Sur le terrain, le travail a commencé par une
réunion préparatoire avec l'équipe du projet GWI-Niger. A
cette occasion, nous avons présenté nos questionnaires à
l'équipe du projet. Les contributions apportées avaient permis,
à partir de la fiche d'enquête, de concevoir
le guide pour les focus group qui n'était pas
prévu au début. Nous avons également procédé
au choix des localités à enquêter avec l'aide de
l'équipe du projet, fort de son expérience dans la
zone.
Pour les enquêtes usagers, le choix des
villages a tenu compte de la géomorphologie, parce que les
activités menées autour de la ressource en eau, sa
disponibilité et donc sa gestion varient selon qu'on soit sur le
plateau, le versant ou dans le lit de la vallée.
Ainsi trois villages ont été retenus
pour mener les enquêtes individuelles au niveau des usagers : Takachouart
sur le plateau, Saidaoua sur le versant et Takolgott dans le lit de la
vallée. Dans ces localités, nous avons également conduit
des focus groups.
Concernant les communes, il était prévu
que l'enquête soit menée au niveau des mairies des six principales
communes du bassin versant à savoir Madaoua, Sabon Guida, Galma,
Arzérori, Bouza et Karofane. Cependant, la mairie de Galma n'a pas pu
être enquêtée par manque de temps.
Les services techniques enquêtés sont
les services de l'hydraulique, de l'environnement, de l'agriculture, de
l'élevage, du génie rural et du plan des départements de
Bouza et Madaoua.
Des membres des comités exécutifs des
différents CLE ont également été
enquêtés.
En plus, dans chaque village enquêté, des
entretiens avec les deux leaders communautaires des CLE ont été
faits.
En marge de toutes ces enquêtes, nous avons eu
des échanges que nous pouvons qualifier d'informels, à chaque
fois que l'occasion se présente avec les acteurs. Ainsi des questions
très importantes en relation avec l'eau ont été
débattues (points de vue sur la création et le fonctionnement des
CLE, sur la GIRE, l'environnement, la disponibilité en
eau...).
En outre, des entretiens ont été
effectués avec le chef départemental du service de la SEEN de
Madaoua, les chefs coutumiers, les chefs religieux, un groupement de femmes.
Ces différents entretiens nous ont permis de compléter les
informations recueillies auprès des autres acteurs.
Nous avons aussi visité les marchés de
Madaoua, Tounfafi, Karofane et Bouza. En plus, nous avons effectué des
visites sur les points d'eau, dans les champs et les sites maraîchers. Ce
qui nous a permis de vérifier les réponses à certaines de
nos questions et même d'aborder certains aspects non couverts par nos
questionnaires.
En définitive, nous avons visité dix
localités à savoir Bouza, Arzérori et Takachouart sur le
plateau, Saidaoua, Karofane et Madaoua sur le versant, Takalgot, Sabon Guida,
Tounfafi et Tékké dans le lit de la vallée.
Afin de tenir compte de la diversité des
usagers dans les trois villages choisis pour mener les enquêtes usagers,
l'échantillonnage a été fait en tenant compte des
catégories de sexe et des activités socioprofessionnelles, en
adoptant l'approche ménage.
Au total 30 chefs de ménage ont
été enquêtés dans les trois villages dont 5
ménages à Takachourt (2 ménages dirigés par des
femmes et 3 par des hommes), 18 à Saidaoua (5 femmes et 13 hommes) et 7
à Takalgot (3 femmes et 4 hommes). Cet échantillon correspond
à 11,46% du nombre total des ménages pour Takachouart, 11,36%
pour Saidaoua et 12,14% pour Takalgot.
En prenant en compte les activités
socioprofessionnelles, sur les 30 ménages enquêtés, on a
:
- Pour Takachouart : 3 ménages dont
l'activité principale est l'élevage et 2 agro
éleveurs,
- Pour Saidaoua : 12 agriculteurs, 4 agro
éleveurs et 2 briquetiers,
- Pour Takolgot : 6 agriculteurs et 1
briquetier.
En plus des 30 chefs de ménage d'usagers,
l'enquête a touché 9 membres des comités exécutifs
des CLE, 13 personnes parmi les autorités administratives, 3
autorités coutumières et religieuses, 7 chefs de services
techniques et 4 responsables des projets et ONG (Tableau 4).
Les focus groups ont été conduits
auprès des usagers et ont concerné au total 87 personnes dans
huit localités à savoir Takalgot, Saidaoua, Takachouart,
Arzérori, Karofane, Sabon Guida, Bouza et Madaoua. Le tableau 4 nous
donne la répartition par acteurs et par types de questionnaires des
personnes touchées par nos enquêtes.
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés par acteurs.
Après le dépouillement, les données
des enquêtes récoltées ont été
traitées et analysées à l'aide des logiciels Excel et
SPSS.
Toutefois, plusieurs difficultés ont
été rencontrées durant cette étude :
· Un retard avant de nous rendre sur le terrain. Ce
retard était dû à la promesse du projet de nous assurer les
déplacements, promesse qui n'a finalement pas été tenue
;
· Des ressources financières très
limitées ;
· Des villages très
éloignés et d'accès difficile (certaines routes
étant impraticables à moto, en particulier dans le CLE de Bouza)
;
· Les maires presque toujours en
déplacement pour des raisons de service, et les conseillers absents du
fait que la plupart d'entre eux vivent dans des villages plus ou moins
éloignés du chef lieu de la commune ;
· L'indisponibilité et l'insuffisance des
agents dans les services techniques ;
· La dispersion des membres des comités
exécutifs des CLE dans des villages différents et
éloignés.
L'ensemble de ces difficultés a eu pour
conséquences :
- un retard dans la récolte des données
qui a duré deux mois de plus que le délai prévu qui est de
quatre mois,
- certaines localités prévues n'ont pas
été visitées.