1.3.2. Analyses des problèmes du JPN au plan
thématique et scénographique
Le jardin, compte tenu de la concentration des arbres qui s'y
trouvent et de son histoire, est organisé en sept grandes zones
thématiques.
La zone d'accueil (zone à forte concentration de
colatiers, signe de communion et d'amitié dans la culture
béninoise) où se réalise l'introduction sommaire pour une
visite guidée, est à la descente d'une paillote qui fait office
coutumière d'hospitalité. Une zone assez spacieuse pour contenir
une foule d'une centaine de personnes en cercle concentrique. Mais à ce
niveau, il convient de signaler la vétusté et
l'exiguïté relative de la paillote d'accueil ainsi que l'absence
d'éléments de communication visuelle et de sièges
prévus pour s'abriter pendant une courte intempérie.
La zone des plantes médicinales répartie sur au
moins deux parcelles diamétralement opposées permet de
présenter la pharmacopée traditionnelle et plantes à
vertus purificatrice et liturgique. Le jatropha mutifida (médicinier
d'Espagne) le niewbouldia laevis (hysope africaine), le Xilopia ethiopica
(poivre de guidé) constituent quelques espèces présentes
dans la zone des plantes médicinales. Le seul hiatus ici est la
fréquence de ces pieds c'est à dire leur population (en moyenne
deux ou trois pieds) dans les espaces consacrés. A cela s'ajoute le
risque de leur perte liée au vieillissement de l'espèce.
La zone forêt sacrée située dans l'axe
central de la visite regroupe des pieds de cola gigantea (colatier
géant), le Milixia excelsa (iroko) central tricentenaire. Cette zone
thématique du jardin permet de raconter l'histoire de la vieille
forêt sacrée et les différents rituels y afférant.
C'est le noyau témoin sans doute le plus important de l'espace de
présentation du jardin. Mais malheureusement la sénescence
19 Selon l'association arbres (cf. lien en sitographie), «
Les arbres exceptionnels par leur âge, leurs dimensions, leurs formes,
leur passé ou encore leur légende sont appelés arbres
remarquables ».
des arbres à ce niveau est élevée et la
menace quant à leur conservation inquiétante, du fait des
facteurs exogènes (termite, intempérie). Cette zone est
complétée par la zone des arbres du gouverneur.
La zone des arbres du gouverneur fait état de
l'histoire coloniale dans la forêt sacrée ainsi que de
l'aménagement opéré par le gouverneur de l'époque
afin de faire de la forêt sacrée son jardin d'agrément et
d'essai. A ce niveau la reconstitution scénique reste encore
approximative et les éléments visuels et matériels faibles
pour une profonde médiation malgré la qualité du
discours.
La zone des plantes aromatiques et alimentaires est une
étape thématique dont le discours est fondé sur l'ensemble
des essences à valeur économique exploitées pendant la
période coloniale. Le laurier, le muscadier, le poivrier sont autant de
pieds encore présents et bien entretenus a cause de leur valeur
pécuniaire.
Le bassin ou milieu aquatique est une reconstitution
artificielle à des fins pédagogiques pour abriter des
espèces aquatiques. Réalisé en 2005 sous le projet
situé 1 financé par le programme Africa 2009 ce bassin qui abrite
poissons, grenouilles et plantes aquatiques diverses, souffre de comblement de
sable malgré sa rocaille. De plus, la porosité du sol est une
source fondamentale de gaspillage d'eau de robinet.
Le circuit du fâ20 est une création
contemporaine de 16 sculptures de bois (principaux signes des 256 du fâ)
par l'artiste plasticien Romuald Hazoumè autour de la thématique
du fâ. Ces sculptures (taillées dans du bois de COPAHUBA, grand
arbre victime de l'attaque des termites) viennent redonner vie aux dynamiques
de médiation sur les pratiques courantes d'anticipation de la gestion de
la cité traditionnelle. Mais malheureusement ces sculptures21
de bois exposées aux diverses intempéries se rongent au point de
disparaître dans les prochaines années.
|