L'industrie forestière a été et est
encore actuellement pour bon nombre de pays tropicaux, une des principales
sources de revenus de l'économie : la forét et le secteur
industriel forestier contribuent en moyenne à 2,7 % du PIB et à
bien d'avantages dans les dix grands pays producteurs (FAO, 1995). Au Cameroun,
le secteur forestier apparaIt comme l'un des principaux supports du
développement économique avec près de 12% du PIB
(Alternatives Durables, 2010). Mais, la crise économique et l'explosion
démographique ont rendu le Cameroun encore plus dépendant de ses
ressources biologiques notamment les foréts (FAO, 2003; Vives, 2003). Ce
qui a attiré de nombreuses entreprises d'exploitation forestière
qui n'opèrent pas toujours selon les principes de gestion durable (SCDB
et COMIFAC, 2009). L'émergence de la foresterie communale laisse donc
entrevoir non seulement de larges possibilités en terme de
développement local par la rentabilisation de la
multifonctionnalité de la forét, mais aussi en terme
d'augmentation de la surface de forét sous aménagement durable
(Nguenang et al., 2007). Cette gestion décentralisée des
ressources forestières permet aussi de passer de l'étape de la
démocratie représentative oü les citoyens se
considèrent plus comme des sujets, à l'étape de la
démocratie participative oü les citoyens sont de véritables
acteurs et participent effectivement à la prise de décision
(Abouem et al., 2007).
Cependant, plusieurs études sur la fiscalité
forestière décentralisée au Cameroun, ont relevé
des manquements sérieux du fait de la mauvaise gouvernance
(Bigombé Logo, 2003,
2001; Ndjanyo et Majerowicz, 2004). En effet
l'efficacité dans ce contexte implique que, les procédures et les
institutions produisent des résultats qui répondent aux besoins
de la société tout en faisant une meilleure utilisation des
ressources a leur disposition (Nguenang et al., 2007). C'est la raison
pour laquelle le système d'exploitation et de commercialisation du bois
adopté par une commune doit être bien choisit. Le Centre Technique
de la Forêt Communale (CTFC) a ainsi organisé les 24 et 25
septembre 2009 a Yaoundé, un atelier de formation sur l'exploitation et
la commercialisation des bois des forêts communales (Plan, 2009).
L'objectif était de fournir aux maires, maItres d'ouvrage, les outils
d'aide a la décision dans le choix du mode d'exploitation et de
commercialisation des bois communaux. L'administration en charge des
forêts prévoit de ce fait quatre modalités d'exploitation
du bois aux communes, notamment en régie, par vente de coupe, par permis
d'exploitation et par autorisation personnelle de coupe (Art 52 de la loi
N°94/01 du 20 janvier 1994). La stratégie commerciale quant a elle
est élaborée par la commune afin de garantir pleinement son
développement dans le secteur.
Le système d'exploitation élaboré et
adopté par la commune de Djoum est une exploitation en régie du
bois conformément aux dispositions des textes en vigueur, et la
commercialisation du bois se fait par appel d'offre. Ce model étant
particulier et unique en son genre pour la foresterie communale au Cameroun, il
serait intéressant de l'analyser afin de mieux orienter les
activités d'exploitation. La présente étude a donc
été recommandée dans le but d'évaluer
l'efficacité de ce système d'exploitation et de s'assurer qu'il
participe activement a la gestion durable des ressources forestières en
vue de l'amélioration des conditions de vie et de la réduction de
la pauvreté en milieu rural (MINFOF/GTZ, 2008). Pour y parvenir, il
serait judicieux de répondre aux questions suivantes :
- Quelle est la rentabilité du système de gestion
forestière en régie pour la commune de Djoum?
- Permet-il de valoriser au maximum la ressource bois sur le
plan économique ?
- Quel est l'enjeu social d'un tel système notamment au
niveau de la participation des populations et de l'amélioration de leur
niveau de vie?