Le diagramme ci-
dessous récapitule les divers types
d'analyses
ensilages :

Figure 20. Représentation
schématique des divers types d'analyses réalisées
sur les ensilages
- Analyse des jus
Le jus à analyser est extrait après
pressage de l'ensilage. Dans certains traitements les taux de
matière sèche sont relativement élevé
d'où l'impossibilité d'extraire le jus à partir
de
: 200g d'échantillon frais
l'ensilage direct. Dans ce cas, nous avons eu recours
à la macération
sont mis dans un
cristallisoir de 2l, on ajoute 800 ml d'eau
distillée et on m
pendant
15 à 20 minutes, avant de le conserver à
+4°C pendant 24h.
Les jus récupérés sont ensuite
centrifugés à 3000 tr/mn pour servir aux analyses
nécessaires. Entre temps, ces jus sont versés
dans des tubes à essai hermétiquement fermé
chlorure de mercure (HgCl2) puis
conservés à -18°C.
- Détermination du pH
Un échantillon de
25g d'ensilage frais a été
pesé et mis dans un bêcher d'un litre dans lequel on a
ajouté 225 ml d'eau distillée. Après macération,
l'ensemble a été f
récupéré le jus dans un flacon. Le
pH a été mesuré immédiatement à l'aide d'un
pH mètre préalablement étalonné
par deux solutions tampon de pH= 4 et 7.
- Dosage de l'azote ammoniacal
Un échantillon de 20g d'ensilage frais a
été pesé et mis dans un bêcher d'un litre dans
lequel on a ajouté 80 ml d'eau distillée. Après 24 heures,
le mélange a été filtré afin de
récupérer le jus dans un flacon. Un volume de 2,5 ml de filtrat a
été utilisé pour la détermination de l'azote
ammoniacal selon la méthode Kjeldahl sans minéralisation de
l'échantillon.
Le principe de la méthode utilisée est que le
jus d'ensilage en contact avec l'acide borique (H3BO4) libère l'ammoniac
(NH3) par simple diffusion vers la solution acide (Conway, 1957). Pour notre
série d'analyse, nous avons utilisé l'autoanalyser II (Technicon)
(Dulphy et Denarquilly, 1981). La solution mère utilisée pour
l'étalonnage de l'appareil est l'oxalate d'ammonium à 200 g/l
d'azote ammoniacal.
- Dosage de l'azote total
Les teneurs en azote ammoniacal doivent être
complétées par les dosages de l'azote total. C'est le rapport
azote ammoniacal sur azote total de l'ensilage qui donne une idée sur
l'état de dégradation plus ou moins avancée des
protéines. Ainsi le dosage de l'azote total de l'ensilage est
nécessaire. Il se fait sur un échantillon frais selon la
méthode kjeldahl adapté au technicon (Ben Jeddi et al.,
1998). La première étape est la minéralisation : dans un
tube en verre spécial pour digestion, on mélange 10 grammes
d'ensilage frais et finement coupé avec 25ml d'acide sulfurique
concentré et un catalyseur (5g de K2SO4 et 0,005g de Se). Les
tubes sont ensuite placés dans un digesteur pour transformer tout
l'azote organique en azote minéral, à une température de
460°C pendant 50 minutes au moins. Afin d'éviter le
débordement des tubes, il est nécessaire de commencer la
digestion avec une faible température (180°C) et de l'augmenter par
la suite au fur et à mesure que la réaction s'amorce et le
liquide vire du noire au jaune clair. Après refroidissement, le contenu
des tubes est versé dans des fioles de 100ml, on complète alors
avec de l'eau distillée jusqu'au trait de jauge pour la dilution. Ces
fioles sont portées sur un agitateur magnétique pendant quelques
minutes pour bien homogénéiser le mélange. Les
échantillons sont ainsi prêts à être analyser par
l'autoanalyseur II « Technicon ». La teneur en matière
azotée totale (MAT) est alors égale à = NT x 6,25.
