2.3.2 Les Risques de Fraude
Aucune institution de micro-finance ne peut se
prévaloir d'être à l'abri de fraude perpétrée
par le personnel isolément ou de connivence avec le client. Dans toutes
les opérations financières il y a risque de fraude. L'IMF ne peut
prétendre éliminer la fraude, il faut la minimiser. Cette partie
résume les types de fraudes et traite des mécanismes pour
prévenir et détecter les fraudes.
Les
Types de Fraude
La confection d'une liste complète des fraudes
potentielles est impossible. Cependant, il est important de catégoriser
les fraudes suivant les différentes étapes dans le processus
d'octroi de crédit :
1) Déboursement des crédits,
2) Remboursement,
3) Procédures de garantie,
4) Activités de clôture.
Tableau n° 1 : Exemples de Fraudes en
Micro-finance
Décaissement
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Remboursement
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Garantie
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Clôture
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Le chargé de crédit octroie le crédit
à un client «fictif».
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Le chargé de crédit collecte les remboursements,
délivre un reçu mais ne reverse pas l'argent.
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Le chargé de crédit collecte les
garanties mais ne les dépose pas au magasin.
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Le remboursement des épargnes forcées n'a pas
été fait aux clients. Les emprunteurs ont
oublié des les réclamer.
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Le caissier s'est octroyé le crédit
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Les Agents collectant les remboursements ne les reversent pas
à temps
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Le magasinier a détourné les biens de garanties
et a passé de fausses écritures dans les livres de stock
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Le chargé de crédit collecte les prêts qui
ont été déjà passés en perte pour son propre
compte
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Le chargé de crédit charge des frais non
officiels aux clients.
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Le chargé de crédit charge des
pénalités non
officielles.
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Source : Manuel de gestion des risques en
micro-finances, page 53
Les banques ou institutions financières ont pour fonction
de fournir des crédits permettant de financer les investissements.
Les contrôles réglementaires tentent de le
limiter mais la concurrence, l'optimisme et l'appât du gain incitent les
banques à assouplir leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui
tend à accentuer le risque de se retrouver face à des
débiteurs insolvables. La fraude pure et simple et les
détournements de fonds sont une autre cause de la faillite des banques.
Comme dans toute entreprise, une mauvaise gestion ou une
politique de trésorerie inadaptée peuvent aussi provoquer la
faillite. De fait, on dit que la mauvaise gestion joue un rôle primordial
dans la plupart des échecs bancaires. Peut-être les directeurs de
la banque ont-ils accordé des prêts non garantis à des amis
ou à des membres de leur famille. Ou encore l'avidité et la
tentation de s'enrichir rapidement les pousse à des investissements
hasardeux.
Les activités de crédit sont d'une importance
capitale pour une IMF qui vise à atteindre la pérennité et
qui cherche la viabilité mais aussi l'autosuffisance. En effet, au sein
de la Mecre Katindo, plus ou moins 90% de revenu proviennent des
activités de crédit. Les conséquences des pertes sur
crédits seront de :
- Mettre en danger la confiance des déposants ;
- Pénaliser les emprunteurs qui respectent leurs
obligations ;
- Diminuer les bénéfices et quelques fois causer
un déficit qui amputera les fonds propres.
Lorsque les crédits sont en souffrance ou
déclassés, les conséquences sont dangereuses pour la
MECRE. Cette situation en effet :
- diffère les produits d'intérêts et
réduit la viabilité financière ;
- en traine une rotation plus lente du portefeuille ;
- diminue la productivité des actifs ;
- donne le mauvais exemple à la population ;
- démoralise le personnel et dénature l'image de
l'institution ;
- a un impact négatif sur les fonds propres et peut
conduire à des pertes d'actifs ;
- en traine des difficultés de trésorerie et des
crises de liquidité ;
- met la MECRE dans l'incapacité de
rémunérer les coopérateurs ;
- est source potentielle d'insolvabilité pour la
MECRE.
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