3.1.2.2.3 Le sol
Les données relatives au sol sont à rechercher
tout comme le précédent facteur, sur des supports cartographiques
existants dans la zone d'étude ou par le recours à des
levés pédologiques directs sur le terrain afin de
déterminer l'érodibilité.
L'utilisation de la carte géologique du Niger à
1/2 000 000 nous a renseigné que l'essentiel de la couverture
pédologique du bassin versant du kori Mountséka est
dominée par des sols dunaires. En plus de la carte géologique
nous disposons d'une carte thématique extraite des travaux de Adamou
(2008) sur la couverture pédologique du terroir de Mountséka.
Cette carte se trouvant à une échelle plus grande que la carte
géologique a permis sans doute de déterminer les
différents types de sol de la zone d'étude. En effet cinq
unités morpho pédologiques ont été
distinguées : les lithosols des plateaux et buttes, les sols ferrugineux
non ou peu lessivé de sommet de dune, les sols ferrugineux tropicaux
à concrétion et action de nappe en profondeur dur les flancs de
dunes, les sols ferrugineux non ou peu lessivé des glacis et les sols
bruns subarides des dépressions inter dunaires.
Aussi, au vu de l'objectif de ce travail, il serait important
de faire une analyse physico chimique des différents sols du bassin
versant. Pour ce qui est de notre travail, il s'agira de faire le dosage de la
matière organique et l'analyse granulométrique pour
déterminer l'érodibilité des sols. Cette
érodibilité regroupe la nature du sol même, l'état
de surface et en partie le couvert végétal. La sensibilité
d'un sol au compactage superficielle et sa résistance à
l'arrachement, sont liées à sa teneur en particules
minérales, sa composition granulométrique et de sa structure. La
texture d'un sol est sa teneur en particules minérales de
différentes tailles (en dessous de 2 mm) : sables, limons et argiles.
Après analyse granulométrique, les classes de texture sont
déterminées à l'aide d'un triangle de texture mais elle
peut être appréciée sur le terrain à l'oeil et au
toucher.
Les types des sols cités ci haut sont en grande partie
destinés pour les cultures pluviales, le pastoralisme, présentent
partout un signe de dégradation notamment l'encroûtement et sont
pauvres en matière organique avec une forte minéralisation et un
pH acide (Adamou, 2008). La granulométrie est dominée par les
sables fins et la teneur en limon et argile très faible sur l'ensemble
des transects effectués (tableau 4). Ce qui confère leurs
vulnérabilités au risque d'érosion et surtout à la
vue des ravines observées sur les versants.
Afin de comprendre les terrains les plus exposés aux
problèmes de l'érosion des sols, la cartographie des formations
superficielle à différentes échelles à l'ensemble
du bassin versant pourrait être d'un grand apport pour comprendre
l'érodibilité des sols et de procéder à la
régionalisation du risque d'érosion.
Tableau 4: fractions granulométriques des unités
morphopédologiques de Dan Fourma à Koujak (Profondeur du
prélèvement 20 cm).
Fractions
Unités
morpho
pédologiques
|
Argiles / Limons
|
Sables fins
|
Sables grossiers
|
Buttes
|
32,92
|
22,44
|
45,42
|
Dunes
|
7,1
|
65,42
|
27,47
|
Flancs de dunes
|
10,66
|
59,12
|
30,2
|
De ces quatre grands facteurs impliqués dans le
déclenchement du processus du ruissellement et de l'érosion, une
typologie des aléas peut être élaborer afin
d'hiérarchiser les facteurs à l'origine de l'érosion dans
les différents types de situations sur le bassin versant du kori
Mountséka. Cette démarche mise au point en France dans les
travaux de Le Bissonnais Y., Cécile Montier, Joël Daroussin,
Dominique King (1998) et au Niger dans les travaux de Bouzou et al (à
paraître) ont essayé d'approcher pour chaque types érosifs
les principaux facteurs par ordre d'importances dans les processus de perte en
terre.
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