SOMMAIRE
DEDICACE : I
SIGLES ET ABREVIATIONS : II
INTRODUCTION 1
1. PROBLEMATIQUE : 1
2. HYPOTHESES 2
3. ETAT DE LA QUESTION 3
4. INTERET DU SUJET 4
5. APPROCHE METHODIQUE 5
6. APPROCHE METHODIQUE 6
7. DIFFICULTES RENCONTREES 7
8. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL 8
CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LE SECTEUR INFORMEL
9
1.1. Historique 9
1.1.1. Définition 11
1.1.2. Caractéristiques du secteur informel 13
1.1.3. Importance du secteur informel 17
1.2. Cadre Légal et Réglementaire
Régissant les activités
commerciales en RDC 18
1.2.1. Ordonnance loi N° 79-021 du 02 Août 1979 19
1. Définition du petit commerce 19
2. Conditions nécessaires pour l'exercice du petit
commerce&&&&&&&.22 1.2.2. Ordonnance loi n°
90-046 du 8Août portant réglementation du petit
Commerce 22
1. Définition de petit commerce 22
2. Condition pour exercer le petit commerce selon l'ordonnance
loi N°90-
049 du 8 Août 1990 23
1.2.3. Analyse critique de deux ordonnances loi 24
1.3. Les activités du secteur informel en RDC
25
1.3.1 Classification des activités du secteur
informel&&&&&&&&. &&&.25
1. Secteur Primaire 25
2. Secteur secondaire 25
3. Secteur tertiaire 26
1.3.2. Les activités du secteur informel de la ville de
Bukavu 27
1. activités artisanales 27
a) les métiers artisanaux de production des biens 27
b) les métiers artisanaux de production des services
28
2. les activités non artisanales 28
3. Les autres activités 28
1.4. LES CAUSES DE LA PROLIFERATION DU SECTEUR
INFORMEL
ET SES CONSEQUENCES 29
1.4.1. Les causes de la prolifération du Secteur informel
29
1. La mauvaise gouvernance 29
a) la crise socio-économique 29
b) l'inefficacité de l'intervention de l'Etat 30
c) Le chômage 31
2. L'inapplication des lois régissant le commerce 31
1.4.2. Les conséquences des activités du secteur
informel 31
1. Sur le plan social 32
2. Sur le plan Economique 32
3. Sur le plan fiscal 33 CHAPITRE 2. PROBLEMATQUE
DE LA FISCALISATION DU SECTEUR
INFORMEL 34 2.1. Définition
des concepts et objectifs de la fiscalisation d'une
Activité 34
2.1.1. Définition des concepts 34
1. La fiscalisation 34
2. Impôt 34
3. Taxe 35
4. Taxe parafiscale 36
2.1.2. Objectifs de la fiscalisation d'une activité 36
1. Elargir l'assiette fiscale 37
2. Restaurer la justice fiscale 38
3. Maximiser les recettes fiscales 38
2.2. Analyse du système fiscal Existant en RDC
38
2.2.1. Le système fiscal central 39
2.2.2. La fiscalité des entités administratives
décentralisées 40
2.2.3. Caractéristiques du système fiscal congolais
40
2.2.4. Les régimes fiscaux 41
1. Régime de la patente 41
2. Le Régime fiscal des PME 42
3. Le Régime fiscal de Droit commun 45
2.2.5. Sanction 46
2.2.6. Procédure pour fiscaliser une Activité 47
1. Aspect critique de la procédure 48
2. Droits Reconnus aux PME
3. Analyse critique des PME
|
48
49
|
2.3. La collaboration des services pour la
Fiscalisation
|
d'une
|
activité
|
50
|
2.3.1. La DGI
|
51
|
1. L'organisation de la DGI
|
51
|
2. Mécanisme de Fiscalisation
|
51
|
|
a. Les déclarations trimestrielles des sommes
versées au tiers
|
52
|
b. Le relevé mensuel du précompte BIC
|
53
|
c. Le relevé mensuel de l'IRL/RAS
|
56
|
2.3.2. Relation DGI et les autres services publics
|
56
|
1. Le tribunal de grande instance
|
56
|
2. La Division de la justice
|
57
|
3. La DGDA
|
59
|
4. L'OPEC
|
59
|
2.3.3. Le laxisme des Agents
|
60
|
2.4. La Fiscalisation du Secteur informel à
travers le monde
|
60
|
2.4.1. Cas de la France
|
60
|
2.4.2. Cas de la Belgique
|
62
|
2.4.3. Cas de la côte d'Ivoire
|
62
|
2.4.4. Cas du BURUNDI
|
64
|
CHAPITRE 3. INTERPRETATION DES RESULATS ET PISTES DE
SOLUTION POUR LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL 66
3.1. Analyse et interprétation des
Résultats de l'enquête 66
3.1.1 L'échantillon de l'étude 66
a) Taille de l'échantillon 66
3.1.2. Interprétation des résultats 69
1) Enquêtes menées auprès des p. exercent
les activités commerciales 70
2) Enquêtes menées auprès des fonctionnaires
72 3.2. Les orientations politiques pour la mise en Suvre de
la
Fiscalisation du secteur informel 76
3.2.1. Vision politique 76
3.2.2. Vision Economique 77
3.2.3. Vision Juridique 78
3.2.4. Vision Fiscale 78
3.3. Pistes de solution pour la Fiscalisation du secteur
informel 80
3.3.1. Reforme des textes légaux sur l'exercice du
petit commerce 80
1. Du point de vue des modalités
d'exercices&&&&&&&&&&&&&&80
2. Du point de vue
sanctions&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..81
3.3.2. Le civisme Fiscal 81
1. Sensibiliser les contribuables 82
2. Faciliter l'impôt et Reformer le contrôle Fiscal
84
3.3.3. La Mise en place d'un régime Fiscal adapté
aux PME 85
3.4. L'Impact de la Fiscalisation du secteur informel sur
le
Développement de la RDC 86
3.4.1. Sur le plan social 87
3.4.2. Sur le plan Economique 87
3.4.3. Sur le plan Fiscal 87
Conclusion Générale 88
Bibliographie 91
Répertoire des
tableaux&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
94
Table des matières 95
DEDICACE
> A L'éternel mon Dieu pour tant de
Bénédictions.
> A mon père NTERANYA BUCHEKABIRI Hilaire et ma
mère Consolate NAMWEZI BENGEHYA pour m'avoir donné la vie et
assuré mon éducation.
> A ma chère Epouse Emérance NDANUSO et mes
Enfants Tony NTERANYA KASHWANTALE, Trésor Anami NTERANYA, Thierry
NTERANYA BUCHEKABIRI, Clarise NAMWEZI NTERANYA,Leslie KASHWANTALE NAMWEZI.
> A Mon frère Richard KYUMA KASHWANTALE, que la terre a
arraché à la fleur de l'âge.
> A vous mes frères et sSurs de la grande famille
NTERANYA BUCHEKABIRI, pour les uns l'accomplissement d'un vSu tant
souhaité et pour les autres un modèle de travail et de
persévérance.
> A vous mes belles sSurs et beaux frères.
> A mes oncles et tantes
> A mes cousins et cousines
> A mes neveux et nièces
> A mes grands parents
> A tous ceux qui nous portent dans leurs cSurs.
Je dédie ce travail, fruit de mes efforts et sacrifices
SIGLES ET ABREVIATIONS
AM : Arrêté Ministériel
AGR : Activité Génératrice des Revenus
ASBL : Association sans but lucratif
AIRSI : Acompte d'Impôt sur le Revenu du Secteur
Informel
BIT : Bureau international du travail
BIC : Bénéfice industriel et commercial
CA : Chiffre d'affaires
CIS : Centre d'Impôts Synthétiques
CIF ou CAF : Coût assurance et fret
CGA : Centre de Gestion Agrée
CPCC : Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo
CREDAF : Centre de Rencontre des Dirigeants des Administrations
Fiscales
DGI : Direction Générale des Impôts
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DGDA : Direction Générale des Douanes et Accises
DPI : Direction Provinciale des Impôts
DIV : Demande d'Immatriculation Véhicule
EAD : Entité Administrative Décentralisée
FC : Franc Congolais
ID : Importation Définitive
IF : Impôt Foncier
ICA : Impôt sur le Chiffre d'affaires
INSS : Institut National de Sécurité Sociale
INPP : Institut National de Préparation Professionnel
IPR : Impôt Professionnel sur les
Rémunérations
IRL : Impôt sur les Revenus Locatifs
IRL/RAS : Impôt sur les Revenus Locatifs/Retenue à
la Source
IPMEA : Industrie, Petite et Moyenne Entreprise, et Artisanat
Kadafi : Terme utilisé pour désigner la personne
qui vend le carburant
NIF : Numéro Impôt
OFIDA : Office des Douanes et Accises
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OL : Ordonnance loi
OPEC : Office de Promotion des Entreprises du Congo
PM : Personne Morale
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PP : Personne Physique
PIB : Produit Intérieur Brut
TEFF : Tableau Economico Fiscal et Financier
TFR : Tableau de Formation de Résultat
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
RDC : République Démocratique du Congo
SARL : Société par Action à
Responsabilité Limité
SD : Sortie Définitive
UCB : Université Catholique de Bukavu
Xi : Chiffre de Vente journalier
Xc : Centre de Classe
ni : Nombre de petit commerçant enquêté
X : Représente la moyenne du chiffre d'affaire
réalisé par les enquêtés
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
Dans tous les pays du monde, la fiscalité constitue une
des sources des recettes de l'Etat. Au demeurant, dans les Etats modernes, elle
est la source principale et la plus saine du financement des dépenses de
l'Etat, de même qu'elle est aussi un instrument de politique
économique entre les mains des gouvernants, dans la mesure où
elle permet des régulations de l'économie selon les
nécessités du moment et suivant les aspirations du peuple.[INVI
97]
La République Démocratique du Congo ne peut
vouloir échapper à cette réalité des temps modernes
; elle doit faire face à des défis majeurs de reconstruction et
de développement, au sortir des conflits armés à plusieurs
phases et aux effets dévastateurs.
