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Contribution à  la mise en place d'un cadre de partenariat entre les communes et les organes GIRE dans le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka au Niger

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par Abdou Rhamane AHMET
Centre régional Agrhymet de Niamey - Master en gestion concertée des ressources naturelles option eau et environnement 2011
  

Disponible en mode multipage

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CENTRE REGIONAL AGRHYMET

DÉPARTEMENT FORMATION ET RECHERCHE

MEMOIRE DE FIN D'ÉTUDES POUR l'OBTENTION DU
DIPLÔME DE MASTÈRE EN GESTION CONCERTÉE DES RESSOURCES

NATURELLES

Option GESTION INTEGRÉE DES RESSOURCES EN EAU ET ENVIRONNEMENT
Promotion : 2011-2012

Présenté par : AHMET Abdou Rhamane

Thème :

Contribution à la mise en place d'un cadre de partenariat entre les communes et les
organes GIRE dans le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka au Niger.

Présenté et soutenu le 12 mars 2012 devant le jury composé de :

Président : Pr Boureima OUSMANE / Faculté des Sciences / Université de Niamey. Membres : Dr Sanoussi ATTA / Centre Régional AGRHYMET.

Mr Hamidou Djibo / Centre Régional AGRHYMET.

Maître de stage: Directeur de mémoire :

Dr ADAMOU Mahaman Moustapha Dr Pibgnina BAZIÉ

Faculté d'Agronomie/Université Abdou Moumouni. Centre Régional

AGRHYMET/Niamey.

TABLE DE MATIÈRES :

DEDICACES viREMERCIEMENTS viiLISTE DES FIGURES viiiLISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES CARTES ix

LISTE DES PHOTOS ix

SIGLES ET ABREVIATIONS x

RESUME xiiiABSTRACT xiv

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

Chapitre 1 : CADRE THÉORIQUE 4

I- DÉFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS : GIRE et CLE 4

1-1 La GIRE : Approche par bassin versant 4

1-2 Comité Local de l'Eau (CLE) : 6

II- CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE GESTION DES RESSOURCES

EN EAU AU NIGER : 7

III- LA COOPÉRATION INTERCOMMUNALE AU NIGER 9

Chapitre 2 : PRÉSENTATION DU MILIEU D'ÉTUDE 11

I- LA BASSE VALLÉE DE LA TARKA 11

1-1 Localisation 11

1-2 Situation administrative 12

1-3 Milieu biophysique 12

1-3-1 Pluviométrie 12

1-3-2 Relief et sols 14

1-3-3 Végétation 15

1-3-4 Faune 16

1-3-5 Ressources en eau 16

1-3-5-1 Réseau hydrographique 16

1-3-5-2 Mares 17

1-3-5-3 Géologie et Hydrogéologie 18

1-3-6 Ouvrages hydrauliques 21

1-3-7 Problèmes environnementaux majeurs 23

1-4 Milieu humain 24

1-4-1 Population 24

1-4-2 Activités socio économiques 26

1-4-2-1 Agriculture 26

1-4-2-2 Élevage 26

II- LE PROJET GWI-NIGER 27

III- PRESENTATION DES CLE DE BOUZA ET MADAOUA 28

3-1 Processus de mise en place des CLE de Bouza et Madaoua. 29

3-1-1 Caractérisation de la basse vallée de la Tarka 29

3-1-2 La rencontre d'information 30

3-1-3 Les ateliers thématiques 30

3-1-4 Mise en commun des plans d'action GIRE et élection des bureaux des CLE 30

3-2 Structuration des CLE 31

3-2-1 Composition des Comités Exécutifs des CLE 31

3-2-2 Le statut des CLE 33

3-2-3 Le règlement intérieur 34

Chapitre 3 : MÉTHODOLOGIE 35

I- OUTILS ET METHODE 35

1-1 Documentation 35

1-2 Fiches d'enquête 35

1-3 Matériel utilisé 36

II- METHODOLOGIE 36

Chapitre 4 : RÉSULTATS 41

I- LES ORGANES GIRE DANS LA BASSE VALLÉE DE LA TARKA :

ORGANISATION ET FONCTIONNALITÉ. 41

1-1 Présentation des zones des CLE de Bouza et Madaoua. 41

1-2 Analyse du processus de mise en place des CLE 43

1-2-1 Caractérisation de la basse vallée de la Tarka 43

1-2-2 La rencontre d'information 43

1-2-3 Les ateliers thématiques 44

1-2-4 Mise en commun des plans d'action GIRE et élection des bureaux des CLE 45

1-3 Structuration des CLE 45

1-4 Réalisations des CLE 47

1-5 Gestion des ressources en eau dans les CLE 48

1-5-1 Accessibilité à l'eau 48

1-5-2 Gestion des ressources en eau 52

1-6 Rôle de la femme dans la gestion de la ressource en eau 54

II- LES ACTEURS DE LA RESSOURCE EN EAU DANS LES ZONES DES CLE DE

MADAOUA ET BOUZA : IMPLICATION ET ATTENTES 54

2-1 Les acteurs de la ressource en eau 54

2-1-1 Usagers/Usages 55

2-1-2 Les communes 58

2-1-3 Les autorités administratives et coutumières 59

2-1-4 Les services techniques de l'État 60

2-1-5 Le projet GWI-Niger 60

2-1-6 Autres ONG et Projets 60

2-2 Implications/Attentes des acteurs vis-à-vis des CLE 61

2-2-1 Les communes 61

2-2-2 Les services techniques déconcentrés de l'État 63

2-2-3 Les usagers 64

Chapitre 5 : DISCUSSION 65

I- La nécessité de la GIRE dans les zones des CLE 65

II- Les comités locaux de l'eau de Bouza et Madaoua 66
Chapitre 6 : PROPOSITIONS POUR LA MISE EN PLACE D'UN CADRE DE

PARTENARIAT ENTRE LES COMMUNES ET LES CLE 70

CONCLUSION 72

BIBLIOGRAPHIE : 73

ANNEXES 76

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES ADRESSES au Comité Local de l'Eau (membres) 76

ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES ADRESSES AUX SERVICES TECHNIQUES 78

ANNEXE 3 : FOCUS GROUP 79

ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRES ADRESSES AUX USAGERS 81

ANNEXE 5 : QUESTIONNAIRES ADRESSES AUX COMMUNES 83

ANNEXE 6: CARTE DE CARACTERISATION DU BASSIN VERSANT DE LA BASSE

VALLEE DE LA TARKA 84

ANNEXE 7 : QUALITE CHIMIQUE DES EAUX 85

DEDICACES

Je dédie ce modeste travail à la mémoire de ma mère,

décédée au moment où je commençais ce Mastère.

Que son âme repose en paix !

REMERCIEMENTS

Tout d'abord nous rendons grâce à Dieu le Tout Puissant, le Miséricordieux pour nous avoir permis de réaliser ce travail.

Nous remercions la Coopération Technique Belge qui a bien voulu nous octroyer la bourse d'étude couvrant les frais d'inscription, voyage d'étude et moyens de subsistance.

La production de ce document est le fruit de rencontres multiples entre les différents acteurs de l'eau dans les zones des CLE de Bouza et Madaoua que nous remercions vivement.

Nous exprimons notre profonde gratitude à toutes les personnes qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail, spécialement :

- Dr Pibgnina BAZIE, chef de la filière hydrologie, coordinateur du Mastère GCRN/GIRE (CRA) pour le suivi durant toute la formation, l'encadrement et les précieux conseils qui nous ont permis d'aboutir à ce document,

- Dr Sanoussi ATTA, Responsable Division Formations de Base (CRA) pour les conseils,

- Dr ADAMOU Mahaman Moustapha, enseignant chercheur à la faculté d'Agronomie (UAM) pour le suivi sur le terrain au début de ce travail,

- Tout le personnel du CRA,

- Tous les enseignants qui ont participé à notre formation,

- Toute l'équipe du projet GWI-Niger particulièrement MM. Souley Gonda et Moustapha Abagana Lamine,

- Tous les chefs des services techniques de Madaoua et Bouza.

Nous remercions enfin tous nos camarades de stages sur le terrain à savoir Mme Abdou Fati, MM. Noura et Maiga.

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Indice de pluie standardisé de Madaoua dans le CLE de Madaoua sur la période allant de 1981 à 2010. 13 Figure 2 : Indice de pluie standardisé de Bouza dans le CLE de Bouza sur la période allant de 1981 à 2010. 13 Figure 3 : Courbe de la pluviométrie annuelle (en mm) de 1981 à 2010 et courbe de tendance pour la localité de Madaoua. 14 Figure 4 : Courbe de la pluviométrie annuelle (en mm) de 1981 à 2010 et courbe de tendance

pour la localité de Bouza. 14

Figure 5 : Répartition par communes du cheptel dans la basse vallée de la Tarka. 27

Figure 6 : Répartition de la population du CLE de Madaoua par commune 41

Figure 7 : Répartition de la population du CLE de Bouza par commune. 42

Figure 8 : Appréciation par les enquêtés (services techniques) des problèmes ayant marqué la phase d'information. 44 Figure 9 : Appréciation, par les enquêtés (STD, communes, usagers), des problèmes ayant marqué la phase de formation des acteurs. 44 Figure 10 : Appréciation des problèmes ayant marqué la phase mise en commun des plans

d'action. 45

Figure 11 : Perception de la pollution de l'eau due aux engrais par les usagers. 57

Figure 12 : Appréciation de l'implication des communes dans les activités des CLE. 61

Figure 13 : Satisfaction des membres des CLE de l'implication des communes dans les

activités des CLE. 62

Figure 14 : Propositions des membres des CLE pour une amélioration des relations 62

Figure 15 : Propositions des élus locaux pour une amélioration des relations CLE/communes.

62

Figure 16 : Connaissance des Figure 17 : Perception du rôle des

CLE par les usagers. CLE par les usagers. 64
Figure 18 : Évolution de la nappe phréatique de 1993 à 1997 sur les piézomètres B6 et B1. . 66

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Plans d'eau de la basse vallée de la Tarka. 18

Tableau 2: Ouvrages hydrauliques pour l'alimentation en eau. 21

Tableau 3 : État des principales réserves forestières. 24

Tableau 4 : Répartition des villages et de la population de la BVT par commune. 25

Tableau 5 : Répartition des enquêtés par acteurs. 39

Tableau 6 : Composition des bureaux exécutifs des CLE de Bouza et Madaoua. 46

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation de la basse vallée de la Tarka 11

Carte 2 : Contour administratif de la basse vallée de la Tarka. 12

Carte 3 : Le réseau hydrographique du sous bassin de la basse vallée de la Tarka. 17

Carte 4 : Carte géologique simplifiée de la basse vallée de la Tarka. 19

Carte 5 : Contour des CLE de Bouza et Madaoua avec les différentes communes. 42

Carte 6 : Les 11 sous bassins des CLE de Bouza et Madaoua avec le contour administratif. . 43
Carte 7 : Répartition des points d'eau dans les zones des CLE de Madaoua et Bouza. 52

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Koris dans le CLE de Bouza. 49

Photo 2: Prosopis utilisé pour la protection des berges d'un koris à Takachouart. 50

Photo 3 : Forage fonctionnel abandonné à Takolgott dans le lit de la vallée. 51

Photo 4 : Des filles au bord d'un puits à Saidaoua sur le versant. 51

Photo 5 : Approvisionnement en eau autour d'un puits dans le CLE de Bouza, sur le plateau. 51 Photo 6 : Planches d'oignon dans la partie récoltée d'un champ de mil dans le CLE de Madaoua (lit de la vallée). 56

SIGLES ET ABREVIATIONS

ADM: Ader-Doutchi-Maggia.

ACDI : Agence Canadienne pour le Développement International.

AEP : Adduction d'Eau Potable.

ASAPI : Appui à la Sécurité Alimentaire par la Petite Irrigation.

BRGM: Bureau de Recherche Géologique et Minière.

CARE: Cooperative for Assistance and Relief Everywhere.

CES/DRS : Conservation des Eaux et des Sols, Défense et Restauration des Sols.

CLE : Comité Local de l'Eau.

CNE/A : Commission Nationale de l'Eau et de l'Assainissement.

COGES : Comité de Gestion des Établissements Scolaires.

CRD : Conseil Régional du Développement.

CREA : Commissions Régionales de l'Eau et de l'Assainissement.

CREPA: Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement.

CRGM : Centre de Recherche Géologique et Minière.

CRO : Comité Régional d'Orientation.

CRS: Catholic Relief Service.

DAP/PNEDD : Document d'Appui au Plan National de l'Environnement pour un Développement Durable.

DEMI-E : DEveloppement pour un MIeux-Etre. DRE : Direction Régionale de l'Environnement. DRH : Direction Régionale de l'Hydraulique.

EPCI : Établissements Publics de Coopération Intercommunale. GIRE: Gestion Intégrée des Ressources en Eau.

GWI: Global Water Initiative.

GWI-AO: Global Water Initiative en Afrique de l'Ouest. GWP: Global Water Partnership.

IAAT: Institut Atlantique de l'Aménagement du Territoire. IWRM: Integrated Water Resources Management.

MA/H/RH : Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (Burkina Faso).

ONG : Organisation Non Gouvernementale.

PAGIRE : Plan d'Action de Gestion Intégrée des Ressources en Eau. PANGIRE : Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau. PBVT : Projet Basse Vallée de la Tarka.

PGIRE : Programme de Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans la sous bassin de la basse vallée de la Tarka.

PIP2 : Projet de promotion de la petite Irrigation Phase 2.

PMH : Pompe à Motricité Humaine. PNE : Partenariat National de l'Eau. PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.

PPHSA : Projet Petite Hydraulique et Sécurité Alimentaire.

PSEAEDD : Politique et Stratégies pour l'Eau et l'Assainissement de l'Eau pour un Développement Durable.

RAIL : Réseau d'Appui aux Initiatives Locales.

RGP/H : Recensement Général de la Population et de l'Habitat.

SEEN : Société d'Exploitation des Eaux du Niger.

SNE : Société Nationale des Eaux.

SPEN : Société de Patrimoine des Eaux du Niger.

UBT : Unité Bétail Tropical.

UGE : Unités de Gestion de l'Eau.

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

UNICEF: United Nations Children's Fund (Fonds des Nations unies pour l'enfance).

RESUME

Grâce à l'appui de Global Water Initiative en Afrique de l'Ouest, le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka au Niger a été choisi pour servir de cadre pour l'expérimentation de la GIRE. Ce bassin fait face à des multiples défis en matière de gestion des ressources en eau (approvisionnement en eau, pollution de la nappe, accroissement de la population, irrégularité des pluies, baisse du niveau de la nappe, gestion traditionnelle de l'eau). Le but visé est de contribuer à l'élaboration du Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau du Niger. Le projet GWI-Niger, fruit de cet appui, a entrepris la mise en place d'organes GIRE (ou Comités Locaux de l'Eau) en vue d'une bonne gouvernance de l'eau au niveau local.

Mais les relations entre les Comités Locaux de l'Eau (CLE) et les acteurs de l'eau sont médiocres, surtout avec les communes. La présente étude se veut une contribution pour un bon partenariat entre les CLE et les communes. La méthodologie utilisée a consisté à des enquêtes auprès des acteurs de l'eau et des observations sur le terrain (i) des divers usages faits de l'eau, (ii) des activités menées autour de l'eau et (iii) des modes de gestion de la ressource. Les données traitées et analysées à l'aide des logiciels EXCEL et SPSS ont permis de ressortir les problèmes qui bloquent le bon fonctionnement des Comités Locaux de l'Eau : problèmes financiers, déficit d'informations, faible participation des acteurs (particulièrement les communes), renouvellement des élus locaux et des services techniques. L'étude a permis de faire plusieurs propositions à l'intention des principaux acteurs de l'eau pour un bon fonctionnement des Comités Locaux de l'Eau et un partenariat efficace avec les communes.

Mots-clés : Basse vallée de la Tarka, Organes GIRE, fonctionnement, blocage, acteurs, communes, partenariat, Niger.

ABSTRACT

With the support from Global Water Initiative in West Africa, the sub-basin of the lower valley of the Tarka in Niger was chosen as a framework for experimenting with IWRM. The basin faces many challenges in managing water resources (water supply, groundwater pollution, population growth, erratic rainfall, lower level of the water, traditional water management). The aim is to contribute to the development of National Action Plan for Integrated Water Resources of Niger. The GWI-Niger project, the result of this support, has undertaken the implementation of IWRM organs (or local Water committees) for good water governance at local level. But relations between the Local Water Committees and water actors are poor, especially municipalities. This study is a contribution to a good partnership between the local Water committees and the municipalities. The methodology consisted of surveys of water stakeholders and field observations (i) the various uses made of water, (ii) activities undertaken around the water and (iii) modes management of the resource. The data processed and analyzed using SPSS and EXCEL software helped identify problems that block the functioning of local Water committees: financial problems, lack of information, low participation of stakeholders (especially municipalities), renewal of local elected officials and technical services. The study led to several proposals for water stakeholders for proper functioning of Local Water Committees and their effective partnership with the municipalities.

Keywords: Lower valley of Tarka, Local Water Committees, functioning, blocking, stakeholders, partnership, Niger.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Avec une superficie de 1 267 000 km2, le Niger est un pays sahélien situé entre les longitudes 0°16' et 16° Est et les latitudes 11°1' et 23°17' Nord.

Le climat du Niger est du type sahélien. Du sud au nord du pays, trois grandes zones climatiques se distinguent (PRACTICA Fondation et UNICEF, 2010) :

- la zone soudanienne au sud avec une pluviométrie annuelle inférieure à 800 mm,

- la zone sahélienne au Nord de la zone soudanienne qui reçoit entre 200 à 500 mm d'eau par an,

- la zone saharienne au Nord avec moins de 100 mm de pluie par an.

L'occupation anthropique de l'espace dans la bande sud du pays entraîne une forte pression sur les ressources en eau (PSEAEDD, 2001 cité par SEYNI, 2010).

L'économie du pays est essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage, deux activités soumises aux rudes épreuves des aléas climatiques.

Pour l'élaboration de son Plan National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE), le Niger entend s'appuyer sur des expériences de terrain au niveau local (BOUCARI et ADAMOU, 2011). Déjà, en adoptant en Octobre 2000 le document de Politique et Stratégies pour le Secteur de l'Eau et de l'Assainissement, le Gouvernement du Niger a clairement opté pour l'approche GIRE pour servir d'instrument de gestion du potentiel hydrique national ( http://www.pnud.ne/fich GIRE.htm). A l'époque, les autorités nationales ont préféré l'expérimenter dans l'Unité de Gestion des Eaux (UGE) du FleuveLiptako/Gourma avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, 2002).

Le 1er avril 2010, un code de l'eau a été adopté. Il détermine les modalités de gestion des ressources en eau sur toute l'étendue du territoire de la République du Niger. Il précise aussi les conditions relatives à l'organisation de l'approvisionnement en eau des populations et du cheptel, d'une part, et celles relatives aux aménagements hydro-agricoles, d'autre part. Ce code consacre en son article 21 (titre IV), la possibilité de mise en place d'organes locaux de gestion de l'eau (ordonnance n°2010-09, 2010).

