Les effets du système de protection sociale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire de Développement(OMD):le cas de la Tunisie( Télécharger le fichier original )par Ezzeddine MBAREK Université deTunis - Master 2010 |
4. Impacts de la protection sociale sur le développement économique et socialL'importance des principaux instruments de protection sociale mesurée par la part des dépenses en pourcentage du PIB comme le montre le tableau ci-dessous sont par ordre, les transferts sociaux d'éducation et de santé, suivi des caisses de sécurité sociale et ensuite les programmes d'assistance sociale. Les caisses sociales qui gèrent des régimes d'assurance ont un impact plutôt préventif sur la perte du revenu et l'indemnisation des risques tels que le chômage temporaire, le décès, la maladie, le vieillissement et l'invalidité. Elles contribuent à un bas niveau en matière de crédits (consommation et biens durables) et d'aides (familles nécessiteuses, personnes âgées et handicapés). L'assistance sociale prend plusieurs formes telles que l'octroi direct des prestations en espèce (Programme des familles nécessiteuses) ou en nature (dans le cadre de l'UTSS), les programmes de création et soutien de l'emploi (BTS, FNE, SVIP, etc.) et les programmes d'amélioration des conditions de vie (Assainissement et réhabilitation des quartiers rurales). Tableau 21 : Répartition des dépenses de la protection sociale par nature d'interventions en % du PIB (2005)
Source : Ministère des Affaires Sociales de Solidarité et des Travailleurs à l'Etranger. Graphique 9 : parts des dépenses en % du PIB des programmes de la protection sociale En matière de santé, l'Etat tunisien a consacré une pat non négligeable (environ 7% de son budget) chaque année ce qui a eu un impact positif sur l'amélioration l'état de santé de la population et l'éradication de plusieurs épidémies et maladies et les indicateurs socio sanitaires en témoignent le progrès réalisé : - Une espérance de vie à la naissance de 74,4%, contre 67,4 ans en 1987 ; - Un taux de mortalité infantile de 17%o actuellement contre 51,4%o en 1985. - Un taux de mortalité maternelle de l'ordre de 35,5 pour 100 mille naissances vivantes, contre 69 pour 100 mille naissances vivantes en 1994. - Un taux d'accès des femmes enceintes à une consultation prénatale de 96%, contre 72% en 1987 ; -Un taux de couverture des naissances en milieu hospitalier qui a atteint 96% ; -Une amélioration de la couverture médicale pour atteindre 1 médecin pour 865 habitants, contre 1 médecin pour 2110 habitants en 1987 ; - Eradication de plusieurs maladies épidémiologiques telles que le choléra, la bilharziose, la coqueluche, le tétanos congénital et la myopathie (aucun enregistré depuis 1992), outre la maîtrise de plusieurs autres pathologies comme la varicelle ou la tuberculose ; -L'augmentation de la participation des caisses de sécurité sociale au budget du ministère de la santé publique (depuis 1995) dans le cadre de renforcement des structures sanitaires ; -La rationalisation de la contribution des usagers des établissements de santé publics au coût des prestations de santé afin de l'adapter à l'évolution du coût de soins ; - La prise en charge par les caisses de sécurité sociale des frais de soins de certaines maladies et certaines explorations médicales (depuis 1996) des affiliés dans le secteur privé dans le cadre de protocoles d'accord bilatéraux. - La prise en charge par les caisses de sécurité sociale des frais de soins de leurs affiliés dans le secteur public dans le cadre d'un processus de facturation mis en place en première étape dans les hôpitaux universitaires (depuis 1996) puis dans les hôpitaux régionaux (depuis 1999). - La révision des conditions d'octroi des cartes de soins et du bénéfice des tarifs réduits et de la gratuité des soins dans les structures sanitaires publiques (au cours de l'année 1998). - Le renforcement du budget du ministère de la santé publique qui passe de 188 millions de dinars en 1987 à 1,317 MDT en 2009. En matière d'amélioration des revenus et des conditions de vie, les enquêtes population emploi menées par l'Institut National de la Statistique (INS) tous les cinq ans et les différents recensements organisés (tous les dix ans) montrent une augmentation consistance du revenu par habitant de 3239,7 Dinars en 2005 à 4140,8 Dinars en 2008. Les dépenses par personne et par an ont connu aussi une nette élévation passant de 171 Dinars en 1985 à 1820 Dinars en 2005 Tableau 22 : Evolution du revenu par tête en Dinars :
Source : Annuaire statistique, INS, 2008. Tableau 23 : Evolution des dépenses moyennes par an et par personne en Dinars :
Source : Recensement 2004, INS. Il ne reste que peu de logements rudimentaires ne représentant que 0,8% de l'ensemble du parc logement et ce grâce aux programmes de réhabilitation des quartiers populaires et des subventions. Tableau 24 : Evolution de la répartition des logements par type en % :
Source : recensements et enquêtes, INS. Graphique 10: Evolution de la répartition des logements selon le type : Les ménages disposent de plus en plus de moyen de confort en consommant des produits autres des éléments de base et en se familiarisant davantage avec les nouvelles technologies telles que l'Internet, l'acquisition et utilisation des ordinateurs et les moyens de communications modernes (portable par exemple). Tableau 25 : Indicateurs des conditions de vie en % :
Source : recensements de 1994 et 2004, INS. Dans le chapitre éducatif et de formation, les résultats enregistrés montrent clairement les bienfaits de cette politique orientée vers la généralisation de l'enseignement à tous les niveaux pour créer des ressources humaines compétentes ans tous les domaines. En effet, 99,2% des enfants âgés de 6 ans (filles et garçons) fréquentent l'école (2008-2009) et 99% des âgés de 6 à 11 ans sont scolarisés. Tableau 26 : Taux de scolarisation par genre de 6 ans en % :
Source : Institut National de la Statistique (INS), 2008, www.ins.nat.tn Tableau 27 : Taux de scolarisation par genre de 6 à 11 ans en % :
Source : Institut National de la Statistique (INS), 2008, www.ins.nat.tn L'analphabétisme a fortement reculé en passant d'un taux de 84,7% en 1956 à 22,9% en 2004 pour la population âgée de 10 ans et plus. Elle reste malgré tout élevée surtout chez les personnes âgées, les femmes et les ruraux ce qui a incité le gouvernement à inventer pour les dernières années le programme de l'éducation des adultes. Tableau 28 : Taux d'analphabétisme (10 ans et plus) selon le sexe en % :
Source : recensements, INS, www.ins.nat.tn . Graphique 11: Evolution du taux de l'analphabétisme par sexe en %: |
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