En raison notamment de la crise économique qui a
secoué le continent africain vers la décennie 80 en
général et la République Démocratique du Congo en
particulier où il convient d'ajouter à cela les guerres à
répétition, l'économie informelle s'est
développée au point de concurrencer à son avantage
l'économie formelle.
La divisibilité des produits, et leur demande
évolutive en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat de la population,
est un facteur qui renforce le couple vendeur/acheteur. Cette relation
au-delà de sa fonction économique, favorise une
convivialité absente dans le secteur formel ou les prix ne donnent pas
lieu à des négociations.
La baisse sans cesse croissante du pouvoir d'achat des
salariés exerçant dans le secteur moderne incite les
ménages à rechercher des revenus complémentaires dans le
secteur informel pour joindre les deux bouts du mois.
Cependant, l'absence d'une politique d'emploi, le non paiement ou
la modicité des salaires dans la fonction publique et les pertes
d'emplois dans le secteur privé ont renforcé les activités
de subsistance, amplifiant ainsi la débrouillardise. L'informel devient
ainsi l'amortisseur social dans la mesure où il permet de traverser la
crise sans trop de secousses sociales.
En effet, du politicien à l'homme de la rue, de
l'intellectuel à l'analphabète, de l'Etat à l'individu, du
citadin au paysan, tout le monde est soit opérateur,
soit bénéficiaire des biens et services fournis
par ce secteur. L'informel agit ainsi à la fois comme soupape de
sécurité et amortisseur des chocs sociaux.[INV 1997]
Il est donc clair que pour le moment, le secteur informel est
devenu une source de régulation pour les travailleurs recyclés ou
reconvertis en Afrique. L'on comprend donc que l'économie informelle
repose sur un compromis social, un consensus muet de la tolérance du non
respect de la loi.[CISL 2001]
C'est dans cet angle que le professeur NYABIRUNGU a
parlé de la criminalisation de l'économie congolaise qui signifie
que celle-ci ne fonctionne plus selon les normes contenues dans nos lois, et
que c'est la violation de ces lois qui est devenue la norme régulatrice
de la production de la circulation, de l'échange, de la
répartition et de la consommation de richesses.[CEZ 1996]
Bien que la pratique de l'économie informelle procure
des gains faciles, l'ampleur des conséquences est importante sur la
société. L'évasion fiscale et la fraude fiscale
généralisée en RDC pénalisent grandement l'Etat
congolais dans la mobilisation effective des recettes fiscales.
Pourtant, pour son développement, la RDC a besoin des
ressources financières nécessaires en vue de couvrir ces charges
publiques.
L'organisation d'un pays en un Etat moderne entraîne des
mutations dans les structures de la société et engendre des
dépenses pour la collectivité nationale. Or, qui dit
dépenses dit ressources nécessaires pour les couvrir. C'est
à ce niveau qu'apparaît l'impôt en tant qu'expression de la
solidarité nationale.[TDFZ 1993]
TROTABAS Louis renchérit en disant : «
L'impôt apparaît alors comme nécessité absolue pour
un Etat moderne, il est le moyen normal de répartition de la charge
publique entre individus et recettes de l'Etat ».[DRF 1997]
Pour que ces ressources soient effectives, l'impôt doit
atteindre tous le monde sans exception aucune.
Cette réalité est encore loin d'être
vécue en RDC car l'évasion fiscale et le travail au noir
pénalisent grandement les individus qui respectent les lois et doivent
supporter un fardeau fiscal additionnel.
La fiscalisation du secteur informel apparaît comme
inéluctable dans la mesure où l'Etat a grandement besoin des
ressources pour financer son déséquilibre
budgétaire et considère le secteur informel comme
un gisement fiscal hors de sa portée.[LFSI 95-96]
La prolifération du secteur informel nécessite
une attention particulière de la part du pouvoir public en vue de sa
formalisation au profit du trésor publique. Vu ce qui
précède, les questions suivantes ont retenu notre
particulière attention dans le présent travail :
- Qu'est ce qui est à la base de la prolifération
du secteur informel en RD Congo?
- Quelles sont les difficultés liées à la
fiscalisation du secteur informel dans la ville de Bukavu
- Quels mécanismes peut-on envisager pour fiscaliser le
secteur informel ?
- Quel serait l'impact socio économique et fiscal de la
fiscalisation du secteur informel sur le développement de la R D congo.
?
2. HYPOTHESES
En réponse aux questions posées dans la
problématique nous osons émettre certaines hypothèses dont
la véracité sera établie ou non tout au long de ce
travail.
Dès la conception de ce sujet de recherche, nous avions
à l'esprit l'idée selon laquelle :
- l'inapplicabilité des lois dans leur rigueur,
l'absence de la culture fiscale, et la mauvaise gouvernance, seraient à
la base de la prolifération du secteur informel.
- L'absence de coordination entre les différents
services publics, le régime d'imposition forfaitaire inadapté
ainsi que le laxisme des agents de l'administration fiscale seraient le blocage
à la fiscalisation du secteur informel.
- La reforme de la loi régissant le commerce, la mise
en place d'une politique d'incitation à la formalisation de ce secteur
seraient entre autres des mécanismes à mettre en place pour une
bonne et durable fiscalisation du secteur informel.
- La formalisation de ce secteur, et la mobilisation effective
des recettes seraient l'impact positif sur le développement de la R D
congo.
3. ETAT DE LA QUESTION
Plusieurs études ont abordé la question des
activités de l'informel en vue de saisir sa logique ainsi que ses
mécanismes de fonctionnement.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir lu tous les
ouvrages que contiennent toutes les bibliothèques de la Ville de Bukavu
ou encore tous les travaux antérieurement élaborés dans ce
domaine.
Cependant, nous avons sélectionné quelques uns
en raison de leur rapprochement avec notre sujet.
Ø MUKANYA MALEMBA John dans son travail intitulé
:
« La fiscalité du secteur informel »
Mémoire UCB/ BUKAVU 1995-1996 (inédit). Émet deux
hypothèses selon lesquelles :
- La fiscalisation du secteur informel passe par une
connaissance suffisante des acteurs qui l'animent ainsi que leurs
activités.
- Les micros entreprises du secteur informel seraient
imposables à conditions de bien évaluer les critères
économiques relatifs à la fiabilité et à la
rentabilité de l'activité.
Dans son développement, l'auteur s'est penché
aux micro entreprises et est arrivé à dégager un
schéma modèle de fiscalisation applicable au zaïre ( R D
Congo) qui prend en compte à la fois des besoins opposés de
l'Etat et celui du contribuable du secteur informel.
Ø LOMAMI SHOMBA dans son travail intitulé :
« La Promotion de l'économie informelle en Droit Congolais : Quelle
option lever entre sa reforme et sa formalisation ? » émet aussi
deux hypothèses :
- L'incapacité pour l'Etat à faire observer la
réglementation en vigueur est le corollaire d'une juridicité
outrancière et contre nature de la loi.
- La reforme du cadre juridico institutionnel est certes
louable mais malheureusement ce cadre méconnaît les
activités informelles qu'il confond au capitalisme et les obligent
à s'y conformer.
De ses analyses, il s'est dégagé deux
résultats. Le premier découle du fait que l'économie
informelle bien qu'exercée en marge de l'arsenal législatif et
réglementaire constitue une soupape de sûreté par la
création d'emplois qu'elle favorise, malheureusement ces emplois sont
précaires, ils ne contribuent qu'à pérenniser la
misère qui hante déjà les populations.
Le deuxième résulte du fait que bien que
reconnaissant certains mérites de cette thèse, la
fonctionnalisation de l'Economie informelle parait être la
démarche la plus indiquée pour promouvoir les PME. Pour ce faire,
il faut l'intégration ou
l'adaptation du cadre juridico institutionnel au vécu
quotidien et non de rechercher à conformer ce phénomène au
cadre existant.
Ø Suzanne KINZIGIRE MWISIKANYI, dans son travail
intitulé : «
le commerce informel, un défi à relever par
l'Etat congolais : cas des marchés pirates à Bukavu ».
L'auteur a émis l'hypothèse selon la quelle :
l'application des lois par le pouvoir public et le respect des obligations par
la personne commerçante ramèneraient l'ordre dans la gestion de
marchés en général et ceux dits pirates en particulier.