Le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka est situé dans la partie centre sud du Niger. A l'instar du reste du pays, c'est une zone soumise à des contraintes climatiques. Pour ces raisons, les populations de cette partie du Niger ont concentré l'essentiel de leurs activités (agriculture, élevage) dans le lit de la vallée où la nappe est moins profonde et rechargée par les écoulements temporaires en saison des pluies. De ce fait, le lit de la vallée

est soumis à une intense pression qui se traduit par une pollution de l'eau, une surexploitation des ressources naturelles et des conditions d'hygiène et d'assainissement dégradées (GUÉRO et al., 1996, ADAMOU, 2010). Dans les autres parties du sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka (plateau surtout), l'approvisionnement en eau des populations se fait avec beaucoup de difficultés du fait de la profondeur de la nappe. A cela s'ajoute une croissance exponentielle de la population du bassin, avec un taux moyen d'accroissement de 2,6% pour les départements de Bouza et Madaoua (RGP/H, 2001).

Ces divers enjeux, conjugués aux effets de la variabilité climatique de ces dernières années, font du sous bassin de la basse vallée de la Tarka un cadre approprié pour la mise en oeuvre de la GIRE. C'est pour appuyer la politique nationale du Niger en matière de GIRE que le programme Global Water Initiative en Afrique de l'ouest (GWI-AO) a été mis en oeuvre dans le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka à travers le projet GWI-Niger. Ce dernier est aussi connu sous le nom de Programme de Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka (PGIRE Tarka)

Conformément à ses objectifs et au processus d'élaboration du PANGIRE, le projet GWINiger a entrepris une démarche pour la mise en place des structures de gestion des ressources en eau au niveau local : les Comités Locaux de l'Eau (CLE). En effet, l'application effective de la GIRE exige la création d'un cadre de concertation entre tous les acteurs ayant d'une manière directe ou indirecte accès aux ressources en eau (2iE, 2011) comme le précise clairement le deuxième principe de la GIRE : « la mise en valeur et la gestion de l'eau doivent avoir un caractère participatif et associer les utilisateurs, les planificateurs et les décideurs à tous les niveaux ». Les CLE qui sont des structures intercommunales, doivent donc être fondés sur un bon partenariat avec les communes pour une bonne application de la GIRE. C'est pourquoi le projet GWI-Niger a demandé, à travers la coordination scientifique du projet, à ce que ce travail de mémoire soit conduit dans ce sens.

L'objectif principal de cette étude est de contribuer à asseoir un cadre de partenariat bénéfique et durable entre les communes et les organes GIRE mis en place par le Projet GWINiger dans la basse vallée de la Tarka, conformément aux dispositions réglementaires existantes.

Plus spécifiquement, cette étude vise à :

v' Analyser l'organisation et la fonctionnalité des CLE,

v' Identifier les acteurs de l'eau ainsi que les modes de gestion de la ressource,

v' Étudier l'implication des communes et des autres acteurs de l'eau dans le fonctionnement des CLE,

v' Ressortir les attentes des communes et des autres acteurs vis à vis des CLE,

v' Faire des propositions pour la mise en place d'un partenariat fructueux entre les communes et les organes GIRE.

L'étude a consisté à des enquêtes menées auprès de tous les acteurs de l'eau et à des observations directes sur le terrain dans les zones des CLE de Bouza et Madaoua. Le présent document, fruit de ce travail s'articule en six (6) chapitres :

- Le premier chapitre expose le cadre théorique : définitions de concepts, cadre juridique de gestion de l'eau au Niger, décentralisation et coopération intercommunale au Niger ;

- Le deuxième chapitre présente le milieu d'étude : la basse vallée de la Tarka et le projet GWI-Niger,

- Le troisième chapitre décrit la méthodologie,

- Le quatrième chapitre expose les résultats,

- Le cinquième chapitre comporte la discussion,

- Le sixième chapitre expose les différentes propositions.

Chapitre 1 : CADRE THÉORIQUE

I- DÉFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS : GIRE et CLE

1-1 La GIRE : Approche par bassin versant

Le Partenariat Mondial pour l'Eau définit la GIRE comme « un processus qui vise à promouvoir le développement et la gestion coordonnée des ressources en eau, terres, et autres, de manière à maximiser le bien-être économique et social de façon équitable, sans compromettre la durabilité des écosystèmes essentiels » (GWP, 2000 cité par 2iE, 2011).

Au moment où les pressions sur les ressources en eau augmentent mondialement en raison de l'accroissement de la population, la pollution, et les impacts des changements climatiques, la GIRE est considérée comme un cadre permettant de réfléchir à une approche plus durable de la gestion et de l'usage des ressources en eau ( www.gwptoolbox.org).

La notion de GIRE a pris naissance lors des consultations informelles de Copenhague en 1991. Elles ont été concrétisées lors de la conférence de Dublin en 1992 où les principes directeurs d'une « bonne » gestion de l'eau ont été arrêtés, principes appelés aujourd'hui principes de la GIRE. Ces principes sont les suivants ( http://www.wmo.int/pages/prog/hwrp/documents/francais/icwedecf.html) :

Principe 1 : L'eau douce est une ressource limitée et vulnérable qui est indispensable à la vie, au développement et à l'environnement ;

Principe 2 : La mise en valeur et la gestion de l'eau doivent avoir un caractère participatif et associer les utilisateurs, les planificateurs et les décideurs à tous les niveaux ;

Principe 3 : Les femmes jouent un rôle déterminant dans l'approvisionnement, la gestion et la préservation de l'eau ;

Principe 4 : L'eau douce est utilisée à de multiples fins et a une valeur économique et l'on doit la reconnaître comme un bien économique.

Le sommet de la Terre à Rio en 1992 a traité en détail de la question de l'eau ( http://wwwv1.agora21.org/rio92/A21_html/). L'eau doit être gérée en préservant l'environnement dans le cadre d'une politique de développement durable.

Trois objectifs ont été retenus pour intégrer des éléments de la qualité de l'eau à la gestion des
ressources en eau. Il s'agit du maintien de l'intégrité des écosystèmes par la protection des

écosystèmes aquatiques contre la dégradation des bassins; de la protection de la santé publique, incluant l'eau potable et du contrôle des vecteurs de maladies.

Lors du sommet mondial de Johannesburg pour le développement durable en 2002, l'ensemble des États membres des Nations Unies se sont engagés à mettre en place des politiques et des stratégies de Gestion Intégrée des Ressources en Eau pour 2005, mais cet objectif n'a été que partiellement atteint ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Sommet_de_la_Terre_2002).

La GIRE est un concept empirique développé à partir de l'expérience des professionnels de l'eau sur le terrain. C'est une approche souple de la gestion de l'eau qui peut s'adapter aux différents contextes internationaux, nationaux et locaux. (SOULIÉ, 2011).

Les politiques relatives à l'exploitation et la protection des ressources en eau d'un pays, lorsqu'elles sont appliquées à l'échelle du bassin, apportent des solutions adaptées à l'ensemble du bassin et permettent de résoudre les conflits amont / aval ou entre régions (JEAN, 2001). Une approche par bassin permet d'appréhender le système hydrographique dans son ensemble. En d'autres termes, les politiques nationales ainsi que les accords internationaux et les conventions régionales sur les eaux transfrontalières doivent être appliqués dans les bassins (JEAN, 2001). La relation entre l'administration des ressources en eau d'un pays et la gestion de l'eau des bassins devient ainsi dynamique et plus adaptable à l'évolution des circonstances environnementales, sociales ou économiques.

Les objectifs suivants sont visés à travers la gestion des bassins versants (JEAN, 2001)

:

- Rassembler les usagers et acteurs de la ressource en eau d'un même bassin versant afin qu'ils se concertent sur les usages à privilégier et les actions à entreprendre ;

- Permettre de concilier des usages parfois conflictuels entre la préservation des écosystèmes et les activités de développement économique ;

- Favoriser la mise en valeur de l'eau sur les plans environnementaux, sociaux et économiques ;

- Permettre d'adopter une vision commune pour les décennies futures ;

- Favoriser la participation du public dans le processus de prise de décision ;

- Permettre une utilisation judicieuse des fonds publics et privés en favorisant une coordination plus efficace des actions entreprises par les divers intervenants ;

- Faire émerger des leaders parmi les acteurs locaux.

Dans la basse vallée de la Tarka, le principal défit est relatif à l'approvisionnement en eau et assainissement (AEA). Dans ce cas précis, la GIRE peut jouer un rôle de premier plan dans :

· La Gestion de l'eau souterraine : dans de nombreuses zones rurales de l'Andhra Pradesh en Inde, la mise en valeur de la nappe phréatique pour l'irrigation a permis de réduire la pauvreté, mais a également entraîné la surexploitation de la nappe et la raréfaction de l'eau potable (Rao et al., 2003 cités par Patrick et al., 2007.).

· Le Règlement de conflits : à Cochabamba en Bolivie, un projet de privatisation de l'agence de l'eau municipale était perçu par les fermiers des zones périurbaines comme une remise en cause de leur droit d'irrigation et a provoqué des troubles violents (Bustumante et al., 2004 cités par Patrick et al., 2007.).

· La Réduction de la pauvreté : dans la province du Limpopo, une région rurale d'Afrique du Sud, aucune disposition ne permet d'utiliser l'eau à des fins productives au niveau des ménages, comme arroser un potager, ou abreuver les bêtes. Résultat : des connections illégales au réseau d'eau domestique, et par suite, des ménages qui ne reçoivent plus d'eau du tout (Pérez, 2003 cité par Patrick et al., 2007.).

· La Maîtrise de la pollution : la pollution de l'eau de surface par le rejet d'eaux usées non épurées constitue un grave problème dans la plupart des zones rurales en Colombie, augmentant le coût du traitement et réduisant la qualité de l'eau au robinet (Smits, 2002 cité par Patrick et al., 2007.).

· Réduction des risques de santé : dans certaines régions de l'Andhra Pradesh (et ailleurs en Inde) où l'eau des puits est naturellement fluorée, des poches d'eau souterraine de meilleure qualité sont souvent utilisées pour l'irrigation, tandis que l'eau fortement fluorée est distribuée comme eau potable (Butterworth et al., 2004 cités par Patrick et al., 2007.).

1-2 Comité Local de l'Eau (CLE) :

Comme nous l'avons notifié plus haut, la mise en oeuvre de la GIRE doit se faire à l'échelle d'un bassin versant pour donner de bons résultats. Mais il s'avère que les bassins versants dans la plupart des cas sont des espaces géographiques immenses dans lesquels une structure unique aura des difficultés à bien fonctionner.

C'est la place des comités locaux de l'eau qui sont des structures de gestion des ressources en eau au niveau local (le sous bassin le plus souvent).

Le Secrétariat permanent du PAGIRE au Burkina Faso définit les comités Locaux de l'Eau comme des cadres de concertation et de coordination au niveau local qui ont été créés dans le contexte de mise en oeuvre de la GIRE pour animer et promouvoir la bonne gestion de l'eau dans leur espace de compétence.

Ce sont en effet une sorte de structures décentralisées des agences de l'eau qui sont mises en oeuvre au niveau de l'ensemble du bassin versant. Le CLE couvre un espace géographique dont les limites sont naturelles (sous bassins) et plus ou moins culturelles, il peut donc couvrir un ou plusieurs espaces administratifs. Dans le cas de la basse vallée de la Tarka, les zones couvertes par les CLE touchent plusieurs communes ainsi que nous le verrons plus loin.

Dans le présent document, on entendra par CLE aussi bien l'organe de gestion des ressources en eau que l'espace géographique géré par cet organe.

II- CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU AU NIGER :

Les besoins en eau des populations, en continuelle croissance, sont souvent concurrentiels, voir contradictoires, ce qui rend le processus de gestion de cette ressource naturelle rare fort complexe et de mise en oeuvre difficile. Pour faire face à cette situation, il est utile de disposer d'instruments juridiques efficaces, en vue de réglementer et d'organiser la répartition et le contrôle de l'utilisation et de la gestion des ressources en eau et d'en assurer la protection, la préservation et la conservation de manière durable (MHE, 2011).

La reforme du secteur de l'hydraulique urbaine, dont l'objectif général était la privatisation de la Société Nationale des Eaux (SNE), qui a été concrétisée par la loi n° 2000-12 du 14 août 2000 (modifiée et complétée par l'ordonnance n°2010), portant réorganisation de l'activité de production, transport et distribution de l'eau dans le sous secteur de l'hydraulique urbaine, a abouti à la création de deux sociétés dans le sous secteur que sont :

> La Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN), > La Société d'Exploitation des Eaux du Niger (SEEN).

Les modalités de gestion des ressources en eau et l'organisation de l'approvisionnement en eau sont spécifiées par l'Ordonnance N° 2010-09 du 1er avril 2010 portant code de l'eau au Niger. Cependant, le décret d'application est toujours en attente.

Dans le cadre de la gestion de l'eau, le code de l'eau précise en son article 9 que la gestion des eaux s'attache à garantir une utilisation durable, équitable et coordonnée des ressources en eau. Elle est guidée par les principes suivants :

- une approche globale et intégrée des ressources en eau par Unité de Gestion des Eaux
ou système aquifère dite Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) que sont :

· la nécessité d'associer les usagers, les planificateurs et décideurs à tous les échelons dans la gestion et la mise en valeur des ressources en eau ;

· la reconnaissance du rôle essentiel dévolu aux femmes dans la mise en valeur et la préservation des ressources en eau ;

· la reconnaissance de la valeur économique de l'eau ;

· le principe de l'utilisation équitable et raisonnable de l'eau ;

- le principe de l'utilisation non dommageable, selon lequel l'État veille à ce que les activités menées sur une partie de son territoire ne puissent pas causer de dommages à une partie de son territoire ou au territoire d'un État voisin ;

- le principe de précaution, en vertu duquel l'État diffère la mise en oeuvre des mesures afin d'éviter toute situation susceptible d'avoir un impact transfrontalier ou sur une autre partie de son territoire même si la recherche scientifique n'a pas démontré l'existence d'un lien de causalité entre cette situation et un éventuel impact.

Les outils de planification nécessaires à la gestion durable des ressources en eau (Article 31) sont :

- la Politique Nationale de l'Eau ;

- la Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) ; - les Schémas d'Aménagement et de Gestion des ressources en Eau.

Dans le cadre institutionnel, il a été nécessaire d'institutionnaliser notamment :

Les sept (7) Unités de Gestion de l'Eau (UGE) relativement homogènes aux plans hydrologiques et hydrogéologiques qui sont : fleuve Niger-Liptako, Dallols AdderDoutchi-Maggia, Goulbi-Tarka, Koroma-Damagaram Mounio, Manga, Koris de l'AïrAzaouagh, Ténéré-Djado ;

La Commission Nationale de l'Eau et de l'Assainissement (CNEA) et les Commissions Régionales de l'Eau et de l'Assainissement (CREA) ;

Les Commissions de Gestion de l'Eau au niveau des UGE ;

Les Organes locaux de gestion de l'eau.

D'autres organes peuvent, en tant que de besoin, être créés par voie réglementaire.

III- LA COOPÉRATION INTERCOMMUNALE AU NIGER

L'intercommunalité est un regroupement de communes dans une structure supracommunale en vue de réaliser certains travaux et tâches d'intérêt commun. Elle répond à la nécessité d'une part de rationaliser la gestion, d'optimiser l'organisation des services urbains et d'autre part de maintenir une participation, une démocratie de proximité (BOUKARI et ADAMOU, 2011).

En effet, l'intercommunalité permet aux communes de se regrouper soit pour assurer certaines prestations, soit pour élaborer de véritables projets de développement économique, d'aménagement ou d'urbanisme. Elle se traduit par la création de personnes morales distinctes (syndicats des communes, communautés des communes) ou les Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI).

La structure intercommunale est régie par deux (2) principes à savoir le principe de spécialité et le principe d'exclusivité.

Le premier principe impose à la structure intercommunale d'intervenir que dans le champ des compétences qui lui ont été transférées (principe de spécialité fonctionnelle) et à l'intérieur de son périmètre (principe de spécialité territoriale). La structure intercommunalité n'a donc pas la compétence générale d'une commune (BOUKARI et ADAMOU, 2011).

Le principe d'exclusivité l'investit, à la place des communes, des pouvoirs de décision et d'exécution sur les compétences transférées. Le choix en faveur de l'intercommunalité engage durablement les communes, qui dès lors ne peuvent plus légalement intervenir, sous quelque forme que ce soit, dans les domaines de compétences transférés à l'EPCI et doivent respecter des règles juridiques très strictes si elles désirent ultérieurement se retirer de ce groupement intercommunal.

Cependant, ne peuvent être transférées à des EPCI, les attributions exercées par le maire en sa qualité d'officier d'État Civil, d'officier de police judiciaire ou ses fonctions en matière de police administrative. Enfin, il est à noter que le cadre réglementaire régissant l'intercommunalité au Niger reste à définir par une disposition réglementaire.

L'intercommunalité permet :

+ de produire à moindre coût des services de qualité ;

+ De traiter les problèmes à l'échelle territorialement pertinente ; + De partager l'information ;

+ De faire des économies d'échelle ;

+ D'éviter de trop grandes disparités entre les territoires notamment sur le plan du développement économique ;

+ Diminuer les conflits pouvant résulter de la compétition ou de l'opposition entre territoires voisins ;

+ Améliorer le financement des services.

Le Comité Local de l'Eau est donc un cas pratique de structure intercommunale. En effet, un CLE est déterminé suivant des frontières naturelles (bassins versants) et plus ou moins culturelles. Il peut donc concerner une ou plusieurs communes dans des proportions plus ou moins importantes.

Chapitre 2 : PRÉSENTATION DU MILIEU D'ÉTUDE

I- LA BASSE VALLÉE DE LA TARKA

1-1 Localisation

Le bassin versant de la Tarka au Niger couvre les régions de Tahoua, Maradi, Zinder et Agadez pour une superficie de 47 998 km2 (ADAMOU, 2010). Il se trouve à cheval entre le système hydrologique de l'Ader-Doutchi-Maggia (ADM) et celui des Goulbis. En effet, après un parcours Est-Ouest de près de 200 km depuis le Nord Tanout (Zinder), la vallée prend une direction Nord Est-Sud Ouest, longe les reliefs de l'Ader-Doutchi-Maggia jusqu'à une quinzaine de kilomètres au Sud de la ville de Madaoua, puis descend en direction Nord-Sud vers le Nigéria.

L'ADM, la Tarka et les Goulbi sont tous des affluents de la rivière Sokoto, qui elle-même est un affluent du fleuve Niger.

La basse vallée de la Tarka est la dernière partie au Niger du bassin de la grande vallée de la Tarka qui commence à partir de la latitude 14°29' Nord (juste au dessus de la ville de Bouza) jusqu'à la frontière du Nigéria (latitude 13°43' Nord) (Carte 1).

Carte 1 : Localisation de la basse vallée de la Tarka.

(Source : Projet GWI-Niger, 2010).

1-2 Situation administrative

Le bassin versant de la basse vallée de la Tarka est partagé entre les départements de Bouza, de Madaoua et de Birni'N' Konni à l'ouest où il occupe une petite partie.

