individuelles, sociales et contextuelles. Ces facteurs
expliqueraient ainsi moins leurs difficultés à réussir au
CEPD que les redoublements antérieurs. Ensuite nous avons
identifié les effets néfastes du redoublement précoce sur
les performances des redoublants au CM2. Ces effets sont constitués des
lacunes accumulées par ces élèves en difficultés au
cours des redoublements successifs. Enfin nous avons montré que le
nombre d'échecs au CEPD serait déterminé quelque part par
le nombre de redoublement précoce connu dans les classes de base du
cours primaire.
En effet, au terme de notre analyse, il s'est
avéré que la distance moyenne entre le domicile de nos
enquêtés et leurs établissements scolaires se trouve dans
les normes voulue par le Ministère de l'Enseignement Primaire,
Secondaire et de l'Alphabétisation (MEPSA). Ce qui ne constitue pas un
grand handicap pour leurs réussites au CEPD. Ensuite, la plus grande
partie des redoublants enquêtés est rentrée au CP1 avant
l'âge de sept ans. Ce qui suppose qu'ils n'ont pas connu de retard
scolaire aussi significatif à influencer leurs performances plus tard
dans la scolarité. De plus ils sont souvent ponctuels en classe. Ils
partent rarement en retard aux cours. Par contre, la plus part de nos
redoublants enquêtés n'ont pas rencontré suffisamment au
cours de leurs scolarités les enseignants-femmes qui sont
supposées apporter plus d'attention à leurs difficultés,
plus d'affection à leurs motivations et plus de soutiens à leurs
efforts. Ils ont aussi manqué de manuels scolaires qui supports aux
cours de l'enseignant et de guides pour leurs révisions ou études
en dehors des classes. Ils sont nombreux à utiliser les livres de
lecture mais peu à posséder les livres de calcul quotidien.
D'autre part les redoublants enquêtés sont moins réguliers
en classe, surtout dans les écoles publiques. Ces derniers indicateurs
peuvent ainsi influencer leurs performances en classe et à l'examen en
fin d'année. Toujours dans le cadre des analyses contextuelles, les
redoublants ne sont pas régulièrement ni insultés ni
tapés par leurs enseignants. Ils ne sont pas ainsi
inquiétés en classe par les enseignants. Ils sont parfois
sollicités à participer aux cours et ne se sentent pas d'ailleurs
abandonnés par leurs enseignants. A la fin de ces analyses, nous rendons
compte que les redoublants de notre champ d'étude fréquentent
dans les contextes pouvant leur permettre d'améliorer leurs performances
scolaires et de réussir à la fin d'année au CEPD.
Avec un contexte favorable à la réussite au
CEPD, les redoublants enquêtés évoluent en
général dans des conditions sociales en partie
intéressantes à l'amélioration de leurs performances.
Composé plus de filles que de garçons, l'échantillon
enquêté comprend moins de 50% des élèves
âgés de six à onze ans et moins de 50% des
élèves dont l'âge serait compris entre onze à seize
ans. Ils résident dans la plus part des cas avec leurs parents. Le
groupe de ces parents est composé de toutes les catégories
professionnelles et ont en générale un niveau d'instruction
primaire. La plus de ces redoublants ont des mères commerçantes,
mais peu instruites. Ainsi ces redoublants ne pourront pas non seulement
bénéficier des suivis de leurs mères, mais ils partagent
aussi à la maison la langue locale qui n'est celle exigée
à l'école.
Ensuite en faisant le point sur les effets néfastes du
redoublement précoce sur les performances des redoublants au CM2, nous
pouvons affirmer que les redoublants des classes d'initiation (CP1 et CE1)
accumulent des tards qui se manifestent plus tard dans leurs performances. Dans
le contexte de cette étude, nombreux sont les élèves en
difficulté au CM2 qui ont connu de redoublement au CP1 et au CE1. Ainsi,
nous avons remarqué que nos enquêtés rencontrent beaucoup
de difficultés dans les exercices de français et de
mathématique. En français ils sont nombreux à faire de
mauvaises lectures. Plus de la moitié de nos enquêtés
déchiffrent mal les mots, ne font pas de liaison en lisant et manquent
les ponctuations d'un texte. Ils ont également des difficultés
dans les accords en grammaire, et rédigent ainsi très mal les
textes en français. De part ces difficultés en français,
les redoublants enquêtés ne comprennent pas souvent les textes
rédigés en français. En mathématique, les
enquêtés ont manifesté un niveau aussi bas qu'en
français. Ils n'ont pas souvent la moyenne en calcul rapide, et
résolvent difficilement les problèmes mathématiques
posés. Ils font également peu d'efforts en calcul mental. En
définitive, les élèves qui redoublent très
tôt à l'école primaire accumulent des difficultés
qui constituent des freins plus tard dans leurs performances scolaires.