Au cous de son développement, l'hypothèse
à été vérifié et des recommandations ont
été faites afin d'aspirer à un Etat de droit en R D
Congo.
Après cette brève revue de la
littérature, en abordant ce sujet, intitulé « la
problématique de la fiscalisation du secteur informel en R D Congo,
notre soucis est de faire d'abord un état de lieu du secteur informel,
ensuite analyser les causes de la prolifération de ce secteur et voir
enfin comment on peut arriver à fiscaliser le secteur informel sans pour
autant décourager les initiatives créatrices qui naissent.
Bref notre apport réside dans l'identification du
problème et la mise en exergue des stratégies en terme politique,
économique et fiscal pour la fiscalisation durable du secteur
informel.
4. INTERET DU SUJET
La progression rapide des activités du secteur informel
n'est pas sans conséquences désagréables sur
l'économie congolaise en général.
Annuellement, l'Etat congolais recourt à l'emprunt pour
assurer son équilibre budgétaire pourtant à
l'intérieur du pays, existe un secteur important non exploité en
matière de recettes dénommé le secteur informel qui une
fois fiscalisé et formalisé ; permettra à la RD Congo de
couvrir son déséquilibre budgétaire et assurer ainsi des
emplois durables auprès des bénéficiaires.
La présente étude présente un double
intérêt à savoir l'intérêt théorique et
l'intérêt pratique.
- Sur le plan théorique, notre étude constituera
un outil de travail important pour ceux qui s'intéressent à la
science économique et fiscale, afin d'approfondir des réflexions
sur le phénomène sous étude.
- Sur le plan pratique, notre étude permettra aux
législateurs et aux décideurs politiques de la République
démocratique du Congo de prendre conscience des insuffisances dont fait
montre la législation en vigueur et envisager ainsi des mesures
adéquates en vue de l'encadrement du secteur informel pour sa
participation à la mobilisation des recettes de l'Etat.
5.DELIMITATION DU SUJET
Comme dans tout pays du monde, la RDC aspire au bien
être social de son peuple, bref au développement. Mais pour y
arriver, elle a besoin des ressources financières nécessaires. Et
pourtant, dans le domaine fiscal, nous nous rendons compte qu'une part
importante des ressources échappe chaque année au fisc du fait de
l'existence et du développement sensible du secteur informel.
Le secteur informel regorge une série
d'activités illégales à degrés divers. Nous avons,
d'une part, les activités productrices licites non
déclarées c'est-àdire non enregistrées par le
pouvoir (production personnelle, travail à domicile, etc,&) et
d'autre part, l'ensemble des activités illicites productrices des biens
ou des services.
Ainsi, fraude et évasion fiscale, en tout ou en partie,
travail illégal, & relèvent
de la première catégorie. Trafics de
stupéfiants, d'armes, proxénétisme,&. de la
seconde.[ESOU 1999]
La présente étude va se limiter à l'analyse
des activités de la première catégorie car celles de la
seconde sont par leur nature, illégales et prohibées.
Ainsi, vu le caractère national que représente
le secteur informel en République Démocratique du Congo, notre
travail sera axé essentiellement à l'étude de la
problématique de la fiscalisation du secteur informel.
Dans l'espace, la ville de Bukavu sera prise comme un
observatoire et dans le temps notre travail s'inspirera des données de
la période de 1996 à 2008.
6. APPROCHE METHODOLOGIQUE
Pour la collecte, le traitement et l'analyse des données
de notre travail, nous avons fait recours aux méthodes ci-après
:
§ Méthode historique : Elle nous a permis de cerner
le contexte historique du
secteur informel en R D Congo en général et au Sud
Kivu en particulier.
§ La méthode descriptive, cette méthode nous
a permis de décrire des
différentes catégories du secteur informel.
§ Méthode comparative: Cette méthode nous a
aidé à faire la comparaison entre les données recueillis
dans certains services publics et celles détenus par le service des
impôts. Elle nous a également permis de comparer les
systèmes fiscaux utilisés par d'autres pays pour lutter contre le
secteur informel.
§ Méthode analytique : Elle nous a permis
d'évaluer, d'analyser et d'interpréter les données
recueillies auprès des contribuable et de l'administration publique dans
la ville de Bukavu.
§ Méthode statistique : Cette méthode nous a
permis à quantifier et à chiffrer
les résultats de notre recherche afin de les analyser et
de les interpréter. L'application de ces méthodes a fait recours
aux techniques ci-après :
Ø technique documentaire
Pour compléter les informations utiles à la
réalisation de ce travail, nous avons fait recours à des
ouvrages, des textes légaux et réglementaires, des revues, des
articles et autres documents et archives relatifs à la fiscalisation,
l'exercice du commerce et le secteur informel.
Ø Interview libre et entretien
C'est la technique que nous avions plus utilisée. Cette
technique nous a permis de recueillir différents témoignages,
avis et opinions des personnes exerçants les activités
commerciales et de certains fonctionnaires de l'administration publique sur la
question liée au secteur informel.
Ø Questionnaire d'enquête (technique du
questionnaire)
Nous avons adressé un questionnaire d'enquête aux
enquêtés constituant notre échantillon. Sur base de ces
questionnaires nous avions recueilli les éléments en rapport avec
l'objet de notre étude, à savoir la problématique de la
fiscalisation du secteur informel.
Pour être mieux fixé sur l'un ou l'autre aspect
de notre sujet de recherche, nous avons été obligés de
rédiger le questionnaire en annexe au présent travail, dont les
réponses reçues souvent plus larges et détaillées
que nous ne prévoyions, nous ont permis plus d'une fois de mieux
appréhender certains aspects de nos préoccupations.
7. DIFFICULTES RENCONTREES
Notre travail exigeant pour sa confection et sa
crédibilité scientifique des données fiables a, de ce fait
souffert de la non disponibilité de certaines données qui lui
auraient garantir toute perfection.
En plus, la limite des moyens matériels, temporels et
financiers pour étendre les enquêtes de notre étude
à un nombre plus large des acteurs du secteur informel et fonctionnaires
de l'administration fiscale à travers toutes les provinces de la RDC
a
constitué des entraves à la réalisation du
présent travail dont nous vous présentons le Contenu sommaire.
8. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL
A part l'introduction et la conclusion ; notre travail comprend
trois chapitres qui se présentent de la manière suivante :
- Le premier chapitre est consacré aux
généralités sur le secteur informel. Dans ce chapitre nous
parlerons de l'historique du secteur informel, de ses caractéristiques
ainsi que des causes de la prolifération de ce secteur.
- Le deuxième chapitre intitulé : la
fiscalisation du secteur informel,traitera des préalables à la
fiscalisation d'une activité ; du régime fiscal existant, des
services intervenants dans la fiscalisation d'une activité ; des
attitudes des acteurs du secteur informel ainsi que de leurs obligations au
regard de la loi.
- Enfin le troisième chapitre : Interprétation
des résultats et Pistes de solution pour la fiscalisation du secteur
informel ; présentera d'abord les résultats de nos
enquêtes, ensuite donnera quelques propositions pour une bonne
fiscalisation du secteur informel.
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE SECTEUR INFORMEL
L'objectif de ce chapitre introductif, est de donner un
aperçu général du secteur informel et les questions qu'il
soulève. Après un bref historique du concept, nous allons d'abord
parcourir la définition retenue par certains auteurs, les
caractéristiques ainsi que l'importance du secteur informel. Ensuite
nous analyserons les raisons de son existence, les conséquences des
activités de ce secteur, et le cadre légal et
réglementaire régissant les activités commerciales en
RD.Congo.
1. 1. HISTORIQUE
Durant les années cinquante, de nombreux migrants des
pays du tiers monde quittent la campagne pour s'établir autour des
centres urbains. Les premiers signes d'une « in formalisation »
apparaissent. La théorie de la modernisation fait alors une analyse
dualiste de l'Economie du développement. Elle distingue le secteur
traditionnel, caractérisé par le sous emploi d'une main --d'Suvre
excédentaire du secteur moderne marqué par un capitalisme
urbain.[EITM, 1994]
Dans les années soixante, un nouveau regard est
porté sur le phénomène de migration. Certains
économistes constatent que la majorité des nouveaux urbains
n'adhérent pas au modèle du salariat moderne. Selon Bruno
Lautier, Le processus d'incorporation se fait long et on définit comme
marginale la population périurbaine.
