CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES PROPOSEES
Notre thème étant subdivisé en deux sous
thèmes distincts, nous présentons pour chacun d'eux l'approche
qui nous paraît adéquate. Nous nous basons pour ce faire sur des
approches déjà appliquées et des données
existantes.
3.1 La dynamique hydrogéomorphologique du kori
Mountséka
L'érosion étant une menace pour les vastes
superficies de culture dans le bassin versant de Mountséka, il est
important de mettre au point une méthode adéquate dont les
résultats ultérieurs permettront une bonne gestion des ressources
naturelles. En effet, la méthode est un ensemble de démarches que
suit l'esprit pour découvrir la vérité ; c'est aussi un
ensemble de démarches raisonnées munies pour parvenir à un
but. Ainsi la méthode ou démarche, n'a pas de résultat
mais permet de parvenir à un résultat. L'objectif principal
visé à cet effet, est d'évaluer le risque
d'érosion. L'évaluation de l'érosion est sans commune
mesure une étape prépondérante pour le
développement et le maintien de toute activité socio
économique à l'échelle du bassin versant et des milieux
humides en particulier. La voie que nous avons choisie est d'une part la
modélisation des processus et facteurs, universellement admis dans
l'étude des pertes en terre et d'autre part la cartographie en vue d'une
meilleure prise en compte de tous les problèmes environnementaux de
l'ensemble du bassin versant du kori Mountséka. Il est à noter
que l'érosion a fait l'objet de plusieurs travaux scientifiques un peu
partout à l'échelle du pays et dont des mesures se limitent au
ruissellement sur les parcelles.
3.1.1 Les différentes approches appliquées au
Niger
L'érosion a longtemps été un
problème préoccupant dans certaines contrées du Niger.
C'est ainsi que des études ayant été entreprises ont
quantifié l'érosion pour l'essentiel à partir des mesures
sur les parcelles expérimentales. Ce paragraphe présente quelques
unes des approches utilisées. Delwaulle (1973) a effectué pendant
la période allant de 1966 à 1971 des mesures sur parcelles
à
Allokoto, un village situé dans le centre sud du pays
(14°14'N ; 5°38' E altitude 265m) où sévit une
érosion spectaculaire sans précédent et dont les facteurs
explicatifs sont simplement naturels et humains. Ainsi sur quatre parcelles
d'érosion de tailles comparables au champs du paysan, munies d'un
système collecteur constitué d'une cuve équipée
d'un limnigraphe auxquels s'ajoute deux pluviomètres en association et
deux pluviographes à auget basculant ; il a eu à évaluer
les pertes en terre à partir des dépôts de cuve et des
matières en suspension, recueillis après chaque pluie. De
même quelques localités de la vallée de Keita (14°35'
et 14°59' Nord), Bouzou (1988) avait quantifié l'érosion sur
parcelles et l'évolution des ravines sur les versants. Par ailleurs dans
l'ouest du pays, Faran Maiga avait emprunté les mêmes techniques
d'expérimentation sur les parcelles d'érosion, pour
vérifier l'importance du ruissellement et de ses actions
géomorphologiques dans le Zarmaganda. L'érosion est enfin
évaluée à partir de la quantité de terre
arrachée sur la parcelle.
C'est à juste titre que ce travail propose une
démarche allant dans le même sens pour quantifier les processus du
ruissellement et de l'érosion dans un milieu naturel réduit afin
de dresser et expliquer la dynamique hydrogéomorphologique de la zone
d'étude mais par la modélisation et la cartographie. Le bassin
versant de Mountséka est soumis à la fois à une
érosion en nappe importante comme le montre les marches en escalier et
une érosion linéaire spectaculaire comme en témoigne les
grandes ravines (photo 1) qui débouchent dans le kori principal. Pour
mieux appréhender les deux formes d'érosion, il faut une
méthode qui permettra d'apprécier ces deux formes
d'érosion. Pour la première, nous allons nous inspirer du
modèle le mieux adapté aux réalités de notre
terrain et pour le second à travers le suivi de l'évolution des
têtes des ravines.
|