II.1.1. Un capital naturel varié
Malgré les lourdes conséquences de la
persistance de la crise militaro-politique, la Côte d'Ivoire reste la
troisième puissance économique d'Afrique subsaharienne
après l'Afrique du Sud et le Nigéria. Elle constitue un
pôle économique d'importance au sein de l'Afrique de l'Ouest, en
raison notamment de ses ressources naturelles (minérales et agricoles)
variées.
Au titre des ressources agricoles, l'étendue du couvert
forestier ivoirien19 a favorisé la commercialisation des
essences de bois et l'émergence d'une industrie de bois permettant
à ce secteur de se développer en proposant des produits finis ou
semis finis à forte valeur ajoutée. De nombreuses cultures sont
également pratiquées à grande échelle : cacao,
café, caoutchouc, banane, ananas, anacarde, coton, canne à sucre,
cultures vivrières, etc. Quoique de tradition non pastorale, le pays met
l'accent sur l'élevage de bovins, de petits ruminants (ovins et
caprins), de porcins et de volailles. En plus, les atouts du pays sont mis en
valeur pour le développement de la pêche, notamment la
façade côtière sur le Golfe de Guinée.
En ce qui concerne les ressources minérales, le pays
possède d'importants gisements de diamant et d'or, de pétrole et
de gaz naturel, ainsi que bien d'autres minerais non exploités : fer,
nickel, manganèse, bauxite, uranium, cobalt, étain. En outre, la
Côte d'Ivoire dispose d'une société de traitement du
pétrole brut, la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR),
qui a une capacité de raffinage de 3 500 000 tonnes par an, soit 70 000
barils par jour. Le pays est producteur d'énergie électrique
d'origine hydraulique (40%) et thermique (60%) avec 25% de la production
exportée vers le Ghana, le Burkina Faso, le Mali et le Bénin.
II.1.2. L'infrastructure physique et sociale en
place
Un des avantages stratégiques de la Côte d'Ivoire
est que ses infrastructures sont plus développées que celles des
autres pays de l'Afrique de l'Ouest, même si la crise sociopolitique a
empêché leur entretien régulier voire leur extension au
cours des dernières années. Ces infrastructures existent dans les
secteurs du transport (routier, ferroviaire, maritime et aérien), de
l'eau, de l'électricité, des télécommunications, de
l'éducation élémentaire et de la santé de base.
Au niveau du transport, la Côte d'Ivoire dispose du
réseau routier le plus dense d'Afrique de l'Ouest (45% du réseau
routier de l'UEMOA), avec près de 83 000 Km dont 6 514 Km revêtus
et une voie autoroutière de 155 Km, en cours de prolongement pour relier
la capitale économique (Abidjan) à la capitale politique
(Yamoussoukro). Le pays possède une ligne de chemin de fer de 639 Km
assurant le service ferroviaire avec les pays de l'hinterland. La Côte
d'Ivoire a également deux grands ports maritimes internationaux dont le
Port Autonome d'Abidjan qui est le deuxième port d'Afrique après
celui de Durban en Afrique du Sud, trois aéroports internationaux,
quatorze aéroports régionaux et vingt-sept aérodromes.
S'agissant des télécommunications, elles
couvrent les domaines de la téléphonie fixe, la
téléphonie mobile et l'Internet en Côte d'Ivoire et se
caractérisent par d'importantes innovations technologiques.
Malgré la crise, le marché local de la téléphonie
mobile est en pleine expansion (7% du PIB), avec cinq opérateurs pour un
taux d'équipement estimé à 55%.
19 Le couvert forestier ivoirien représentait
environ 45% du territoire national en 1960. En 2010, près de 80% de ce
patrimoine a disparu sous le poids de la croissance démographique et des
activités agricoles extensives.
En somme, l'importance et la qualité relative des
infrastructures économiques et sociales développées par
l'Etat de Côte d'Ivoire permettent d'assurer plus facilement la promotion
de l'investissement privé et donc d'accroître l'activité
économique. Les actions engagées récemment par les
autorités nationales s'inscrivent dans cette vision de promotion du
développement de l'initiative privée dans la perspective de
sortie de crise.
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