L'anthropologue oscar Lewis reprend cette idée dans
les enfants de Souchez (1961). Pour ce dernier, la marginalisation
sociale et économique de population, supposée transitoire, sera
en fait à l'origine d'une culture de la pauvreté qui se
transmettra de génération en génération. [CRINF
1980]
Gaspard. MUHEME estime parallèlement qu'entre 1960 et
1970, les approches du « secteur informel » rejoignent l'expression
d'un « chômage déguisé »
Ce concept englobe l'ensemble des petits commerces, artisans et
petites exploitations familiales ou sociétaires. Ceux-ci constituent
péniblement un moyen d'existence et sont caractérisés par
un certain parasitisme, un quasi salariat, un métayage urbain et une
pluriactivité.[CEIF 1996]
Dès 1972, le rapport du Bureau international du travail
(BIT) portant sur la situation de l'emploi urbain au Kenya, dans le cadre du
«programme mondial de l'emploi » lancé en 1996, nomme une
réalité qui ne cesse de susciter de l'intérêt de la
part des
experts en développement. Ce concept du secteur
informel prend naissance. Il englobe des travailleurs pauvres, exerçant
un travail pénible, mais dont les activités économiques ne
sont ni reconnues, ni enregistrées, ni protégées, ni
réglementées par les pouvoirs publics.[ BIT, 2002]
L'informalité économique est alors : « une
façon de faire les choses » caractérisée par: une
facilité d'entrée, un recours aux ressources locales, une
appropriation familiale des ressources, une production à petite
échelle, une technologie adaptée et une main d'Suvre importante,
dans un marché de concurrence sans réglementation.[CEIF 1996]
Jusqu'au milieu des années quatre vingt, le secteur
informel se définit comme un secteur parallèle au secteur formel.
Il existe alors deux manières d'analyser l'informel. La première
associe la pauvreté à l'informalité. Elle est
centrée sur le ménage et précise que les ressources des
familles proviennent à la fois du secteur formel et du secteur
informel.
La seconde analyse est plutôt centrée sur
l'unité de production. Les gouvernements et les institutions
internationales mettent l'accent sur une évaluation quantitative de la
production. De l'aspiration à faire évaluer les petites
entreprises informelles vers le statut de petites entreprises formelles
découle l'aide aux micros entreprises, par le crédit à
l'investissement et l'aide à la formation.[CEIF 1996]
Selon Bruno Lautier, les politiques d'ajustement structurel
font croître le taux de chômage dans les pays en
développement à partir des années quatre vingt. Plusieurs
Etats abandonnent leur politique de subsides aux denrées de
première nécessite en milieu urbain. Le discours des organismes
internationaux change.
L'informel a maintenant un rôle plus social que
productif. Il est alors qualifié : « d'éponge à
emploi ». Grâce à ses qualités de
créativité, de dynamisme et de flexibilité, l'informel
devient alors un outil d'adaptation aux politiques d'ajustement
structurel.[EITM 1994]
En RDC, le secteur informel a pris une ampleur exceptionnelle
au fur et à mesure que ce pays s'enfonçait dans une crise
économique profonde. La question revêt plusieurs aspects dit
BUABUA WA KAYEMBE : social, juridique, économique, politique, & Elle
a en outre de nombreuses implications d'ordre fiscal dans la mesure ou de
l'avis des spécialistes, les personnes qui oeuvrent dans ce secteur
échappent au contrôle fiscal et à l'impôt. [FEIZ
1995]
Afin de mieux appréhender cette étude, nous
allons d'abord définir le concept secteur informel, donner ses
caractéristiques, et son importance dans la société
congolaise.
DEFINITION
Plusieurs auteurs ont tentés de définir le
secteur informel. Le professeur Buabua wa Kayembe dans son ouvrage
intitulé la fiscalisation de l'Economie informelle au Zaïre,
souligne que le terme secteur informel est devenu, depuis quelques
années, une expression très usitée et son usage reste
marqué par l'absence d'une définition acceptable de
manière générale.
C'est pourquoi, il suggère de partir de la
définition du secteur formel pour essayer d'appréhender la notion
du secteur informel.[FEIZ 1995]
Pour cet auteur, la législation et la
réglementation économique en vigueur dans notre pays
édictent un certain nombre d'obligations pour les opérateurs
économiques. S'agissant particulièrement de l'exercice du
commerce, les conditions suivantes doivent être de stricte observation
:
- Etre immatriculé au registre de commerce.
- Etre constitué dans les formes du code de commerce
- Tenir une comptabilité régulière
- Conserver soigneusement et dans l'ordre, les archives et les
inventaires. - Disposer d'un numéro d'identification nationale
- Disposer d'un numéro impôt (NIF)
- Etre détenteur d'une patente (petit commerce)
- Avoir un compte indisponible en dépôt dans une
banque dont le montant est fixé par le président de la
République (étrangers).
Il se dégage de ce qui précède que le
respect par l'agent économique des conditions évoquées, le
place dans une situation régulière vis-à-vis des formes
édictées par le législateur.
Sur le plan fiscal, tout commerçant ou non
commerçant se trouvant dans des conditions définies par la loi
fiscale pour être considéré comme contribuable est tenu
à deux obligations majeures :
D'une part, l'obligation de souscrire à des
échéances déterminées et dans les formes prescrites
sa déclaration fiscale, et d'autre part, l'obligation de payer
l'impôt mis à sa charge. [CDIS 2003]
Le secteur formel est donc considéré comme
étant le secteur officiel de l'économie Nationale car regroupant
les entreprises constituées et fonctionnant conformément à
la loi. Ces entreprises sont répertoriées et s'acquittent de
leurs obligations fiscales ; leurs activités sont reprises dans les
statistiques nationales.
Il est donc évident qu'une activité entreprise
en marge de la loi, et qui se soustrairait au contrôle des pouvoirs
publics ne fait pas partie du secteur formel, mais plutôt du «
secteur informel ».
Le BIT, à l'occasion d'une mission au Kenya,
menée dans le cadre du programme Mondial de l'Emploi en 1972 a
définit le secteur informel comme étant les activités qui
se développaient spontanément en milieu urbain et qui absorbaient
non seulement la main d'Suvre issue des migrations rurales, mais aussi les
chômeurs urbains et autres exclus du système d'éducation
formel.
Selon CHARME dans son article « débat sur le
secteur informel», les économistes, monétaristes et
Keynésiens considèrent que le secteur informel est
constitué « des sables dans lesquels se perdent les effets
multiplicateurs du capitalisme ». Pour eux, il y a anormalité et
illégalité dans ce secteur. [CEINF 1980]
Guy VERHAEGEN cité par Buabua wa Kayembe définit
le secteur informel comme toute activité spontanée,
échappant en grande partie au contrôle de l'administration, en
marge souvent des obligations légales, non recensée dans les
statistiques officielles de l'Etat.[RSID 1985]
Dans tout le cas, ces différentes définitions se
recoupent puisqu'elles soulignent l'idée de fraude. Paradoxalement ce
secteur censé se soustraire au contrôle de l'Etat fonctionne
allégrement au vu et au su de tous. Complaisance? Ambiguïtés
de l'Etat ? Des trois secteurs connus (primaire, secondaire, tertiaire), dans
quelle catégorie, classer l'informel dans la mesure où toutes les
activités des trois secteurs y sont représentées ?
De ce qui précède , nous pouvons donc retenir
que le secteur informel est l'ensemble des activités économiques
qui se réalisent en marge de la législation pénale,
sociale, fiscale et qui échappent à la comptabilité
nationale et aux statistiques du pays.
Compte tenu de la multiplicité des définitions
de ce concept et de son caractère pluridisciplinaire, nous utilisons,
dans le présent travail, le terme secteur informel comme celui
regroupant en son sein toutes les activités économiques qui
échappent aux circuits officiels dont les propriétaires ne
disposent pas de numéro d'identification nationale, de registre de
commerce, ne tiennent pas une comptabilité régulière et
dont les activités ne sont pas saisies par les statistiques
officielles.
Après ces définitions, nous allons analyser les
caractéristiques prédominantes dans le secteur informel.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR INFORMEL
Les activités informelles africaines se
caractérisent essentiellement par
l'hétérogénéité, la
vulnérabilité, une population principalement jeune,
féminine, migrante et une solide stratification sociale.
a) L' HETEROGENEITE
Un des aspects très important de l'informel en Afrique
est sa grande hétérogénéité. Celle-ci se
manifeste par plusieurs aspects. Suivant Carlos Maldonado du BIT,
l'organisation de la production et l'insertion dans les marchés peut
être très différente selon les unités de
production.[CEINF,1980]
Pour Jean-Pierre Lachaud,
l'hétérogénéité existe aussi dans les formes
de travail du secteur informel qui ne correspondent pas nécessairement
à celles du « secteur moderne ». On retrouve
différentes formes de travail indépendant ainsi que
différentes formes de travail salarié.[CEINF,1980]
Le secteur informel serait donc constitué
d'activités très différentes des petits métiers
produisant des biens et des services variant au gré de l'imagination des
travailleurs ainsi qu'au gré des occasions, et fonctionnant de
façon très distincte.
b) LA VULNERABILITE
L'Idée de vulnérabilité sur le marché
du travail peut constituer un dénominateur commun pour
appréhender ces diverses formes de travail.
Pour le BIT, cette vulnérabilité touche les
travailleurs comme les chefs d'entreprises du secteur informel. Absence de
protection juridique ou sociale, recours aux mécanismes institutionnels
informels marqués pourtant par l'exploitation, emplois
généralement instables, revenu faible et irrégulier.[ BIT,
2002]
c) UNE POPULATION PRINCIPALEMENT JEUNE, FEMININE,
MIGRANTE ET EN CHOMAGE.
Conformément à la littérature, les femmes
sont plus nombreuses que les hommes dans les activités informelles.
Jacqueline Oble LOHOUES nous explique que lorsque le revenu
familial est trop faible, les femmes peuvent travailler tout en s'occupant des
enfants, ce que l'économie moderne ne leur permet habituellement pas.
