Conclusion
De nos jours, la sauvegarde et la protection des
écosystèmes aquatiques sont d'une nécessité
fondamentale pour la biodiversité des espèces halieutiques.
Le plus grand lac du sud-Bénin est pollué par
des éléments chimiques, des matières organiques et autres
déchets. De façon générale, les teneurs des
polluants retrouvés dans le lac Nokoué sont supérieures
aux normes de qualités admises. Les causes de sa pollution sont diverses
et peuvent être résumées comme suit :
- les branches d'acadja qui sont
quotidiennement déversées dans le lac ;
- les décharges d'ordures en bordure du lac ;
- les rejets des collecteurs d'évacuation d'eau
pluviale en provenance de la ville de Cotonou ;
- les apports du fleuve Ouémé ;
- les matières fécales d'origines humaines et
animales ;
- les déchets ménagers (ordures et eaux
usées) dans le lac par les populations lacustres.
- des déversements de produits pétroliers dans
le lac ;
Tant que la charge polluante n'est pas trop
élevée, le lac Nokoué sera capable de s'autoépurer
grâce aux microorganismes présents dans l'eau. En revanche si l'on
n'y prend garde, le lac Nokoué risque d'être le siège d'une
forte eutrophisation.
Le plus grand risque écotoxicologique lié
à la pollution du lac Nokoué est celui lié à la
possibilité d'accumulation de certains polluants dans l'organisme des
poissons et des huîtres vivants dans cet écosystème. En
effet, l'ion ammonium provenant de la décomposition des excréta
passe sous la forme de gaz, à la faveur d'une élévation de
pH. Le gaz ammoniac est toxique et peut entraîner la mort des poissons,
des crevettes et d'autres organismes.
Les teneurs en nitrites élevées constituent un
frein au développement de la faune aquatique à cause de la
toxicité (André, 1995). Les nitrites agissent directement sur
l'hémoglobine en oxydant l'ion ferreux, il se forme de la
méthémoglobine qui est incapable de transporter les gaz
respiratoires.
A cause du rejet des excréta dans le lac, les
concentrations de nitrite sont par endroit au dessus de la norme.
Les risques de prolifération de plantes aquatiques par
eutrophisation sont élevés dans le lac Nokoué. En effet,
les ions ammonium, nitrate et phosphate en concentrations très
élevées dans la zone méridionale du lac peuvent induire un
développement exagéré des végétaux
aquatiques tels que la jacinthe d'eau qui entraînera des
difficultés de navigation réduisant les activités
économiques.
Les risques d'asphyxie pour la faune et la flore benthiques
sont liés au manque d'oxygène dissous provoqué par la
forte demande en oxygène pour l'oxydation de
cette grande quantité de matière organique que
sont les végétaux pourris au fond du lac, les excréta
jetés dans le lac, car à ce rythme, l'auto épuration du
lac finira par disparaître.
Compte tenu de tout ce qui précède, le risque
écotoxicologique lié à la pollution du lac Nokoué
est très grand, car il y a risque de toxicité pour la faune
aquatique à cause de l'ion ammonium, provenant de la
décomposition des excréta, qui passe sous la forme de gaz
ammoniac à la faveur d'une élévation du pH (par exemple
grâce à l'absorption du CO2 par la photosynthèse). Le gaz
ammoniac est toxique et peut entraîner la mort des poissons, des
crevettes et d'autres organismes. Les concentrations de nitrate sont au-dessus
de la norme à cause du rejet des excréta dans le lac.
Ces nitrates peuvent se transformer en nitrite si les
conditions deviennent réductrices dans le lac ; cela entraînera
une augmentation de la toxicité due aux nitrites.
Les ions ammonium, nitrate et phosphate, en concentrations
très élevées à cause des excréta, peuvent
induire un développement exagéré des
végétaux aquatiques tels que la jacinthe d'eau qui entraîne
des difficultés de navigation, réduisant ainsi les
activités économiques. Ce phénomène entraîne
en outre un appauvrissement du lac en produits halieutiques (poissons et
crevettes notamment) qui constituent les principales sources d'alimentation en
protéines et de revenus pour les populations lacustres et riveraines.
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