Il s'étend sur neuf communes (Carte 2) : Bouza et Karofane dans le département de Bouza, Ourno, Arzérori, Madaoua, Galma, Sabon Guida, et Bangui dans le département de Madaoua et Doguéraoua dans le département de Birni'N'Konni.

Carte 2 : Contour administratif de la basse vallée de la Tarka.

(Source : Projet GWI-Niger., 2010).

1-3 Milieu biophysique

1-3-1 Pluviométrie

Le climat dans la basse vallée de la Tarka est caractérisé par une courte saison pluvieuse et une saison sèche beaucoup plus longue (8 à 9 mois).

Le bassin versant de la basse vallée de la Tarka se trouve en pleine zone sahélienne et légèrement en zone sahélo soudanienne entre les isohyètes 450 mm au Nord et 600 mm au Sud.

Les figures 1 et 2 illustrent une grande variabilité interannuelle des pluies dans le bassin dans les trente dernières années (1981 à 2010).

L'Indice de pluie standardisé (figure 1) montre ces variations dans la localité de Madaoua
(CLE de Madaoua). Les valeurs positives indiquent des années de pluviométrie supérieure à

la moyenne qui est de 436,94 mm sur la période 1981 - 2010 et les valeurs négatives, des années de pluviométrie inférieure à la même moyenne sur la même période.

Valeurs de I'indice

-0,5

-1,5

2,5

0,5

1,5

-1

-2

0

2

1

1981
1983

1985

1987
1989

1991 1993 1995 1997 1999

Années

2001 2003 2005 2007 2009

IPS

Figure 1 : Indice de pluie standardisé de Madaoua dans le CLE de Madaoua sur la période allant de 1981 à 2010.

(Source : Base de données AGRHYMET).

La figure 2 est celle de l'indice de pluie standardisé pour la localité de Bouza dans le CLE de Bouza. Elle montre également des grandes variations interannuelles des pluies par rapport à la moyenne qui est de 422,31 mm sur la période 1981 - 2010.

Valeurs de I'indice

-0,5

-1,5

0,5

2,5

1,5

-1

-2

2

0

1

1981
1983

1985

1987
1989

1991
1993
1995

Années

1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009

IPS

Figure 2 : Indice de pluie standardisé de Bouza dans le CLE de Bouza sur la période allant de 1981 à 2010.

(Source : Base de données AGRHYMET).

La variabilité climatique (séquences sèches) observée a pour conséquences une faible recharge de la nappe phréatique du lit de la vallée ainsi que la baisse de la production agricole et pastorale dans la zone.

Les courbes de tendance (figures 3 et 4) indiquent une améliorati on de la pluviométrie annuelle sur les 30 dernières années par rapport à la moyenne de la période considérée (1981 à 2010). La reprise de la pluviométrie (qui date de 1996) est plus importante à Madaoua (partie centrale du bassin) (Figure 3) mais plus timide à Bouza , localité située plus au Nord, (Figure 4). Cependant la moyenne annuelle de pluie qui tombe à Madaoua (436,94 mm) est proche de celle qui tombe à Bouza (422,31 mm).

Hauteurs

800

400

700

600

500

300

200

100

0

1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009

Années

y = 232,8x0,234
R2 = 0,379

Cumul

Moyenne Puissance (Cumul)

Figure 3 :

Courbe de la pluviométrie annuelle (en mm) de 198

1 à 2010 et courbe de tendance

pour la localité de Madaoua.

Hauteurs

400

800

700

600

500

300

200

100

0

Années

0,158

y = 270,9x R2 = 0,169

Cumul

Moyenne Puissance (Cumul)

Figure 4 :

Courbe de la pluviométrie annuelle (en mm) de 198

1 à 2010 et courbe de tendance

pour la localité de Bouza.

1-3-2 Relief et sols

Le relief se caractérise par des plateaux tabul aires cuirassés entaillés par la vallée . On note dans l'ensemble du sous bassin (ADAMOU, 2010) :

= à la rive gauche, une surface à pente douce (5%), caractérisée par la prédominance de glacis qui tendent à être recouverts par des plages et dunes de sable ;

= dans la vallée, une pente très faible de l'ordre de 2% ;

= à la rive droite, des topo-séquences bien marquées où les différentes unités géomorphologiques se distinguent bien : plateaux, talus, glacis et chenaux avec des pentes assez fortes (6 à 10%).

La basse vallée de la Tarka renferme des sols à bonne potentialité agricole, situés surtout dans le lit majeur, dans les zones de dépressions et bas-fonds, dans les zones médianes des cônes de déjection et dans les plaines d'épandage situées en aval. (Louis, 1991 et BRGM, 1981 cités par ADAMOU, 2010).

Les parties médianes et les plaines d'épandage aval des cônes de déjection sont les terres les plus favorables à l'irrigation gravitaire. Une grande variété de cultures maraîchères, céréalières et fourragères y est possible du fait de la bonne texture du sol, sa bonne capacité de rétention et sa fertilisation par épandage. Les paysans pratiquent sur ces sols deux à trois campagnes de production par an (pluviale, en décrue et en irrigué).

De manière générale, les sols de la zone sont peu profonds et sont classés en cinq (5) catégories (ADAMOU, 2010):

> les sols régiques provenant des matériaux gréseux que supporte une curasse latéritique avec une valeur agronomique médiocre ;

> les sols de type minéraux bruts de versant sans valeur agronomique ;

> les sols peu évolués de glacis avec une valeur agronomique moyenne ;

> les sols argileux mal drainés avec un potentiel agronomique élevé et exploités pour les cultures de contre saison ;

> les sols ferrugineux tropicaux sur les recouvrements sableux plus ou moins importants exploités en cultures céréalières.

1-3-3 Végétation

La végétation dans la basse vallée de la Tarka est caractérisée par la présence d'une bande forestière et brise vent en Azadirachta indica. Elle présente plusieurs physionomies suivant les unités géomorphologiques (ADAMOU, 2010) :

.. Au niveau des plaines sableuses, la végétation est dominée par Acacia albida, Acacia senegal, Balanites aegyptiaca et Piliostigma reticulatum ;

+ Dans la vallée et dans les bas fonds, les espèces dominantes sont : Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, Prosopis juliflora et Acacia raddiana.

+ Au niveau des plateaux et des versants, les combrétacées dominent la végétation,

notamment Guiera senegalensis et Combretum micrantum avec à certains endroits la

présence d'espèces telles que Boscia senegalensis, Acacia senegal et A. seyal.

La végétation herbacée est fonction des précipitations annuelles enregistrées et des types de sols. Le tapis herbacé est essentiellement composé d'Eragrotis tremula, Panicum sp, Andropogon gayanus (BAGANA, 2007).

En année de bonne pluviométrie, le pâturage est généralement abondant et permet, avec les résidus de cultures, de supporter la charge animale de la zone.

1-3-4 Faune

Dans la basse vallée de la Tarka, la faune a aujourd'hui pratiquement disparu. Elle se limite à quelques espèces de mammifères et d'oiseaux composées par la petite faune : lièvres ; chats sauvages, écureuils, hérissons, rats, outardes, perdrix, pintades, sarcelles, tourterelles et des reptiles (DDE, 1995).

1-3-5 Ressources en eau

Les écoulements de surface sont temporaires dans le bassin versant de la basse vallée de la Tarka et varient au rythme de la pluie tombée. Les ressources en eau de la basse vallée de la Tarka sont essentiellement souterraines.

1-3-5-1 Réseau hydrographique

Avec une superficie de 4014,21 km2, le bassin versant de la basse vallée de la Tarka présente un réseau hydrographique assez dense et ramifié. Il est caractérisé par une forte concentration de koris à écoulement temporaire, surtout sur la rive droite de la vallée (Carte 3).

Carte 3 : Le réseau hydrographique du sous bassin de la basse vallée de la Tarka.

1-3-5-2 Mares

La basse vallée de la Tarka renferme d'importants plans d'eau naturels et artificiels (retenues) autour desquels plusieurs activités socio-économiques sont menées : irrigation, pêche, pâturage et abreuvement des animaux, etc.

Le tableau 1 présente les mares du sous bassin et leurs régimes.

Tableau 1 : Plans d'eau de la basse vallée de la Tarka.

Départements

Mares

Régimes

Madaoua

Rabami

Temporaire

Tapkin Roufa

Semi-permanent

Korama Lamso

Semi-permanent

Tapkin Chaïbou

Temporaire

Mouléla

Semi-permanent

Bouza

Guidan Bado

Permanent

Dogon Gona

Permanent

Karofane

Semi-permanent

Karkara

Permanent

Garadoumé

Semi-permanent

1-3-5-3 Géologie et Hydrogéologie

La vallée de la Tarka fait partie du bassin des Illumeden. La carte 4 donne les principaux aquifères qui couvrent le bassin de la Tarka.

Carte 4 : Carte géologique simplifiée de la basse vallée de la Tarka.

(Source : CRGM, 2012).

Dans la basse vallée, la Tarka a creusé son lit dans les formations imperméables du Sénonien supérieur, et le remplissage alluvionnaire est constitué par des sables et des argiles (ADAMOU, 2010). Au moins trois (3) aquifères superposés et indépendants ont été identifiés dans le sous bassin de la basse vallée de la Tarka. On distingue ainsi de bas en haut (BRGM, 1980) :

1' les sables et grès du Continental Hamadien :

La nappe du Continental Hamadien est la plus profonde de la région de Tahoua. C'est un système hydraulique multicouche contenu dans la série du « grés du Tégama ».

Dans la partie supérieure de la basse vallée de la Tarka, cette nappe est partout captive. Le mur de l'aquifère est le socle primaire. Le toit est constitué par l'ensemble argileuxsableux et calcaire du Crétacé supérieur marin. L'épaisseur du réservoir est très variable mais décroît du Nord au Sud. Vers Bouza, elle peut atteindre 200 m alors que vers Madaoua et Konni au sud, elle se réduit à une quarantaine de mètres.

La piézométrie de la nappe montre deux tendances : elle décroît d'Est en Ouest au Nord du 15ème parallèle alors que dans le Sud de la région, elle s'abaisse vers le Sud et l'écoulement se fait vers le Nigeria. Le gradient hydraulique moyen est de 0,4 %o.

La profondeur de l'eau varie selon les endroits. Elle est à moins de 100 m à l'exception du Nord Bouza où elle peut dépasser 150 m.

Les débits exploitables sont en général très bons (50 à 100 m3/h) à l'exception de la bande comprise entre 15° et 16° de latitude Nord avec des débits compris entre 10 et 20 m3/h.

Les rabattements sont de plus en plus importants du Sud au Nord.

La qualité de l'eau de cette nappe est presque toujours excellente aussi bien pour la consommation humaine que pour l'irrigation. La transmissivité est aussi en général très bonne au Sud du parallèle 10°30 (10-2 à 10-3 m2/s) et faible au Nord (10-3 à 10-4 m2/s).

La principale contrainte en matière d'exploitation de l'eau dans cette zone est relative aux coûts élevés d'exhaure, la profondeur des forages atteignant 300 à 500 m.

v' les sables et grès du Crétacé :

Les ressources en eau des terrains du Crétacé Supérieur sont difficiles et souvent décevantes à exploiter pour plusieurs raisons :

+ Profondeur élevée du niveau de l'eau,

+ Forte salinité,

+ Débits dérisoires et

+ Grands rabattements.

A titre d'exemple, le projet 35 Forages du PNUD en 1985 dans l'arrondissement de Bouza a enregistré un taux d'échec de 50% dans le Crétacé Supérieur. En outre à cause de la salinité de l'eau, les populations avaient préféré chercher l'eau à plusieurs kilomètres dans les koris (Projet 35 Forages, 1985 cité par DDH Bouza, 2010).

1' les alluvions de la Tarka :

Les alluvions de la Tarka sont localement sableuses et très perméables. Ils contiennent une nappe bien réalimentée annuellement par les eaux de pluie.

La nappe alluviale est exploitable en aval de Karofane. Cette nappe est plus exploitée du fait de sa faible profondeur. Elle est en effet atteinte par des puits traditionnels ou modernes et des forages manuels. Sa productivité est dans l'ensemble très bonne avec des débits élevés (jusqu'à 100 m3/h). La perméabilité de la nappe est assez bonne et comprise entre 6.10-4 m/s et 20.10-4 m/s. Le coefficient d'emmagasinement est entre 10% et 15% (BRGM, 1981).

Au Sud, les alluvions d'épaisseur moyenne d'environ 20 mètres constituent deux aquifères aux caractéristiques différentes :

+ Au Nord de Tounfafi, les alluvions sont sableuses et le substratum, de nature argileuse ou gréso-argileuse est imperméable ;

+ Au Sud, le réservoir devient plus argileux et la nappe exploitable est irrégulière, limitée aux zones sableuses de l'aquifère.

Toutefois la faible profondeur de cette nappe l'expose à une pollution de plus en plus croissante du fait de l'utilisation des pesticides et de matières organiques d'origine animale et végétale.

1-3-6 Ouvrages hydrauliques

Dans la basse vallée de la Tarka, les ouvrages hydrauliques sont de trois types :

- Les ouvrages hydrauliques destinés à l'approvisionnement en eau des populations et du cheptel :

Ils sont constitués par des puits traditionnels et cimentés, des forages équipés de Pompes à Motricité Humaine (PMH), des mini AEP et des réseaux d'AEP.

On dénombre environ 486 ouvrages hydrauliques destinés à l'approvisionnement en eau de la population et du cheptel (Tableau 2) :

Tableau 2: Ouvrages hydrauliques pour l'alimentation en eau.

Ouvrages

Nombre

1.

Puits cimentés*

375

2.

Forages équipés

83

3.

Mini AEP**

26

4.

Réseaux d'AEP

2

 
 

Total

486

* : dont 8 puits pastoraux ; ** : une non réceptionnée et une non fonctionnelle

(Source: ADAMOU, 2010.)

En 2009, le taux de couverture en eau potable des populations était de 73,13% pour le département de Madaoua et 36,60% pour le département de Bouza (DRH Tahoua, 2010).

- Les ouvrages d'hydraulique agricole

Il s'agit essentiellement des ouvrages de captage des eaux souterraines tels que les puits maraîchers, les forages manuels et les puisards. Ils sont pour la plupart situés dans le lit majeur de la vallée. Plusieurs projets et ONG de développement ont appuyé les producteurs maraîchers dans la réalisation de ces ouvrages. Un inventaire non exhaustif sur la base des rapports du projet Basse Vallée de la Tarka (PBVT), le projet d'Appui à la Sécurité Alimentaire par la Petite Irrigation (ASAPI), et la Direction Régionale de l'Hydraulique de Tahoua (DRH Tahoua) a permis de dénombrer plus de 2000 forages manuels et 200 puits maraîchers, repartis comme suit (ADAMOU, 2010) :

- Puits maraîchers :

· Environ 30 autour des mares de Rabami et Mouléla réalisés par le projet ASAPI ;

· 12 puits réservoirs dans la zone d'Eroufa réalisés par le projet ASAPI ;

· 28 puits maraîchers dans la vallée par le Projet de promotion de la Petite Irrigation Phase 2 (PIP2) ;

· Plus de 100 dans la Commune rurale de Karofane grâce à l'appui d'AMURT et du Conseil Régional du Développement (CRD) ;

· Plusieurs puits maraîchers réalisés par le PBVT, l'Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) et le CRD dans les zones de Guidan Dabaki, Tounfafi et Arewa.

- Forages manuels :

· Près de 1845 forages ont été foncés par le PBVT dans la basse vallée de la Tarka entre 1988 et 2000 dont 80 forages d'irrigation en démonstration ;

· Le PIP2 a financé la réalisation de plus de 15 forages manuels dans la vallée et la formation de 72 artisans foreurs.

On note également un nombre important de forages manuels réalisés individuellement par les irrigants à travers les services des artisans foreurs qui ne rendent pas compte aux services techniques de leurs activités.

- Les ouvrages de mobilisation des eaux de surface

Plusieurs ouvrages de CES/DRS (banquettes, tranchées, demi lunes...) et des plantations ont été réalisés dans le cadre des projets PBVT et ASAPI. Ces ouvrages ont permis de (ADAMOU, 2010) :

récupérer près de 38 000 ha (sur 102 000 ha de terres dégradées) au niveau de la rive droite de la vallée dont 26 000 ha par le PBVT, 11 000 ha par le Projet ASAPI et 200 ha par l'ONG RAIL ;

fixer plus de 1 400 ha de terrains dunaires (975 ha par le PBVT et 375 ha par ASAPI) ; protéger 182 km de berges des koris par la plantation de Prosopis sp sur les rives et dans le lit du koris, avec la mise en place de jetées de détournement par la pose de rangées de pilots en bois de neem (Azadirachta indica) dans les endroits du lit où l'érosion latérale est vive (Projet ASAPI) ;

poser 114 km de haies vives à double ou triple rangées (Projet ASAPI).

A cela s'ajoutent également quelques seuils d'épandage et d'écrêtage ainsi que des aménagements des plans d'eau :

 

16 seuils d'écrêtage dont 11 dans le sous bassin d'Arewa et 5 dans celui de Magaria ; 3 seuils d'épandage dont 2 à Galma sédentaire et 1 à Baltana ;

Deux seuils de régulation au niveau des mares de Rabami et Mouléla.

 

1-3-7 Problèmes environnementaux majeurs

Une identification des problèmes environnementaux majeurs dans le cadre du PBVT réalisée en 1991 dans 150 villages, avait ressorti les problèmes suivants (ASSAKO, 2000) :

· Manque (insuffisance) de terres de culture et pâturages ;

· Forte érosion hydrique par les koris dont les conséquences sont :

+ L'ensablement de la vallée, et

+ La perte de terre par éboulement des berges ;

· Rareté de bois de chauffe, d'oeuvre et de service (surtout dans l'arrondissement de Madaoua) ; et

· Érosion éolienne surtout en rive gauche.

De manière générale les pressions anthropiques et climatiques ont eu comme effets la réduction de la couverture végétale. Le tableau 3 illustre l'état des principales réserves

forestières. Le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka compte : deux (2) forêts classées, une réserve forestière et un parc agroforesterie (Groupe Art et Génie, 2009 cité par SEYNI, 2010).

Tableau 3 : État des principales réserves forestières.

Nom des forêts

Date de classement

Superficie au

classement (en ha)

Observations

Forêt classée de Bangui

Décret 2088 du

13-12-54

3275

Dégradation importante

Forêt classée de

Karofane

Décret 2167 du

24-09-55

4020

Dégradation importante

La réserve forestière de la vallée de Dikitan

Non déterminé

800

Dégradation importante

Le parc agroforesterie de Koupouptché

Non déterminé

700

Dégradation importante

 

(Source : Groupe Art et Génie, 2009).

1-4 Milieu humain

1-4-1 Population

Sur la base des données du recensement de la population de 2001 (RGP/H, 2001), la population de la basse vallée de la Tarka peut être estimée à 382 176 habitants en 2011, le taux d'accroissement moyen (1988-2001) étant de 2,8% et 2,4% respectivement pour les Départements de Bouza et Madaoua, soit en moyenne 2,6% pour le bassin.

Cette population est essentiellement composée de sédentaires d'ethnie Haoussa et des nomades Peulh et Touareg, mais qui se sont sédentarisées à des degrés divers.