[CEINF,1980]
Chez la plupart des auteurs étudiés, les jeunes
sont aussi plus fortement représentés que les plus
âgés dans ce secteur.
Jean-Pierre Lachaud indique qu'en Côte d'Ivoire, par
exemple, seulement 10% de la main-d'Suvre informelle a plus de trente ans. Ce
chiffre passe à 53% pour les chefs d'entreprise. Pour l'auteur, cette
situation s'explique entre autres par le fait que l'embauche dans le «
secteur » moderne demande un certain niveau d'instruction et de formation,
ce qui retarde le moment de l'insertion. On peut donc voir dans l'informel une
forte présence de jeunes déscolarisés ou peu
scolarisés. Mais de jeunes diplômés en recherche d'emploi
peuvent également se retrouver dans ce « secteur ».
Carlos Maldonado résume la structure de l'emploi
informel au Bénin par la présence prépondérante de
femmes et de jeunes, et une forte majorité d'individus n'ayant
reçu aucune formation formelle (ou presque). [SICA, 2001]
Il est important de noter que, d'une façon
générale, la population se trouvant dans le secteur informel en
Afrique demeure tout de même assez hétérogène.
Dans sa définition multicritères, le « rapport
Kenya» du BIT définit le secteur informel à partir des sept
caractéristiques suivante :
- facilité d'accès à l'activité.
- Utilisation des ressources locales
- Propriété familiale de l'entreprise
- Echelle d'activité réduite
- Usage de techniques qui privilégient le recours à
la main d'Suvre. - Qualification acquise hors du système officiel de
formation.
- Marchés concurrentiels et sans réglementation.
Sur base de la complexité des activités de ce
secteur et d'autres études à travers le monde, d'autres
caractéristiques et critères se sont ajoutés. Signalons
ici ceux proposés par Maurice Ilenda [SEIN,1989]
- ne pas bénéficier d'un crédit bancaire;
- présenter un caractère provisoire ou ambulant;
- se contenter des investissements faibles;
- ne pas tenir de comptabilité;
- ne pas inscrire le personnel à la caisse de la
sécurité sociale;
- avoir un horaire de travail irrégulier;
- ne pas avoir de statut juridique, etc.
Bruno Lautier dans son ouvrage « l'économie
informelle dans le tiers monde» évoque deux critères
essentiels de repérage du secteur informel. Le critère de taille
et le critère du non respect de la loi. [EITM, 1994]
1°) Critère de taille
La méthode la plus simple en apparence, consiste
à prendre pour seul critère de repérage la taille des
unités de production, c'est la voie choisie par la plupart des instituts
de statistique nationaux, suivant en cela les recommandations du BIT, ont
choisi de considérer comme « informelles » les unités
regroupant au plus 10 personnes. Ces unités sont ensuite divisées
en trois classes. Indépendants, de deux à cinq personnes, et de
six à dix.
Trois problèmes sont cependant posés. Tout
d'abord, il existe surtout dans les services, des activités tout
à fait modernes et déclarées, menées à
petite échelle : médecins, libéraux, avocats, comptables ;
il s'agit ici de ce qu'on appelle professions libérales.
2°) Le critère du non respect de la
loi
Une deuxième façon de repérer un secteur
informel est le rapport à la loi : on appellera unités de
production informelles, celles qui ne respectent pas la loi.
Une question peut alors être posée ; Quelle loi
n'est pas respectée ?
Il peut s'agir évidemment de la loi sur l'exercice du
commerce; la loi fiscale, ou la loi concernant le paiement des cotisations de
sécurité sociale, de la réglementation des conditions de
travail, de l'hygiène, etc.
En RD Congo, les activités du secteur informel, sont
plus caractérisées par le non respect de la loi. Des
enquêtes menées dans la ville de Bukavu, dans les activités
du secteur informel de production, plusieurs caractéristiques ont
été relevées, notamment :
- L'emploi est souvent de moins de 10 personnes et dans
certaines unités, il y a prédominance des apprentis ;
- L'emploi est souvent fondé sur des affinités
personnelles des villages;
- Le niveau d'instruction formelle laisse à
désirer ; de façon générale, les artisans sont
formés sur le tas ;
- La technologie reste rudimentaire dans l'ensemble, mais
certains progrès ont été observés pour ce qui est
de la menuiserie, du salon de coiffure et de beauté qui ont accès
à des technologies modernes ;
- La source du capital provient en grande partie de
l'épargne personnelle et, dans une moindre mesure, de l'aide familiale
et des amis ;
- la clientèle se fonde en grande partie sur les
affinités et donc, l'existence de plusieurs catégories des
clients influencent les prix, les services voir même les produits et les
moyens de paiement ;
1.1.3. IMPORTANCE DU SECTEUR INFORMEL
Le secteur informel joue un rôle de plus en plus
important dans l'économie et contribue substantiellement à
l'emploi, au produit intérieur but, à la distribution des revenus
et même à la formation de l'apprentissage. Il emploie probablement
aujourd'hui le tiers de la population.
En RD Congo, l'importance du secteur informel, surtout sous la
forme du petit commerce n'est plus à démontrer. En effet, du
politicien à l'homme de la rue, de l'intellectuel à
l'analphabète, de l'Etat à l'individu, du citadin au paysan,
tout le monde est soit opérateur, soit
bénéficiaire des biens et services fournis par ce secteur.
L'informel agit ainsi à la fois comme soupape de sécurité
et amortisseur des chocs sociaux. [INVI,1997]
Il est donc clair que pour le moment, le secteur informel est
devenu une source de régulation pour les opportunités d'emplois
tant pour les nouveaux chercheurs d'emploi que pour les travailleurs
recyclés ou reconvertis.
L'on comprend donc que le secteur informel repose sur un
compromis social, un consensus muet autour de la tolérance du non
respect de la loi.[PIED,2002-2003]
Le secteur informel est d'une grande importance dans la vie
socioéconomique de la RDC en général et de la province du
Sud Kivu en particulier ; dans la mesure où il joue plusieurs
rôles au sein de la population notamment :
a) Le rôle d'intégration
sociale.
En effet, c'est un lieu de refuge pour beaucoup
d'employés en chômage et/ou à la recherche d'autres
revenus, des nombreux jeunes diplômés qui se sont retrouvés
sans emplois.
A ce jour, point n'est besoin de démontrer la
contribution offerte par le secteur informel dans la création des
emplois d'une part, et d'autre part son rôle de l'amélioration du
pouvoir d'achat des consommateurs.
La crise sociale et économique qui sévit en RDC
contraint les employés à Suvrer dans plusieurs activités.
Les chômeurs n'ont aucune autre alternative que d'opérer dans
l'informel. Une autre catégorie à ajouter aux chômeurs, est
celle d'individus qui bien que disposant d'un emploi, est obligée
d'exercer une activité informelle palliative à leur modique
traitement.
b) Le rôle de production des biens et services
locaux à moindres coûts.
Le secteur informel en RDC est prédominé par le
petit commerce de détail qui devient de plus en plus un concurrent
très sérieux pour le secteur formel parce qu'il est plus
adapté à la fonction de consommation de la plus grande
majorité des ménages, vu le niveau généralement bas
des revenus.[SIMICO,1992]
Le facteur prix est donc un aspect important du petit commerce
de l'informel parce qu'il est beaucoup plus l'expression des relations humaines
entre l'offre et la demande, que l'expression du travail nécessaire
à la production, le prix dans ce petit
commerce est cependant à double tranchant. Il est en
même temps accessible qu'inflationniste.
c) Le rôle d'offre d'emplois, des revenus et des
produits accessibles à tous même aux plus
défavorisés.
d) Enfin, c'est un terrain de formation sur le tas pour
une large partie des jeunes déscolarisés et
analphabètes.
1.2. CADRE LEGAL ET REGELEMENTAIRE REGISSANT LES
ACTIVITES COMMERCIALES EN RDC
Dans cette section, il sera question d'analyser les
différents textes de lois qui réglementent les activités
commerciales en RDC, ainsi que les mesures d'exécution de ces textes.
La RDC renferme un arsenal juridique important
réglementant les activités commerciales. Il s'agit entre autres
:
- Du décret du 06 mai 1959 relatif à la
détention du registre de commerce avant toute activité
commerciale autre que les petits commerces.
- De l'ordonnance loi n°79- 021 du 02 août 1979
portant réglementation du petit commerce.
- De l'ordonnance loi n° 90-46 du 08 août 1990
modifiant et complétant l'ordonnance loi précitée.
- De l'arrêté interdépartemental
n°0029/80 du 07 avril 1980 fixant les mesures d'exécution de l'ord
loi n° 79/021 du 02 août 1979 portant réglementation du petit
commerce.
Dans le cadre de notre étude, nous allons plus nous
atteler aux lois portant réglementation du petit commerce, car à
notre avis ces lois contiennent des ambiguïtés dans leurs mesures
d'exécution et sont à ce jour à la base de la
prolifération, du secteur informel difficile à fiscaliser en
RDC.
