1.7. Le traitement.
Dans l' HTA induite par la grossesse, le seul
véritable traitement est l'accouchement, mais qui ne se justifie que
dans les formes sévères ou proches du terme. Le traitement
médical antihypertenseur n'est qu'un traitement adjuvant
d'intérêt limité. En principe il fait partie d'une prise en
charge, permettant d'allonger la durée de la grossesse pour atteindre
une maturité pulmonaire dans les termes précoces. Son seul
objectif est d'éviter les à-coups hypertensifs chez la
mère (20). Un traitement antihypertenseur trop énergique est
même néfaste pour le foetus car il réduit la perfusion
utéro-placentaire et peut aggraver ou être à l'origine
d'une souffrance foetale (7, 19,20).
1.7.1 .Traitement des formes légères ou
modérées
En cas de HTA légère ou
modéré et en l'absence d'autres complications :
une surveillance renforcée peut se faire en ambulatoire (consultation
tous les dix jours, bilan biologique régulier, échographie
mensuelle et doppler ombilical et utérin) associée à un
repos en décubitus latéral gauche (20). Si avec le repos la TA
est = 14 /9, pas de traitement (19). Si l'HTA est modérée et que
la diastolique =10mm Hg, un traitement antihypertenseur doit
être institué (19). En première intention, on peut utiliser
:
les antihypertenseurs centraux qui sont
intéressants par leur action progressive et par leur innocuité
sur le développement foetal. L'alpha-méthyl dopa (Aldomet®))
dispose d'une large expérience dans ce domaine. Les doses iront
croissant de 500 à 2000 mg /24 heures de façon à obtenir
une tension artérielle entre 13/8 et 15/10 mm Hg (19).
?En seconde intention : les ß
bloquants cardiosélectifs (Acébutolol = Sectral®,
Atenolol = Tenormine® etc. .....). Souvent prescrits dans l'HTA chronique
ils peuvent être poursuivis. Le Labétalol (Trandate®) occupe
une place à part, en raison de ses propriétés alpha
bloquantes associées. Il possède en plus d'une forme orale, une
forme injectable et peut être utilisé en cas de HTA
sévère. Tous les ß-bloquants traversent la
barrière placentaire et sont susceptibles de provoquer des
manifestations néonatales à type de bradycardie, de
bronchospasme ou d'hypoglycémie. Par ailleurs, des RCIU
ont été observés chez des foetus
lorsque la mère a été soumise à un
traitement aux bêtabloquants. Le RCIU ne serait pas
düaux propriétés intrinsèques des
bêtabloquants, mais au traitement antihypertenseur énergique
abaissant trop la tension systolique (19).
Les inhibiteurs calciques doivent être
théoriquement évité avant 20 SA en raison des
malformations osseuses observées chez l'animal. Ils sont utilisés
au 2ème et 3ème trimestre de la grossesse. Ils sont
utilisés aussi dans le traitement de la menace d'accouchement
prématurée. Les deux produits les plus utilisés sont
la nifédipine (Adalate®) et la nicardipine
(Loxen®). Les formes à libération prolongée ont une
action lente et sont plus intéressantes car mieux tolérées
par le foetus. Les formes à action rapide (Adalate sublinguale)
sont utilisées dans les à-coups hypertensifs même
si elles ont la fâcheuse conséquence de baisser la TA de
façon trop brutale aggravant ainsi la baisse du flux sanguin
utéroplacentaire avec risque de SFA. Sont prohibés :
-le régime sans sel et diurétiques
(aggravent l'hypo volémie), -les inhibiteurs de l'enzyme de conversion
(foeto-toxiques), et -les inhibiteurs de l'angiotensine.
|