1.2. Structure économique et Structure des
échanges des pays de la CEDEAO sous l'AGOA
L'étude des relations économiques entre les pays
de la CEDEAO et les Etats-Unis peut aussi s'effectuer à travers
l'analyse de la structure économique et de la structure des
échanges des pays de la CEDEAO. Pour des raisons de commodité et
de fluidité, cette analyse se fera en regroupant les pays en fonction
des secteurs et produits dont les exportations potentielles ont une forte
croissance. Elle s'inspire de l'étude menée par l'USITC (2005b).
Il s'agit non seulement des produits exportés dont l'accroissement des
exportations est possible grâce à la productivité
améliorée ou à la qualité du produit mais aussi des
produits reflétant la dotation d'un pays mais non exportés en
quantité importante. Ainsi les pays seront repartis entre les neuf (9)
groupes de la classification de l'USITC (2005b) en fonction de ces produits
(annexe n°10) mais cette classification tiendra compte
préalablement de la subdivision des Etats de la CEDEAO en pays
éligibles à l'AGOA et pays non éligibles au 1er
janvier 2005.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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Ce choix tient au fait que l'étude s'arrêtant en
2008, les pays éligibles après 2005 (Liberia en 2006, le Togo en
2008) ont besoin de plus de temps pour s'accommoder de la loi américaine
(AGOA) et en tirer profit. La preuve est que ces pays n'ont jusque là
pas exporté sous l'AGOA (USITC, 2009). A la date du 1er
janvier 2005, douze (12) pays de la CEDEAO étaient déjà
éligibles à l'AGOA. Parmi eux, on distingue des PMA et deux pays
non PMA. Mais tous les pays éligibles de la CEDEAO sont
considérés comme des « bénéficiaires moins
avancés » (USTR, 2004).
1.2.1. Les non PMA éligibles a l'AGOA
Lors de la révision du statut des PMA en 2003, l'ONU
désignait pays moins avancé (PMA) tout pays ayant un PNB
par habitant inférieur à 750 $. Ainsi parmi les pays
éligibles de la CEDEAO, le Nigeria et le Ghana n'ont pas le statut de
PMA. Cependant, leur PIB par habitant semble ne pas leur conférer ce
statut. En effet, l'annexe 14 montre qu'au cours de la période
1985-2004, leur PIB par habitant est resté en dessous du PIB par
habitant moyen des pays de la CEDEAO.
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Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
Autrefois grand exportateur de produits agricoles, le Nigeria
est aujourd'hui le 1er producteur de pétrole en Afrique
(USITC, 2005b) et représente plus de 95,67% des exportations totales
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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des pays de la CEDEAO en 2008 contre 85,03% en 1999 (Annexe
n°8). Cet accroissement de la part des exportations du Nigeria est
également constaté à travers le graphique 1.1 où
les exportations des autres pays semblent nulles. Cela confirme la
suprématie de l'économie nigériane dans la sous
région. Mais après exclusion du Nigeria de l'échantillon,
le graphique 1.2 montre que le Ghana reste la 2ème grande
exportatrice de la CEDEAO vers les USA même si ses exportations ont
fléchi jusqu'en 2004.
Par ailleurs même si l'indice de couverture de
l'AGOA27 pour ces deux pays a baissé entre 2005 et 2008
(annexe n°8), le pétrole semble avoir modifié la composition
de leurs exportations avec 99,5% des exportations totales pour le Nigeria et
56,06% pour le Ghana en 2008 contre respectivement 99,78% et 25,65% en 2000
(annexe n°10).
Somme toute, si le Nigeria a réalisé le taux de
croissance des exportations le plus élevé et le Ghana un faible
taux (annexe n°8), il reste qu'ils ont plus exporté sous l'AGOA que
les PMA éligibles.
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