1.2.1. ORDONNANCE LOI N° 79- 021 du 02 Août
1979
Pour un meilleur entendement de la présente ordonnance
loi, nous allons d'une part dégager la définition du petit
commerce, les conditions nécessaires pour l'exercice du petit commerce
en RDC et d'autre part les mesures d'exécution de la présente
ordonnance loi.
1. DEFINITION DU PETIT COMMERCE
Au terme de l'ordonnance loi n° 79- 021 du 2 Août
1979, on entend par petit commerce, le commerce de toutes denrées,
marchandises ou objets de consommation courante effectué par la vente ou
l'offre de vente à l'acheteur soit au domicile même du vendeur,
soit de porte en porte ou de place en place, soit encore sur la voie publique
ou sur les marchés publics, sauf si l'échoppe ou l'étal
placé sur la voie publique constitue le prolongement d'un magasin.
sont assimilés au petit commerce et soumis aux
dispositions de la présente ordonnance loi, le petit transport de
personnes ou de marchandises ainsi que toute entreprise, artisanale se situant
dans les limites fixées par arrêté conjoint du Ministre des
finances et du ministre de l'économie, industrie et commerce.
La même ordonnance loi précise que l'exercice du
petit commerce n'est subordonné qu'à la détention d'une
patente.
a) ANALYSE DE LA DEFINITION
Il ressort de cette définition les éléments
ci --après :
- Commerce de toutes denrées
- Les marchandises ou objets de consommation courante
- Au domicile du vendeur
- De porte en porte - De place en place
- Sur la voie publique - Marchés publics
- petit transport de personnes ou de marchandises,
- Entreprise artisanale, - Une patente,
En analysant les différents éléments
contenus dans cette définition,nous pouvons retenir ce qui suit:
1°). Commerce de toutes denrées
C'est-à-dire que le commerce porte sur toute chose
susceptible de favoriser la survivance ou l'alimentation de l'homme ou du
bétail.
2°). Les marchandises ou objets de consommation
courante.
La marchandise ici, selon le législateur signifie tout
objet mobilier ou tout produit fini susceptible d'être vendu et
acheté dans le commerce. Cette définition englobe toutes les
choses corporelles circulant sur le marché, qu'elles soient le
résultat d'une activité humaine ou mécanique.
Sont exclus, de ce champ d'application, les meubles incorporels,
tels les droits, les créances, les actions, parts et
intérêts, les rentes et fond de commerce.[PIED,2002]
L'élément majeur du petit commerce est la
marchandise appréhendée sous l'angle d'objet de consommation
courante qui lui confère un caractère utile et nécessaire
à la satisfaction de besoins humains indispensables.
3°). Au domicile du vendeur
Le domicile d'une personne est le lieu où elle a son
principal établissement. A défaut du domicile connu, la
résidence actuelle en produit les effets. Il s'agit d'un endroit fixe
où réside le vendeur, et sans se déplacer procède
à la vente de ses biens et les clients y viennent pour s'en procurer.
4°). De porte en porte
Le commerce de porte en porte est celui qui consiste pour le
petit commerçant d'aller chez son client potentiel pour vendre ou
proposer la vente d'un bien.
5°). de place en place
Le commerce de place en place est celui qui consiste pour les
petits commerçants à ne vendre qu'à des places et aux
jours fixés par l'autorité publique. Ce petit commerce se
singularise par la périodicité de ses opérations et
l'absence d'étals fixés de façon durable.
6°). Sur la voie publique
La voie publique est un espace du domaine public constitué
notamment par les rues, les avenues, les trottoirs, les parkings.
L'arrêté interdépartemental n°0029/80
du 7avril 1980 assimile à la vente sur la voie publique, la vente
effectuée dans un kiosque ou un petit local de même dimension,
même établi en dur, tenu par une seule personne et n'offrant aucun
accès direct aux clients, la vente étant effectuée par le
biais d'un guichet- fenêtre.
7°). Marchés publics
Les marchés publics sont des lieux fixés par
l'autorité publique locale, dans lesquels se pratique de façon
permanente et aux conditions déterminées par elle, une
activité déterminée.
8°). Petit transport de personnes ou de
marchandises
Par transport, il faut entendre tout moyen pouvant assurer le
déplacement des personnes et/ ou des biens. Il peut s'agir du transport
aérien, maritime, fluvial et lacustre ou terrestre et ferroviaire.
L'arrêté interdépartemental n°0029/80 du 7avril 1980
précise que le petit transporteur est toute entreprise de transport ne
comportant pas plus de 10 Véhicules à moteur, de moins de 07
tonnes utilisés comme taxi ou autres ainsi que toute entreprise de
transport n'ayant que des véhicules sans moteur.
9°). Entreprise artisanale
Selon l'arrêté interdépartemental
évoqué ci haut, l'entreprise artisanale est toute entreprise de
production et de commercialisation, n'employant pas plus de dix ouvriers et ne
disposant pas de machines de production automatique ou semi - automatique.
10°). Patente
La patente est définie comme étant une
autorisation accordée par l'autorité administrative afin
d'exercer une activité commerciale moyennant paiement d'une somme
d'argent.
De ce qui précède, l'objectif poursuivi par les
acteurs des petits commerces est le lucre afin de pallier aux insuffisances que
l'Etat congolais n'est pas à même d'assurer.
2. Conditions nécessaires pour l'exercice du
petit commerce
L'exercice du petit commerce n'est subordonné qu'à
la détention d'une patente. L'OL n°79- 021 du 2 Août 1979
stipule en son article 5 ce qui suit:
Ne peut obtenir la patente que celui qui justifie :
a) Etre de nationalité congolaise
b) Avoir une instruction moyenne
c) Etre détenteur d'un équipement requis pour le
travail;
d) Ne pas exercer de fonctions incompatibles avec l'exercice du
petit commerce.
Le petit commerçant ne doit être ni magistrat,
ni agent des services publics ou para --étatiques, ni ; l'épouse
ou un intermédiaire de l'une de ces personnes.
e) N'avoir pas été condamné à une
infraction relative aux affaires.
f) Avoir payé la taxe annuelle requise
Après avoir définit le petit commerce, et
ressortir les conditions exigées pour exercer le petit commerce, selon
l'esprit de l'ordonnance- loi n° 79- 021 du 2 Août 1979, nous allons
à présent jeter un regard sur l'ordonnance loi, n°90- 046 du
8 Août 1990.
1.2.2. ORDONNANCE LOI N° 90- 046 DU 8 AOUT 1990
PORTANT REGLEMENTATION DU PETIT COMMERCE.
1. Définition du Petit Commerce selon l'O.L
précitée.
L'article 3 de la présente ordonnance loi,
définit le petit commerce comme étant le commerce effectué
par la vente des marchandises en petite quantité et dont la valeur
globale mensuelle n'excède pas quatre cent milles zaïres (400.000
Z)
Sont assimilées au petit commerce et soumises aux
dispositions de la présente ordonnance loi, les entreprises artisanales
dont le chiffre d'affaires mensuel ne dépasse pas quatre cent mille
zaïres ainsi que les prestations de services dans la mesure ou le chiffre
d'affaires mensuel n'est pas supérieur à 200.000
zaïres.[OL,1980]
L'exercice du petit commerce, dans la présente loi
n'est subordonné qu'à la détention d'une patente comme
c'est le cas dans l'ordonnance loi, n° 079- O21 du 2 Août 1979.
De l'analyse faite de cette définition, le
législateur dégage ici le critère
de définition du petit commerce, « le chiffre
d'affaires ». Cependant une question mérite d'être
posé: Quel est l'entendement du mot « chiffre d'affaires »
?
D'après le dictionnaire français Larousse, le
chiffre d'affaires est défini comme étant le produit des ventes
des biens et des services d'une entreprise commerciale ou industrielle entre
deux bilans comptables.
Du point de vue comptable et fiscal, le chiffre d'affaires est le
cumul des comptes de la classe 70, 71,72, 73 et 74
Cependant, il y a lieu de souligner que pour les acteurs du
petit commerce, le chiffre d'affaires est souvent confondu avec le capital
investi par l'agent économique.
La difficulté pour déterminer ce chiffre d'affaires
réside du fait de l'absence de la tenue d'une comptabilité par
les exploitants du petit commerce.
2. Conditions pour exercer le petit commerce selon
l'ordonnance loi n°90 - 049 du 08 Août 1990.
La présente loi précise en son article 4 : ne peut
obtenir la patente que celui qui remplit les conditions suivantes :
- Etre de nationalité Congolaise, n'être ni
magistrat, ni agent des services publics, ou para étatiques, ni
épouse ou un intermédiaire de l'une de ces personnes.
- N'avoir pas été condamné depuis moins
de trois ans du chef de vol, abus de confiance, tromperie, escroquerie, faux en
écriture et usage de faux, vente illégale de boissons
alcooliques, détention de chanvre, hausse illicite de prix ou non
affichage de prix à une peine de servitude pénale principale de
trois mois au plus.
1.2.3. ANALYSE CRITIQUE DE DEUX ORDONNANCES LOI
La multiplication des activités informelles en RDC en
général et dans la province du Sud - Kivu en particulier
découle de l'ambiguïté de deux textes de lois
réglementant le petit commerce, notamment en ce qui concerne les mesures
d'application et d'exécution de ces textes.