Les Haoussa sont subdivisés en deux (2) groupes : les Gobirawa (venant du Gobir Maradi) avec leur chef traditionnel à Madaoua et les Aderawa (venant de l'Ader Tahoua) qui ont leur chef traditionnel à Bouza.

Les Peulhs et les Touaregs sont repartis en tribus et groupements dans le bassin.

Toutes ces ethnies se côtoient dans la vallée, car pratiquement autour de chaque village Haoussa, un ou plusieurs campements nomades Touaregs s'y sont installés au fil des années. Quant aux Peulhs, ils s'établissent dans leurs champs, à quelques distances des villages, sans trop s'éloigner des puits. Les nomades (Peulhs et Touaregs) sont de nos jours devenus de «très bons agriculteurs » (ADAMOU, 2010).

Au total, 448 villages repartis sur dans neuf (9) communes existent dans le sous bassin de la basse vallée de la Tarka (Tableau 4).

Tableau 4 : Répartition des villages et de la population de la BVT par commune.

Départements

Communes

Nombre de villages

Population en 2011

Madaoua

Arzérori

30

16523

 

82

114689

 

92

55529

 

50

29364

 

10

2764

 

14

12288

Bouza

Bouza

71

73099

 

94

75109

Birni'N Konni

Doguéraoua

5

2809

TOTAL

9

448

382174

 

L'essentiel des 448 villages du bassin versant de la basse vallée de la Tarka se concentrent respectivement dans les communes d'Ourno (94 villages), Sabon Guida (92 villages), Arzérori (82 villages) et Bangui (71 villages).

Par contre, la pression démographique qui s'exerce sur le bassin s'exerce plus dans la partie du bassin se trouvant dans les communes de Madaoua (30%), Karofane (20%) et Bouza (19%). Cela se justifie par l'existence de gros centres urbains (Madaoua et Tounfafi dans la commune de Madaoua, Bouza dans la commune de Bouza).

1-4-2 Activités socio économiques

L'agriculture est la principale activité de la population du bassin versant de la basse vallée de la Tarka suivie de l'élevage.

1-4-2-1 Agriculture

Les superficies cultivables dans l'ensemble du sous bassin sont estimées à 1351,5 km2, avec trois systèmes de culture (DDA Madaoua, 2010) :

· Les cultures pluviales : principalement le mil, le niébé et l'arachide ; elles sont surtout
pratiquées sur les plateaux, les versants et les sols sableux hors zones d'inondation ;

· Les cultures de décrue : essentiellement le sorgho et le coton ; pratiquées sur les sols limono-sableux situés dans les zones d'épandage des koris et en bordure des zones inondables où l'inondation ne dure pas plus de deux (2) jours ;

· Les cultures irriguées : dominées par l'oignon et l'arboriculture se pratiquent dans les zones inondables (lit mineur) et autour des mares et seuils d'épandage où la nappe n'est pas trop profonde.

L'irrigation est en plein essor dans la vallée du fait de l'incertitude des cultures pluviales et du fait du revenu monétaire assez important qu'elle procure à la population.

Dans la partie Nord du bassin, le maraîchage est très peu pratiqué. Par contre au Sud, notamment dans les communes de Sabon Guida et Madaoua, il constitue la principale source de revenus des populations à travers la culture d'oignon avec deux à trois campagnes par saison (PDC des communes). En effet dans cette partie, la récolte du mil est suivie immédiatement par la première campagne de production d'oignon. Aussi, le développement de l'irrigation soumet la nappe alluviale à une forte pollution.

1-4-2-2 Élevage

L'élevage est la deuxième activité économique des populations de la basse vallée de la Tarka. Sur la base des PDC des communes (2007), le cheptel des six principales communes du bassin a été estimé à 121745,7 UBT en 2010. Ce cheptel est inégalement réparti suivant les communes (Figure 5), il est essentiellement concentré dans la commune de Madaoua et Bouza.

50000

43987,75

40000

30000
20000

10000

0

27037,5

13819

1583,25

2734,2

22584

Madaoua Sabon Guida Galma Arzérori Bouza Karofane

Figure 5 : Répartition par communes du cheptel dans la basse vallée de la Tarka.

(Source : Plans de développement communaux (PDC), 2007).

La basse vallée de la Tarka étant située immédiatement à la limite sud de la zone pastorale. Elle constitue une zone privilégiée de séjour de longue ou courte durée pour les nomades transhumants du Nord. En saison sèche, les éleveurs du Nord descendent avec leurs troupeaux dans la vallée à la recherche de l'eau et du pâturage. D'autres continuent jusqu'au Nigéria en empruntant les plateaux et la vallée et en y effectuant des séjours plus ou moins longs.

II- LE PROJET GWI-NIGER

Le projet GWI Niger fait suite à une phase pilote qui a permis aux partenaires du programme GWI au Niger d'identifier les défis majeurs de la gestion des ressources en eau au Niger, de faire une vision à long terme et de retenir, à la suite d'investigations et d'échanges avec l'ensemble des acteurs, un site approprié pour la mise en oeuvre de cette vision : le sous-bassin versant de la basse vallée de la Tarka.

Le projet privilégie ainsi l'approche bassin versant. L'objectif visé est d'améliorer la qualité de la vie des populations du sous bassin, en faisant de la GIRE un outil incontournable de gestion que devront s'approprier les communautés locales et les autres acteurs. Pour y parvenir, le projet s'efforcera, d'ici 2017 :

d'établir les conditions d'une exploitation durable et équitable des ressources en eau dans la basse vallée de la Tarka ;

de créer une dynamique efficace d'échange et de concertation des acteurs GIRE au niveau de la basse vallée de la Tarka ;

+ de favoriser l'émergence d'un environnement politique et institutionnel dynamique et favorable à la GIRE.

Toutes ces actions seront soutenues par un processus continu d'apprentissage. A terme, les populations les plus pauvres et vulnérables auront un accès sécurisé et équitable à l'eau de bonne qualité et à un meilleur service d'hygiène et d'assainissement. La bonne gouvernance de l'eau sera une des marques les plus visibles de la gestion des communes de la zone du projet.

Le budget de la première phase du projet est de 1 714 269 pour une durée de trois ans, d'octobre 2009 à septembre 2012. Cette première phase sera suivie de deux autres phases (2012-2015 et 2015-2017).

Le projet est mis en oeuvre par un consortium d'ONG internationales à savoir :

- CARE international au Niger qui assure le leadership de cette mise en oeuvre,

- L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature-Niger (UICN-Niger), - Catholic Relief Service-Niger (CRS-Niger) ;

et trois ONG nationales : CREPA (Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement), PNE (Partenariat National de l'Eau), DEMI-E (DEveloppement pour un MIeux-Etre).

La coordination scientifique du projet est mise en oeuvre par la Faculté d'Agronomie de l'Université Abdou Moumouni de Niamey.

Le Comité Régional d'Orientation (CRO) est l'instance décisionnelle supérieure. Elle a pour mandat de décider les orientations stratégiques et de s'assurer d'une gestion efficace et efficiente du projet. Cette équipe est chapeautée par :

· Le comité de pilotage au niveau de la zone du projet ;

· Le comité local de suivi au niveau de la zone du projet.

III- PRESENTATION DES CLE DE BOUZA ET MADAOUA

Les comités locaux de l'eau de Madaoua et Bouza sont les premiers CLE mis en place au Niger par le programme Global Water Initiative (GWI) à travers le projet GWI-Niger.

Ils ont été mis en place conformément à l'article 29 du Code de l'Eau du Niger. Cet article stipule en effet que :

« Dans chaque UGE, il est créé des organes locaux de gestion et de planification des ressources en eau.

Le nombre d'organes locaux de gestion par UGE, ainsi que leur organisation, leur fonctionnement, leur composition et leurs attributions sont fixés par voie règlementaire. »

La mise en place des CLE vise à contribuer à une meilleure gouvernance locale des ressources en eau et une promotion de la GIRE au niveau communautaire faisant référence à toutes les problématiques relatives aux ressources en eau (acteurs, disponibilité, accès, gouvernance, mode et infrastructures de valorisation, prise en compte de l'ensemble des besoins, prise en compte de la variabilité et du changement climatique etc.).

Elle vise également la mise en évidence tant des opportunités que des menaces et barrières au niveau de la zone et préconisera les voies de solutions aux problèmes liés aux ressources en eau.

Le mandat des bureaux exécutifs des CLE de Bouza et Madaoua est de trois ans.

Ces CLE font partie des quatre CLE que le projet GWI-Niger compte placer pour couvrir le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka, pour qu'à la fin, les quatre CLE puissent s'associer et former une structure de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) à l'échelle de l'ensemble du sous bassin.

La structure qui en découlera servira de modèle pour la mise en place d'autres agences de l'eau dans le reste du pays. Ces CLE s'inscrivent dans le cadre de la démarche nationale pour l'élaboration du plan d'action national de Gestion Intégrée des ressources en eau du Niger (PANGIRE).

L'expérience qui sera acquise de des comités locaux de l'eau servira en effet à mettre en place un PANGIRE fondé sur la réalité du terrain, plutôt qu'une démarche du sommet à la base qui finit généralement par un échec.

3-1 Processus de mise en place des CLE de Bouza et Madaoua.

3-1-1 Caractérisation de la basse vallée de la Tarka

La première étape dans le processus de mise en place des CLE a consisté à une étude conduite avec la participation de toutes les parties prenantes. Cette étude, validée en mai 2009, a permis de caractériser le bassin versant de la basse vallée de la Tarka.

Elle a subdivisé le bassin en 27 sous bassins versants numérotés de 1 à 27 et auxquels des noms ont été attribués. (Annexe 6).

Dans le document du projet, il a été proposé de mettre en place un CLE au niveau de chaque sous bassin. Mais on s'était rendu compte qu'il était pratiquement impossible de se lancer dans cette dynamique. D'où un premier travail de regroupement des sous bassins a été fait et a permis d'arriver à deux groupes de sous bassins (en 6 et 5 sous bassins). Le regroupement était basé sur des critères relatifs à la similarité écologique, la proximité et les liens socioculturels entre les différentes couches sociales riveraines. Ce qui a donné naissance aux Comités Locaux de l'Eau (CLE) de Madaoua et Bouza.

3-1-2 La rencontre d'information

Les limites des zones des CLE étant connues, une rencontre d'information a été organisée par le projet GWI-Niger, à Madaoua pour le CLE de Madaoua et à Bouza pour le CLE de Bouza. Chaque village du CLE a été représenté par deux leaders communautaires dont une femme et un homme. A l'occasion de cette rencontre, des exposés ont été présentés aux leaders communautaires sur le Global Water Initiative, la GIRE, les critères de répartition des sous bassin et les différentes étapes de la mise en place des CLE.

3-1-3 Les ateliers thématiques

Après la rencontre d'information, les différents points ci-dessous ont été abordés avec les différents délégués communautaires.

· Ateliers sur l'identification des problématiques GIRE tenus au niveau des sous bassins versants, à travers des cartes communautaires de ressources élaborées par chaque village,

· Ateliers sur l'identification des solutions aux problématiques GIRE identifiés et restitution de la compilation des problématiques identifiés,

· Ateliers de planification des activités au niveau des sous bassins ayant conduit à l'élaboration des plans d'action communautaires et leur validation. Ces ateliers ont fait l'objet d'un rapport détaillé sous forme d'un plan d'action GIRE des CLE,

· Assemblée de mise en place des organes des CLE et élection des membres du comité exécutif des CLE.

3-1-4 Mise en commun des plans d'action GIRE et élection des bureaux des CLE

Cette étape a consisté tout d'abord à une consolidation des plans d'action GIRE des CLE, au passage en revue des textes réglementaires des CLE (statut et règlement intérieur) par le projet.

Il s'en est ensuite suivi l'élection des membres du comité exécutif des CLE. Les critères suivis pour choisir les membres du bureau sont les suivants :

Trois zones ont été définies dans chaque CLE : la Rive droite, la rive gauche et la vallée. Chaque zone avait désigné des personnes qui devraient rentrer dans le bureau exécutif.

3-2 Structuration des CLE

3-2-1 Composition Des Comités Exécutifs des CLE

Le Comité Exécutif du bureau de chaque CLE dans la basse vallée de la Tarka est composé de :

> Un Président :

Le Président représente le CLE dans ses rapports avec les tiers et le Pouvoir Public, préside et convoque les réunions.

Il assure l'ordre à l'intérieur du CLE lors des séances et veille à l'exécution des décisions prises par l'Assemblée Générale et le bureau.

Il signe les correspondances et tous les actes qui engagent la vie du CLE.

Il veille au respect de l'application des textes du CLE et est ordonnateur des dépenses.

Il signe conjointement avec le trésorier général les chèques établis pour les besoins du CLE. + Un Vice Président :

Le Vice Président appuie le président dans l'exercice de ses fonctions. Il remplace le Président en cas d'empêchement et signe à sa place par délégation écrite.

+ Un Secrétaire Général :

Le Secrétaire Général du CLE organise, sous l'autorité du Président, les réunions du bureau du CLE ou de l'Assemblée Générale. Il est chargé notamment de :

- La préparation et la présentation des dossiers soumis à l'examen du bureau du CLE ou de l'Assemblée Générale ;

- L'instruction de tout dossier qui lui est soumis par le CLE ;

- La rédaction des comptes rendus des sessions qui doivent contenir les conclusions et en annexe les noms des membres présents, des membres excusés et des membres absents sans excuses ;

- La diffusion et la conservation des documents ;

- La communication avec les membres du CLE.

Un Secrétaire Général Adjoint :

Le Secrétaire Général Adjoint du CLE assiste le Secrétaire Général dans l'exécution de ses missions et le remplace en cas d'absence ou d'empêchement.

Un Trésorier Général :

Le Trésorier Général est chargé de la gestion des ressources financières du CLE, perçoit les recettes et exécute les dépenses en accord avec le Président, cosigne les documents de banque. Il prépare et soumet au bureau exécutif, le projet de budget et le rapport financier.

Un Trésorier Général Adjoint :

Le Trésorier Général Adjoint appuie le Trésorier Général des tâches qui lui sont confiées et le remplace en cas d'absence ou d'empêchement.

Un Responsable à l'Information :

Le Responsable à l'Information est chargé de la diffusion de l'information issue des activités du CLE et informe les différents membres de la tenue des réunions.

Il conçoit et fait diffuser les actions d'animation et de mobilisation sociale. Il entretient également des relations avec les organes de presse.

+ Un Responsable à l'Information Adjoint :

Il appuie le responsable à l'information dans l'exécution des tâches qui lui sont confiées et le remplace en cas d'absence ou d'empêchement.

+ Un Responsable à l'Organisation :

Il est chargé de l'organisation matérielle des différentes réunions du CLE. + Un Responsable à l'Organisation Adjoint :

Il appuie le responsable à l'organisation dans l'exécution des tâches qui lui sont confiées et le remplace en cas d'absence ou d'empêchement.

Les Commissaires aux Comptes :

Au nombre de trois, les commissaires aux comptes assurent le contrôle de la gestion des ressources financières et physiques et la vérification des factures de tout autre acte de dépenses engageant la vie du CLE et rend compte à l'Assemblée Générale.

3-2-2 Le statut des CLE

Il est composé de 10 chapitres. Entre autres, le statut précise que la durée du CLE est de quatre vingt dix neuf ans. Il est apolitique, à but non lucratif, non confessionnel ni ethnique.

Les membres du CLE sont des personnes physiques ou morales désireuses de mettre leurs compétences à contribution pour la réalisation des objectifs du CLE. Chaque membre a le droit de :

- Être électeur et éligible sous réserve de s'acquitter de ses devoirs ;

- Être informé sur les activités du CLE et y participer activement ;

- Jouir des avantages que lui confère son appartenance au CLE (formation, voyages d'étude...) ;

- Se retirer conformément aux dispositions statutaires et règlementaires.

Les organes du CLE sont une assemblée générale, un comité exécutif et un commissariat aux comptes. La fonction des membres élus des comités exécutifs des CLE ne leur donne droit à aucune forme de salaire.

L'assemblée générale se réunit deux fois par an en session ordinaire sur convocation de son président. Elle est composée de :

- deux représentants par village (un homme et une femme),

- un représentant des groupements maraîchers par sous bassin, - un représentant de la filière oignon,

- un représentant des groupements d'éleveurs par sous bassin,

- deux représentants pour l'ensemble des groupements des pêcheurs, - un représentant de la SEEN,

- un représentant des conseillers villageois par sous bassin,

- deux représentantes des groupements féminins,

- un représentant des exploitants individuels par sous bassin, - deux représentants des migrants exploitants,

- un représentant par services techniques et par autorités impliquées,

- un représentant par ONG, programme et projet.

L'assemblée générale peut faire appel à toute personne physique ou morale dont la participation est jugée nécessaire.

Les ressources financières du CLE proviennent des cotisations des membres ; des dons, legs et subventions provenant des ressources publiques et privées ; et, de toutes autres sources autorisées par la loi.

3-2-3 Le règlement intérieur

En six titres, le règlement intérieur donne des détails sur les dispositions générales, sur les membres (droit, devoir...), la discipline, l'organisation et le fonctionnement, le patrimoine des CLE et les amendements des dispositions finales.

Chapitre 3 : MÉTHODOLOGIE

I- OUTILS ET METHODE

1-1 Documentation

Après la définition du thème, la première étape de notre travail a consisté à la recherche documentaire au niveau des bibliothèques du Centre Régional AGRHYMET, de la Faculté d'Agronomie de Niamey et du Ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement et sur internet. Compte tenu du caractère nouveau de la notion de CLE au Niger, cette phase a surtout touché des études similaires menées dans d'autres pays comme le Burkina Faso.

Sur le terrain, la recherche documentaire a continué, notamment auprès des services techniques de Madaoua et Bouza, au Projet GWI-Niger, à l'ONG RAIL et dans les archives des projets ASAPI et PBVT, ce qui nous a permis de disposer de plus amples informations sur la basse vallée de la Tarka et les diverses interventions passées et actuelles dans le bassin.

1-2 Fiches d'enquête

Après avoir détaillé les objectifs de notre étude, nous avons établi (à Niamey) des outils d'enquêtes de terrain qui sont au nombre de cinq (Annexes 1, 2, 3, 4 et 5):

Un questionnaire adressé aux membres des CLE :

Ce questionnaire vise à recueillir des informations sur le processus de mise en place des CLE, leur structuration, leur organisation, les difficultés rencontrées, ainsi que l'appréciation des membres des CLE sur l'implication des acteurs dans les CLE.

Un questionnaire adressé aux autorités communales (maires, conseillers communaux) :

L'objectif visé à travers ce questionnaire est de jauger le niveau de compréhension des autorités communales de la GIRE en général et du processus ayant abouti à la mise en place des CLE en particulier, mais aussi les relations qu'ils entretiennent avec les CLE et les usagers de l'eau, les blocages au bon fonctionnement des CLE et les propositions pour une amélioration.

Un questionnaire adressé aux services techniques :

Ce questionnaire vise à avoir les jugements des services techniques sur le fonctionnement des CLE, sur les relations existant entre les CLE et les communes d'une part et les autres acteurs d'autre part. Il vise également à recueillir auprès des services techniques leurs avis sur les contraintes qui entravent le bon fonctionnement des CLE.