- Digestibiité in sacco
La méthode suivie se base sur la technique
d'incubation in vitro en seringues ou méthode in vitro
de production de gaz. La technique décrite par Menke et Steingass
(1988), consiste à la simulation de la fermentation d'un
échantillon d'aliment dans le rumen. Elle permet de suivre la
cinétique de production de gaz et d'en déduire la
digestibilité in vitro de la matière sèche.
En effet, le taux de production de gaz est proportionnel au
taux de dégradation de l'aliment (France et al., 1993). Cette
méthode permet une prédiction acceptable de la
dégradabilité de la matière organique et la teneur en
énergie métabolisable des aliments des ruminants à partir
des équations de régression multivariées utilisant la
production de gaz et les paramètres chimiques: matière
azotée totale (MAT), acid detergent fiber (ADF), matière
minérale (MM), matière grasse (MG), (Menke et al., 1979;
Menke et Steingass, 1988).
On a ajusté par barbotage au CO2 le pH de liquide
ruminal filtré à 6,3#177; 0.15; et celui de la salive
artificielle à 7,1#177; 0.15. Puis on a fait un mélange des deux
liquides respectivement à la proportion (1:2).
Pour l'incubation, on a mis 30ml de mélange
préparé dont le pH est ajusté aussi à 6,9#177; 0.1
dans des seringues préchauffées à 39°C contenant
300mg de matière sèche broyée de sulla ensilage, et dans 3
seringues témoins vides sans échantillons (blanc). L'air est
chassé par pression sur le piston jusqu'à arriver au niveau du
liquide, ce niveau représente le volume liquide initial V0. Ensuite, les
seringues ont été fermées et placées
immédiatement dans l'incubateur, après une légère
agitation. Les seringues ont été agitées doucement toutes
les 30 mn pendant les premières heures. La lecture du volume de gaz
produit a été effectuée aux temps d'incubation: 1, 2, 4,
6, 12, 24, 36, 72 et 96 heures.
La production de gaz (GP) de l'échantillon est
définit comme étant l'augmentation totale du volume (Vt - V0)
corrigé par le volume de gaz dégagé par les témoins
(GP0), et par le facteur de correction de la prise d'essai de
l'échantillon (300/ poids exacte).
GP (ml/300 mg MS) = (Vt - V0 - GP0) x 300/P
- Vt : volume de gaz au temps (t);
- V0: volume de liquide initial à t0;
- GP0: volume de gaz moyen des 3 témoins; et - P: prise
réelle de l'échantillon en mg de MS.
La digestibilité de la matière organique (%DMO)
peut être calculée à partir de la production de gaz (GP) et
la teneur en matière azotées totales (MAT, g/ kg de MS) et les
cendres totaaux (CT, g/kg de MS):
% DMO = 14,88 + 0,889 GP + 0,045 MAT + 0,065 CT
La teneur en énergie métabolisable peut
être alors calculée à partir de la production de gaz (GP)
et les teneurs en matières azotées totales (MAT, g/kg de MS) et
en matières grasses (MG, g/kg de MS) :
EM = 1,242 + 0,146 GP + 0,007 MAT + 0,0224 MG
- Cellulose brute
Dans les analyses courantes des aliments destinés
à nourrir le bétail, le dosage de la cellulose brute est d'un
grand intérêt. La cellulose est quantitativement le polysaccharide
le plus abondant de la paroi cellulaire des végétaux. La
cellulose selon Weende ne comprend pas seulement la cellulose mais aussi
quelques impuretés d'où son appellation cellulose brute. La
méthode de Weende solubilise en effet 30 à 100% de la cellulose,
de 14 à 20% de pentosanes et de 16 à 50% de la lignine selon le
matériel végétal analysé. Selon cette
méthode, l'échantillon a subi deux attaques consécutives,
la première par un acide minéral et la seconde par une base, tous
deux dilués.On a pesé 1g de poudre sèche d'ensilage dans
un creuset en porcelaine puis on l'a placé sur l'appareil de Weende.
