SIGLES ET ABREVIATIONS
AG : Assemblée générale
ANCAR : Agence Nationale de Conseil Agricole et
Rural CA : Conseil d'Administration
CAR : Conseil Agricole et Rural
CLCOP : Cadre Local de Concertation des Organisations de
Producteurs CNCA : Caisse Nationale de Crédit
Agricole
CNCAS : Caisse Nationale de Crédit
Agricole du Sénégal
CNCR : Comité National de Concertation et
de coopération des Ruraux CR : Communauté
Rurale
CRAD : Centres Régionaux pour
l'Assistance au Développement DOS : Document
d'Orientation Stratégique
DSRP : Documents de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
DSODR : Document de Stratégie
Opérationnelle du Développement Rural
GIE : Groupements d'Intérêt
Economique
ISRA : Institut Sénégalaise de
Recherche Agronomique
LPDIA : Lettre Politique du Développement
Institutionnel Agricole LPDR : Lettre de Politique de
Développement Rural ou Décentralisé NPA :
Nouvelle Politique Agricole
OCA : Office de Commercialisation Agricole
ONCAD : Office National de Coopération et
d'Assistance au Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OPF : Organisations Fédératives
Paysannes
OP : Organisations de Producteurs
PNDA : Plan National de Développement
Agricole PNDE : Plan National de Développement
Economique PAS : Politiques d'Ajustement Structurel
PASA ; Programme d'Ajustement Structurel du
Secteur Agricole PISA : Programme d'investissement du secteur
agricole
PSAOP : Programme des Services Agricoles et
d'appui aux Organisations de Producteurs SAC :
Stratégie de Croissance Accélérée
SAED : Société
d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta
SDR : Société de
Développement Rural
SIP : Sociétés Indigènes de
Prévoyance
SODEFITEX : Société de
Développement des Fibres Textiles SODEVA :
Société de Développement et de Vulgarisation
Agricole SOMIVAC : Société de Mise en Valeur de
la Casamance
SRDR : Société Régionale de
Développement Rural
STN : Société des Terres Neuves
UGB : Université Gaston Berger de
Saint-Louis
UFR : Unité de Formation et de
Recherche
INTRODUCTION
L'objet de ce travail de recherche est d'analyser la logique
d'intervention des récentes structures étatiques telles que
l'ANCAR, mises en place dans le cadre de l'accompagnement des producteurs
agricoles. Il s'agit non seulement de déterminer si l'intervention de
l'ANCAR s'inscrit dans une logique d'appui, ou bien elle se trouve, comme
c'était le cas des anciens organismes, dans la logique d'encadrement,
mais aussi d'apprécier la portée de cette intervention au niveau
de Organisations de Producteurs (OP). Autrement dit, ce qui sous-tend ce
travail, c'est de déterminer puis d'analyser les facteurs bloquant
l'instauration de relations partenariales équilibrées et
appropriées garantissant une implication réelle des OP dans la
promotion du développement rural.
En effet, le Sénégal possède une riche
expérience dans la vulgarisation et l'approche du développement
agricole. Elle remonte jusqu'à la période coloniale, mais c'est
avec les indépendances que le pays s'est inscrit dans unes vraie mise en
oeuvre des différents politiques et programmes agricoles. Ce qui revient
à dire qu'au Sénégal, la question de l'agriculture a sans
doute toujours été une préoccupation dans la politique de
l'État, c'est-àdire que ce dernier mise sur le secteur agricole
pour bâtir son développement. C'est ainsi que de nombreuses
structures étatiques ont été mises sur pied pour assurer
l'encadrement des paysans. Mais la pédagogie des échecs nous
enseigne que beaucoup d'efforts ont été consentis pour des
résultats mitigés.
A la fin des années 70, l'échec des diverses
politiques du pays, caractérisées non seulement par leurs
coûts élevés, leur logique centralisée, populiste,
techniciste et dirigiste, mais aussi par leurs visées productivistes, va
favoriser le processus de désengagement de l'État et celui de la
responsabilisation des producteurs. Dès lors, la formule de
l'encadrement était remise en cause, et sous la pression des bailleurs
de fonds, certaines pratiques gouvernementales comme la subvention en intrants,
l'installation de plusieurs sociétés d'encadrement, le
développement des coopératives agricoles étaient
considérés comme des obstacles au développement.
En effet, avec la Nouvelle Politique Agricole (NPA) de 1984,
des réformes furent adoptées au niveau de l'administration (la
dissolution de l'Office National de Coopération et d'Assistance au
Développement( ONCAD), et au niveau du monde rural (érection de
certaines régions en zones à vocation agricole comme le bassin
arachidier et la Vallée du fleuve Sénégal). Mais la
nouvelle formule qui est adoptée dans cette ère de réforme
administrative sous le sceau de la décentralisation, reste encore
à l'état de définition des
projets de sociétés sans amélioration
concrète de la situation de la grande masse. C'est justement pourquoi,
le problème de recherche qui fonde ce travail est le fait que : les
politiques de développement agricole, malgré les acquis, ont dans
leur majorité produit des effets pervers. Le passage d'une logique
interventionniste de l'État à une logique de désengagement
n'a pas abouti à réformer structurellement la politique agricole.