Une fiche d'enquête usagers :

La fiche d'enquête auprès des usagers a permis de disposer des informations suivantes :

- La disponibilité de l'eau et sa gestion dans les ménages, - Le coût de l'eau,

- La connaissance des CLE et du processus GIRE en général, - L'existence des conflits liés à l'eau.

Un guide pour les focus group :

Les questions contenues dans ce guide ont permis de recueillir des informations sur :

- Les caractéristiques des villages,

- Les types de ressources en eau exploitées dans le village, les usages de l'eau, la disponibilité en eau, les ouvrages, la gestion,

- Les contraintes d'accessibilité, la pollution, les maladies et conflits liés à l'eau, etc.

1-3 Matériel utilisé

Le matériel utilisé pour la réalisation de ce travail se présente comme suit :

Une moto personnelle pour les déplacements sur le terrain,

Des cartes de caractérisation du sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka, Un appareil photo numérique,

Excel pour la saisie des données,

Le logiciel Arcview 3.2 pour la conception de cartes.

II- METHODOLOGIE

Sur le terrain, le travail a commencé par une réunion préparatoire avec l'équipe du projet GWI-Niger. A cette occasion, nous avons présenté nos questionnaires à l'équipe du projet. Les contributions apportées avaient permis, à partir de la fiche d'enquête, de concevoir

le guide pour les focus group qui n'était pas prévu au début. Nous avons également procédé au choix des localités à enquêter avec l'aide de l'équipe du projet, fort de son expérience dans la zone.

Pour les enquêtes usagers, le choix des villages a tenu compte de la géomorphologie, parce que les activités menées autour de la ressource en eau, sa disponibilité et donc sa gestion varient selon qu'on soit sur le plateau, le versant ou dans le lit de la vallée.

Ainsi trois villages ont été retenus pour mener les enquêtes individuelles au niveau des usagers : Takachouart sur le plateau, Saidaoua sur le versant et Takolgott dans le lit de la vallée. Dans ces localités, nous avons également conduit des focus groups.

Concernant les communes, il était prévu que l'enquête soit menée au niveau des mairies des six principales communes du bassin versant à savoir Madaoua, Sabon Guida, Galma, Arzérori, Bouza et Karofane. Cependant, la mairie de Galma n'a pas pu être enquêtée par manque de temps.

Les services techniques enquêtés sont les services de l'hydraulique, de l'environnement, de l'agriculture, de l'élevage, du génie rural et du plan des départements de Bouza et Madaoua.

Des membres des comités exécutifs des différents CLE ont également été enquêtés.

En plus, dans chaque village enquêté, des entretiens avec les deux leaders communautaires des CLE ont été faits.

En marge de toutes ces enquêtes, nous avons eu des échanges que nous pouvons qualifier d'informels, à chaque fois que l'occasion se présente avec les acteurs. Ainsi des questions très importantes en relation avec l'eau ont été débattues (points de vue sur la création et le fonctionnement des CLE, sur la GIRE, l'environnement, la disponibilité en eau...).

En outre, des entretiens ont été effectués avec le chef départemental du service de la SEEN de Madaoua, les chefs coutumiers, les chefs religieux, un groupement de femmes. Ces différents entretiens nous ont permis de compléter les informations recueillies auprès des autres acteurs.

Nous avons aussi visité les marchés de Madaoua, Tounfafi, Karofane et Bouza. En plus, nous avons effectué des visites sur les points d'eau, dans les champs et les sites maraîchers. Ce qui nous a permis de vérifier les réponses à certaines de nos questions et même d'aborder certains aspects non couverts par nos questionnaires.

En définitive, nous avons visité dix localités à savoir Bouza, Arzérori et Takachouart sur le plateau, Saidaoua, Karofane et Madaoua sur le versant, Takalgot, Sabon Guida, Tounfafi et Tékké dans le lit de la vallée.

Afin de tenir compte de la diversité des usagers dans les trois villages choisis pour mener les enquêtes usagers, l'échantillonnage a été fait en tenant compte des catégories de sexe et des activités socioprofessionnelles, en adoptant l'approche ménage.

Au total 30 chefs de ménage ont été enquêtés dans les trois villages dont 5 ménages à Takachourt (2 ménages dirigés par des femmes et 3 par des hommes), 18 à Saidaoua (5 femmes et 13 hommes) et 7 à Takalgot (3 femmes et 4 hommes). Cet échantillon correspond à 11,46% du nombre total des ménages pour Takachouart, 11,36% pour Saidaoua et 12,14% pour Takalgot.

En prenant en compte les activités socioprofessionnelles, sur les 30 ménages enquêtés, on a :

- Pour Takachouart : 3 ménages dont l'activité principale est l'élevage et 2 agro éleveurs,

- Pour Saidaoua : 12 agriculteurs, 4 agro éleveurs et 2 briquetiers,

- Pour Takolgot : 6 agriculteurs et 1 briquetier.

En plus des 30 chefs de ménage d'usagers, l'enquête a touché 9 membres des comités exécutifs des CLE, 13 personnes parmi les autorités administratives, 3 autorités coutumières et religieuses, 7 chefs de services techniques et 4 responsables des projets et ONG (Tableau 4).

Les focus groups ont été conduits auprès des usagers et ont concerné au total 87 personnes dans huit localités à savoir Takalgot, Saidaoua, Takachouart, Arzérori, Karofane, Sabon Guida, Bouza et Madaoua. Le tableau 4 nous donne la répartition par acteurs et par types de questionnaires des personnes touchées par nos enquêtes.

Tableau 5 : Répartition des enquêtés par acteurs.

Acteurs

Catégories socioprofessionnelles

Échantillons enquêtés

Total enquêtés

Usagers (chefs de

ménages)

Agriculteurs, Éleveurs, agro

éleveurs et Briquetiers

30

30

CLE

Membres des comités exécutifs

9

9

Autorités administratives

Préfets

2

13

 

4

 

7

 

Chefs traditionnels

2

3

 

1

 

Chefs de services techniques

7

7

 

0

 

Chefs

4

4

Focus Group

87

87

Total enquêtés

 

153

 

Après le dépouillement, les données des enquêtes récoltées ont été traitées et analysées à l'aide des logiciels Excel et SPSS.

Toutefois, plusieurs difficultés ont été rencontrées durant cette étude :

· Un retard avant de nous rendre sur le terrain. Ce retard était dû à la promesse du projet de nous assurer les déplacements, promesse qui n'a finalement pas été tenue ;

· Des ressources financières très limitées ;


· Des villages très éloignés et d'accès difficile (certaines routes étant impraticables à moto, en particulier dans le CLE de Bouza) ;

· Les maires presque toujours en déplacement pour des raisons de service, et les conseillers absents du fait que la plupart d'entre eux vivent dans des villages plus ou moins éloignés du chef lieu de la commune ;

· L'indisponibilité et l'insuffisance des agents dans les services techniques ;

· La dispersion des membres des comités exécutifs des CLE dans des villages différents et éloignés.

L'ensemble de ces difficultés a eu pour conséquences :

- un retard dans la récolte des données qui a duré deux mois de plus que le délai prévu qui est de quatre mois,

- certaines localités prévues n'ont pas été visitées.

Chapitre 4 : RÉ SULTATS

I- LES ORGANES GIRE DANS LA BASSE VALLÉE DE LA TARKA : ORGANISATION ET FONCTI ONNALITÉ.

1-1 Les zones des CLE de Bouza et Madaoua.

(Carte 5)

L'espace géographique du CLE de Madaoua s'étend sur une superficie de

873 km2 entre les communes de Madaoua, Arzérori, Bouza,

Sabon Guida et Ourno et

renferme six sous bassins (Carte 6) : Tikiré, Illégane, Adjibaou, Mouléla, Lakeité et Kollé.

Le CLE de Madaoua compte 90 villages partagés entre quatre communes : Madaoua, Bouza, Arzérori et Sabon Guida pour une population totale de 77

411 habitants en 2011

(RGP/H, 2001), essentiellement concentrée dans la commune de Madaoua (Figure 6).

Arzérori
18%

Sabon Guida
2%

Bouza
2%

Madaoua
78%

Figure 6 : Répartition de la population du CLE de Madaoua par commune .

La zone du CLE de Bouza (Carte 5)

a une superficie de 691 km2. Elle est partagée

entre

les communes de Bouza, Karofane, Ourno, Madaoua, et Arzérori.

C

e CLE compte également 90 villages avec une population de 89128 habitants en 2011 (RGP/H, 2001) dont 63% dans la commune de Bouza . (Figure 7). Le CLE de Bouza comporte cinq sous bassins dont les noms sont Tanfaye, Bouza, Toro, Tassoliat et Madetta (Carte 6).

Karofane
18%

Madaoua
11%

Arzérori
4%

Ourno
4%

Bouza
63%

Figure 7 : Répartition de la population du CLE de Bouza par commune.

Carte 5 : Contour des CLE de Bouza et Madaoua avec les différentes communes .

Carte 6 : Les 11 sous bassins des CLE de Bouza et Madaoua avec le contour administratif.

1-2 Analyse du processus de mise en place des CLE

1-2-1 Caractérisation de la basse vallée de la Tarka

D'après les résultats de nos enquêtes, les services techniques associés à cette phase ont jugé bonne la phase de caractérisation du bassin (100% des réponses).

1-2-2 La rencontre d'information

Les limites des zones des CLE étant connues, une rencontre d'information a été organisée par le projet GWI-Niger.

Les résultats des enquêtes ressortent qu'il s'est posé à ce niveau des problèmes liés à un déficit d'information et aux affectations des agents de l'État (certains agents déjà associés au processus sont affectés et les nouveaux ont du mal à se l'approprier) (Figure 8).

Affectation des
agents
25%

Information bien
donnée
10%

Ne savent pas
2%

D

éficit
d'information

63%

Figure 8 : Appréciation par les enquêtés (services techniques) des p roblèmes ayant marqué la phase d'information.

1-2-3 Les ateliers thématiques

Les fréquences des r éponses données par les enquêtés montrent que c ette phase a notamment été marquée par une faible représentation des communes et des services techniques, l'analphabétisme des délégués ...etc. (Figure 9).

Analphabétisme de
certains délégués
20%

La carte des
ressources non
suffisante
12%

Insuffisance du
temps
17%

Insuffisance
d'appui/encadrement
7%

Faible

représentation des

STD

9% Faible

représentation des
communes
23%

Affectation des
agents de l'Etat
12%

Figure 9 : Appréciation, par les enquêtés (STD, communes, usagers), des problèmes ayant marqué la phase de formation des acteurs.

1-2-4 Mise en commun des plans d'action GIRE et élection des bureaux des CLE

D'après les réponses

des enquêtés, on note entre autres problèmes ayant marqué cette phase, le retard dans l'obtention d'agrément pour les CLE, une insuffisance de temps de concertation, l'esprit partisan qui a marqué le choix des membres (Figure 10).

Développement
des compétences

au niveau des
membres
11%

Certains membres
ne comprennent
pas leurs rôles et
responsabilités
17%

Retard dans
l'obtention de
l'agrément
28%

Insuffisance de
temps de
concertation
13%

Esprit partisan au
détriment de

compétence pour
le choix des
membres
27%

Dél. Analphabètes
4%

Figure 10 :

Appréciation des problèmes ayant

marqué la phase mise en commun des plans

d'action.

1-3 Structuration des CLE

Dans les deux CLE, les membres des comités exécutifs sont des représentants des organisations locales. Le tableau 5 donne la composition des bureaux exécutifs des CLE de Bouza et Madaoua.

Tableau 6 : Composition des bureaux exécutifs des CLE de Bouza et Madaoua.

Postes

Sexe

Structures de provenance

 

Bouza

Madaoua

Bouza

Président

Homme

Homme

Vice Président

Fédération des

Unions de la Filière Oignon

Trésorier AUE

Vice Président

Femme

Homme

Usager domestique

Usager domestique

Secrétaire général

Homme

Homme

Membre AUE

 

SG adjoint

Homme

Femme

Producteur maraîcher

Alphabétisation

Trésorier général

Femme

Femme

Membre AUE

Élue locale

Trésorier général

Adjoint

Homme

Femme

Producteur maraîcher

Groupement féminin

Secrétaire à

l'Organisation

Femme

Homme

Présidente d'un

Groupement

féminin exerçant le maraîchage

SG AUE

Secrétaire à

l'Organisation Adjoint

Homme

Femme

Leader d'opinion/Usager domestique

Usagère

Secrétaire à

l'Information

Homme

Homme

Autorité

coutumière, gestionnaire des
ressources en eau

SG banque

céréalière

Secrétaire à

l'Information

adjoint

Femme

Homme

Leader

d'opinion /usagère domestique

 

COMMISSAIRES AUX COMPTES

1er CC

Homme

Homme

Usager domestique

 

2ème CC

Femme

Homme

Membre du Bureau Association

nationale des

producteurs

d'oignon

 

3ème CC

Femme

Femme

Union Départementale des Professionnels de
l'élevage

SG COGES

 

On remarque que dans les comités exécutifs des deux CLE, le genre a été pris en compte avec 40% des femmes dans chacun des comités exécutifs. De même, dans le choix des délégués villageois qui ont mis en place le CLE, la parité homme/femme a été respectée à raison d'une femme et un homme par village.

Chacun des comités exécutifs comporte plus ou moins tous les acteurs et usagers de l'eau.

De l'avis de tous les enquêtés, l'initiative est bonne à condition que les CLE disposent des moyens nécessaires pour la mise en oeuvre de leurs plans d'action. Les services techniques estiment que les membres des CLE doivent être formés pour bien jouer leurs rôles. Ils doivent également disposer de textes juridiques pour que leurs actions soient plus efficaces.

1-4 Réalisations des CLE

Chacun des deux CLE dispose d'un plan d'action pour la GIRE établi sur trois ans. Les plans d'action des CLE ont été élaborés avec l'aide des services techniques et les propositions des populations. Ils ont été suivis d'une visite sur le terrain par les membres des comités exécutifs des CLE.

Ces plans d'action GIRE constituent une programmation des actions à réaliser dans le temps et dans l'espace en vue d'aboutir non seulement à une mise en valeur des potentialités de la zone des CLE, mais aussi à une maîtrise des différentes contraintes identifiées lors de la phase d'identification des problématiques GIRE. Ces actions varient selon le contexte géomorphologique. Elles s'articulent autour des points suivants :

- Amélioration de la couverture des besoins en eau et l'accès à l'eau potable ; - Lutte contre l'insécurité alimentaire ;

- Amélioration de l'état de santé des communautés dans le cadre de la GIRE ; - Renforcement des capacités des acteurs sur la GIRE ;

- Amélioration des conditions de vie de la femme.

Chacun des deux CLE dispose d'un compte bancaire dans une institution de micro finance (Mutuelle YARDA), à Madaoua pour le CLE de Madaoua et à Bouza pour le CLE de Bouza, ainsi que des bureaux (non équipé au moment de notre passage pour le CLE de Bouza).

Après deux ans d'existence, on ne peut aujourd'hui compter à l'actif des CLE qu'une tournée de sensibilisation effectuée dans tous les villages, grâce à l'appui du projet GWINiger, à l'occasion de laquelle les populations ont été informées sur les missions assignées aux CLE, la nécessité d'une participation de tous pour l'accomplissement de leurs missions.

Toujours sur financement du projet GWI-Niger, le CLE de Madaoua a signé un contrat avec une radio locale à Madaoua pour passer, une fois toutes les deux semaines, une émission sur la GIRE.

Le projet a également organisé deux voyages d'études : au Burkina Faso à l'intention de trois membres du comité exécutif du CLE de Madaoua et au Mali à l'intention de trois membres du comité exécutif du CLE de Bouza, afin de leur faire découvrir les pratiques de gestion des ressources en eau dans ces pays.

Actuellement, les CLE ont ficelé de nombreux dossiers dont le financement reste toujours à rechercher.

1-5 Gestion des ressources en eau dans les CLE

1-5-1 Accessibilité à l'eau

Dans la basse vallée de la Tarka en général, la ressource en eau est essentiellement souterraine. Les eaux de surface se limitent à quelques mares permanentes et semipermanentes, et des écoulements temporaires en saison des pluies.

La disponibilité et l'approvisionnement en eau dans les CLE de Madaoua et Bouza varient très fortement d'une localité à une autre. Elles sont surtout fonction de l'unité géomorphologique en présence.


·. Dans le CLE de Bouza :

Tous les villages sont situés soit sur le plateau, soit sur le versant. Ces entités morphologiques sont caractérisées par une nappe très profonde (nappe du Continental Terminal) nécessitant des ouvrages coûteux. Les puits traditionnels l'atteignent rarement avec des débits dérisoires. C'est pourquoi dans le CLE de Bouza, les villages font face à une pénurie d'eau et un manque crucial d'infrastructures hydrauliques fonctionnelles. Cette situation prévaut dans tous les villages du CLE que nous avons visités (Photo 5).

A Karofane, le village ne dispose plus que de trois puits cimentés pour une population de 2746 habitants en 2011 (RGP/H, 2001), avec une mini AEP en panne. Ce qui fait que les

populations sont obligées d'aller à la recherche de l'eau dans un village situé en bordure de la vallée, à environ deux kilomètres, notamment en saison sèche.

A Bouza également, malgré l'Adduction d'Eau Potable, les populations vivent assez régulièrement les pénuries d'eau.

En plus, la grande partie de la zone du CLE de Bouza est couverte d'affleurements rocheux, ce qui limite l'infiltration et entraîne des ruissellements importants. C'est pourquoi, on observe une forte concentration de koris, affluents de la vallée de la Tarka. Ces affluents accentuent l'érosion et les pertes en terre (Photo 1). Cependant, on note une rareté de micro barrages qui pourtant auraient permis de valoriser cette eau, d'alimenter la nappe et de limiter les pénuries d'eau et l'érosion.

Photo 1 : Koris dans le CLE de Bouza.


·. Dans le CLE de Madaoua :

Dans ce CLE par contre, l'eau est disponible et mieux accessible en général. Cependant, il existe ici quelques villages sur le plateau où les caractéristiques hydrogéologiques sont comparables à celles des villages de Bouza.

C'est le cas de Takachouart, un village de la commune d'Arzérori dans lequel l'accès à l'eau se fait avec beaucoup de difficultés. Ce village d'environ 342 habitants en 2011 (RGP/H, 2001) disposait d'un seul forage aujourd'hui en panne. Pour résoudre le problème, un branchement a été fait depuis la mini AEP d'Arzérori avec des canalisations de très faibles diamètres qui alimentent d'abord le village d'Arzérori-Nomade avant d'arriver à Takachourt, sur plus de deux km. A cela s'ajoute un prélèvement assez important d'eau dans le village amont ; ce qui se traduit par un faible débit à Takachouart. Les populations des deux villages se sont entendues pour établir un calendrier d'ouverture des robinets, mais ce calendrier n'est pas respecté par certains habitants d'Arzérori-Nomade. Cela entraîne quelquefois des

mésententes entre les personnalités du village de Takachouart et les présumés responsables de cet état de fait.

