1-3-5-1 Réseau hydrographique
Avec une superficie de 4014,21 km2, le
bassin versant de la basse vallée de la Tarka présente un
réseau hydrographique assez dense et ramifié. Il est
caractérisé par une forte concentration de koris à
écoulement temporaire, surtout sur la rive droite de la vallée
(Carte 3).
Carte 3 : Le réseau hydrographique du sous bassin
de la basse vallée de la Tarka.
1-3-5-2 Mares
La basse vallée de la Tarka renferme
d'importants plans d'eau naturels et artificiels (retenues) autour desquels
plusieurs activités socio-économiques sont menées :
irrigation, pêche, pâturage et abreuvement des animaux,
etc.
Le tableau 1 présente les mares du sous bassin et
leurs régimes.
Tableau 1 : Plans d'eau de la basse vallée de la
Tarka.
Départements
|
Mares
|
Régimes
|
Madaoua
|
Rabami
|
Temporaire
|
Tapkin Roufa
|
Semi-permanent
|
Korama Lamso
|
Semi-permanent
|
Tapkin Chaïbou
|
Temporaire
|
Mouléla
|
Semi-permanent
|
Bouza
|
Guidan Bado
|
Permanent
|
Dogon Gona
|
Permanent
|
Karofane
|
Semi-permanent
|
Karkara
|
Permanent
|
Garadoumé
|
Semi-permanent
|
1-3-5-3 Géologie et
Hydrogéologie
La vallée de la Tarka fait partie du bassin des
Illumeden. La carte 4 donne les principaux aquifères qui couvrent le
bassin de la Tarka.
Carte 4 : Carte géologique simplifiée de la
basse vallée de la Tarka.
(Source : CRGM, 2012).
Dans la basse vallée, la Tarka a creusé
son lit dans les formations imperméables du Sénonien
supérieur, et le remplissage alluvionnaire est constitué par des
sables et des argiles (ADAMOU, 2010). Au moins trois (3) aquifères
superposés et indépendants ont été
identifiés dans le sous bassin de la basse vallée de la Tarka. On
distingue ainsi de bas en haut (BRGM, 1980) :
1' les sables et grès du Continental
Hamadien :
La nappe du Continental Hamadien est la plus profonde de
la région de Tahoua. C'est un système hydraulique multicouche
contenu dans la série du « grés du Tégama
».
Dans la partie supérieure de la basse
vallée de la Tarka, cette nappe est partout captive. Le mur de
l'aquifère est le socle primaire. Le toit est constitué par
l'ensemble argileuxsableux et calcaire du Crétacé
supérieur marin. L'épaisseur du réservoir est très
variable mais décroît du Nord au Sud. Vers Bouza, elle peut
atteindre 200 m alors que vers Madaoua et Konni au sud, elle se réduit
à une quarantaine de mètres.
La piézométrie de la nappe montre deux
tendances : elle décroît d'Est en Ouest au Nord du
15ème parallèle alors que dans le Sud de la
région, elle s'abaisse vers le Sud et l'écoulement se fait vers
le Nigeria. Le gradient hydraulique moyen est de 0,4 %o.
La profondeur de l'eau varie selon les endroits. Elle est
à moins de 100 m à l'exception du Nord Bouza où elle peut
dépasser 150 m.
Les débits exploitables sont en
général très bons (50 à 100 m3/h)
à l'exception de la bande comprise entre 15° et 16° de
latitude Nord avec des débits compris entre 10 et 20
m3/h.
Les rabattements sont de plus en plus importants du Sud
au Nord.
La qualité de l'eau de cette nappe est presque
toujours excellente aussi bien pour la consommation humaine que pour
l'irrigation. La transmissivité est aussi en général
très bonne au Sud du parallèle 10°30 (10-2
à 10-3 m2/s) et faible au Nord (10-3
à 10-4 m2/s).
La principale contrainte en matière d'exploitation
de l'eau dans cette zone est relative aux coûts élevés
d'exhaure, la profondeur des forages atteignant 300 à 500 m.
v' les sables et grès du Crétacé
:
Les ressources en eau des terrains du
Crétacé Supérieur sont difficiles et souvent
décevantes à exploiter pour plusieurs raisons :
+ Profondeur élevée du niveau de
l'eau,
+ Forte salinité,
+ Débits dérisoires et
+ Grands rabattements.
A titre d'exemple, le projet 35 Forages du PNUD en
1985 dans l'arrondissement de Bouza a enregistré un taux d'échec
de 50% dans le Crétacé Supérieur. En outre à cause
de la salinité de l'eau, les populations avaient
préféré chercher l'eau à plusieurs
kilomètres dans les koris (Projet 35 Forages, 1985 cité par DDH
Bouza, 2010).
1' les alluvions de la Tarka :
Les alluvions de la Tarka sont localement sableuses et
très perméables. Ils contiennent une nappe bien
réalimentée annuellement par les eaux de pluie.
La nappe alluviale est exploitable en aval de
Karofane. Cette nappe est plus exploitée du fait de sa faible
profondeur. Elle est en effet atteinte par des puits traditionnels ou modernes
et des forages manuels. Sa productivité est dans l'ensemble très
bonne avec des débits élevés (jusqu'à 100
m3/h). La perméabilité de la nappe est assez bonne et
comprise entre 6.10-4 m/s et 20.10-4 m/s. Le coefficient
d'emmagasinement est entre 10% et 15% (BRGM, 1981).