Enfin nous avons aussi pu démontrer que le nombre de
redoublements précoces a relativement un lien avec le nombre
d'échecs plus tard à la fin du cycle. Après croisement du
nombre de redoublements au CP1 et CE1 avec le nombre d'échecs connu au
CEPD, nous pouvons conclure que plus les élèves redoublent les
classes de base, plus ils augmentent les chances d'échouer au CEPD plus
tard à la fin cycle.
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les taux brut de
scolarisation du Togo de 1990 à 2008
Tableau 2 : Taux brut de redoublement au
Togo de 1990 à 2008
Tableau 3: Tableau d'échantillonnage
des écoles dans Lomé-Golfe
Tableau 4: Tableau d'échantillonnage
des élèves échoués au CEPD dans
Lomé-Golfe
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés selon leur âge
Tableau 6 : Répartition des
enquêtés selon le sexe
Tableau 7: Répartition des redoublants
selon qu'ils résident ou non avec les parents ou les tuteurs
Tableau 8: Répartition des redoublants
par rapport à la profession du père / tuteur
Tableau 9: Répartition des redoublants
par rapport à la profession de la mère / tutrice
Tableau 10 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction du père
Tableau 11: Répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction de la mère /
tutrice
Tableau 12: Répartition des
redoublants selon la langue parlée à la maison
Tableau 13: Répartition des
redoublants selon la distance parcourue pour arriver à l'école
Tableau 14: Répartition des
enquêtés selon leur âge au CP1
Tableau 15 : Répartition des
redoublants qui ont rencontré des enseignants femmes dans leurs
cursus
Tableau 16: Répartition des
enquêtés selon la nature des livres à leur disposition de
CP1 au CE2
Tableau 17: Répartition des
redoublants selon leur régularité en classe
Tableau 18: Répartition des
redoublants selon la raison de leurs absences
Tableau 19: Répartition des
redoublants selon l'habitude à être en retard en classe
Tableau 20: Répartition des
redoublants selon la raison des retards aux cours
Tableau 21: Répartition des
enquêtés selon qu'ils soient souvent insultés par
l'enseignant
Tableau 22: Répartition des
redoublants selon qu'ils soient habituellement tapés par l'enseignant
Tableau 23: Répartition des
redoublants selon qu'ils soient régulièrement sollicité
en classe
Tableau 24: Répartition des
redoublants selon leur sentiment en classe
Tableau 25: Répartition des
enquêtés selon le nombre de redoublement connu au CP1
Tableau 26: Répartition des
enquêtés selon le nombre de redoublements au CP2
Tableau 27: Répartition des
enquêtés selon le nombre de redoublements au CE1
Tableau 28: Répartition des
enquêtés selon le nombre de redoublements au CE2
Tableau 29: Répartition des
redoublants selon le nombre de CEPD déjà passé
Tableau 30 : Répartition des
redoublants selon qu'ils ont des difficultés de lectures des textes en
français
Tableau 31: Répartition des
redoublants selon leur niveau de compréhension d'un texte en
français
Tableau 32: Répartition des
redoublants selon leur performance en calcul rapide
Tableau 33: Répartition des
redoublants selon leur performance en problème
Tableau 34: Répartition des
redoublants selon leur performance en calcul mental
Tableau 35: Répartition des
redoublants par rapport aux difficultés rencontrées en grammaire
français
Tableau 36:Cas des élèves qui
ont redoublé une seule fois le CP1
Tableau 37: Cas des élèves qui
ont redoublé deux fois le CP1
Tableau 38: Cas des élèves qui
ont redoublé plus de deux fois le CP1
Tableau 39: Cas des élèves qui
ont redoublé une seule fois le CE1
Tableau 40: Cas des élèves qui
ont redoublé deux fois le CE1
Tableau 41: Cas des élèves qui
ont redoublé plus de deux fois le CE1
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Pourcentage de redoublants au
cycle primaire, année 2004
Graphique 2 : Situation du taux de
redoublement par cours au primaire en 2004-2005 au Togo
Graphique 3 : Répartition des
redoublants selon le sexe et par région en 2006-2007 au Togo
Graphique 4 : Evolution comparative des
taux de redoublement selon le sexe en 2006-2007 au Togo
ANNEXES
OUTILS DE COLLECT DE DONNEES
Cette étude se situe dans le cadre d'un mémoire
de DEA en sociologie de l'éducation qui traite des effets
négatifs du redoublement précoce sur la réussite au CEPD
au Togo.