Ainsi à Takachourt, les femmes attendent de fois jusqu'à minuit avant d'avoir de l'eau, pendant que les robinets sont fermés en amont.

Dans ce village, les populations affirment qu'auparavant il suffisait de creuser un peu en bordure des koris pour avoir de l'eau. Ce qui allégeait leur souffrance dans la corvée d'eau. Aujourd'hui, ces endroits sont quasiment secs et les populations attribuent cela à l'existence de prosopis utilisé pour la protection des berges (photo 2) qui selon eux, pompe l'eau.

Photo 2: Prosopis utilisé pour la protection des berges d'un koris à Takachouart.

Dans les autres localités du CLE de Madaoua, le problème de disponibilité et d'accessibilité à l'eau est moindre. Mais il se pose un autre problème : celui de la pollution, notamment dans le lit de la vallée.

A Saidaoua par exemple, village situé sur le versant, il existe trois puits cimentés pour une population d'environ 1242 habitants en 2011 (RGP/H, 2001), mais les puits ne sont équipés d'aucun périmètre de protection (Photo 4).

A Takalgott, dans le lit de la vallée, presque chaque ménage dispose d'un puisard au sein de la maison pour son approvisionnement en eau de boisson et d'abreuvement des animaux. La photo 3 montre un forage abandonné dans le même village parce que les villageois jugent le goût de l'eau des puisards meilleur que celui du forage. En effet les puisards captent la nappe alluviale qui a une eau plus douce. Ainsi l'eau du forage, installé à côté d'une mosquée, n'est donc utilisée qu'occasionnellement pour des besoins d'ablutions. Mais le problème à Takalgott tout comme dans les autres localités du lit de la vallée est celui relatif à la qualité de l'eau. En effet, les puisards ne sont dotés d'aucune mesure de protection,

alors que les animaux sont attachés dans la même concession et les excréments humains déposés aux alentours immédiats des maisons. En plus, s'étendent non loin des concessions, des sites de maraîchage exploités depuis des décennies.

Cela est d'autant plus alarmant quand on sait que la nappe n'est qu'à 5 à 7 mètres de profondeur dans cette partie du bassin, et en saison des pluies, elle pourrait remonter à 2 mètres.

3

4

5

Photo 3 : Forage fonctionnel abandonné à Takolgott dans le lit de la vallée.

Photo 4 : Des filles au bord d'un puits à Saidaoua sur le versant.

Photo 5 : Approvisionnement en eau autour d'un puits dans le CLE de Bouza, sur le plateau.

La carte 7 donne la répartition des points d'eau (forages, puits cimentés et pastoraux) dans les zones des CLE de Bouza et Madaoua. On remarque en effet que le nombre de ces points d'eau est plus limité dans le CLE de Bouza que dans celui de Madaoua.

Carte 7 : Répartition des points d'eau dans les zones des CLE de Madaoua et Bouza.

1-5-2 Gestion des ressources en eau

La gestion communautaire des ressources en eau dans les CLE de Madaoua et Bouza demeure encore traditionnelle. Elle peut être soit individuelle, soit participative.

+ Gestion traditionnelle individuelle

Dans ce type de gestion, c'est une seule personne qui a la responsabilité de gérer la ressource en eau et les infrastructures hydrauliques, généralement le chef du village ou le chef de canton. Ces derniers assurent ainsi la gestion d'éventuels conflits liés à la ressource. Mais ils ne peuvent être sur place pour s'assurer de l'application des règles d'accès à respecter.

C'est pourquoi dans la plupart des cas le chef responsabilise d'autres personnes pour assurer la gestion des points d'eau. Ces dernières étant beaucoup plus proches du point d'eau, elles ont le pouvoir de contrôler et de faire respecter les règles d'accès, la gestion des conflits étant toujours assurée par le chef. Les personnes responsabilisées rendent comptent au chef du village.

On observe également au niveau de certains forages ou puits cimentés publics, que la gestion est assurée par une seule personne quasiment toujours présente sur le point d'eau. Cette personne est généralement désignée par consensus par la population du village. La

personne choisie organise l'accès à l'eau, assure la salubrité au niveau du point d'eau avec l'aide des populations et, collecte les fonds (vente d'eau ou cotisation des habitants du village) pour la maintenance des ouvrages. Ce mode de gestion a été constaté sur les points d'eau à Karofane, dans le CLE de Bouza.

Par contre au niveau du lit de la vallée où presque chacun dispose d'un point d'eau dans sa concession et/ou dans son champ, la gestion est isolée. Chacun détermine librement les normes d'utilisation de la ressource à sa guise. Le chef de village n'intervient qu'en cas de conflit.

Au niveau des sites maraîchers à Madaoua, il a été constaté une forme particulièrement nouvelle de valorisation des ressources en eau. En effet, des particuliers ont creusé dans leurs champs des forages équipés de motopompes spécialement pour la vente d'eau sur place. Le bidon de 20 litres est vendu à 10 FCFA. Des quantités assez importantes d'eau pouvant aller à plus de 2 m3 par jour peuvent être vendues. Selon les producteurs, cette forme de vente d'eau a vu le jour récemment, suite à l'approfondissement croissant de la nappe à certains endroits. Il devient en effet plus économique pour certains producteurs, notamment ceux qui n'ont pas de motopompes, d'acheter l'eau pour l'arrosage que de la puiser.

+ Gestion traditionnelle participative

La gestion traditionnelle participative est le deuxième mode d'organisation et de gestion des ressources en eau dans les zones des CLE de Bouza et Madaoua. Ce mode de gestion revêt plusieurs formes.

A Guidan Bado dans le CLE de Bouza, les populations se sont organisées autour d'un site maraîcher pour gérer les ressources en eau. Une zone a ainsi été délimitée dans laquelle des normes d'utilisation de la ressource ont été définies. En effet, toute personne qui gaspille l'eau ou qui laisse divaguer des animaux dans cette zone est amendée. Les chefs des villages qui exploitent le site assurent le respect de l'application de ces mesures.

Autour des puits pastoraux, les éleveurs s'organisent également pour réglementer l'accès à l'eau. L'idée d'organiser l'accès aux puits pastoraux est née du fait de la forte pression qu'ils subissent. Cette pression est accentuée en période de transhumance et à cette période précisément, certains villageois refusent aux éleveurs d'accéder à leurs puits (Cas de Saidaoua).

1-6 Rôle de la femme dans la gestion de la ressource en eau

Dans la basse vallée de la Tarka en général et dans les zones des CLE en particulier, la corvée d'eau est essentiellement assurée par les femmes comme on peut le voir sur les photos 3, 4 et 5. Ces dernières se chargent également de la recherche du bois de chauffe et d'assurer les repas de la famille.

Pour ce qui est de la corvée d'eau par les femmes, elle est particulièrement préoccupante dans la zone du CLE de Bouza où, des journées entières sont consacrées à la recherche de l'eau. D'après la mairie de Bouza, on rencontre même des cas de chutes des femmes dans les puits ou des accouchements au bord des points d'eau.

Toutefois, on remarque une représentativité des femmes dans la plupart des comités de gestion des points d'eau existants et dans les bureaux des CLE, de même que quelques rares organisations féminines dont la vocation n'est pas forcement en relation avec la gestion de l'eau.

Mais les multiples occupations que la plupart de ces femmes ont au quotidien leur donnent très peu de temps pour jouer efficacement le rôle qui devrait être le leur, celui d'actrices principales de la gestion des ressources en eau.

II- LES ACTEURS DE LA RESSOURCE EN EAU DANS LES ZONES DES

CLE DE MADAOUA ET BOUZA : IMPLICATION ET ATTENTES

2-1 Les acteurs de la ressource en eau

Dans les zones des CLE, les acteurs de la ressource en eau peuvent globalement se regrouper en deux catégories : les acteurs usagers et les acteurs non usagers.

Le premier groupe comprend les usagers domestiques, les agriculteurs, les éleveurs, et les briquetiers. Il ya également les pêcheurs même si dans nos villages d'étude ce type d'acteurs n'existe pas du fait qu'il n'ya pas de mare permanente.

Le deuxième groupe d'acteurs est celui des préfectures, des mairies, des chefferies traditionnelles et des services techniques de l'État.

2-1-1 Usagers/Usages

· Les usagers domestiques :

Les usages domestiques de l'eau dans tous les villages visités concernent essentiellement la boisson humaine et l'abreuvement des animaux. L'approvisionnement en eau du ménage est essentiellement assuré par les femmes et les jeunes filles, et dans quelques rares cas les garçons.

Le CLE de Bouza est particulièrement caractérisé par des difficultés d'approvisionnement en eau du fait des caractéristiques hydrogéologiques de la zone. La nappe est très profonde et l'exhaure nécessite des forages très coûteux qui ne sont pas à la portée des populations. Dans cette partie de la vallée, les femmes parcourent des dizaines de kilomètres pour trouver un point d'eau. Ce qui entraine une forte pression sur les rares points d'eau où les femmes et les filles passent des journées entières. Cela a des conséquences sociales importantes. Dans les villages de la zone que nous avons visités, certaines filles sont affectées entièrement à la corvée d'eau et ne peuvent de ce fait ni aller à l'école, ni faire d'autres travaux domestiques.

Les mêmes difficultés d'approvisionnement en eau se posent dans les rares villages du CLE de Madaoua se trouvant sur le plateau.

Au niveau du versant, le problème est moindre, la profondeur des puits exploités tournent autour de 15 à 20 mètres.

Sur les marchés, beaucoup de spéculations se font autour de la ressource en eau. En effet, sur tous les marchés ruraux visités, nous avons remarqué la présence des revendeurs d'eau. Sur le marché de Karofane par exemple, un tonneau de 200 litres est acheté à 400 F CFA sur le puits pour être revendu autour de 1500 F CFA sur le marché. Le récipient d'environ 1 litre est vendu autour de 10 F.

· Les agriculteurs : Dans les deux CLE, l'agriculture constitue la principale activité des populations.

Sur les plateaux et les versants, l'agriculture est exclusivement pluviale. La production dépend directement de la quantité de pluie qui va tomber durant la saison. Elle est pratiquée pendant trois à quatre mois, après quoi les bras valides partent en exode dans les pays voisins.

Dans cette partie de la vallée, les terres cultivables sont insuffisantes, du fait de l'érosion et des affleurements rocheux qui couvrent une grande partie des terroirs.

Comme solution à cette agriculture dépendante de la pluie, les personnes enquêtées proposent la construction de barrages sur les multiples koris pour valoriser les eaux de pluie qui sont en grande partie perdues dans le ruissellement. Cela permettrait de pratiquer le maraîchage et de maintenir les bras valides sur place.

Par contre dans le lit de la vallée, le maraîchage est très bien développé à cause de la proximité de la nappe (Cas de Sabon Guida et Takolgott). L'oignon constitue la principale culture avec en moyenne trois récoltes par an. A Takolgott par exemple, certains paysans ne pratiquent plus l'agriculture pluviale au profit du maraîchage. Les premiers semis d'oignons ont lieu aussitôt après la récolte des céréales (mil, sorgho) qui sont des cultures pluviales (Photo 5).

Photo 6 : Planches d'oignon dans la partie récoltée d'un champ de mil dans le CLE de Madaoua (lit de la vallée).

Compte tenu des exigences de la culture de l'oignon, l'irrigation y est très pratiquée avec une forte utilisation d'engrais et pesticides. Elle est faite à partir des puisards chez les exploitants moins nantis et à partir de forages maraîchers équipés de motopompes pour les exploitants disposant de moyens.

Les usagers enquêtés affirment en majorité être informés de l'existence de la pollution de la nappe (Figure 11).

Pas de
pollution
16%

Nous n'avons
pas le choix
19%

Ne savent pas
10%

Nous
sommes
informés
55%

Figure 11 : Perception de la pollution de l'eau due aux engrais par les usagers.

· Les éleveurs :

L'élevage est la deuxième activité après l'agriculture dans notre zone d'étude. Dans la plupart des cas, il s'agit d'un élevage de case. Ce sont essentiellement les agriculteurs qui disposent d'animaux qu'ils gardent dans leurs concessions.

Mais après la récolte, on note une descente importante des éleveurs transhumants du Nord au Sud. Ce

même si cette année, nous n' rarement liés à l'eau.

L'élevage n'a pas de grandes particularités sel

note simplement une plus grande li

versants contrairement à la vallée où le maraîchage prend

animaux en divagation provoqu

généralement réglés par les chefs de villages.

· Les briquetiers :

Dans l es localités visitées

habitations en banco, construites à partir

personnes dont le métier est la

incontournables de l'

eau. Généralement

tte descente est marquée quelquefois par des conflits entre agriculteurs et éleveurs
avons rencontré aucun cas de conflit.

Mais ces conflits sont

on les unités géomorphologiques. On berté du bétail en saison sèche

au niveau du plateau et des

la

place des cultures sous pluie. Les ent donc de petits conflits ( comme à Takolgott) mais qui sont

sur le versant et dans la vallée

, il existe de nombreuses

de briques

en terre. Les briquetiers sont des

fabrication et la vente

des briques. Ce sont des usagers exécutée par des jeunes, c

ette activité est une grande

consommatrice d'eau et fai

t vivre de nombreuses familles. La construction des briques débute (Octobre à Novembre)

généralement à l'arrêt des pluies . Ce qui engendre des conflits entre les

confectionneurs de briques et les éleveurs car c'es t la période pendant laquelle les animaux en divagation piétinent les briques. Il faut cependant noter que dans nos villages d'étude, ces conflits existent mais ne sont pas graves.

Sur le plateau par contre, les types d'habitats sont en briques de pierre, la briqueterie n'est donc pas développée.


· Les usages culturels de l'eau :

De nos jours, de nombreux rites traditionnels liés à l'eau ont disparu avec l'avènement de l'islam.

Toutefois, on peut noter dans certains villages quelques cérémonies traditionnelles organisées par les populations en cas de retard des pluies. Ces cérémonies varient selon les localités.

C'est le cas de la zone de Bouza où une cérémonie de demande de pluie est organisée. A l'occasion de cette cérémonie, des femmes portent des habits d'hommes et se rendent à l'Est du village où, après un festival de danses et de chants, un bouc rouge est sacrifié. La viande du bouc est intégralement mangée par les mêmes femmes en brousse.

C'est également le cas d'une autre forme de rite qui consiste à regrouper des dignitaires religieux et coutumiers qui, suite à des sacrifices, implorent les Dieux pour qu'ils fassent descendre la pluie.

2-1-2 Les communes

Le nouveau code de l'eau du Niger a donné une place importante aux collectivités territoriales dans la gestion des ressources en eau dans nombreux de ses articles. Il place l'État et les collectivités territoriales au premier plan du cadre institutionnel de gestion de l'eau.

« Article 21 : Le cadre institutionnel de gestion de l'eau est composé de :

- l'État et les collectivités territoriales ;

- la Commission Nationale de l'Eau et de l'Assainissement (CNEA) prévue à l'article 25 et les Commissions Régionales de l'Eau et de l'Assainissement (CREA) ;

- les Commissions de Gestion de l'Eau au niveau des UGE ;

- les organes locaux de gestion de l'eau.

D'autres organes peuvent, en tant que de besoin, être créés par voie réglementaire.

Article 26 : Les collectivités territoriales assurent, dans le cadre de leurs missions respectives, la gestion durable de l'eau avec la participation effective de tous les acteurs concernés.

Les domaines de compétences transférées par l'État aux collectivités territoriales sont déterminés par la loi.

Article 27 : Des Unités de Gestion des Eaux (UGE) sont créées pour servir de cadre physique pour la gestion et la planification des ressources en eau sur le territoire de la République du Niger.

Leur nombre et leur délimitation sont fixés par voie réglementaire.

Article 28 : Pour chaque UGE, il est créé une Commission de Gestion de l'Eau regroupant des représentants de l'État et des Collectivités Territoriales, des groupes socioprofessionnels concernés par la gestion des ressources en eau.

Les attributions, la composition, l'organisation et les modalités de fonctionnement des Commissions de Gestion de l'Eau sont fixées par voie réglementaire.

Dans l'attente de la mise en place effective des Commissions de Gestion de l'Eau basées sur les UGE, la CNEA est représentée au niveau régional par des Commissions Régionales de l'Eau et de l'Assainissement (CREA), conformément aux structures administratives actuelles. »

En outre, les associations de gouvernements locaux représentent un des moyens par lesquels la bonne gouvernance de la ressource en eau se réalise au niveau national car elles ont le pouvoir et la voix nécessaires pour influencer les organismes de prise de décision à des niveaux supérieurs.

C'est à ce titre que le code général des collectivités territoriales du Niger a prévu la création de structures intercommunales (art. 325, 326 et 327).

2-1-3 Les autorités administratives et coutumières

Dans notre cas, il s'agit des préfets et des chefs traditionnels.

Le préfet est le représentant de l'État au niveau du Département.

L'article 22 du code de l'eau stipule : « L'État assure, dans le cadre d'un aménagement équilibré du territoire, la gestion durable et équitable de l'eau avec la participation effective de tous les acteurs concernés. »

Article 24 : « L'État et les collectivités territoriales peuvent s'associer, sous forme contractuelle, pour la réalisation d'objectifs et de projets d'utilité publique.

Les modalités d'association sont précisées par voie réglementaire. »

Sur le terrain, les préfets assurent l'appui conseil et le suivi des activités. Leur pouvoir de décision est le contrôle de la légalité conventionnelle.

Les chefs traditionnels sont hiérarchisés. On retrouve au niveau des villages, les chefs de villages et en zones nomades les chefs de tribus ; puis au niveau des cantons (un ensemble important de villages), les chefs des cantons ou chefs de groupements chez les nomades. Ces chefs interviennent assez efficacement dans la gestion des conflits. Les chefs traditionnels portent les sollicitations des villageois auprès des services techniques et des partenaires au développement. Ils sont garants des activités socioculturelles et anthropologiques.

2-1-4 Les services techniques de l'État

Les services techniques déconcentrés de l'État au niveau des CLE de Madaoua et Bouza dans le cadre de ce travail sont :

- Le service départemental de l'hydraulique : Il assure le suivi de la gestion de l'eau et du service de l'eau, la réhabilitation des ouvrages, la mise en place de nouvelles infrastructures...etc.

- Le service départemental de l'environnement : Ce service participe à la formation et à l'équipement des artisans pêcheurs, la fixation des normes d'exploitation et des techniques pour prévenir la pollution ainsi que la mise en place de mode de gestion (communautaire) avec la création d'une coopérative de pêcheurs. Il assure également des travaux de récupération des terres dégradées et des plantations d'arbres, la protection des berges des koris tout en oeuvrant pour limiter le déboisement.

- Le service départemental de génie rural : il s'occupe des grands ouvrages de CES/DRS dans la lutte contre les érosions hydriques et éoliennes qui menacent les ouvrages, dégradant les sols et remplissant les mares.

- Le service départemental de l'élevage : intervient dans la gestion des couloirs de passage des animaux et dans l'hydraulique pastorale.

