6.2.6 Financement du système
Il existe en République de Djibouti plusieurs sources
de financement des dépenses de santé. Contrairement au
financement privé qui est assuré en majeure partie par les frais
générés par les services offerts, par les financements
propres des initiatives privées, le financement public des
dépenses de santé est essentiellement assuré par les
ressources du budget national et les ressources issues des prestations des
services et centres de santé. Selon le secteur, on distingue deux
sources de financement.
· Les ressources internes : Il
s'agit d'une partie des crédits ouverts dans le budget
générale de l'Etat et qui sont destinés à la
couverture des dépenses de fonctionnement et d'investissement
(dépenses en capital) de l'ensemble du secteur de la santé. Les
ressources internes sont en grande partie d'origine fiscale. Le trésor
public assure le paiement des dépenses engagées.
· Les ressources externes :
Elles relèvent aussi bien des accords bilatéraux que
multilatéraux. Elles constituent l'une des sources de
financement des dépenses du secteur notamment les
dépenses relatives aux infrastructures et aux équipements
sanitaires. Ces ressources sont utilisées dans le cadre des
activités des projets et des programmes sanitaires prioritaires.
Les comptes nationaux de la santé établis en
2002 montrent que les ménages (35%) sont les plus grands financeurs de
la santé suivi des acteurs financiers extérieurs (33%). Le budget
de l'Etat représente 25%. Les employeurs privés quant à
eux contribuent à hauteur de 7%. Le poids des dépenses de
santé sur les ménages s'est accentué avec l'instauration
de la tarification des actes à partir de 2007 surtout en milieu urbain
qui abrite paradoxalement plus de 50% des pauvres de la
population de Djibouti au regard de cet extrait du Cadre
Stratégique de lutte Contre la Pauvreté 2004 de
Djibouti32.
La part du budget du ministère de la santé dans
le budget total de l'Etat est en net amélioration au cours de la
période 2002-2006 passant de 8,26% en 2002 à 10,35% en
200633. Toutefois,
elle est en deçà des engagements pris à
Abuja à savoir porter à 15% la part du budget du ministère
de la santé dans le budget de l'Etat. La part des dépenses
publiques de santé par rapport au PIB évoluait à la baisse
au cours de la période 1999-2002, passant de 3,73% en 1999 à 2,8%
en 2002. Cette tendance a été inversée au cours de la
période du PNDS. En effet, la
32 Zine-Eddine EL IDRISSI- Rapport sur la
consultation comptes nationaux de la santé- OMS/EMRO- Fev 2006
33 Plan National de développement sanitaire
2008-2012
part des dépenses publiques de santé par rapport
au PIB est passée de 2,8% en 2002 à 4,47% en
200534.
Résultats des CNS en 1996 et
200235
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1996
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2002
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Dépense globale de santé (DGS en FDJ)
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6,051,589,000
|
5,772,841,207
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DGS en % du PIB
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7%
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5.5%
|
Sources de financement:
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Etat
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27% 25%
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Ménage
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24% 35%
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Employeurs
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20% 7%
|
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Reste du Monde36
|
29% 33%
|
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Source : Ministère santé
Djibouti.
6.2.6.1 Financement des soins : recouvrement de
cout
En 1986, le Ministère de la santé a mis en
place un système de contribution financière directe des usagers
de services de santé qui s'applique exclusivement aux
établissements de référence : hôpital Peltier et
certaines prestations du service d'hygiène et
d'épidémiologie.
Depuis août 2000, la maternité Dar el
Hanan37 a mis en place un comité de gestion et facture les
prestations rendues aux usagers de service de santé. Cette
facturation est basée sur une tarification qui prend en compte une
part
34 Document : Budget 2007 de la République de
Djibouti
35 Comptes nationaux 1966 et 2002
36 Partenaires au développement tels que
l'OMS, BM etc...
37 Hôpital de référence de la
maternité.
marginale du coût. La politique de recouvrement partiel
des coûts officiellement mise en place en 2002 s'inscrit dans la
décentralisation du processus décisionnel du ministère de
la santé.
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