4. Le projet professionnel: processus d'un projet de
plan cadre de gestion durable du JPN
Eu égard la présentation des problématiques
d'ensemble, des espaces naturels urbains, comme le JPN, qui
précède, voici la synthèse que l'on peut faire et qui se
résume en ces termes :
Caducité du protocole d'accord de création et
ambiguïté du cadre statutaire de gestion actuelle.
Multiplicité des problèmes techniques de
conservation, de préservation et de gestion de la biodiversité du
site.
Difficulté de mise en cohérence et
d'équilibre des ressources humaines (en termes de compétences)
avec les besoins latents et exprimés du site.
Contraintes d'ajustement des activités à
caractère économique aux normes de la chambre de commerce et
d'industrie avec enregistrement légal au registre de commerce.
A travers le présent projet, nous
réfléchissons aux solutions à apporter à ces
problématiques en nous focalisant sur le devenir du site. A cet effet,
nous allons à l'aide d'un projet cadre, faire des hypothèses
d'actions qui, in fine, vont permettre une évolution positive et
meilleure de la situation actuelle de conservation et de gestion sur le long
terme.
4.1. Introduction au projet de conceptualisation du plan de
gestion-jardin
Le projet de conceptualisation du plan de gestion du JPN est
un document préparatoire fondamental de gestion qui définit, pour
cet espace naturel, les différentes actions nécessaires pour une
gestion durable, aussi bien d'un point de vue culturel que naturel. En effet,
la médiation d'une entité culturelle, sur un site naturel
patrimonial, abritant des êtres vivants, n'a de sens que dès lors
que la vie des espèces vivantes est perpétuée dans le
temps et dans l'espace.
Le site du JPN est une mise en valeur in situ de l'ancienne
forêt sacrée du royaume de "Hogbonou" (ville de Porto-Novo,
capital du Bénin). Mais force est de constater que, dans sa dimension
actuelle de gestion, voire de sa médiation aux publics, elle est
fortement tournée dans sa politique de gestion vers une dimension
culturelle mais beaucoup moins sur la dimension naturelle. Creuset d'enjeux
parfois conflictuels, cette dernière dimension, crée parfois des
tensions entre acteurs, concessionnaire (DAGRI) et gestionnaire (EPA). La
dimension relative à la gestion de la biodiversité dans son
ensemble demeure le parent pauvre des actions du gestionnaire culturel. De
fait, ce constat de positionnement quasi culturel de la gestion du site est
d'autant plus évident qu'il apparaît à la fois dans le
discours de communication mais aussi dans la composition de l'équipe de
gestion (cf. organigramme du JPN). De facto, les impacts de nuisances
pathologiques, parfois graves pour les espèces vivantes du site, ne sont
pas toujours assez vite et bien perçus de l'équipe de gestion
actuelle. Malgré sa bonne volonté manifeste, cette équipe
est limitée par l'absence de sensibilité nécessaire aux
conditions favorables ou défavorables de développement de
pathologies.
Afin de répondre à ces difficultés et
élargir efficacement le champ de gestion actuelle du JPN, nous proposons
un projet conceptuel de plan de gestion-jardin, dans le cadre de notre projet
professionnel. En tant que document stratégique d'aide à la prise
de décision, comparable dans le domaine du musée au projet
scientifique et culturel, le plan de gestion-jardin est un tableau de bord
et un document de mémoire important pour la connaissance permanente et
affinée de l'état du site et de la mise en valeur
muséographique de sa biodiversité. La connaissance de cette
dernière en milieu urbain, par le gestionnaire d'action culturelle,
serait l'un des enjeux clés de sa protection et de sa vulgarisation.
Celleci renforcera donc la nature des actions éducatives, inductrices de
comportements responsables des publics, en faveur d'un vrai
développement intégré et durable.
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