III- La lutte contre les maladies à transmission
vectorielle
La lutte contre les maladies à transmission
vectorielle nécessite une approche intégrée dirigée
à la fois contre les pathogènes et contre les vecteurs.
Aujourd'hui deux méthodes complémentaires de lutte sont
développées :
1 - la réduction de la charge parasitaire à
travers le dépistage et/ou le diagnostic afin de mettre en place un
traitement adapté chez les personnes infectées.
2 - la réduction des populations de vecteur et du
contact homme-vecteur à travers la lutte anti-vectorielle (Poinsignon,
2008).
1. Lutte anti-larvaire
La lutte anti-larvaire a été
très utilisée avant l'arrivée massive des
adulticides. Cette lutte empêche le développement des larves
en stade mature par la destruction des gîtes larvaires ou par
l'emploi de méthodes aboutissant au blocage du développement des
larves.
Diverses techniques sont employées allant des
plus rudimentaires aux plus sophistiquées : assainissement de
l'environnement, recours à des prédateurs larvicides (Fillinger
et al. 2003).
Ces diverses méthodes sont toujours utilisées
(OMS, 2006). L'application de ces techniques sur des surfaces
étendues a donné des résultats très
encourageants (éradication des populations d'Anopheles au
Brésil et en Egypte) (OMS , 2006).
1.1 Les différents moyens de lutte
antivectorielle
L'objectif principal de la lutte antivectorielle
est la diminution de la morbidité et de la mortalité
palustre grâce à l'abaissement du taux d'inoculation
entomologique. L'inoculation nécessitant la présence du
vecteur infecté, les méthodes actuelles visent principalement
la réduction du contact homme vecteur, la densité du vecteur
et la durée de vie du vecteur adulte (OMS, 2004a).
a- Lutte biologique
L'action contre les larves de moustiques par des
agents naturels consiste à détruire les larves ou à
empêcher leur développement par l'utilisation de forces naturelles
animées ou inanimées (OMS, 1974).
La lutte biologique consiste à introduire, dans le
biotope des moustiques, des espèces qui sont leurs ennemis, tels que
microorganismes ou prédateurs naturels des larves de moustiques ; les
moyens les plus répandus sont les larvicides biologiques et les poissons
larvivores.
b- La lutte physique
Par l'expression très générale
d'action physique on entend toute modification intentionnelle du milieu qui
vise soit à faire disparaitre ou réduire par des moyens physique
les nappes d'eau de surface dans lesquelles les moustiques se
développent, soit à provoquer des modifications physique du
milieu qui rendent l'eau impropre à la reproduction des moustiques.
L'action physique consiste généralement
à entreprendre des travaux de régularisation du régime des
eaux, d'aménagement de l'écoulement ou de modification physique
par d'autres moyens (OMS ,1974).
c- La lutte chimique
La lutte chimique consiste à l'utilisation de
produits chimique de synthèse pour lutter contre les larves et les
imagos de moustiques.
Les composés utilisés au début
contre les organismes nuisibles étaient des pesticides de
première génération relativement simple à base
d'arsenic, de soufre, de chaux, de dérivés du pétrole, de
substance à base de fluor ou extraite de plantes comme la nicotine. Ces
pesticides se caractérisent par leur toxicité relativement
élevée pour les organismes non visés et surtout leur
rémanence ou encore leur lente décomposition dans l'environnement
(Philogene, 1991).
Par la suite des composés synthétiques dits de
deuxième génération ont été mis en place, il
s'agit des organochlorés, des organophosphorés et des carbamates
(Philogene, 1991). Ces dits pesticides de deuxième
génération et les pyréthrinoïdes sont encore
utilisés de nos jours en agriculture et dans la lutte
antivectorielle.
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