2.8.6. Végétation
agro-forestière
L'approche agro-forestière dans l'exploitation des
terres repose essentiellement sur les interactions
délibérées entre des végétaux ligneux
(arbres ou arbustes) à usages multiples d'une part, et d'autres
productions du sol, animales ou végétales. Un système
agro-forestier présente les caractères suivants :
- il implique au moins deux espèces dont
au moins un ligneux pérenne à usages multiples;
- il y a toujours une interaction biologique
et/ou économique entre les arbres et arbustes et les plantes de culture
et les animaux;
- Il donne fournit plusieurs produits (bois,
fruits, fourrages, produits agricoles) ce qui contribue à
accroître la stabilité de l'approvisionnement alimentaire;
- Son cycle est supérieur à un an;
et
- Il est plus complexe écologiquement
(par sa structure et ses fonctions) et économiquement qu'un
système de monoculture.
Les systèmes agro-forestiers jouent un rôle
important dans la conservation du sol. En effet, les ligneux, par leur
feuillage, protègent le sol du choc des gouttes de pluie, et permettent
ainsi de réduire l'érosion. Mais aussi, par le chevelu de leurs
racines, ils ameublissent le sol et facilitent la pénétration de
l'eau du sol. Grace à leurs racines, ils exploitent le sol en profondeur
et remontent des nutriments jusque dans leurs feuilles, qui, en se
décomposant à la surface du sol, les mettent à la
disposition des cultures. Certains ligneux, notamment les légumineuses,
sont fixateurs d'azote atmosphérique et améliorent donc la
fertilité du sol.
Par la décomposition de leurs feuillages, les ligneux
améliorent aussi la structure du sol par l'humus qui en dérive.
L'une des techniques agro-forestière les plus prometteuses à ce
sujet est la culture en allées qui consiste à intercaler une
ligne de ligneux à usages multiples, de préférence
fixateurs d'azote, entre quelques lignes d'une culture vivrière (Lopez
Bermudez, 1996).
2.8.7. Pratiques culturales en tant que moyen de
conservation des sols cultivés
Selon Lopez Bermudez (1996) les pratiques culturales en tant que
moyen de conservation des sols cultivés sont:
-L'amélioration de la structure du sol: Un des
premiers objectifs de l'amélioration des sols, du point de vue du
contrôle de l'érosion est l'amélioration de la structure du
sol et de sa stabilité, en vue d'augmenter l'infiltration de l'eau et
l'amélioration de ses caractéristiques physiques. En effet,
maintenir une bonne structure constitue probablement la partie la plus
importante dans un programme d'aménagement d'un sol contre
l'érosion. L'agriculteur ne peut avoir qu'une action très
limitée sur la texture, la nature de l'argile et la profondeur du sol,
alors qu'il peut fortement influencer la structure du sol. Dans ce domaine, la
matière organique joue un rôle prépondérant,
d'où l'importance de l'utilisation du fumier et des engrais verts dans
l'amélioration de la structure du sol et de sa stabilité.
-La fertilisation: Dans la planification d'un
système de contrôle de l'érosion et de conservation de la
fertilité des sols dans une ferme, le problème de la
fertilisation équilibrée doit être mis au même plan
que la rotation des cultures et des procédés mécaniques de
protection des sols contre l'érosion. En effet, en améliorant la
fertilité d'un sol par la fumure, on améliorera la croissance des
plantes, les quelles couvriront mieux le sol et donneront plus de
déchets qui seront incorporés au sol après récolte
et on compensera les pertes d'éléments nutritifs exportés
par les récoltes. Les engrais verts jouent un rôle important dans
l'amélioration de la fertilité des sols et leur protection contre
l'érosion.
-Le travail du sol: Le travail du sol n'a qu'un
faible avantage dans la conservation des sols. En rendant le sol plus
perméable, il favorise la pénétration de l'eau et diminue
le ruissellement, mais ce bénéfice est temporaire, car le sol
lui-même devient plus sensible à l'érosion à la
suite de la détérioration de la structure par destruction rapide
de la matière organique. Pour concilier les buts agronomiques
recherchés par le travail du sol et les exigences de la conservation du
sol, c'est ainsi que Lopez Bermudez (1996) conseille de faire ce qui suit :
- ne pas travailler le sol d'une façon
excessive. L'état motteux d'un sol est celui qui permet le mieux de
lutter contre l'érosion.
- Travailler le sol quand il contient une
quantité optimale d'humidité.
- Fournir au sol la matière organique
pour compenser les pertes dues à l'oxydation. - Adapter
les façons culturales à la nature du sol (sol argileux, sol
sableux).
-La rotation des cultures: La rotation des cultures est
un moyen efficace de lutte contre l'érosion et de conservation du
sol.
-Le paillage: Le paillage qui consiste à
couvrir le sol par les résidus des récoltes est recommandé
pendant la période où le sol reste nu et, par conséquent,
soumis aux actions des forces érosives. Cette couverture du sol augmente
la capacité d'infiltration et diminue le ruissellement et les pertes par
érosion, pratiquement dans tous les cas.
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