1.1.3 Situation Sanitaire
L'état de santé des populations de Djibouti
demeure préoccupant. Il est caractérisé par des
mortalités et morbidités toujours élevées. La
mortalité maternelle est 546 pour 100 000 naissances
vivantes5. Les taux de mortalité infantile et infanto
juvénile sont respectivement de 67 et 94 pour 1 000 naissances
vivantes6. Les cinq principales causes de morbidités dans la
population générale issue des données de routine du
ministère de la santé sont les infections des voies
respiratoires, les fièvres d'origine inconnue, les anémies, les
diarrhées et les affections de la peau. Chez les enfants, les affections
les plus rencontrées sont par ordre d'importance : les infections des
voies respiratoires (surtout la pneumonie), les diarrhées, le paludisme,
la malnutrition et diverses causes néonatales. Les principales causes de
la mortalité maternelle intra hospitalière sont les
hémorragies, les infections et les éclampsies.
Le pays est confronté aux maladies infectieuses
à caractère épidémique et/ou endémique comme
le paludisme, le choléra, la fièvre typhoïde, les
diarrhées parasitaires et bactériennes, l'hépatite virale,
le VIH/SIDA-IST (séroprévalence VIH de 2,9% chez les 15-49 ans),
la tuberculose (121/100 000, une des prévalences les plus
élevées du monde)7. Et aux maladies non transmissibles
de 40% des admissions et 1/3 de décès intra hospitalier à
l'Hôpital Général Peltier8.
Les facteurs qui influencent l'état de santé des
populations de Djibouti sont essentiellement, les mauvaises conditions de
vie caractérisées surtout par le
5 Rapport PAPFAM 2002
6 Rapport Enquête De ménage Indicateurs
Multiples 2006
7 Étude prévalence VIH/sida, TB et
Paludisme - CREDES 2002
8 Hôpital de référence national
manque d'hygiène, l'insuffisance alimentaire,
l'insuffisance de mesures préventives et la faible capacité du
système à apporter des réponses promptes et efficaces aux
problèmes de santé des populations.
1.1.4 Politique sanitaire
La politique nationale de santé repose sur les
principes fondamentaux d'équité, de justice, de
solidarité, de participation de la population et de la
société civile. Elle prend en compte les engagements
internationaux auxquels la République de Djibouti a souscrit.
Les autorités gouvernementales ont manifesté une
volonté de rénover leur politique de santé publique en
approuvant la mise en oeuvre d'un vaste chantier de réformes pour le
secteur qui s'est concrétisé notamment par :
+ L'adoption de stratégies pour la réforme du
secteur « Propositions pour la réforme du secteur santé
» par le Gouvernement en Conseil des ministres du 6 juin 1996.
+ L'adoption de la Loi n° 48/AN/99/4ème
L (3 juillet 1999) portant orientation de la politique de santé qui
désigne les priorités du Gouvernement en matière de
santé publique : (i) prévention des principales maladies (ii)
protection de la santé de la mère et de l'enfant (iii)
information et éducation sanitaire et nutritionnelle (iv) hygiène
publique.
Les six axes stratégiques principaux sont:
· La diversification de l'offre de soins, assurée
par des établissements publics, parapublics à gestion autonome ou
à but non lucratif reconnus d'utilité publique.
· La décentralisation :
- Réorganisation de l'administration centrale et
périphérique avec mise en place de districts
sanitaires découpés en secteurs ;
- Autonomie des principaux établissements publics ;
- Contractualisation ou conventions entre l'état et
les
services parapublics et privés.
· La participation financière des usagers aux
dépenses des services de santé.
· La mise en oeuvre d'une politique pharmaceutique et de
l'approvisionnement des structures de soins du secteur public en
médicaments essentiels et génériques.
· Le développement qualitatif et quantitatif des
ressources humaines.
· Le renforcement des programmes de santé
prioritaires : les maladies transmissibles dont les IST/SIDA et la santé
de la mère et de l'enfant.
A ce jour beaucoup de ces réformes sont en chantier.
|