4.5.3. Participation des populations
4.5.3.1. Cadre organisationnel et relationnel
La participation des populations a la gestion des ressources
forestières est une priorité du gouvernement camerounais. Elle
est clairement exprimée dans la loi N° 94 du 20 janvier 1994 et ses
textes d'application et devient impérative pour la durabilité de
la gestion forestière. De ce fait, elle ne doit pas être percue
comme une contrainte imposée a la Commune. La participation des
populations dans les aménagements forestiers crée des conditions
de concertation et de dialogue permanents en vue d'assurer de manière
harmonieuse la pérennité des ressources forestières.
Pour concrétiser cette participation, la commune
accompagne les populations dans la constitution de deux Comités
Paysans-Forêts dans les villages riverains, un par canton. Ces
comités dont le rôle est d'être des
interlocuteurs des populations auprès de l'administration
forestière et de la Commune rempliront les tâches suivantes :
· sensibilisation et animation dans les villages;
· informations des populations sur les activités
d'aménagement ;
· désignation des délégués
pour le suivi de l'exécution des travaux d'inventaire d'exploitation en
vue d'identifier les sites de récolte des produits forestiers non
ligneux ;
· collaboration en matière de contrôle et
de surveillance de la forêt communale.
4.5.3.2. Mécanisme de résolution des
conflits
Les conflits qui naissent de la mise en oeuvre du plan
d'aménagement de la forêt communale de Djoum sont résolus
au sein du conseil municipal avec une participation effective des membres des
deux comités paysans-forêts constitués. Ces membres des
comités devront au préalable être invités
formellement par la Mairie.
Toutefois, si le consensus n'est pas dégagé, les
instances juridiques compétentes sont sollicitées.
4.5.3.3. Droits d'usage
Les droits d'usage ou droits coutumiers sont des droits
reconnus aux populations riveraines d'exploiter, en vue d'une utilisation
domestique, les produits forestiers, fauniques et halieutiques a l'exception
des espèces protégées (MEDINOF, 2008).
Les populations riveraines de la forêt communale de
Djoum sont conscientes de ces droits d'usage et en jouissent pleinement.
Cependant elles devront se conformer a la réglementation en vigueur car
lorsque la nécessité s'impose, l'exercice du droit d'usage peut
être suspendu temporairement ou définitivement, par le
Ministère en charge des forêts.
Conformément a la vocation principale de ce massif
forestier, les activités que les populations continuent a pratiquer
librement et qui rentrent dans l'exercice de leurs droits d'usage dont certains
ont été spécifiés dans le décret de
classement, sont :
- la collecte libre des produits forestiers non ligneux
(PFNL) : Les populations riveraines de ce massif forestier continueront a y
récolter librement le bois de chauffe et les petits matériaux de
construction (liane, rotin, bambou et même les perches ...). Il en est de
même des plantes médicinales et des autres produits qui rentrent
dans leur alimentation quotidienne (fruits sauvages, chenilles, feuilles, miel,
écorces et mêmes racines, ...).
- La chasse traditionnelle :
Elles devront néanmoins pratiquer cette chasse
conformément à la réglementation en vigueur.
- L'agriculture : Certaines plantations sont
restées à l'intérieur de ce massif forestier après
son classement dans le domaine privé de la Commune. Ces plantations vont
être circonscrites en enclave et les populations pourront continuer
à les travailler sans toutefois les étendre.
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