L'objectif principal de cette étude est de
déterminer les impacts du redoublement précoce sur l'échec
des élèves au CM2/CEPD.
Je vous remercie de bien vouloir m'accorder un peu de votre
temps.
Dès lors je vous prierais de répondre aux
questions suivantes.
Cordialement,
Komivi OGOUWA.
QUESTIONNAIRE
Nom de
l'établissement.........................................................................
................................................................................................
Date de
l'enquête...........................................................................
................................................................................................
Numéro du
questionnaire....................................................................
SECTION I
IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
N°d'ordre
|
Questions et Filtres
|
Codes
|
Passer
à
|
Q101
|
Âge de l'élève
|
- 6ans - 11ans.............1
- 11ans - 16ans............2
- 16ans - 21ans............3
|
|
Q102
|
Sexe de l'élève
|
- Garçon..................1
- Fille.......................2
|
|
Q103
|
Logement de l'élève
|
- Avec les parents........1
- Avec un tuteur...........2
|
|
Q104
|
Milieu de résidence
|
- Rural.....................1
- Urbain..................2
|
|
Q105
|
Distance entre votre maison et votre école
|
- Moins de 500m...........1
- 500m à 1km...............2
- 1km à 1,5km..............3
- Plus de 1,5km............4
|
|
Q106
|
L'âge à l'entrée au CP1
|
- Moins de 5 ans...........1
- 5 ans à 7 ans..............2
- 7 ans à 9 ans..............3
- 9 ans à 11 ans............4
- Plus de 11 ans............5
|
|
Q107
|
Avez-vous connu des enseignants femmes au cours de votre cursus
scolaire ?
|
- Oui........................1
- Non........................2
|
|
Q108
|
Si oui, à quel niveau ?
|
- Au CP1....................1
- Au CP2....................2
- Au CE1....................3
- Au CE2....................4
- Au CM1...................5
- Au CM2...................6
|
|
Q109
|
Type d'école fréquentée
|
- Privée.....................1
- Publique..................2
|
|
Q110
|
Profession du père tuteur
|
- Cultivateurs...............1
- Commerçants...........2
- Enseignants..............3
- Bureaucrates..............4
- Autres......................5
|
|
Q111
|
Profession de la mère tutrice
|
- Cultivatrice.................1
- Commerçante.............2
- Enseignante................3
- Bureaucrate..............4
- Autres........................5
|
|
Q112
|
Niveau d'instruction du père tuteur
|
- Primaire...................1
- Secondaire ..............2
- Supérieur.................3
- Aucun .......................4
|
|
Q113
|
Niveau d'instruction de la mère tutrice
|
- Primaire....................1
- Secondaire ..............2
- Supérieur.................3
- Aucun .......................4
|
|
Q114
|
Langue maternelle (langue parlée à la maison)
|
- Local......................1
- Français ..................2
|
|
Q115
|
Avez-vous fait des classes à cours multiple ?
|
- Oui.........................1
- Non........................2
|
|
Q116
|
A quel sous cycle ?
|
- Au CP.......................1
- Au CE.......................2
- Au CM.....................3
|
|
Q117
|
Disposiez-vous de tous les livres scolaires au CP1?
|
- Livre de lecture...........1
- Livre de calcul quotidien................2
- Autres (préciser).........3
|
|
Q118
|
Disposiez-vous de tous les livres scolaires au CP2?
|
- Livre de lecture...........1
- Livre de calcul quotidien................2
- Autres (préciser)...........3
|
|
Q119
|
Disposiez-vous de tous les livres scolaires au CE1?
|
- Livre de lecture...........1
- Livre de calcul quotidien........ .........2
- Autres (préciser).........3
|
|
Q120
|
Disposiez-vous de tous les livres scolaires au CE2?