2-1-5 Le projet GWI-Niger

Le projet GWI-Niger oeuvre pour l'application de la GIRE dans la basse ballée de la Tarka. Il a mis en place les deux CLE concernés par cette étude et prépare la mise en place de deux autres CLE afin de couvrir l'ensemble du bassin versant de la basse vallée de la Tarka. Le projet GWI-Niger organise des séances de formations et d'informations sur la GIRE à l'intention de l'ensemble des acteurs.

2-1-6 Autres ONG et Projets

De nombreuses ONG et associations interviennent dans la basse vallée de la Tarka dans des domaines variés. Pour ce qui est de l'eau on peut citer :

- L'ONG RAIL : ONG internationale intervenant dans le fonçage et la réhabilitation des puits.

- Le Projet Petite Hydraulique et Sécurité Alimentaire (PPHSA) intervenant à Bouza et Madaoua et qui appuie surtout les irrigants en matériels et techniques de mobilisation et économie de l'eau. Il a comme projection la dotation des sites maraîchers en réseau d'irrigation dit Réseau Californien.

2-2 Implications/Attentes des acteurs vis -à-vis des CLE

Au moment de la mise en place des CLE, l'ensemble des acteurs ont plus ou moins été impliqués. On retrouve en effet dans les Comités Exécutifs

des CLE pratiquement toutes les catégories socioprofessionnelles. Mais au fil du temps, cette implica

tion est devenue plus ou

moins faible.

2-2-1 Les communes

Les communes ont été pleinement associées durant le processus de mise en place des CLE grâce aux efforts du projet GWI-Niger. Mais la

participation des élus locaux dans les différentes phases ayant conduit à l'installation des CLE a été faible

. Toutefois la principale

contrainte

à l'implication effective des communes dans les CLE est liée au fait que presque tous les élus sont nouveaux. D'où une impérieuse nécessité de disposer des textes définissant clairement

les rôles et responsabilités des

communes dans les CLE, leur niveau d'implication devant exister entre eux.

ainsi que toute forme de relations

L'implication des communes dans les CLE est diversement appréciée par les élus (Figure 12).

Pas impliquées
33%

Pas de
reponse/Ne
savent pas
17%

Implication
médiocre
50%

Figure 12 : Appréciation de l'implication des communes dans les activités des CLE.

En effet la moitié des enquêtés au niveau des mairies jugent médiocre l'implication des communes dan s les activités des CLE et 30% estiment qu'elles ne sont même pas impliquées (Figure 12).

Au niveau

des membres des CLE également, la grande majorité (70%) n'est pas satisfaite des relations actuelle s entre les communes et les CLE (Figure13).

Satisfaits
20%

Pas de reponse
10%

Non satisfaits
70%

Figure 13 : Satisfaction des membres des CLE de l'implication des communes dans les activités des CLE.

Pour une amélioration de ces relations, les propositions faites au niveau des communes et au niveau des membres du bureau des CLE diffèrent (Figures 14 et 15).

PA = Plans d'action.

PDC = Plans de Développement Communaux

Prise en compte
des PA dans les
PDC
39%

Pas de reponse
3%

Appui financier
des communes
21%

Participation aux
réunions
37%

Figure 14 : Propositions

des membres des CLE pour une amélioration des relations CLE/communes. .

Information

Figure 15 : Propositions des élus locaux pour une amélioration des relations CLE/communes.

Mémoire Mastère GCRN/GIRE, Centre Régional AGRHYMET, 2011-1012.

Les élus réclament plus de transparence dans le fonctionnement des CLE, plus de concertation et d'informations pour fonder un bon partenariat entre eux.

Pour les membres des CLE, il faut que les communes appuient financièrement les CLE (21% de réponses), mais aussi que les élus participent aux réunions et qu'ils prennent en comptent les plans d'action des CLE dans les plans de développement communaux.

De même, les services techniques proposent pour une meilleure collaboration communes/CLE, des rencontres périodiques mais régulières entre les acteurs afin de définir clairement les missions de tout un chacun. Selon les services techniques, les communes, tout en ayant la maîtrise d'ouvrage, doivent appuyer financièrement et matériellement les CLE. Elles doivent également appuyer les CLE dans l'élaboration et la mise en oeuvre de leur plan d'action en prenant en compte dans leurs PDC toutes les préoccupations déjà énumérées dans les plans d'action des CLE.

2-2-2 Les services techniques déconcentrés de l'État

Les services techniques jouent un rôle capital dans la mise en place et le fonctionnement des CLE : celui d'appui conseil dans le montage de microprojets, le contrôle, la participation à la reprogrammation des activités dans les plans d'action des CLE, l'appui dans le respect de l'application des textes réglementaires en vigueur et les formations.

Les services techniques ont aidé à ressortir les principaux défis à relever pour la mise en oeuvre de la GIRE dans la zone des CLE à savoir :

- les modes traditionnels de gestion ;

- le manque de qualité de l'eau et la non maîtrise des ressources ;

- L'érosion, l'ensablement de la vallée, la baisse du niveau de la nappe ;

- L'accès à l'eau des populations vulnérables ;

- Dynamique d'échange et de concertation entre les acteurs ;

- La création d'un fonds GIRE. ;

- Insuffisance et mauvaise répartition des points d'eau, profondeur de la nappe et inadaptation des ouvrages.

Ces défis ont permis d'orienter les CLE à identifier les problèmes prioritaires à prendre en compte dans l'élaboration de leurs plans d'action.

Cependant, il n'existe pas encore de cadre institutionnel formel pour promouvoir les relations de travail entre les services techniques et les CLE.

2-2-3 Les usagers

Avant la mise en place des comités exécutifs des CLE, il a été procédé à l'identification des délégués villageois (ou délégués communautaires). Ces délégués sont au nombre de deux pour chaque village dont une femme et un homme. Ils ont été choisis par les villageois euxmêmes en assemblée générale et sont pour la plupart des représentants des organisations ou associations au niveau de leurs villages.

Ces différents délégués ont choisi au sein d'eux-m êmes les membres des comités exécutifs. Ils sont convoqués à chacune des rencontres que les CLE organisent normalement deux fois par an et rendent comptent à leur retour aux villageois qu'ils représentent en assemblée.

Dans toutes les localités visitées, les deux délégués villageois sont présents.

Cependant, les résultats de l'enquête menée auprès des usagers ressortent que dans leur grande majorité, ils ignorent la véritable mission des CLE. (Figures 1 6 et 17).

Ne
connaissen
t pas
24%

Connaissen
t le CLE
76%

Ne savent
pas
42%

Lutte
contre les
problèmes
d'eau
28%

Hygiène/As
sainisseme
nt
30%

Figure 16 : Connaissance des Figure 17 : Perception du rôle des

CLE

par les usagers. CLE par les usagers.

Cela s'explique par le fait que jusqu'aujourd'hui, une seule rencontre

et une seule visite des

villages ont pu être tenues

dans chacun des CLE.

-

Les formations organisées par le projet GWI Niger visent généralement les membres des Comités Exécutifs des CLE et le mé

canisme devant permettre le passage de l'information à la

base fonctionne très lentement.

On note également auprès de certains usagers un certain agacement du fait que les CLE n'ont encore rien fait comme activités sur le terrain.

Chapitre 5 : DISCUSSION

I- La nécessité de la GIRE dans les zones des CLE

L'eau, par la diversité de ses usages est une préoccupation de plus en plus majeure du citoyen (IAAT et al., 2007).

Dans les zones de CLE de Bouza et Madaoua, cela se confirme quand on considère la diversité d'acteurs de l'eau qu'on dénombre, allant des différents usagers aux élus locaux, les chefs traditionnels, les services techniques...etc. SEYNI (2010) et ABDOURAHAMANE (2010) ont identifié les mêmes usagers dans la basse vallée de la Tarka.

Les principales activités des populations des zones des CLE de Bouza et Madaoua (agriculture et élevage) sont strictement liées à l'eau. Les productions varient au rythme de la pluie. L'agriculture revêt deux aspects dans ces zones : l'agriculture pluviale et le maraîchage pratiqué dans le lit de la vallée.

L'eau est vitale à la survie et à la santé humaine et elle est une source fondamentale au développement humain (JEAN, 2001). Dans le lit de la basse vallée de la Tarka, à cause d'une forte utilisation d'engrais et de pesticides qui polluent fortement la nappe peu profonde, l'eau de consommation humaine est polluée. En effet, à certains endroits, parfois l'eau est tellement près de la surface de la terre, qu'il suffit de creuser des puisards de 2 mètres pour l'atteindre. Depuis 1996, une étude des sols de la basse vallée de la Tarka réalisée par le Département des Sciences du Sol (Faculté d'Agronomie) de l'Université Abdou Moumouni de Niamey avait montré que les teneurs en phosphore total sont très élevées dépassant dans beaucoup de cas la valeur normale d'un sol type (GUÉRO et al., 1996).

En outre, les résultats des analyses physico-chimiques et bactériologiques de l'eau de quelques points d'eau de la vallée réalisées par la Direction Régionale de l'Hydraulique de Tahoua en 2007 et 2009 (ADAMOU, 2010) révèlent dans certains cas que le taux de concentration dans l'eau de certains éléments chimiques est au-delà des normes de l'OMS (39% des cas) du fait de l'utilisation abusive d'engrais (Urée, NPK, DAP) en vue d'obtenir les meilleurs rendements d'oignon (Voir Annexe 7).

Dans les zones concernées par notre étude, la gestion des ressources en eau demeure encore traditionnelle et revêt plusieurs formes.

De même, l'accessibilité à l'eau varie fortement selon les unités géomorphologiques, avec une plus grande facilité au niveau du lit de la vallée.

Mais dans le lit de la vallée, on note une fluctuation du niveau de la nappe au cours de l'année
(jusqu'à 3 m en 1996 sur piézomètre B6), avec une tendance générale à la baisse, du fait du

changement climatique. La figure 18

donne l'évolution de la nappe phréatique en seulement

1

quatre ans (1993 à 1997) au niveau de deux piézomètres installés dans la basse vallée de la Tarka. On remarque en effet sur cette période, une b

aisse du niveau de la nappe d'environ 3 m

sur le piézomètre B6.

297 Piézomètre B6

296

295

294

293

292

291

290

289

y = 291,7x0,00 R2 = 0,557

Piézomètre B1

303

302

301

300

299

298

297

y = 299,7x0,000
R2 = 0,040

mars-93 juin-93 sept-93 Dec 93 mars-94 juin-94 sept-94 dec-94 mars-95 juin-95 sept-95 dec-95 mars-96 juin-96 sept-96 dec-96

mars-97 . .

sept-93 Dec 93 mars-94 juin-94 sept-94 dec-94 mars-95 juin-95 sept-95 dec-95 mars-96 juin-96 sept-96 dec-96 mars-97 juin-97

Figure 18 : Évolution de la nappe phréatique de 1993 à 1997 sur les piézomètres B6 et B1.

(Source : SIGNER/MEE/LCD, 2010).

Par ailleurs, pour l'usage domestique et pour l'agriculture, l'eau fait l'objet de transactions dans cette partie de la basse vallée de la Tarka, particulièrement dans le CLE de Bouza où la nappe du Continental Terminal et celle du Crétacé Supé

rieur sont très difficiles

d'accès.

Les problèmes

de pollution de l'eau et de disponibilité ainsi que les effets des

ans le sous

changements climatiques imposent une nécessité de la mise en oeuvre de la GIRE d bassin de la basse vallée de la Tarka.

II- Les comités locaux de l'eau de Bouza et Madaoua

La première étape de mise en place des CLE a consisté à une caractérisation de la basse vallée de la Tarka en

27 sous bassins. Les CLE de Bouza et Madaoua couvrent 11 de ces sous bassins (5 pour le CLE de Bouza et 6 pour celui de Madaoua).

Plusieurs étapes ont suivi la caractérisation, jusqu'à l'installation officielle des CLE : la rencontre d'information, l es ateliers thématiques , la m ise en commun des plans d'action GIRE et l'élection du bureau du CLE .

1 Ces piézomètres ne sont plus suivis aujourd'hui.

Un déficit d'information, une faible participation des acteurs (surtout les communes) sont deux des principaux problèmes pour le fonctionnement des CLE. Au Burkina Faso également (SP/PAGIRE), les CLE s'appuient principalement sur des canaux d'information de leurs membres ; il n'y a pas un système propre. Ce qui a comme conséquence une fragmentation, une dispersion et des niveaux et degrés différents d'information au sein des CLE.

En outre, l'évolution des activités des CLE est très lente. Cela est principalement dû au manque de moyens, surtout financiers dont ils font face avec leur faible capacité à les mobiliser ; toute chose qui constitue un blocage financier au bon déroulement des activités des CLE.

En effet, il y a un besoin de ressources financières pour la mise en oeuvre des CLE. L'existence de telles ressources est une des bases de la viabilité de la gestion locale de l'eau. La question du développement d'une capacité autonome suffisante de financement des interventions dans le domaine de l'eau apparaît du reste comme le maillon déterminant du processus d'innovation institutionnelle engagé avec la volonté de l'élaboration du PANGIRE. Il est donc prioritaire aux membres du CLE et aux acteurs de l'eau en général de songer à réfléchir par rapport aux stratégies de financement des actions des CLE.

Mais, les stratégies de mobilisation des ressources financières dans le cadre de l'action des CLE, à la différence des réflexes habituels d'assistanat et de dépendance, doivent traduire avant tout, la solidarité et l'unité d'action stratégique de leurs membres. (MA/H/RH, 2004). Dans la basse vallée de la Tarka, les CLE de Bouza et Madaoua ont de ce fait initié des cotisations annuelles de 10 000 F CFA par village, mais beaucoup de villages restent encore réticents. Tout de même la seule disponibilité financière des CLE actuellement demeure dans les appuis que le projet GWI-Niger leur apporte.

Tous les deux CLE ont également ficelé des dossiers de projets, conformément à leurs plans d'action, mais n'arrivent pas à obtenir le financement nécessaire à leur mise en oeuvre. Ce qui nous a amené à ajouter sur la liste des blocages, un manque de techniques de plaidoyer des membres de bureaux des CLE. Au Burkina Faso, les mêmes problèmes en matière de processus de plaidoyer sont rencontrés au niveau des CLE (SP/PAGIRE) et la gestion de l'information constitue la principale contrainte pouvant entraver l'efficacité du processus de plaidoyer.

Le projet GWI-Niger est actuellement entrain d'envisager les possibilités de la mise en place d'un fonds GIRE au niveau de basse vallée de la Tarka.

En plus du blocage financier, il y a un blocage social. En effet, l'évolution lente des activités des CLE a tendance à créer un climat de méfiance des usagers vis-à-vis des CLE. Il se pose également au niveau des populations locales, un problème d'habitude de l'assistanat. De même, il y a contradictions avec le pouvoir traditionnel: par définition, la GIRE a une vision élargie (bassin), alors que souvent le pouvoir traditionnel en matière de gestion du terroir est plus local.

Dans les zones des CLE de Bouza et Madaoua, les communes et les CLE évoluent quasiment en marge les uns des autres. Les contraintes qui entravent l'existence d'un partenariat efficace entre les deux sont de plusieurs ordres :

Tout d'abord, la mise en place des CLE est assez récente (2010) et coïncidait avec des bouleversements politiques ayant marqué le Niger ces dernières années (Coup d'état, transition militaire...) entraînant du coup une instabilité des institutions politiques. Ce qui fait que les élus locaux continuellement renouvelés ne s'imprègnent pas facilement de ce processus. Le blocage à ce niveau est d'ordre juridique. Il existe un code de l'eau et un code des collectivités territoriales, mais les décrets d'application tardent encore. Les CLE ont été mis en place et fonctionnent donc sur la base de « ce qui n'est pas interdit est permis ».

Ensuite, les CLE n'ont pas de ressources d'accompagnement suffisantes (moyens matériels et financiers très maigres) pour l'accomplissement de leurs missions. En effet, après leur mise en place, leurs seuls moyens sont ceux fournis par le projet GWI-Niger, les CLE se sont donc retrouvés presque abandonnés à eux mêmes. Ce qui a eu pour conséquence un déficit d'informations envers les élus locaux et les usagers et au sein même des membres des CLE, engendrant une mauvaise perception du lien fonctionnel entre le CLE et les communes. Les CLE doivent donc rendre compte aux communes qui sont des structures compétentes sur leurs espaces géographiques.

En plus, la plupart des membres des comités exécutifs des CLE ne connaissent pas bien leur rôle, et les CLE ont tendance à se substituer aux communes. Au Burkina Faso, les principales difficultés pour le fonctionnement des CLE sont quasiment les mêmes (SP/PAGIRE) à savoir :

- la faiblesse de leur capacité de mobilisation financière,

- l'insuffisance d'outils opérationnels pour faciliter la mise en oeuvre de leurs missions,

- la compréhension insuffisante du fonctionnement et du rôle du CLE par les membres

dans un paysage riche en cadre de concertation et autres organes avec quelquefois les

mêmes acteurs.

Les communes, quant à elles, doivent assurer une bonne gouvernance de l'eau au niveau local quand on sait que « l'eau ne connaît pas de frontières ».

Elles doivent jouer un rôle essentiel dans le fonctionnement des CLE, car un certain nombre de leurs mandats réguliers, tels que, l'approvisionnement en eau, le traitement des eaux usées, l'aménagement du territoire, sont reliés directement et indirectement aux ressources en eau. (Philip et al., 2008). La gestion de l'eau et notamment l'accès à l'eau sont un terrain d'initiative naturelle des communautés locales, de l'État, des individus et de la société civile. Cela est d'autant plus vrai lorsque les problèmes d'aménagement et de gestion des eaux présentent une certaine acuité (MA/H/RH, 2004).

Le système de gouvernement local fonctionne à l'intérieur des cadres établis au niveau national. Selon le niveau de décentralisation, les gouvernements locaux ont une certaine flexibilité à l'intérieur de ce cadre pour créer des règlements municipaux et des politiques. (Philip et al., 2008). Au Niger, le Code Général des Collectivités Territoriales offre aux communes la possibilité de s'associer en structures intercommunales (articles 325, 326 et 327). Ce qui constitue une grande opportunité pour les communes de la basse vallée de la Tarka, de faire des CLE des véritables structures intercommunales. Ainsi en dépit de l'absence des décrets d'applications pour le code de l'eau (ayant prévu la création des CLE) et le code général des collectivités territoriales (ayant prévu la création de structures intercommunales), les communes peuvent créer des règlements municipaux pour profiter de ces structures et gérer correctement leurs ressources en eau.

