2.1.3 Le climat
Le climat de la zone d'étude est de type
sahélien, caractérisé par deux grandes saisons :
sèche et pluvieuse. Les précipitations sont faibles auxquels
s'ajoutent un important ensoleillement, une forte évaporation et des
vents importants au cours de l'année. Tous ces paramètres
interagissent sur le bassin versant du kori Mountséka pour donner un
comportement hydro-érosif et en partie expliquer la dynamique actuelle
du kori.
2.1.3.1 Les précipitations
L'essentiel des précipitations dans la région
d'étude sont enregistrées au mois de Juin à Août
souvent jusqu'en septembre. Ces précipitations sont les seules utiles
pour l'agriculture ainsi que l'écoulement des cours d'eau (kori).
L'analyse des données pluviométriques de la
station météorologique de Birni N'konni, de 1961 à 2007
(47 ans), révèle que la moyenne au cours de cette période
est de 494,9mm (fig. 1). Cette station a été choisie pour des
raisons de proximité, d'ancienneté dans le secteur d'étude
et de son rang à l'échelle nationale. L'évolution des
précipitations à la station de Birni N' konni montre une
importante variation spatiotemporelle, intra et inter annuelle,
caractérisée par une alternance des années
déficitaires et excédentaires ou normales.
La baisse des précipitations qui a commencé
à la fin des années 1960 dans l'espace nigérien (Banoin
& Guenguant, 2003) a été observée avec un retard dans
le centre et l'ouest du pays (Tahoua et Niamey à partir des
années 1970). Dans la localité de Tahoua, particulièrement
la région de Birni N'konni, les précipitations des années
1960 à 1990, ont connu une baisse supérieure à 50% par
rapport à la période 1950- 1960. Des travaux récents ont
montré une amélioration des précipitations à partir
des années 1990 en général dans le sahel Est (AGRHYMET,
2008) et en particulier au niveau de la station météorologique de
Birni N' konni (Saadou & Larwanou, 2006 ; Bouzou et al. 2009) mais sans
atteindre le niveau des années 50 à 60. L'amélioration de
la pluviométrie dans les années 90 est un phénomène
observé presque partout au Sahel, mais selon les populations les
caractéristiques de la pluviométrie ont changé. Ainsi, la
courbe des moyennes mobiles (fig.1) laisse constater à partir des
années 1990 une amélioration des précipitations même
si les variations des moyennes annuelles se présentent en dent de scie.
Durant cette période de remontée de la pluviosité au cours
de la saison des pluies, on note l'apparition de périodes sèche
de 10 jours ou plus au cours d'une saison de pluie ; de même, le
début de la saison de pluie est plus irrégulier et les averses
seraient devenues plus locales. A cela s'ajoute l'importance des
événements pluvieux extrêmes surtout en début de la
saison des pluies comme l'ont souligné Tauer & Humborg, (1993),
appréciant les caractéristiques des précipitations au
sahel. Ces auteurs affirment qu'environ 80% des précipitations annuelles
tombent en 12 à 18 averses supérieures à 10mm. Ils
soulignent aussi que les événements pluvieux extrêmes
d'intensité supérieure à 100mm/h dans un intervalle de 10
minutes et des hauteurs de
précipitation de 70 à 100mm durant une seule
averse sont observés. Ces types d'averses avec des fortes
intensités sont très érosives. Face à ces multiples
aléas auxquels le sahel est soumis en général et notre
zone d'étude en particulier, une attention toute particulière
s'impose pour un suivi à long terme de la dynamique érosive du
kori Mountséka et de son bassin versant.
![](Dynamique-hydrogeomorphologique-du-kori-mountseka-et-ses-effets-socioeconomiquesapproche-meth6.png)
Hauteur en mm
600,0
400,0
200,0
800,0
300,0
650,0
450,0
250,0
850,0
700,0
500,0
350,0
750,0
550,0
100,0
150,0
50,0
0,0
Cumul annuel Moy. Annuelle Moy. Mobile Extremes
annuelles
Mois
Figure 1: évolution de la pluviométrie
à Birni N'konni de 1961à 2007 Source : DMN
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