|
- Livre de lecture............1
- Livre de calcul quotidien....................2
- Autres (préciser).........3
|
|
SECTION II
LES PERFORMANCES DES REDOUBLANTS AU CM2
N°d'ordre
|
Questions et Filtres
|
Codes
|
Passer
à
|
Q201
|
Avez-vous une fois passé le CEPD ?
|
- Oui.........................1
- Non ........................2
|
q
|
Q202
|
Combien de fois
|
- Une fois...................1
- Deux fois..................2
- Trois fois..................3
- Plus de trois fois.........4
|
|
Q203
|
Avez-vous déjà participé à des
examens blancs ?
|
- Oui ........................1
- Non ........................2
|
|
Q204
|
Combien de fois as-tu déjà participé aux
examens blancs ?
|
- Une fois...................1
- Deux fois..................2
- Trois fois..................3
- Plus de trois fois.........4
|
|
Q205
|
Combien de fois avez-vous réussi à ces examens
blancs ?
|
- Une fois sur une.........1
- Une fois sur deux........2
- Deux fois sur deux...3
- Deux fois sur trois.......4
- Autres ..................5
|
|
Q206
|
Réussissez-vous aux compositions trimestrielles
habituellement?
|
- Souvent...................1
- Parfois..................2
- Jamais..................3
|
|
Q207
|
Avez-vous l'habitude d'avoir la moyenne aux cours des devoirs
?
|
- Souvent.................1
- Parfois..................2
- Jamais..................3
|
|
Q208
|
Avez-vous l'habitude de poser des questions en
classe ?
|
- Souvent..................1
- Parfois...................2
- Jamais...................3
|
|
Q209
|
Avez-vous l'habitude de répondre aux questions en
classe ?
|
- Souvent..................1
- Parfois...................2
- Jamais...................3
|
|
Q210
|
Avez-vous des difficultés de lecture des textes en
français ?
|
- Oui.......................1
- Non......................2
|
|
Q211
|
Lesquelles ?
|
- Déchiffrer les mots......1
- Faire des liaisons.......2
-Respecter la ponctuation3
|
|
Q212
|
Avez-vous des difficultés de compréhension d'un
texte en français ?
|
- Oui.......................1
- Non......................2
|
|
Q213
|
Avez-vous l'habitude d'avoir la moyenne en calcul
rapide ?
|
- Souvent..................1
- Parfois....................2
- Jamais....................3
|
|
Q214
|
Avez-vous l'habitude d'avoir la moyenne en
problème ?
|
- Souvent..................1
- Parfois...................2
- Jamais....................3
|
|
Q215
|
Avez-vous l'habitude d'avoir la moyenne en calcul
mental ?
|
- Souvent..................1
- Parfois....................2
- Jamais....................3
|
|
Q216
|
Avez-vous l'habitude d'avoir la moyenne en
géométrie ?
|
- Souvent..................1
- Parfois....................2
- Jamais....................3
|
|
Q217
|
Avez-vous des difficultés en grammaire
français ?
|
- Oui........................1
- Non.......................2
|
|
|
|
|
|
Q218
|
Lesquelles ?
|
- Accord du verbe au sujet.........................1
- Accord des adjectifs au sujet........................2
- Accord des participes
passés......................3
Autres.....................4
|
|
Q219
|
Combien de fois avez-vous redoublé le CP1 ?
|
- Une fois.................1
- Deux fois...............2
- Plus de deux fois......3
- N'as pas redoublé le CP1.....................4
|
|
Q220
|
Combien de fois avez-vous redoublé le CP2 ?
|
- Une fois.................1
- Deux fois...............2
- Plus de deux fois......3
- N'as pas redoublé le CP2.....................4
|
|
Q221
|
Combien de fois avez-vous redoublé le CE1 ?
|
- Une fois.................1
- Deux fois...............2
- Plus de deux fois......3
- N'as pas redoublé le CE1.....................4
|
|
Q222
|
Combien de fois avez-vous redoublé le CE2 ?
|
- Une fois.................1
- Deux fois...............2
- Plus de deux fois......3
- N'as pas redoublé le CE2.....................4
|
|
SECTION III
LES COMPORTEMENTS SCOLAIRES DES REDOUBLANTS
AU CM2
Q301
|
Etes-vous régulier en classe ?
|
- Très régulier...............1
- Régulier....................2
- Pas tellement régulier...3
- Irrégulier...................4
- Très irrégulier.............5
|
|
Q302
|
Combien de fois par semaine êtes-vous absent en
classe ?
|
- Une fois.....................1
- Deux fois...................2
- Trois fois...................3
- Plus de trois fois...........4
|
|
Q303
|
Pourquoi êtes-vous absents en classe ?
|
Parce que.....