Chapitre 6 : PROPOSITIONS POUR LA MISE EN PLACE D'UN CADRE DE PARTENARIAT ENTRE LES COMMUNES ET LES CLE

Une réussite des CLE est tributaire d'un excellent cadre de partenariat entre ces structures et les communes dans lesquelles elles exercent. La création de ce cadre est conditionnée par la résolution des différents blocages soulignés plus haut. C'est pourquoi nous formulons les propositions suivantes :

L'accélération de la mise en oeuvre du Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE). Pour cela, il est nécessaire et urgent que les décrets d'application du code de l'eau et du code des collectivités territoriales soient élaborés ;

la mise en place d'un noyau de la GIRE aussi stable et influent que possible pour faire face à l'instabilité des institutions ;

la prise en compte des plans d'action des CLE dans les Plans de Développement Communaux (PDC) et la prise en compte des PDC dans les plans d'Action des CLE ; l'appui aux membres des CLE pour qu'ils deviennent des délégataires dans le cadre de la gestion des points d'eau en vue d'une entrée de fonds dans les caisses des CLE ; l'observation des principes de bonne gouvernance au niveau local par la mise en oeuvre de l'obligation de compte rendu et du contrôle à l'égard de la gestion des fonds. L'expérience a du reste montré que c'est là que se jouent la crédibilité et la pérennité de toute organisation. C'est dans ces conditions que l'apport d'autres ressources comme l'aide des partenaires au développement peut avoir un effet bénéfique (MA/H/RH, 2004) ;

le renforcement de la participation des communes et des partenaires aux activités des CLE ;

la conduite des actions concertées de plaidoyer en direction des partenaires ; la formalisation des relations entre communes et CLE ;

l'initiation des rencontres périodiques entre les CLE afin d'échanger les expériences ;

la mise en place d'un mécanisme formelle de circulation de l'information entre les membres des CLE ;

l'instauration d'un mécanisme où l'eau finance l'eau. Les usagers seront en effet toujours très réticents à contribuer financièrement à un mécanisme qui alimente le Trésor Public ou une caisse généraliste ;

la communication pour susciter les prises de responsabilité, et pour expliquer les conséquences socioéconomiques inévitables de la rareté de l'eau et de sa pollution ;

la recherche des points de synergie pour valoriser le pouvoir coutumier ;

l'organisation des journées communales de l'eau, à l'exemple de GWI-Mali (GWI-Mali, 2011). En effet au Mali, l'organisation de ces journées permet :

- d'informer la population sur les efforts que la commune a développés dans les domaines de l'approvisionnement en eau potable, hygiène et assainissement dans une vision GIRE au cours de l'année et de présenter son programme futur ;

- d'instaurer un espace de dialogue et de concertation entre élus et populations (renforcement de la redevabilité) sur les questions de GIRE,

- d'instaurer un espace d'échange de connaissances, de pratiques locales et expériences vécues entre populations dans le domaine de la gestion des infrastructures d'eau potable, d'hygiène et assainissement.

- d'encourager (par des récompenses) les associations d'usagers d'eau (ou comités de

gestion d'eau) et écoles qui se sont particulièrement distinguées dans la gestion des

questions d'approvisionnement en eau potable et hygiène/assainissement ; l'accompagnement plus conséquent des CLE, cela permettra de faire attention au risque de voir des représentants autoproclamés qui ne représentent qu'eux-mêmes ;

les formations des membres des CLE et un suivi régulier des activités des CLE ; l'implication encore davantage des services techniques à toutes les étapes du processus de mise en place des organes GIRE ;

le renforcement du partenariat en confiant la mise en oeuvre de certaines activités aux CLE, ce qui contribuera à créer un climat de confiance entre les usagers et les CLE ; l'accélération de la mise en place des autres CLE ;

la formation des élus locaux en matière de GIRE ;

l'appellation des CLE par d'autres noms que ceux des localités. En effet, on sent une certaine appropriation des CLE par les élus communaux dont le CLE porte le nom de leur commune, alors que le CLE est sensé être une structure supra communale, parce que exerçant sur un espace géographique comprenant plusieurs communes ;

Plus d'appuis, conseils et suivi aux CLE afin de faciliter leur implantation.

CONCLUSION

Le présent mémoire a permis d'analyser les principaux blocages auxquels les organes GIRE de la basse vallée de la Tarka font face.

L'étude a en outre permis d'identifier les différents acteurs de la ressource en eau, d'évaluer leurs implications dans les CLE et de découvrir les modes de gestion des ressources en eau dans les zones des CLE.

L'analyse des données des enquêtes menées a ressorti différents acteurs de la ressource en eau diversement impliqués dans le processus d'installation et le fonctionnement des CLE, ainsi que plusieurs blocages au bon fonctionnement des CLE : problèmes financiers, déficit d'informations, faible participation des acteurs, renouvellement des élus locaux et des services techniques. Il est à cet effet clair que les CLE et les communes évoluent en marge l'un de l'autre.

Par ailleurs, les observations des pratiques en matière de gestion de l'eau et des usages montrent que les modes de gestion de l'eau dans les CLE de Bouza et Madaoua demeurent encore traditionnels. Elles ressortent également une grande variabilité en matière de disponibilité de l'eau. Par conséquent, l'accès des populations à la ressource en eau est beaucoup plus difficile dans le CLE de Bouza d'où l'eau est mieux gérée, alors que dans le CLE de Madaoua l'accès à l'eau est beaucoup plus facile et la ressource est mal gérée.

L'analyse de la gestion de l'eau montre toutefois une prise de conscience des populations sur le caractère limité de la ressource en eau, particulièrement dans le CLE de Bouza. En effet, les populations sont conscientes de la diminution croissante de la disponibilité en eau dans leurs terroirs. Ce qui les a amenées à intégrer dans leurs traditions, des modes de gestion de l'eau.

En outre, toutes les autorités rencontrées (administratives, religieuses et coutumières) ont réaffirmé leur engagement à accompagner le processus en cours.

La prise de conscience des populations et l'engagement ferme des autorités pour accompagner le processus GIRE constituent une grande opportunité pour la mise en oeuvre de la GIRE dans la basse vallée de la Tarka.

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ANNEXES

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES ADRESSES au Comité Local de l'Eau (membres) Date de l'enquête / /2011

Informations générales : Département Commune .Ville/Village .CLE

Nom de la personne à enquêter .H F Poste occupé Age
Informations sur le CLE :

Qui sont les membres du CLE ?

Comment le CLE a été mis en place ?

Comment est-il structuré ?

Quels sont les objectifs du CLE?

Comment le CLE organise-t-il ses activités ? Qui est chargé de quoi ?

Qu'a -t-il fait comme réalisation depuis sa mise en place?

A quels résultats est-il parvenu aujourd'hui ?

Gère-t-il les conflits entre usagers ? Oui Non Si oui comment ?

Si non pourquoi ?

Qui finance le CLE ?

Comment se présente le mécanisme de financement ?

Les activités du CLE sont-elles conformes :

- A ses objectifs ? Oui Non Si non pourquoi ?

- A ses textes réglementaires ? Oui Non Si non pourquoi ?

Implication des acteurs Les Usagers :

Les usagers non membres sont-ils impliqués dans le fonctionnement du CLE ? Oui Non Si oui

comment ?

Si non pourquoi ?

Quels sont leurs apports au

CLE ?

Existe -t-il des points de divergences entre le CLE et les usagers de l'eau ? Oui Non

Si oui quelles en sont les causes ? Si non

pourquoi ?

Comment les usagers jugent-ils les relations CLE/Communes ?

Quels types de collaborations préconisent-ils entre le CLE et les communes ? .

Les femmes :

Les femmes sont-elles représentées dans le CLE ? Oui Non Si oui quels rôles jouent-

elles ? Si non

pourquoi ? .

Quels ont été leurs apports dans son

fonctionnement ?

Comment trouvent-elles les relations

CLE/Communes ?

Quels types de collaborations préconisent-elles entre le CLE et les communes ?

Les municipalités :

Les communes sont-elles impliquées dans le fonctionnement du CLE ? Si oui comment ?

Si non

pourquoi ?

Quels rôles jouent-

elles ?

Quels ont été leurs apports dans le

CLE ?

Quels sont les points de
divergences ?

Qu'attend le CLE des

communes ?

Que propose le CLE pour une meilleure collaboration avec les communes ?

ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES ADRESSES AUX SERVICES TECHNIQUES
Région de Tahoua Département : ....Service

Nom de la personne enquêtée Poste occupé

Quels sont les défis en terme de gestion des ressources naturelles, en particulier l'eau à l'échelle de la basse vallée de la Tarka ?

Comment appréciez-vous le processus de mise en place du Comité Local de l'Eau
(CLE) ?

Voyez-vous le CLE comme cadre de concertation et de dialogue sur la gestion des ressources
en Eau?

Comment jugez-vous les activités des CLE ?

Quels sont vos rôles et responsabilités dans le CLE ?
Quels sont les rôles et responsabilités de la commune dans le CLE ?

Y a-t-il des contraintes pour promouvoir des relations de travail :

1-

Entre les CLE et les Communes ? Oui Non Si oui sont-elles :

- d'ordre technique ? Oui Non Si oui lesquelles ?

- d'ordre institutionnel? Oui Non Si oui lesquelles ?...

- d'ordre législatif? Oui Non Si oui lesquelles

2- Entre les CLE et les STD ? Oui Non Si oui sont-elles :

- d'ordre technique? Oui Non Si oui lesquelles

- d'ordre institutionnel? Oui Non Si oui lesquelles

- d'ordre législatif? Oui Non Si oui lesquelles

Quel type de relations peut avoir un CLE avec la commune ? Quel type de relations peut avoir le service technique de l'État avec le CLE ?... ANNEXE 3 : FOCUS GROUP

Date du focus : /.../.../2011

Commune....Ville/Village :...Nbre de personnes présentes : H....F....Total... Composition ethnique de la population

rural

 

périurbain

 
 
 

Plateau

 

autre

Contexte : urbain

Géomorphologie : plaine

rivière étangs

(à préciser)

Hydrographie : lacs

Activités : élevage Agriculture autres

Caractéristiques particulières...

Quels types de ressources en eau utilisez-vous ?

Quels sont les différents usages qui sont faits de l'eau dans la localité ?
Avez-vous de l'eau en abondance ? Oui Non

Si non pourquoi ?

Existe-t-il des sources de pollution de l'eau (latrines, ordures, animaux, engrais, fosses
septiques, exploitation minière ou autres) ?

Oui

Non

Quels sont les ouvrages de mobilisation de l'eau (puits, forages, barrages...) dont dispose le village?

Existe-t-il des périmètres de protection autour des ouvrages ?

Rencontrez-vous des cas de maladies hydriques dans votre village ? Si oui lesquelles et à quelles périodes de l'année ? Quelle est la profondeur moyenne de la nappe ?

Cette profondeur varie-t-elle :

- Selon les saisons ? Oui Non

- Au cours du temps ? Oui Non

Quelles sont selon vous les raisons de cette variation ?

Quels sont les impacts de la variation sur vos activités ?

Que proposez-vous ?

Autres contraintes liées à la disponibilité en eau : Comment s'organise la gestion de la ressource en eau dans votre localité ? Existe-t-il des cas de conflits sur l'utilisation de la ressource en eau ? Oui Non

-Conflits ouverts
-Conflits réglés à l'amiable Oui Non Si oui combien de cas ? Si non pourquoi ? Quelles en sont les causes ?

Quelles ont été les conséquences ?

Comment sont-ils réglés ?

Quel rôle joue la femme dans la Gestion de l'eau dans votre localité ?

Quel rôle jouent les communes dans la gestion de l'eau ?

Que savez-vous sur la GIRE ?

Non

L'eau est-elle vendue dans votre localité ? Oui

Non

Si oui comment ?

Comment trouvez-vous les prix ?

Comment sont gérés les revenus issus de la vente de l'eau ?

Comment sont-ils repartis ?

Les communes interviennent-elles dans la gestion de l'eau ? Oui

Si oui comment ?
Connaissez-vous le CLE ? Oui Non

Parlez-nous de votre implication dans le CLE, ce qu'il a fait comme réalisation dans votre
localité et vos attentes à son égard .

Quelles propositions faites-vous pour une amélioration des activités du

CLE ?

ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRES ADRESSES AUX USAGERS
Nom de l'enquêté Age Sexe .Type d'usager

Taille du ménage : Hommes Femmes .Total

Activité principale du ménage

Commune .Ville/Village

Avez-vous de l'eau en abondance dans votre ménage? Oui Non Si non pourquoi ?

Comment gérez-vous l'eau ?

Quelles sont vos relations avec les autres acteurs de la ressource en eau?

Payez-vous l'eau prélevée ? Oui Non ?si Oui combien et à qui?

Ces montants sont-ils élevés ?

Avez- vous entendu parler de la GIRE ? Oui Non

Avez-vous bénéficié de formations (ou information) sur la GIRE ? Oui Non

Si oui, à quelle date ça remonte ? Qui l'a organisée ?

Qu'avez-vous retenu ?

Connaissez-vous le CLE ? Oui Non .

Aviez-vous été impliqués dans sa mise en oeuvre ? Oui Non Si oui à quel titre?

Comment ? Quel rôle y jouez-vous ?

Si non pourquoi ?

Quels ont été les apports du CLE dans vos activités ?

Quelles sont vos attentes du CLE ?

Existe-t-il un cadre de concertation entre vous et les autres acteurs ? Y a-t-il des conflits liés à l'eau dans le village ou dans votre ménage ?

Quel est le rôle des autorités coutumières dans le règlement des conflits liés à
l'eau?

Quel est le rôle des municipalités (Mairies, préfectures) dans le règlement des conflits ? Quel est le rôle des CLE dans le règlement des conflits?

Quel est le rôle des services techniques (Hydraulique, agriculture, élevage et environnement...) dans le règlement des conflits ?

ANNEXE 5 : QUESTIONNAIRES ADRESSES AUX COMMUNES

Connaissance de la GIRE

Qu'entendez-vous par la GIRE ?

Que pensez-vous quant à son application dans votre localité ?

Quelles sont les contraintes relatives à la mise en oeuvre de la GIRE ?

Quels rôles jouez-vous dans sa mise en oeuvre ?

Que préconisez-vous pour une meilleure application de ka GIRE ?

Relations communes/usagers

Les communes apportent-elles un appui aux usagers ? Oui Non

Si oui de quel genre ? Si non pourquoi ?

Les usagers versent-ils quelque chose aux communes ?

Relations communes/CLE

Les communes sont elles impliquées dans le fonctionnement des CLE ? Oui Non

Si oui comment ? Si non pourquoi ? Les communes sont-elles satisfaites de leurs relations actuelles avec les CLE ?

Quelles sont leurs attentes des CLE ?

Que proposent-elles pour une meilleure collaboration entre eux ?

Comment trouvent-elles les relations CLE/usagers ?

Que proposent les communes ?

ANNEXE 6: CARTE DE CARACTERISATION DU BASSIN VERSANT DE LA BASSE VALLEE DE LA TARKA

N° Sous bassin

Nom des sous
bassins

1

Badaou

2

Tchimbarka

3

Gandou

4

Tanfaye

5

Bouza

6

Sabon Gari (Toro)

7

Tassoliat

8

Madetta

9

Tikiré

10

Illégawane

11

Arewa

12

Magaria

13

Kournoni (Roumbouki)

14

Zoukout

15

Tallemont

16

Dogon Daji

17

Bilandao

18

Badjinkay

19

Samon Koura

20

Amidiré (Rabami)

21

Tabirné

22

Adjibaou

23

Mouléla

24

Lakeité

25

Iskan Kaba

26

Kollé

27

Sabon Guida

TOTAL

ANNEXE 7 : QUALITE CHIMIQUE DES EAUX 1. Résultats des analyses physico-chimiques

> La conductivitéDes valeurs élevées par rapport à la norme OMS ont été observées au niveau de 2 villages.

Villages

Conductivité, uS/cm

Norme OMS, uS/cm

1.

Magaria

1830

 
 
 

1678

1500

2.

Guidan Kalgo

 
 
 
 
 
 

2505

 

> Teneur en Calcium (Ca++)

Les teneurs en calcium des eaux de 9 puits dépassent la norme OMS.

Villages

Calcium, mg/l

Norme OMS, mg/l

Villages

Calcium, mg/l

Norme OMS, mg/l

1.

Bakin Zongo

211

75

2.

Yanmarké

96,5

 

Guidan Ban Baki

165,2

 

Kabobi

85,6

 
 

Guidan Kalgo

264

 
 

Guidan Hako

324,8

 
 

Zongon Bigui

156

 

> Teneur en Magnésium (Mg++)

La teneur en Magnésium est supérieure à la Norme de l'OMS au niveau de 3 villages.

Villages

Magnésium, mg/l

Norme OMS, mg/l

1.

Guidan Kalgo

68,09

50

2.

Rabami Peul

82,68

 

Magaria T.A.

195,77

 

> Teneur en Nitrate (N03 -)

5 villages de la vallée ont des eaux des puits présentant une forte teneur en Nitrate.

Villages

Nitrate, mg/l

Norme OMS, mg/l

1.

Saydawa

70,4

 

2.

Guidan Batchiri

66

 

3.

Guidan Bouweye

52,8

 
 
 
 

50

 
 
 
 

Kabobi

80,08

 
 
 

253

 

5.

Guidan Kalgo

 
 
 
 
 
 

61,6

 
 
 

79,2

 
 
 

86,6

 

> Teneur en Nitrite (N02 -)

La teneur en Nitrite est supérieure à la Norme de l'OMS au niveau de 7 villages.

Villages

Nitrite, mg/l

Norme OMS, mg/l

1.

Magaria Tacha Kaji

0,11

0,1

2.

Bakin Zongo

0,18

 

Kozga

0,16

 

Takalgot

1,65

 

Baraya

0,105

 

Guidan Dan Baki

0,198

 

Guidan Kalgo

0,15

 

> Paramètres bactériologiques des eaux des puits

État bactériologique de l'eau

Nombre de puits

Fortement contaminée

19

Moyennement contaminée

18

Peu contaminée

1

Non contaminée

14

Total

51

Cette qualité des eaux est certainement à la base de la persistance de certaines maladies liées à l'eau constatées auprès des patients par les agents des services de santé au niveau des districts sanitaires et des cases de santé. Ces maladies sont :

- La dysenterie ;

- Les amibiases intestinales ;

- Les dermatoses.

Selon toujours les statistiques des centres sanitaires, ce sont les enfants de moins de 5 ans qui sont les plus touchés, ensuite viennent les vieux, les jeunes et les adultes.

2. Evolution des différents paramètres physico-chimiques de l'eau (Conductivité, Sodium, Potassium et Calcium) de six (6) villages de la vallée (mesures effectuées en 1981 et 2009). (unités dans les fig)

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

1981 2009

Sources : BRGM, 1981 et DRH Tahoua, 2010

Figure 4 : Conductivité (en uS/cm) de l'eau de la nappe de quelques villages de la vallée en 1981 et 2009

35

30

25

20

15

10

5

0

1981 2009

Kollé Tounfafi Eroufa Sabon G. Tounkouré Kaba

Sources : BRGM, 1981 et DRH Tahoua, 2010

Figure 5 : Teneur en Sodium (mg/l) de l'eau de la nappe de quelques villages de la vallée en 1981 et 2009

80

1981 2009

70

60 50 40 30 20 10 0

 

Kollé Tounfafi Eroufa Sabon G. Tounkouré Kaba

Sources : BRGM, 1981 et DRH Tahoua, 2010

Figure 6 : Teneur en Potassium (mg/l) de l'eau de la nappe de quelques villages de la vallée en 1981 et 2009

120

100

80

60

40

20

0

1981 2009

Kollé Tounfafi Eroufa Sabon G. Tounkouré Kaba

Sources : BRGM, 1981 et DRH Tahoua, 2010

Figure 7 : Teneur en Calcium (mg/l) de l'eau de la nappe de quelques villages de la vallée en 1981 et 2009






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille