6.2.5 Médicaments
Djibouti dispose d'un document de Politique Pharmaceutique
Nationale examiné et approuvé par le conseil des ministres en sa
2ème séance du 9 février 1999. Un processus de
révision de cette politique est cours ; le projet de politique
pharmaceutique n'est pas encore adopté. Le système de
régulation et de contrôle du marché pharmaceutique est
embryonnaire et souffre surtout d'un déficit de cadres qualifiés
en nombre suffisant pour assurer le fonctionnement de la Direction des
Médicaments, de la Pharmacie et des Laboratoires. Aucune politique des
prix n'est appliquée à l'heure actuelle, les textes
réglementaires nécessitent une révision. La taxe
d'importation des médicaments est de 8% et celle du matériel,
consommables médicaux et vitamines de 33%31. Aussi, aucun
contrôle de qualité des médicaments n'est effectué
dans le pays.
Des efforts remarquables dans la disponibilité des
médicaments dans les différentes structures ont été
faits au cours de ces cinq dernières années. Selon une
enquête réalisée en mars 2006 en collaboration avec l'OMS,
Les indicateurs de disponibilité, de dispensation et d'utilisation des
médicaments sont satisfaisants à l'échelle nationale. Le
pourcentage des médicaments disponibles était respectivement de
100% à la CAMME ; de 86,7% dans les pharmacies communautaires et de
93,3% dans les pharmacies privées. Mais, par manque des
mécanismes d'approvisionnement organisé la période de
rupture des médicaments au niveau des structures reste importante avec
une moyenne de 14 jours au niveau national et de 33 jours pour les structures
des régions de l'intérieur.
La CAMME a été créée et assure la
disponibilité à des prix sociaux en milieu urbain et
gratuitement en milieu rural. Une ligne budgétaire a été
mise en
31 Rapport de l'enquête sur la situation pharmaceutique ;
République de Djibouti, mars 2006
place pour compenser les pertes de la CAMME (liées
à la politique de gratuité des médicaments en milieu
rural, les soins des enfants de moins de 5 ans à tous les niveaux, les
soins d'urgence et ceux de certaines pathologies prioritaires tels que le
paludisme, la tuberculose...). Toutefois, des efforts doivent être faits
pour payer régulièrement des coûts de ces
médicaments par le trésor public à la CAMME afin de lui
permettre d'assurer sa mission de centrale d'approvisionnement.
Les capacités de stockage et la gamme des produits et
du petit matériel restent en deçà des besoins du
système de santé. Le circuit d'approvisionnement à
l'intérieur du district n'est pas officiellement structuré. Les
équipes des districts qui l'assurent souvent n'ont pas les ressources
nécessaires pour le faire.
|