- vous êtes ennuyés en
classe.........................1
- vous êtes fatigués de
l'école........................2
- vous avez déjà le cours qu'on va
dispenser..........3
- l'enseignant ne vous apprécie bien..............4
- vous vous sentez nul en classe.........................5
- Autres........................
.................................6
|
|
Q304
|
Avez-vous l'habitude d'être en retard aux
cours ?
|
- Souvent....................1
- Parfois.....................2
- Jamais .....................3
|
|
Q305
|
Combien de fois par semaine êtes-vous en retard aux
cours ?
|
- Une fois.....................1
- Deux fois...................2
- Trois fois...................3
- Plus de trois fois...........4
|
|
Q306
|
Pourquoi êtes-vous en retard aux cours ?
|
Parce que.....
- vous êtes occupés à la
maison.....................1
- vous vous amusez en route.....................2
- on vous force à aller à
l'école......................3
-
Autres.....................................................4
|
|
Q307
|
Etes-vous régulièrement insultés par
votre enseignant ?
|
- Souvent....................1
- Parfois.....................2
- Jamais.....................3
|
|
Q308
|
Etes-vous habituellement tapés par votre
enseignant ?
|
- Souvent....................1
- Parfois.....................2
- Jamais.....................3
|
|
Q309
|
Etes-vous régulièrement sollicités par
votre enseignant en classe ?
|
- Souvent....................1
- Parfois.....................2
- Jamais.....................3
|
|
Q310
|
Comment vous vous sentez devant votre enseignant ?
|
- Préoccupé..................1
- Abandonné................2
- Autres .....................3
|
|
Q311
|
Vous est-il arrivé d'abandonner la classe au cours de
votre scolarité ?
|
- Oui..........................1
- Non ........................2
|
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Q312
|
Dans quelle classe il vous est arrivé d'abandonner les
cours ?
|
- CP1.........................1
- CP2.........................2
- CE1.........................3
- CE2.........................4
- CM1........................5
- CM2........................6
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Q313
|
Pour combien de temps vous avez abandonné les
cours ?
|
- Moins d'une semaine....1
- Une semaine..............2
- Plus d'une semaine......3
|
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GUIDE D'ENTRETIEN
1) Que pensez-vous de la question du redoublement au Togo.
2) Parlez-nous de la pratique du redoublement dans votre
établissement scolaire.
3) Que peut-on dire des effets du redoublement sur les
élèves.
4) Que savez-vous du redoublement précoce à
l'école primaire.
5) Que peut-on dire des effets du redoublement précoce
sur la scolarité les redoublants de vos classes.
6) Parlez-nous de l'origine sociale des élèves
qui redoublent souvent dans vos classes.
7) Quelles relations peut-on établir entre les
échecs des redoublants et l'école (organisation et formation
pédagogiques).
8) Parlez- des performances des élèves qui ont
connu plusieurs redoublements dans les classes antérieures.
