2.8.2. Végétation
Dans la planification d'un programme de conservation des sols,
la couverture végétale doit être placée au premier
rang parmi les moyens dont nous disposons pour lutter contre l'érosion,
empêcher la dégradation des sols et assurer une production
agricole durable. Les effets favorables sur la conservation des sols varient
selon la nature de la couverture végétale :
végétation forestière naturelle, végétation
pastorale, végétation cultivée ou végétation
agroforestière (Jebari et al., 2010).
2.8.3. Végétation forestière
naturelle
Selon Lopez Bermudez, (1996) la forêt constitue un moyen
très efficace de conservation du sol, surtout si elle est biologiquement
équilibrée et bien aménagée. Pour que la
forêt puisse jouer pleinement son rôle de conservation du sol, il
faut qu'elle soit maintenue en permanence en équilibre biologique. Cet
équilibre exige l'application d'un plan d'aménagement qui aura
pour but de concilier sagement les objectifs économiques de production
et les objectifs de conservation du sol et du maintien de sa fertilité.
Ces mesures se rapportent à l'exploitation rationnelle de la
forêt, à l'organisation des voies de vidange, à la
réglementation du pâturage, aux méthodes de coupe, au mode
de traitement et à la protection contre les incendies. Il est utile de
signaler que la forêt conserve la fertilité de son sol par
l'intermédiaire de son cycle biologique des éléments
minéraux. Il faut tenir en compte :
-Exploitation rationnelle des forêts: Le
forestier ne doit couper que le volume de bois correspondant à son
accroissement. Dépasser l'accroissement annuel, c'est appauvrir la
forêt et provoquer une diminution de la fertilité de la station
qui se répercute sur l'état général de la
forêt et, par conséquent, sur son effet protecteur et sur sa
production durable à long terme;
-Choix des méthodes de coupe: La
méthode de coupe doit être choisie de façon à
conserver l'efficacité de la couverture forestière en
matière de conservation du sol et de l'eau, garante d'une production
forestière durable. Les coupes uniques ou totales qui consistent
à coupe toute la surface de la forêt en une seule fois
dénudent le sol et le soumettent à l'action des forces
érosives. Elles sont à proscrire dans les forets dites de
protection, c'est à dire dans massifs forestiers ayant pour but
principal la protection des terrains très sensibles à
l'érosion. Les coupes sélectives et successives sont
conseillées dans les forêts sur pente.
Elles consistent à supprimer, à intervalles
réguliers et fréquents, certains arbres mal formés ou
dominés qui doivent êtres coupés pour améliorer la
forêt et l'éclaircir;
-Réglementation du pâturage: Le
pâturage mal réglementé et abusif est très nuisible
à la forêt et provoque, à la longue, sa dégradation.
En vue de maintenir la forêt en bon équilibre biologique et
maintenir sa productivité durable, il est recommandé de suivre ce
qui suit :
- interdire complètement le
pâturage en forêts en état de
régénération, dans les jeunes
plantations et dans les forêts de protection ;
- règlementer le pâturage dans les
massifs forestiers en calculant le nombre de têtes de bétail en
fonction de la capacité du sol et sa sensibilité au tassement;
et
-Protection des forêts contre les incendies:
Les incendies répétés détériorent la
forêt et provoquent sa dégradation jusqu'à la disparition
totale du manteau forestier et du sol. C'est pourquoi, il est important de
protéger les forêts contre ce fléau par tous les moyens,
tels que : la création de tranchées pare-feu cultivées ou
nues - la construction de routes forestières - l'organisation dans les
massifs résineux importants d'un service de lutte contre l'incendie bien
équipé.
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