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Analyse de la logique et de la portée de l'intervention de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) auprès des organisations de producteurs dans la communauté rurale de Gandon:l'exemple de l'ANCAR de Saint-Louis en partenariat avec le foyer de Sanar

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par Mamadou DIAKHO
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 2009
  

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Chapitre VIII : La relation partenariale du Foyer de Sanar avec l'ANCAR

8.1 - Historique de l'ANCAR

Les faiblesses des différentes expériences de vulgarisation et d'encadrement du monde rural ont amené les autorités sénégalaises à réorienter la politique d'appui aux producteurs ruraux. Un système de concertation, de partage des décisions dans la conception, l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de développement agricole durable s'imposent. Selon le Directeur « les projets et les programmes seront réalisés principalement avec une pleine participation des collectivités locales et des organisations paysannes C'est pourquoi la réflexion a été engagée pour créer un nouveau cadre chargé du conseil agricole et rural (notion plus complète et ne se limitant pas seulement au transfert de technologie) ». D'une manière plus précise, l'approche de l'ANCAR constitue une réponse ou une rupture avec l'ancien système d'encadrement du monde rural dans lequel, les institutions et services publics appliquaient des politiques productivistes à travers une approche descendante dans le but d'atteindre les objectifs de production décidés par l'Etat. Ce système d'encadrement avait le quasi-monopole des services, en amont et en aval, nécessaires aux producteurs, et organisait ceux-ci en coopératives dans lesquelles ils disposaient d'une très faible autonomie de décision. Selon M. Mbaye, un agent de l'ANCAR, « l'encadrement suppose une transmission ou un transfert des connaissances, des technologies, des façons de faire etc., aux paysans sans tenir en compte ni des savoirs et des savoir-faire ni des besoins et aspirations de ces dernier. Pour cette stratégie d'intervention, il y a une position hégémonique de la structure d'intervention qui a pour unique but de « développer le producteur. Par contre dans le système de l'encadrement, l'approche est btie sur la reconnaissance des savoirs et savoir-faire des paysans qui sont indispensables au processus de développement agricole et rural. Elle repose sur la reconnaissance des producteurs comme les principaux acteurs de la transformation de leurs systèmes de production, de l'aménagement de leurs terroirs et de la gestion de leurs ressources naturelles ». On peut résumer cette approche du développement rural en parlant de « pilotage à la demande » par opposition aux théories et aux pratiques antérieures qui privilégient l'initiative des agences de développement et le recours au capital et impliquent par conséquent la passivité des populations.

Sous ce rapport, l'Etat du Sénégal a engagé une réorientation profonde de ses politiques et stratégies pour le développement du secteur agricole et la réduction de la pauvreté des ménages. De ce fait, des orientations stratégiques et une nouvelle politique institutionnelle sont définies par le Gouvernement avec l'appui des partenaires au développement. Ces options sont traduites par un important Programme d'investissement du secteur agricole (PISA) en 1998, dont une des composantes essentielles est le Programme des Services Agricoles et Organisations de Producteurs (PSAOP). En effet, le PSAOP, signé en 1999 avec la Banque Mondiale a été un des projets du PISA. Son objectif principal est de mettre en place un nouveau système d'appui au monde rural à la place de l'ancien système d'encadrement. Ce programme qui regroupe cinq composantes (Recherche agricole et agroalimentaire, le CNCR/ASPRODEB, le Conseil agricole et rural, le Fonds national de Recherche agricole et agroalimentaire, le Ministère de l'Agriculture et de l'élevage) a favorisé la création de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) et la liquidation de la SODEVA en 1998 et de la SODESP en 1999. Donc il importe de signaler que l'ANCAR est une Société Anonyme à Participation Publique Majoritaire, c'est-à-dire avec une autonomie de gestion de type de droit privé. Avec ce statut, l'Etat a pu associer pleinement ses partenaires des Organisations de Producteurs (OP), des Collectivités Locales et du Secteur Privé. Le capital de l'agence est réparti entre quatre (4) actionnaires principaux : Etat du Sénégal : 51% ; Organisations Paysannes : 28% ; Secteur Privé et Industriel : 14% ; Collectivités locales : 7%. Mais ce qui est important nous révèle le Directeur, c'est que « l'ANCAR a une obligation de résultats, elle est redevable et comptable de ses résultats devant les producteurs. Par conséquent ses services sont axés sur les demandes des producteurs et sont fournis dans le cadre de contrats. Elle a été créée pour piloter le conseil agricole et rural sur toute l'étendue du territoire national, selon une nouvelle approche fondée sur la demande des producteurs et en partenariat avec les OP et les principaux acteurs du développement rural (ONG, Projets, SRDR, etc.) ».

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