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE.......................................................................................3
DEDICACE........................................................................................4
REMERCIEMENT................................................................................5
LISTE DES
SIGLES..............................................................................6
INTRODUCTION.................................................................................7
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE................9
1/ ANALYSE DE
SITUATION.................................................................9
1-1/ Les obstacles de
scolarisation.............................................................9
1-2/ L'historique de la pratique du
redoublement...........................................10
1-3/ La question du redoublement au
Togo...................................................11
1-4/ Impacts du redoublement sur la
scolarisation..........................................17
2/ LES OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE.................................................20
2-1/ Objectifs
scientifiques.....................................................................20
2-1-1/ Objectif
général ..............................................................................20
2-1-2/ Objectifs
spécifiques ....................................................................20
2-2/ Objectifs d'application
pratique.........................................................20
2-2-1/ Objectif
général .........................................................................20
2-2-2/ Objectifs
spécifiques....................................................................20
3/ REVUE DE LA
LITTERATURE..........................................................21
3-1 L'efficacité ou l'inefficacité du redoublement
.........................................21
3-2 Faut-il redoubler tôt ou tardivement l'école
primaire .................................25
3-3 Le redoublement et l'origine sociale des
redoublants..................................27
4/ DEFINITION DES
CONCEPTS...........................................................30
4-1/ Réussite/Echec au
CEPD..................................................................30
4-2/ Redoublement
précoce.....................................................................31
4-3/ L'abandon
scolaire.........................................................................32
4-4/ Retard
scolaire..............................................................................34
4-5/ La conférence de
Jomtien.................................................................35
5/ CADRE DE REFERENCE THEORIQUE DE LA
RECHERCHE....................36
6/ LES QUESTIONS DE
RECHERCHE.....................................................38
6-1/ La question
générale.......................................................................38
6-2/ Les questions
spécifiques..................................................................38
7/ LES HYPOTHESES DE LA
RECHERCHE.............................................38
7-1/ L'hypothèse
générale......................................................................38
7-2/ Les hypothèses
spécifiques...............................................................38
8/ OPERATIONNALISATION DES HYPOTHESES
SPECIFIQUES..................39
8-1/ Variables et
indicateurs....................................................................39
8-1-1/ Variables
indépendantes................................................................39
8-1-2/ Variable
intermédiaire..................................................................39
8-1-3/ Variable
dépendante.....................................................................39
8-2/ Hypothèses
opérationnelles...............................................................40
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE.....41
1/ CHOIX DU
TERRAIN......................................................................41
1-2/ Présentation et justification du choix de
terrain........................................41
1-1/ Historique de l'organisation et de la structure
du système d'enseignement primaire au
Togo...............................................42
2/ CHOIX DE LA
POPULATION............................................................44
2-1/ Population
cible.............................................................................44
2-2/ Echantillonnage
............................................................................45
3/ CHOIX DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES
DONNEE....................46
3-1/ La
documentation...........................................................................47
3-2/ Le
questionnaire............................................................................48
3-3/ Le guide
d'entretien........................................................................48
3-4/ Administration du questionnaire et
entretien...........................................48
3-5/ Difficulté
rencontrées......................................................................49
4/ TYPE ET PLAN D'ANALYSE DES
DONNEES.......................................50
4-1/ Traitement des
données....................................................................50
4-2/ Méthodes et plan
d'analyse...............................................................51
5/ ECHEANCIER DE LA
RECHERCHE...................................................52
TROISIEME PARTIE : PREMIERS RESULTATS DE LA
RECHERCHE............53
1/ PLAN PROVISOIRE DE LA
THESE.....................................................53
1-1/ Structure de la
thèse........................................................................53
1-2/ Commentaire de la structure de la
thèse................................................55
1-2-1/ Le cadre conceptuel de la
thèse........................................................55
1-2-2/ Le cadre méthodologique de la
thèse..................................................55
1-2-3/ L'analyse et l'interprétation des
résultats de la recherche...........................56
2/ CHAPITRE REDIGE POUR LE
DEA....................................................56
2-1/ Présentation des résultats et analyse des
données......................................56
2-1-1/ Caractéristiques démographiques de
l'élèves redoublants aux CM2.............56
2-1-2/ L'origine sociale des redoublants qui échouent
au CM2...........................58
2-1-3/ Caractéristiques scolaires de
l'élèves redoublants au CM2........................61
2-1-4/ Qualité des relations en classe entre les
enseignants et les redoublants..........66
2-1-5/ Le nombre de redoublements précoce des
élèves qui échouent au CEPD.......69
2-1-6/La performance des redoublants précoces au
CM2..................................71
2-1-7/ L'impact du nombre de redoublement précoce sur
la réussite des élèves au
CM2................................................................................................76
2-2/ Interprétation des
données................................................................81
2-2-1/ Pratiques scolaires des redoublants et les pratiques
pédagogiques des
enseignants.......................................................................................81
2-2-2/ Caractéristiques individuelles et sociales des
redoublants au CM2...............86
2-2-3/ Effets du redoublement précoce sur la performance
des redoublants au
CM2...............................................................................................................................91
CONCLUSION..................................................................................94
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................98
LISTE DES
TABLEAUX.....................................................................102
LISTE DES
GRAPHIQUES..................................................................104
ANNEXE........................................................................................105
TABLE DES
MATIERES.....................................................................114
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