WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamique hydrogéomorphologique du "kori mountséka" et ses effets socioéconomiques:approche méthodologique

( Télécharger le fichier original )
par Mahamadou Bahari
Université Abdou Moumouni de Niamey - Diplôme d'études approfondies 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.1.2.2.1 Le climat

Comme nous l'avons noté précédemment dans la littérature scientifique, la pluie et ses caractéristiques sont les seuls paramètres prépondérants pour la compréhension et l'évaluation de l'érosion hydrique. D'autres composantes climatiques peuvent jouer un rôle primordial. L'évaporation d'abord qui, entre les périodes pluvieuses, peut jouer aussi sur le degré de dessiccation des fragments de surface et modifier la stabilité structurale et le profil hydrique des couches superficielles et modifier ainsi l'infiltrabilité (Macary& Berville ; 2003).

La pluie

Les données relatives aux précipitations et de leurs caractéristiques sont indispensables à l'étude des phénomènes d'érosion. La pluie est par définition une précipitation tombée au sol sous forme liquide. Elle est observée au Niger sur quatre (4) mois suite à la remontée du FIT (Front Inter Tropical). L'analyse des données pluviométriques renseigne sur la répartition de cette eau, leur quantité disponible, favorable au développement des activités en milieu rural. Ces précipitations sont aussi les seules utiles pour le ruissellement ainsi que l'écoulement des koris.

Elle est exprimée en millimètre à partir du pluviomètre à lecture directe. La quantité d'eau recueillie correspond à la hauteur tombée au sol. L'intensité est la quantité d'eau tombée par unité de temps, exprimée le plus souvent en mm/h et déterminée à partir des enregistrements au pluviographe à auget basculeur. En effet, l'efficacité de la pluie vis à vis des processus d'érosion est liée aux rôles qu'elle a dans le détachement des particules des sols, mais surtout dans la formation du ruissellement. Cette érosivité dépend essentiellement de l'intensité et du volume des précipitations (Macary& Berville ; op.cité).

Les hauteurs des pluies annuelles enregistrées à Birni N'konni, station créée en 1933 et celle de Doutchi présentent une très grande variation d'une année à l'autre et sont les seules données disponibles et accessibles auprès des archives de la météorologie nationale. Ainsi d'une manière générale nous trouverons comme données disponibles les précipitations journalières de la principale station de Birni N' konni sur toute la période à l'exception de l'année du début

d'observation, suivi tout simplement de deux postes d'observations des deux localités que couvre la zone d'étude : Allela et Yaya.

Cependant ces localités disposent chacune d'un pluviomètre depuis respectivement 1981 et 1990, avec des données manquantes sur des grandes périodes. A titre d'exemple, les dix premières années de mesure à la station d'Alléla manquent dans les archives de la DMN. Celle de Yaya, les données manquantes ne sont que celles de ces trois dernières années.

Ainsi face à cette situation d'incohérence des données, il sera utile de les compléter le plutôt que possible de manière à respecter une certaine répartition des appareils de mesure sur la partie centrale du bassin versant (carte 2). Ce secteur semble avant tout être le plus menacé au vue des multiples signes de dégradations dus à l'érosion des terres de cultures qui débouchent directement dans le kori. C'est aussi le secteur ou sévit actuellement l'essentiel des cultures de contre saison. Notons que depuis deux ans, il existe deux pluviomètres régulièrement suivis à Mountséka et Bayzo. Les données issues de ces appareils vont permettre dans une large mesure à nous rendre compte, de la quantité tombée et de l'importance des grosses averses enregistrées sur le bassin versant du kori Mountséka. Cette dernière raison est l'une des principales hypothèses liée au climat dont ce travail tente de répondre ultérieurement ou à partir de laquelle peuvent découler d'autres hypothèses.