De méme la transition d'une logique d'encadrement vers une logique
d'appui aux producteurs tarde aussi à montrer ses résultats.
Néanmoins, certaines des sociétés d'Etat continuent
toujours à manifester leur ancrage dans la logique d'appui.
Donc, en lieu et place des organismes étatiques qui
intervenaient au niveau des organisations de producteurs par ce qu'on appelle
la « logique d'encadrement », vont émerger d'autres types de
structures qui interviennent non plus par la logique d'encadrement, mais
plutôt par la « logique d'appui ». Autrement dit, les
réalisations sont désormais plus axées sur la mise en
place d'une nouvelle génération d'agence de développement
que le jargon administratif actuel appel structures d'appui conseil qui se
spécialisent plus dans le renforcement des capacités que dans la
politique de partenariat avec les acteurs locaux. Lieu d'émergence d'une
profession agricole organisée et de capitalisation d'une bonne dynamique
associative, ces organismes de développement, mieux que ceux qui les
avaient précédé, et à moindre coût se
proposent de réaliser de grandes performances avec la participation
effective des producteurs basés sur l'initiative de ces derniers.
Ce désengagement de l'État s'est donc
accompagné d'une floraison de nouvelles politiques agricoles dont l'un
des intéréts est le transfert aux producteurs de diverses
fonctions exercées jusque là par l'État. C'est surtout le
modèle de l'autopromotion où les producteurs affirment des
pratiquent autonomes de développement par une maîtrise de leur
propre environnement, que vont apparaître de nouvelles formes
d'Organisations de Producteurs. Ainsi, vu la multiplicité des diverse
types d'OP, une nouvelle structure étatique a été
créée pour contourner les erreurs des anciennes
sociétés d'encadrement du monde rural dans lequel les
institutions et services publics, à partir de politiques productivistes
et d'approches descentes, dictaient aux paysans les techniques qu'ils devaient
appliquer pour atteindre les objectifs de production décidés par
l'État.
En fait, la mise sur pied du Conseil Agricole et Rural (CAR)
intervient dans le cadre d'approches variées dont le soubassement
demeure la promotion d'une agriculture durable et diversifiée pour la
sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et
l'amélioration des conditions de vie des producteurs. Les besoins en
appui des producteurs, ne pouvant plus être traités
isolément selon les préoccupations des intervenants, il faut
désormais une approche
globale qui place les producteurs au centre de
décisions. L'approche CAR cherche surtout à intégrer dans
sa démarche, le savoir et le savoir-faire des producteurs comme des
éléments indispensables à la participation pleine et
entière des populations. Ainsi, pour concilier les préoccupations
actuelles du monde rural et les approches et stratégies des
intervenants, le CAR se place au carrefour des activités rurales en
amont et en aval de la production.
Le sociologue et en particulier celui du développement,
dont l'objet d'étude se trouve être les changements induits par
les opérations de transformation des milieux sociaux entreprises par les
acteurs ou les institutions, doit analyser la contribution des intervenants
dans la construction du développement local. En effet, l'intervention
qui est de nos jours érigée en méthode standard dans la
construction du développement économique, doit faire l'objet de
recherche afin de déceler les promesses qu'elle véhicule et les
effets pervers qu'elle peut engendrer. Ceci étant, l'objectif principal
de cette étude est d'analyser les diverses actions accomplies par
l'ANCAR au niveau des OP et la manière dont elles sont effectuées
afin de déterminer la nature de la logique d'intervention de cette
structure. En d'autres termes, il s'agit d'analyser la nature et le rôle
de l'intervention de l'ANCAR dans le développement agricole des OP de la
communauté rurale de Gandon. Cet objet sera analysé à
partir d'une étude de terrain portant non seulement sur l'ANCAR de
Saint-Louis mais aussi sur une Organisation de producteurs partenaire de
l'agence et se déployant dans la communauté rurale de Gandon, le
Foyer de Sanar. Enfin, la démarche méthodologique adoptée
pour sa réalisation relève entièrement du qualitatif.
Ainsi cette étude qui concerne l'analyse de la nature de l'intervention
de l'ANCAR au niveau des OP telles que le Foyer de Sanar constitue une
contribution à l'étude des stratégies de
développement déployées en milieu rural. Pour cette
recherche, le plan de travail adopté se décline comme suit :
La première partie correspond à ce qu'on appelle
en sociologie la construction sociologique de l'objet à travers la
contextualisation sociohistorique consacrée à l'historique de la
politique de développement agricole du Sénégal et
l'élaboration du cadre théorique qui concerne les courants
théoriques sur les rapports entre l'État et les paysans.
La deuxième partie est consacrée à la
problématique de recherche et au cadre méthodologique que nous
avons adopté pour effectuer notre recherche.
Et enfin, la troisième et dernière partie se
compose de la présentation, de l'exploitation ou de l'analyse des
résultats de la pré-enquête.
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