Puis on a versé 150ml d'acide sulfurique concentré
préchauffé. On a ajouté 2 à 3 gouttes d'anti-mousse
dans chaque colonne. Le chauffage a été arrêté
après 30mn d'ébullition. On a rincé rapidement chaque
creuset avec de l'eau distillée très chaude et avec un peu de
solution basique (KOH). On a réalisé ensuite la deuxième
attaque basique en versant 150ml de solution préchauffée de KOH.
On a laissé une deuxième fois le liquide passer sur un nouveau
filtre ambiant. On a rincé aussi 5 fois avec de l'eau distillée
chaude et quelque fois à l'acétone jusqu'à
l'élimination des matières grasses. Les creusets ont
été mis à l'étuve à 150°C pendant 3
heures. Après refroidissement, on a réalisé les
pesées (P1). Enfin, ces échantillons sont placés dans un
four à 550°C pendant 6 heures pour bruler les matières
cellulosiques. Ils sont ensuite mis dans un dessiccateur avant de faire une
deuxième pesée (P2). La teneur de la cellulose brute (% CB):
% CB = (P1 - P2) x 100
- Matière sèche des ensilages
Le taux de matière sèche des divers ensilages a
été déterminé après avoir mis un
échantillon de 250g de poids frais dans une étuve ventilée
à une température de 80°C pendant 48h. Une fois
desséchés, ces échantillons ont été
pesés avec une balance et broyés en poudre pour les analyses
chimiques ultérieures.
- Teneur en cendres et en matière
organique
La matière sèche végétale est
formée de deux parties une de nature organique et l'autre
minérale. La teneur en cendres totales (CT) est obtenue après
calcination de 3g de poudre d'ensilage de sulla à 550°C. La
durée de calcination effective est de 6 heures. Dans tous les cas, il
faut attendre la calcination complète qui doit produire des cendres
blanches ou grises ne renfermant plus de couleur noirâtre et de
particules charbonneuses.
La différence entre la matière sèche et la
matière minérale correspond à la matière
organique.
% MO = 100 - % CT
- Teneur en acides gras volatils
Les acides organiques sont essentiellement, les acides
acétique, propionique, butyrique, valérique et enfin lactique,
dont la présence ou non reflète le type de fermentation au sein
de l'ensilage. Demarquilly (1979), ne tient compte que de la teneur en acide
acétique, butyrique et lactique des ensilages en négligeant les
autres. Il attribue des points à chacun des trois acides en fonction de
la hiérarchie qu'ils occupent dans le test de classification. Chaque
acide est exprimé en pourcentage de l'acidité totale.
Préalablement, le pourcentage des acides sur la matière fraiche
est multiplié par les facteurs suivants pour des meq:
- L'acide lactique par ? 11,05
- L'acide butyrique par ? 11,356 - L'acide
acétique par ? 16,678
La somme des meq des trois acides constituent l'acidité
totale. Les AGV ont été analysés selon la methode de
Jouany (1982) en appliquant les étapes suivantes :
- Centrifuger du jus de rumen pendant 10 min à 4000 g.
- Prendre 750 ul de surnageant + 150
ul d'acide métaphosphorique, laisser agir pendant 30
min, puis centrifuger 10 min à 20000 g.
- Reprendre 600 ul de surnageant + 100
ul d'étalon interne (acide
4-méthyl-valérique).
1 ul de chaque échantillon
était ensuite injecté manuellement à l'aide d'une seringue
de 10 ul dans le chromatographe en phase gazeuse
composé par une colonne capillaire en silice fondue a été
utilisée. La température du détecteur à flamme
ionisé était maintenue à 260°C et celle de
l'injecteur à 255°C avec un split ratio de 1:50. Le gaz porteur
était l'hélium avec une pression constante de 24,6 psi. Le volume
d'échantillon injecté était de 0,5 ul. La
température initiale du four était de 70°C, maintenue
pendant 1 min, puis augmentée de 5°C/min jusqu'à 100°C,
maintenue à 100°C pendant 2 min, augmentée de 10°C/min
jusqu'à 175°C, maintenue à 175°C pendant 40 min,
augmentée de 5°C/min jusqu'à 225°C et maintenue
à 225°C pendant 15 min. L'identification et la quantification des
pics ont été faites à l'aide de standards commerciaux.