Ainsi, sur la base de ces deux dernières années de mesure de la pluie, un constat se dégage. En effet les figures 5 et 6 montrent que l'essentiel des pluies dans la région d'étude sont enregistrées au mois de Juin à Septembre parfois jusqu'en Octobre avec des maximums centrés en juillet et Août. Cela n'est pas sans conséquence sur le plan environnemental et hydrologique à la genèse d'important ruissellement et donc une intense morphogenèse dans nos milieux (Malam Abdou M., 2007). Les hauteurs des pluies sont variables d'un mois à un autre ainsi qu'entre les deux (2) années de mesure. Ce qui nous révèle déjà une idée sur la répartition de la pluie sur le bassin versant. A titre indicatif, Mountséka a enregistré 479 et 667mm respectivement en 2007 et 2008 contre 441 et 522mm à Bayzo. Les hauteurs issues de ces pluviomètres renseignent sur les grosses pluies susceptibles de modifier le paysage. Parfois les grosses averses ne sont pas les seules qui génèrent le ruissellement et l'érosion dans nos milieux. Certaines études (Bouzou 1988) ont montré des pluies de 5mm ayant ruisselées. En effet, la hauteur la plus élevée tombée en 2007 est 52,5mm à Mountséka contre 39mm à Bayzo respectivement le 29 et 28 Août 2007.

En 2008, où des pluies de Mai et Octobre ont été enregistrées (fig. 6) ; Bayzo a enregistré 68mm au mois de Juin contre 64mm en Août à Mountséka.

Hauteurs/mm

250

200

300

150

100

50

0

Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec Mois

Bayzo_2007 Mountséka_2007

Figure 5: cumuls pluviométriques de Mountséka et Bayzo en 2007 Source : poste pluviométrique de Mountséka et Bayzo.

Hauteurs/mm

300

250

200

150

100

50

0

Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec Mois

Bayzo_2008 Mountséka_2008

Figure 6: cumuls pluviométriques de Mountséka et Bayzo en 2008 Source : poste pluviométrique de Mountséka et Bayzo.

L'importance de ces types d'averses dans l'étude du ruissellement et de l'érosion, pousse à
chercher leurs fréquences d'apparition et leurs temps de retour. Cette tâche est essentielle dans les

critères de prévision et de risques d'érosion liés à ces averses. A partir de l'analyse statistique des données pluviométriques de la station de Birni N'konni et Doutchi (Bahari ; 2008), quelques résultats ont été présentés sur les différents extrêmes pluvieux journaliers avec leurs temps de retour dans les tableaux 2 et 3. Aussi compte tenu de la très forte variation spatiotemporelle des précipitations, le temps de retour d'une pluie à l'autre varie entre les deux stations.

Tableau 2: résultat de l'ajustement de la loi normale (maximum de vraisenblance): station de Birni N'konni

Temps de

retour

q

XT

Ecart type

Intervalle de confiance

Borne <

Borne >

50

0.98

88.1

4.60

79

97.1

20

0.95

81.1

4

73.3

89

10

0.90

75

3.51

68.1

81.8

5

0.80

67.5

3.02

61.6

73.4

3

0.66

60.5

2.71

55.2

65.8

2

0.50

53.2

2.59

48.1

58.3

Tableau 3: résultat de l'ajustement des pluies maximales par la loi normale (maximum de vraissemblance): Station de Doutchi

Temps de

retour

q

XT

Ecart type

Intervalle de confiance

Borne <

Borne >

50

0.98

98.6

8.74

81.5

116

20

0.95

90.5

7.58

75.6

105

10

0.90

83.2

6.64

70.2

96.2

5

0.80

74.4

5.69

63.2

85.5

3

0.66

66.2

5.09

56.2

76.1

2

0.50

57.5

4.85

48

67.1

Source : Bahari (2008)

T = 1 / (1- q) = Temps de retour

q = F(X) = probabilité de non dépassement XT = pluie moyenne ou pluie ajustée.

Cette variation des cumuls pluviométriques et des extrêmes journaliers entre les stations peut toutefois expliquer le degré, l'intensité de l'érosion et la turbidité des eaux au cours d'une même année sur le bassin versant de Mountséka. Par exemple, les paysans soulignent que cette turbidité est plus élevée dans le secteur de Mountséka qu'à Doum fourma et kanguiwa. En définitive, les données journalières sont importantes pour nous afin de comprendre le rôle des grosses pluies dans la dynamique hydroérosive actuelle. Quant aux données à recueillir à partir du pluviographe et des pluviomètres, elles nous permettront de mettre en relation la hauteur, la durée et l'intensité des pluies. Enfin, les cumuls annuels de la station de Birnin Konni seront aussi utilisés pour le calcul du facteur R qui traduit l'érosivité des pluies. Dans l'impossibilité de calculer R selon la méthode décrite par la RUSLE, Renard et Freimund (1994) cités par Morschel et Fox (2004) proposent une méthode de substitution établie sur une relation entre R et la hauteur de pluie annuelle moyenne (P) exprimée en mm : R= 0,04830 P 1,610

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore