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Gestion décentralisée des ressources forestières au Cameroun: cas de la forêt communale de Djoum

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par Yannick ZAMEDJO
Université de Dschang - Ingénieur des eaux, forêt et chasses 2011
  

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ABSTRACT

The objective of the present study, that took place in the Djoum Sub Division, from the 1st June to the 30th November 2010, was to analyse the timber exploitation and commercialisation systems adopted by the Djoum Council. Specifically, it was necessary to describe the logging operations, to analyse the timber exploitation and commercialisation, to review the monitoring and control system effectiveness, and to document the advantages and disadvantages of the system in place and its effect on the improvement of living conditions of local population. In order to attain these objectives, the gross volume of exploited timber, the volume of timber processed in the park and the volume of timber evacuated were evaluated. Furthermore, we estimated the revenue generated and the commercialisation coefficients for each exploited tree species. Results reveal that exploitation operations (prospection, felling, unloading, park processing and evacuation) are carried out by the Cameroon United Forest, which is the main forest exploiter of the Djoum communal forest. During the study period, a gross volume of 12284,519 m3 of timber was felled and a total volume of 10554,045 m3 was evacuated. This has generated a revenue of 43.944.742 FCFA to the council. Traceability is done at the level of the forest with the aid of production reports written at the end of each exploitation stages. But, this technique presents some weaknesses. The adopted exploitation system confers several advantages to the Djoum council since it permits to increase exploitation costs, generate important revenue and ameliorate the living conditions of the neighbouring population. The disadvantages faced by this system are due to the poor planification of exploitation activities at the level of the forest. This latter causes certain destructions on the timber resource. We also notice the low participation of rural population in the management of the forest. In view of these lackings, we propose to the forest administration, the reinforcement of laws governing forest exploitation (harvesting of timber forest products) in this area; to the Djoum council, to be much more strict with regards to the selection of exploitation companies, laying more emphasis on certified exploitation companies; and to the CUF, to use a the `label' monitoring method of timber for easy traceability.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1.1. CONTEXTE

Le Cameroun dispose de 47,5 millions d'hectares de forêts. La forêt tropicale occupe 40% du territoire national, contre 44 % de savane. L'espace dédié a la conservation occupe 14% du territoire national tandis que les forêts de production permanente couvrent quelques 6 millions d`hectares (Alternatives Durables, 2010). Les forêts de production couvrent une superficie de 22,5 millions d'hectares dont 14 millions sont exploitables (Alternatives Durables, 2010). La zone de forêt humide camerounaise contient des écosystèmes qui sont parmi les plus diversifiés d'Afrique (Alpert, 1993) et fournit aux populations locales divers produits forestiers non ligneux (PFNL) (Koppert et al., 1993; Doucet et Koufani, 1997; Ngala, 1997) et ligneux (PFL). Ces forêts renferment une biodiversité extraordinaire qui constitue un potentiel inestimable pour le développement socio-économique de la région (SCDB et COMIFAC, 2009), par conséquent, elles devraient être gérées durablement.

Au cours de la conférence de Rio de Janeiro de 1992 oü la convention sur la diversité biologique (CDB) a été signée, la résolution portant sur la gestion durable des ressources naturelles et la décentralisation de la gestion de ces ressources a été adoptée (Alternatives Durables, 2010). Plusieurs études ont souligné les vertus de la décentralisation considérée comme un moyen de donner aux populations locales plus de droit sur les ressources naturelles (Anderson et al., 2006), un processus essentiel pour la réduction de la pauvreté (Steiner, 2007) ou comme une reforme visant a améliorer la participation des populations pour une gouvernance locale efficace et équitable (Ribot, 2003). L'émergence du concept de gestion durable des forêts (GDF) a donc permis d'étendre la portée de la gestion forestière classique, jusque-la confinée aux seules essences ligneuses commerciales, vers d'autres produits et services de la forêt (Wiersum, 1995; Barrette et al., 1996; Berlyn et Ashton, 1996; Wang, 2004). La forêt n'est plus considérée comme un simple réservoir de bois, mais davantage comme un milieu offrant une multitude de services au public et a l'environnement (Hummel et Sizykh, 1997).

Le Cameroun en tant que l'un des pays ayant ratifié la convention de Rio, a manifesté son souci de décentraliser la gestion des ressources forestières en mettant en place des instruments légaux permettant a ses partenaires et autres parties prenantes de contribuer a cette gestion durable. Ainsi, la loi No. 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des Forêts, de la Faune et de la Pêche et le Décret No. 95/531/PM du 20 aoüt 1995 fixant les modalités d'application du régime des forêts ouvrent le droit de gestion de la propriété forestière aux Communes (MINFOF/GTZ, 2008). En mai 2006, se sont tenues a Yaoundé les premières

assises de la forét communale faisant suite à la création d'une association des communes forestières du Cameroun (ACFCAM). Un mois plus tard a eu lieu le lancement du projet de partenariat FSC - GTZ d'appui à la gestion durable et à la certification des foréts communales (Nguenang et al., 2007).

Vingt et une communes sont déjà engagées dans le processus de foréts communales au Cameroun et six ont déjà été officiellement classées (Nguenang et al., 2007). Par décret N° 2002/1070/PM/ du 19 juin 2002, une portion de forét de 15270 ha a été classée dans le domaine privé de la commune de Djoum. Consciente des enjeux actuels de la gestion durable des foréts, la commune de Djoum possède un plan d'aménagement approuvé pour sa forét communale. Le système d'exploitation du bois a été élaboré par la commune conformément aux textes légaux. Ce dernier tient compte du contexte socio-économique de la commune et nécessite une analyse minutieuse pour une gestion durable et génératrice de revenus (Plan, 2009).

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