II. IMPORTANCE DU SECTEUR PRIVE DANS L'ECONOMIE
IVOIRIENNE
Le secteur privé est la principale composante dans tout
système économique à fondement libéral. Dans ce
cadre, le rayonnement d'une économie donnée dépend
étroitement du dynamisme de son secteur privé. Il s'agira dans
les lignes qui suivent de mettre en évidence l'évolution
d'indicateurs pertinents de la place du secteur privé dans
l'économie ivoirienne.
II.1. Structure du secteur privé et
création de richesse en Côte d'Ivoire II.1.1. Présentation
du secteur privé ivoirien
Face au défi du développement économique,
la Côte d'Ivoire s'est engagée à faire du secteur
privé le moteur de sa croissance. L'émergence du secteur
privé a été accélérée avec la
politique de désengagement de l'Etat des secteurs productifs
initiée dans les années 90. A fin décembre 1999, le
secteur privé ivoirien se composait de :
- 800 grandes entreprises détenues à hauteur de
80% par des intérêts étrangers. Elles sont essentiellement
tournées vers l'exploitation des produits agricoles et la production
manufacturières ;
- 4 000 Petites et Moyennes Entreprises (PME) et Petites et
Moyennes Industries (PMI) aux capitaux détenus seulement à 26%
par des intérêts ivoiriens. Ces PME/PMI sont présentes dans
tous les secteurs d'activité, elles contribuent à 18% en moyenne
à la valeur ajoutée nationale et emploient 23% de l'effectif du
secteur privé formel ;
- plus de 25 000 micros entreprises composant le secteur
privé informel, celles-ci étant très répandues
sur le territoire national et opérant dans toutes les branches
d'activité.
Par ailleurs, il existe des organisations professionnelles qui
ont été créées pour la défense des
intérêts du secteur privé en Côte d'Ivoire. Les plus
significatives sont la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte
d'Ivoire (CCI-CI), la Confédération Générale des
Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) ou le Patronat ivoirien, la
Fédération Nationale des Industries et Services de Côte
d'Ivoire (FNISCI), l'Association pour la Promotion des Exportations de
Côte d'Ivoire (APEX-CI) et la Fédération Ivoirienne des
Petites et Moyennes Entreprises (FIPME).
Le secteur privé ivoirien a été durement
éprouvé par la crise militaro-politique. D'après le
Ministère de l'Industrie et de la Promotion du Secteur Privé,
l'on peut noter entre autres conséquences de cette crise :
- la disparition de la moitié des PME /PMI et la
destruction de 78 grandes entreprises ;
- la fermeture totale ou partielle d'unités
industrielles dans les zones affectées par la crise notamment dans la
zone CNO et la délocalisation de plusieurs entreprises vers d'autres
pays de la sous-région, soit un total de 226 entreprises de 1999
à 2007 ;
- la fragilisation des outils de production de bon nombre
d'entreprises, la CCI-CI en a recensées 580 sur cette période
;
- la perte de nombreux emplois dans le secteur privé
formel (plus de 500 000 emplois
selon la CCI-CI) et de parts de marché au niveau
sous-régional et international.
Il ressort de ce qui précède que la crise a
profondément fragilisé le tissu industriel ivoirien et le secteur
privé dans sa globalité. Cependant, des pans entiers de ce
secteur continuent de soutenir l'économie nationale en jouant leur
rôle de création de richesse.
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