Au Sud, les alluvions d'épaisseur moyenne
d'environ 20 mètres constituent deux aquifères aux
caractéristiques différentes :
+ Au Nord de Tounfafi, les alluvions sont sableuses et le
substratum, de nature argileuse ou gréso-argileuse est
imperméable ;
+ Au Sud, le réservoir devient plus argileux et la
nappe exploitable est irrégulière, limitée aux zones
sableuses de l'aquifère.
Toutefois la faible profondeur de cette nappe l'expose
à une pollution de plus en plus croissante du fait de l'utilisation des
pesticides et de matières organiques d'origine animale et
végétale.
1-3-6 Ouvrages hydrauliques
Dans la basse vallée de la Tarka, les ouvrages
hydrauliques sont de trois types :
- Les ouvrages hydrauliques destinés à
l'approvisionnement en eau des populations et du cheptel :
Ils sont constitués par des puits traditionnels et
cimentés, des forages équipés de Pompes à
Motricité Humaine (PMH), des mini AEP et des réseaux
d'AEP.
On dénombre environ 486 ouvrages hydrauliques
destinés à l'approvisionnement en eau de la population et du
cheptel (Tableau 2) :
Tableau 2: Ouvrages hydrauliques pour l'alimentation en
eau.
N°
|
Ouvrages
|
Nombre
|
1.
|
Puits cimentés*
|
375
|
2.
|
Forages équipés
|
83
|
3.
|
Mini AEP**
|
26
|
4.
|
Réseaux d'AEP
|
2
|
|
|
Total
|
486
|
* : dont 8 puits pastoraux ; ** : une non
réceptionnée et une non fonctionnelle
(Source: ADAMOU, 2010.)
En 2009, le taux de couverture en eau potable des
populations était de 73,13% pour le département de Madaoua et
36,60% pour le département de Bouza (DRH Tahoua, 2010).
- Les ouvrages d'hydraulique agricole
Il s'agit essentiellement des ouvrages de captage des
eaux souterraines tels que les puits maraîchers, les forages manuels et
les puisards. Ils sont pour la plupart situés dans le lit majeur de la
vallée. Plusieurs projets et ONG de développement ont
appuyé les producteurs maraîchers dans la réalisation de
ces ouvrages. Un inventaire non exhaustif sur la base des rapports du projet
Basse Vallée de la Tarka (PBVT), le projet d'Appui à la
Sécurité Alimentaire par la Petite Irrigation (ASAPI), et la
Direction Régionale de l'Hydraulique de Tahoua (DRH Tahoua) a permis de
dénombrer plus de 2000 forages manuels et 200 puits maraîchers,
repartis comme suit (ADAMOU, 2010) :
- Puits maraîchers :
· Environ 30 autour des mares de Rabami et
Mouléla réalisés par le projet ASAPI ;
· 12 puits réservoirs dans la zone d'Eroufa
réalisés par le projet ASAPI ;
· 28 puits maraîchers dans la vallée
par le Projet de promotion de la Petite Irrigation Phase 2 (PIP2) ;
· Plus de 100 dans la Commune rurale de Karofane
grâce à l'appui d'AMURT et du Conseil Régional du
Développement (CRD) ;
· Plusieurs puits maraîchers
réalisés par le PBVT, l'Agence Canadienne pour le
Développement International (ACDI) et le CRD dans les zones de Guidan
Dabaki, Tounfafi et Arewa.
- Forages manuels :
· Près de 1845 forages ont été
foncés par le PBVT dans la basse vallée de la Tarka entre 1988 et
2000 dont 80 forages d'irrigation en démonstration ;
· Le PIP2 a financé la réalisation de
plus de 15 forages manuels dans la vallée et la formation de 72 artisans
foreurs.
On note également un nombre important de
forages manuels réalisés individuellement par les irrigants
à travers les services des artisans foreurs qui ne rendent pas compte
aux services techniques de leurs activités.
- Les ouvrages de mobilisation des eaux de
surface
Plusieurs ouvrages de CES/DRS (banquettes,
tranchées, demi lunes...) et des plantations ont été
réalisés dans le cadre des projets PBVT et ASAPI. Ces ouvrages
ont permis de (ADAMOU, 2010) :
récupérer près de 38 000 ha (sur
102 000 ha de terres dégradées) au niveau de la rive droite de la
vallée dont 26 000 ha par le PBVT, 11 000 ha par le Projet ASAPI et 200
ha par l'ONG RAIL ;
fixer plus de 1 400 ha de terrains dunaires (975 ha
par le PBVT et 375 ha par ASAPI) ; protéger 182 km de berges des koris
par la plantation de Prosopis sp sur les rives et
dans le lit du koris, avec la mise en place de jetées de
détournement par la pose de rangées de pilots en bois de neem
(Azadirachta indica) dans les endroits du lit
où l'érosion latérale est vive (Projet ASAPI)
;
poser 114 km de haies vives à double ou triple
rangées (Projet ASAPI).
A cela s'ajoutent également quelques seuils
d'épandage et d'écrêtage ainsi que des aménagements
des plans d'eau :
|
16 seuils d'écrêtage dont 11 dans le sous
bassin d'Arewa et 5 dans celui de Magaria ; 3 seuils d'épandage dont 2
à Galma sédentaire et 1 à Baltana ;
Deux seuils de régulation au niveau des mares de
Rabami et Mouléla.
|
|
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