3. Vue d'ensemble du progrès vers la
réalisation des objectifs du millénaire de développement
(OMD)
La tendance temporelle des différents indicateurs
démographiques et socioéconomiques ci-dessous mentionnés
donnent un certain profil pour le pays objet de notre étude en
matière de développent humain et fournissent des
hypothèses concernant l'impact des politiques économiques et
sociales sur le bien être social de la population qui se traduit en
termes d'élévation du revenu par habitant, d'une réduction
de la pauvreté, d'une décroissance de l'analphabétisme,
d'une amélioration des conditions de vie, d'une longévité
plus longue de l'espérance de vie à la naissance, etc.
Pour le cas de la Tunisie, il est clair que la quasi
totalité des paramètres sus indiqués sont convenables et
attestent sans aucun doute de la bonne gouvernance en matière du
développement économique et social eu égard aux ressources
limitées dont dispose le pays.
Certains paramètres comme l'espérance de vie
à la naissance et la contribution de la femme dans la vie active, la
mortalité infantile et la scolarité des jeunes enfants
s'approchent même des pays développés.
Il va sans dire que la quasi totalité des objectifs du
millénaire de développement sont réalisés avant
terme de l'horizon 2015 et ce grâce aux différents programmes
entrepris dans les domaines économique et social.
En effet, une croissance économique soutenue
dépassant en moyenne 5% pour les quatre dernières années
se veut génératrice de surplus et de revenu pour ceux en
activité.
Une grande partie du budget de l'Etat est réservée
aux secteurs sociaux tels que l'éducation, la santé,
l'environnement et l'aide aux familles nécessiteuses, les
âgées sans ressources et les handicapés dont ils ne peuvent
pas exercer une activité rémunérée.
La couverture sociale contre le vieillissement, la maladie et le
décès sont de nature à soutenir cette politique sociale en
fournissant un revenu décent à un grand nombre de
bénéficiaires et en contribuant au maintien du revenu pour les
âgés et des soins pour tous les assurés sociaux et leurs
ayants droit.
La solidarité nationale se manifeste aussi par la
création d'institutions de collecte de l'épargne auprès
des particuliers et des entreprises comme le cas de la Banque Tunisienne de
Solidarité (BTS) et la collecte des biens, des fonds, des
médicaments et des produits scolaires par l'Union Tunisienne de
Solidarité Sociale (UTSS).
Ces différents programmes viennent corriger les
aléas de la répartition puisque c'est à travers une
activité économique comme le travail chacun peut
bénéficier de la croissance économique alors que les
inactifs sans soutien familial se trouvent sans ressources et tombent dans la
marginalisation, la misère et la pauvreté.
En Tunisie, il n'y a pas une caisse de chômage
jusqu'à maintenant pour indemniser les demandeurs d'emploi sans y
parvenir malgré les revendications syndicales incessantes et un taux
de chômage est assez élevé (14,2% en 2008).
Les indicateurs de l'économie tunisienne connaissent dans
l'ensemble comme l'atteste les données chiffrées des tableaux
ci-dessus, une progression positive améliorant ainsi le bien être
social de la population y compris les catégories pauvres et
vulnérables.
On observe globalement :
-une croissance économique supérieure en moyenne
ces dernières années à 5% ce qui pourrait soutenir un
développement économique et social favorable aux pauvres
malgré une conjoncture internationale difficile.
-Malgré cette croissance, l'économie tunisienne ne
dégage pas assez de nouveaux emplois (environ 80 0000 postes par an)
pour résorber les demandeurs et surtout les diplômes de
l'enseignement supérieur. Le taux de chômage est actuellement de
l'ordre de 14% alors il est de 19% pour les diplômes du supérieur.
Cette situation est de nature à augmenter le risque de
vulnérabilité et de pauvreté pour un grand nombre de
jeunes sans emploi et de créer des tensions supplémentaires sur
les transferts sociaux, les programmes de soutien à l'emploi et
l'assistance sociale.
-une dette extérieure qui diminue d'importance passant de
54,6% du RNDB en 2005 à 39,2% en 2008. Mais, elle reste tout de
même pesante sur les ressources du pays.
-la Tunisie est toujours un pays ouvert sur l'extérieur et
le niveau des exportations (61,6% du PIB), des importations (64,4% du PIB) et
des IDE qui sont accrus annuellement de 48,9% durant la période
2005-2008.
-la Tunisie consacre environ 20% de son budget (5% de son PIB)
à l'éducation ce qui se matérialise par un taux de
scolarité à l'âge de 6 ans de 99,2% (garçons et
filles). Le taux d'analphabétisme recule mais il reste
élevé surtout pour les personnes âgées de sexe
féminin se trouvant principalement dans le monde rural. Il est de
22,3% pour l'ensemble de la population d'âge 15 ans et plus en 2008 (ce
taux est de 30,8 pour les femmes) alors que dans le milieu rural on enregistre
un taux de 32,2%. L'analphabétisme constitue en effet un handicap majeur
pour l'intégration sociale et la lutte contre la pauvreté
puisqu'on général ne peuvent pas assimiler les nouvelles
techniques et les connaissances.
-les dépenses de santé accaparent environ 7% du
budget de l'Etat (environ 2% du PIB) ce qui démontre une nette
amélioration de l'état de santé de la population avec une
espérance de vie à la naissance s'approchant de plus en plus des
pays développés (74,3 ans) pour l'ensemble de la population. Le
taux de mortalité se stabilise ces dernières années pour
atteindre 5,8%o en 2008 alors que la mortalité infantile a connu une
régression importance passant de 37,3%o en 1990 à 18,4%o en 2008.
La mortalité des enfants de moins de cinq ans a enregistré une
chute notable de 49,6%o à 21,1%o.
-les transferts sociaux en matière de dépenses de
santé, d'éducation, de formation, d'environnement, etc., forment
une enveloppe de près de 61% du budget de l'Etat et 19% du PIB ce qui
atteste la nature sociale des orientations du pays.
-la couverture sociale a atteint actuellement sa pleine
maturité avec un taux de 93,3% et un nombre d'assurés sociaux
dépassant les trois millions de personnes avec une batterie de
prestations servies au profit des salariés et ses ayants droit.
-les indicateurs d'infrastructure et de conditions de vie sont
nettement améliorés pour l'ensemble de la population grâce
notamment à la croissance économique d'une part et les programmes
d'aide et d'assistance d'autre part. Le branchement à l'eau potable
atteint 85,5 % des ménages en 2008, le réseau d'assainissement
couvrent 82,4% de la population alors que le courant électrique arrive
à 99,4% des locaux. De même, 21,3% sont propriétaires
d'une voiture ; 27,4% ont un téléphone fixe et 95,4% ont une
télévision. Logements rudimentaires ne représentent
actuellement que 0,8% selon les résultats du dernier recensement de
2004.
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