Bien que l'ordonnance loi n°079- 021 du 2 Août 1979
consacre un champ large à ce qu'on appelle petit commerce, l'ordonnance
loi n°90- 046 du 8 Août 1990 donne des critères objectifs
pour définir le petit commerce notamment la petite quantité et la
valeur globale mensuelle des marchandises qui ne doit excéder un certain
montant. Le chiffre retenu ici est 400. 000 Zaïres.
Les critères déterminant pour cette ordonnance
loi est le chiffre d'affaires mensuel. La difficulté d'application de
cette ordonnance loi réside dans l'interprétation du seuil
fixé par le législateur, l'on peut, cependant se poser la
question de savoir : que représente 4OO.OOO Zaïres à ce jour
face aux changements de la monnaie et dépréciation que subie
notre monnaie au jour le jour?
Du point de vue de l'objet, il existe une nette
démarcation entre l'ordonnance loi de 1979 et celle de 1990.
L'ancien texte tenait compte de la nature et de la forme de
l'activité exercée pour déterminer l'objet du petit
commerce.
Ce nouveau texte quant à lui, met l'accent sur le
chiffre d'affaires mensuel qui est un critère objectif et global.
Celui-ci, ne doit pas être supérieur à 4OO.OOO Zaïres
pour les activités commerciales accomplies et il ne doit pas être
supérieur à 2OO.OOO Zaïres pour les services rendus.
Dans l'ordonnance loi du 8 Août 1990, le
législateur parlant de l'objet du petit commerce ne tient compte que du
chiffre d'affaires qui est un critère objectif et globalisant.
Ce critère est objectif dans la mesure ou il soumet sans
distinction toutes les activités lucratives comprises dans les limites
fixées par elle.
Il est globalisant dans la mesure où nous pensons qu'il
est notamment le résultat des éléments subjectifs suivants
: le nombre d'employés, la quantité d'équipements
utilisés, la qualité des services rendus.
Bien que le chiffre d'affaires soit le critère de
détermination du petit commerce d'après l'ordonnance loi n°
90-046 du 8-08-1980, son application reste confrontée à des
difficultés :
- La première est celle de la détermination du
chiffre d'affaires vu que la nouvelle ordonnance loi à supprimé
l'obligation de la tenue par le petit commerçant d'une
comptabilité sommaire que préconisait l'ordonnance loi du 2
Août 1979 ;
- La deuxième difficulté résulte de
l'impossibilité de fixer un chiffre d'affaires stable compte tenu de
l'inflation monétaire chronique constatée en RDC.
Après ce cadre légal et réglementaire
réagissant les activités du petit commerce, nous allons
décrire dans la section 3 les différentes activités du
secteur informel en RD Congo.
1. 3. LES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL EN RD CONGO
Dans cette section, il sera question de présenter la
classification des activités du secteur informel de manière
générale ainsi que la composition des activités
informelles dans la ville de Bukavu.
1.3.1. Classification des activités du secteur
informel.
De manière générale, les activités du
secteur informel sont groupées en trois catégories en
l'occurrence le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur
tertiaire.
1. Le Secteur Primaire
Ce secteur comprend les activités proches de la nature. Il
est constitué des activités économiques productrices des
matières premières, notamment l'agriculture, la pêche,
l'élevage et les mines.
Les activités citées ci haut, sont dites
activités économiques de survie, dans la mesure où elles
permettent au groupement familial de se maintenir en vie.
2. Le Secteur secondaire
Le secteur secondaire comprend l'ensemble des
activités économiques correspondant à la transformation
des matières premières en produits finis ou en bien de
consommation. Il s'agit ici d'un secteur qui a notamment pour mission à
partir de la transformation chimique ou mécanique d'un produit ancien ou
de la combinaison des produits anciens de créer un ou des nouveaux
produits.
Nous pouvons citer d'une part, les industries de
transformation des matières en bien de production
caractérisé par la présence de petits ateliers artisanaux,
boulangerie, imprimerie, etc.
D'autre part, considérant les micro industries de
transformation des matières premières en bien de consommation, il
est constamment fait allusion aux activités relatives à la
fabrication des savons, des huiles, farines, peintures, etc.
3. Le secteur Tertiaire
Ce secteur est constitué par les activités
produisant des services tels que le commerce, le transport, les assurances,
l'hôtellerie, le secteur de la santé et les autres services sous
toutes leurs formes. Le secteur des services est resté le seul à
avoir connu une nette progression.
Le dynamisme des activités du secteur s'explique par
une dualité encore plus accentuée de l'économie
Congolaise, les chômeurs ne trouvant que le secteur informel comme unique
voie de sortie face à la spirale d'accentuation de la
pauvreté.
Parlant du commerce, il est constitué des petites
activités généralement situées en dehors des
frontières de l'activité économique orthodoxe dans la
mesure où bien que constitué par des activités ordinaires
et licites ; leur exercice bien que sous le soleil brûlant est
considéré illégale du fait de leur non enregistrement.
La distinction entre le secteur informel et formel se justifie
alors de moins en moins puisque les salariés du premier ne peuvent pas
maintenir leurs niveaux de vie qu'en entreprenant des activités dans le
second ; c'est le phénomène de la pluriactivité des
salariés, qui n'est d'ailleurs pas l'apanage des pays en
développement.[PIED,2002-2003]
1.3.2. Les Activités du secteur informel dans la
ville de Bukavu.
Dans la ville de Bukavu, les activités du secteur informel
identifiées sont constituées des:
· activités artisanales ;
· activités non artisanales ;
· autres activités.
1. Les Activités Artisanales
Selon la grande Encyclopédie, l'artisan est celui qui
travaille pour son compte personnel, exécute seul ou avec l'aide de
quelques compagnons, un travail manuel et qui se charge
généralement lui-même d'en commercialiser les produits.
[GELOU, 1971]
A l'instar d'autres villes de notre pays où
l'industrie est presque inexistante, Bukavu est actuellement ouverte à
l'artisanat. Celui-ci y est diversifié tant du point de vue ateliers,
catégories sociales, qu'objets fabriqués.
L'artisan ne peut vendre que le produit de son travail, et se
livrer à un commerce proprement dit, en adoptant les
procédés habituels du commerce. Il doit prouver son talent.
Ainsi, en fabricant ses Suvres, il tient compte de la minimisation des
dépenses.
Dans cet optique, l'artisanat se subdivise notamment en :
· artisanat de production des biens ;
· artisanat de production des services.
a). Les métiers artisanaux de production des
biens
Les métiers artisanaux de production des biens permettent
la transformation des inputs en outputs prêts à la
consommation.
Nous citerons dans cette catégorie :
la menuiserie, la mécanique, la couture, l'apiculture,
ferronnerie ,la sculpture,la tapisserie,la tôlerie,la vannerie, la
fonderie , la bijouterie ,la pêcherie , etc.
b). Les métiers artisanaux de production des
services
Le petit Larousse définit le service comme étant
le produit de l'activité de l'homme destiné à la
satisfaction d'un besoin humain, mais qui ne se présente pas sous
l'aspect d'un bien matériel.[PLOU,1987]
Cette composante de l'artisanat s'occupe de la satisfaction de
besoins des particuliers et des entreprises par l'entremise des services
rendus.
Dans cette catégorie nous citons : la réparation de
chaussures, réparation des montres, réparation des appareils
électroménagers, motos, vélos etc.
2. Les Activités non Artisanales
Sont des activités faisant parti du secteur informel
mais différent de l'artisanat en ce sens que le produit de base
utilisé ou commercialisé ne subit aucune transformation.
Nous pouvons citer dans cette catégorie : le petit
commerce, le petit transport, la petite agriculture, les activités des
ONG & asbl, les bars, les cambistes, le commerce de produits
manufacturés et d'autres biens tels que les véhicules, les
pièces détachées, les vendeurs du carburant(Kadhafi),les
produits pharmaceutiques, etc..
Il convient de préciser que le secteur informel existe
dans toutes les économies modernes du monde entier, et chaque
gouvernement s'emploie à l'organiser, à le promouvoir en vue de
le fiscaliser.
En RD Congo en générale, et dans la ville de
Bukavu en particulier, le petit commerce est fort répandu. La proportion
élevée de la main d'Suvre dans cette activité est due au
fait que le gain est facile à obtenir.
3. Les Autres Activités
A l'instar de l'artisanat, du petit commerce, du petit
transport, il existe également des activités illicites telles que
la contrebande, la fraude, la prostitution, la vente de drogues, relevant de ce
que nous pouvons appeler le capitalisme sauvage.
Comme nous l'avions souligné précédemment
au début de notre travail; ces genres d'activités sont
prohibées par la loi en RD Congo et ne feront pas l'objet de notre
étude.
1. 4. LES CAUSES DE LA PROLIFERATION DU SECTEUR
INFORMEL ET SES CONSEQENCES
1.4.1 Les Causes de la prolifération du secteur
informel
La prolifération du secteur informel en RD Congo en
général et dans la province du Sud Kivu en particulier se
justifie par la mauvaise gouvernance, l'inapplication et/ou inefficacité
de la loi réglementant le secteur du commerce.
1. L a mauvaise gouvernance
Un Etat responsable doit assurer pleinement ses missions
notamment : la répartition équitable du revenu national, la
création d'emploi, la subvention des entreprises, garantir la
sécurité sociale etc&
Cette réalité est loin d'être vécue
en RD Congo dans la mesure où ses missions ne sont pas du tout
accomplies par le pouvoir. La situation s'est encore amplifiée à
la suite des guerres à répétition dans notre pays et
particulièrement à l'Est du pays où toutes les
infrastructures ont été détruites ; occasionnant ainsi des
pertes d'emplois ou encore ceux qui l'ont gardé ne savent pas satisfaire
leur besoin mensuel de part le revenu qu'ils gagnent.
La mauvaise gouvernance observée dans notre pays a de
ce fait entraîné quelques conséquences qui sont à la
base de l'amplification des activités du secteur informel. Parmi ces
conséquences nous citons :
· la crise socio-économique ;
· l'inefficacité de l'intervention de l'Etat ;
· le chômage.
a) L a crise socio-économique
La crise socio-économique à la quelle est
confrontée actuellement la RD Congo en général et la
province du Sud Kivu en particulier émane de plusieurs
responsabilités tant internes qu'externes.
Partant du modèle économique extraverti,
MUHEME Gaspard situe la crise socioéconomique dans
l'évolution des petites économies.
Précisément au 19ème
siècle et au cours de la première moitié du
20ème siècle, l'Europe et les Etats-Unis ont
développés dans les pays colonisés une économie
essentiellement basée sur l'exploitation des matières
premières vers les pays riches industrialisés : une
économie principalement axée sur le secteur primaire et
fondamentalement destinée à satisfaire les besoins de
métropoles.[CEIF,1996]
Or, avec la dépréciation des termes de
l'échange qui caractérise les échanges entre les pays
développés et sous-développés, plus les besoins des
pays développés sont satisfaits moins les pays
sous-développés améliorent leurs conditions de vie et plus
donc la crise socio-économique s'y accroît.
On y assiste dès lors à des nombreux
problèmes économiques et sociaux comme le manque
d'épargne.
la crise socio-économique peut se qualifier et se
présenter différemment. Le secteur informel est donc un produit
de l'inefficacité de l'intervention de l'Etat, une alternative au
problème de chômage urbain, et un correctif à la baisse du
pouvoir d'achat des consommateurs.
b) L'inefficacité de l'intervention de
l'Etat
L'absence de l'Etat dans la répartition
équilibrée du revenu national, dans l'encadrement des
chômeurs ainsi que la jeunesse a entraîné plusieurs
conséquences et surtout l'appauvrissement des masses. L'intervention de
l'Etat se révèle très décevant sur tous les plans.
Les masses populaires voulant vivre mieux, elles créent leurs propres
moyens de survie. Car la seule issue pour ces gens a été et
demeure la magie de l'autopromotion ; d'où une porte ouverte à
l'informel. C'est à ce sujet que MUBAKE a
affirmé que la cause la plus ancienne de l'économie souterraine
dans notre pays a été le comportement de l'Etat sur un certain
nombre des marchés; les interventions des pouvoirs publics sur ces
marchés ont de tout temps été à la base de
l'existence et même de l'amplification de l'économie souterraine.
Celle-ci reste et demeure une voie offerte aux sans emplois de tenter quelques
solutions adaptées à leurs niveaux aux sérieux
problèmes socioéconomiques, notamment celui de chômage
qu'ils vivent et qui les tracassent nuit et jour. [CEIF,1996]
c) Le chômage
Le chômage que nous qualifions de crise d'emploi est le
résultat de la coïncidence des plusieurs éléments :
explosion démographique, fuite des investissements,
détérioration des cours des matières premières,
modification radicale de l'attitude des Congolais à l'égard de
l'emploi salarié, celui-ci étant mal ou pas
rémunéré, exode rural massif, structure économique
extravertie, guerres, troubles politiques, baisse de la production. Le
délabrement économique aux conséquences incalculables
s'est ainsi poursuivi, le chômage étant devenu un mal qui
sévit dès lors dans les milieux urbains car la ville
évidemment, ne peut donner du travail à tous, tout au plus
permet-elle de survivre en exerçant mille petits trafics.
Certes, face à cette situation, les populations
désoeuvrées ne devraient plus attendre une quelconque
intervention de la part du pouvoir public. C'est pourquoi des milliers
d'emplois informels se sont créés, surtout dans les villes
urbaines.
2. L'inapplication des lois régissant le
commerce
La RD Congo détient un arsenal juridique important en
matière de l'exercice de commerce notamment l'ordonnance loi
n°079-021 du 2 Août 1979 abrogée par l'ordonnance loi n°
90-046 du 8 Août 1990 portant réglementation du petit commerce.
Cependant, l'application de cette loi pose encore problème
à ce jour du fait de son interprétation et des
ambiguïtés qu'elle renferme.
Ainsi, la loi se voit appliquée à une petite
couche de la population; la grande partie de la population se servant des
lacunes de la loi, multiplie des petites activités productrices de
revenu échappant à tout contrôle de l'Etat ; d'où la
prolifération du secteur informel.
1.4.2. Les Conséquences des Activités du
Secteur Informel
La pratique des activités informelles produit les
conséquences néfastes sur l'économie d'un pays. En RD
Congo, il est prouvé que les agents qui travaillent dans le secteur
informel Suvrent en marge de la loi.
Ce secteur cause préjudice aux intérêts
des pouvoirs publics notamment sur le plan social, économique et fiscal
que nous allons évoquer dans les lignes qui suivent.
1. Sur le Plan social
Malgré les avantages certains que procure le secteur
informel en RD Congo notamment le fait de pallier les carences de
l'économie officielle en matière de distribution d'emploi, de
salaire. Il y a lieu cependant, de signaler ici que l'emploi que procure le
secteur informel n'est que précaire et cavalier; ce secteur utilise les
enfants, les femmes et même les hommes.
Les enfants qui sont utilisés sont
généralement exploités, et privés de leur
éducation. Tandis que les femmes et les hommes qui y Suvrent sont
employés au mépris de toutes dispositions relatives au droit du
travail.
Les emplois dans le secteur informel ne sont pas garantis.
Buabua wa Kayembe renchérit en disant qu'il y a dans ce secteur absence
d'équité, la prolifération de la corruption pour
éviter le contrôle officiel, le non accès au crédit
bancaire, le relâchement des mSurs. [FEIZ,1995]
La RD Congo doit donc se préoccuper de l'encadrement
du secteur informel pour des raisons qui tiennent à la fois à son
accompagnement et à sa fiscalisation. C'est dans cette optique que les
travailleurs du secteur informel doivent être
réintégrés dans le secteur formel, dans la vie
économique et sociale afin qu'ils soient reconnus et respectés en
tant que travailleurs, et protégés contre toute forme d'abus et
d'exploitation.
2. Sur le plan économique
Le secteur informel a des conséquences néfastes
sur l'économie de la RD Congo en général et de la province
du sud kivu en particulier. Il se traduit notamment par le développement
du marché de change non officiel avec comme corollaire le non
rapatriement des devises, la thésaurisation, la difficulté
d'accès au système bancaire, la rétention des stocks, la
fixation des prix fantaisistes. Tout ceci pouvant entraîner un profond
dérèglement des fondations de l'économie
nationale.[FEIZ,1995]
3. Sur le plan fiscal
La plupart des auteurs sont unanimes pour épingler parmi
les conséquences du secteur informel le fait de priver l'Etat de ses
revenus.
D'après Janet MacGaffey, cité par Buabua wa
Kayembe, l'informel donne lieu à l'évasion fiscale
généralisée, le mépris des lois et tout cela sape
la légitimité de l'Etat et la morale politique, et contribue
aussi à la baisse de l'efficacité de l'administration. La
pratique des activités informelles brise le principe à la fois
général et constitutionnel de l'égalité des
citoyens devant la loi.[FEIZ,1995]
Du point de vue fiscal, les acteurs du secteur informel sont
sources d'injustice et d'inégalité de traitement dans la mesure
où ils échappent à l'imposition et obligent les agents
économiques formels déjà victimes de concurrence
déloyale à supporter un fardeau fiscal additionnel. Pourtant tout
le monde est appelé à payer les impôts en vue de contribuer
aux charges du pouvoir public.
CHAPITRE 2. PROBLEMATIQUE DE LA FISCALISATION DU
SECTEUR INFORMEL
Dans ce chapitre, nous allons d'abord définir quelques
concepts inhérents à la fiscalisation ; et relever ensuite les
difficultés relatives à la fiscalisation d'une activité en
R D Congo, ainsi que les services intervenants pour la fiscalisation d'une
activité.
2.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET OBJECTIFS DE LA
FISCALISATION D'UNE ACTIVITE
2.1.1. Définition des Concepts
1. La fiscalisation
Le mot fiscalisation vient du verbe fiscaliser. Selon le
petit Larousse, fiscaliser c'est soumettre à l'impôt. La
fiscalisation est donc le fait d'assujettir un individu à l'impôt
par le service de fisc.[PLOU 1987]
Il convient, cependant à partir de cette
définition d'éclairer la lanterne des lecteurs et acteurs du
secteur informel sur les nuances qui existent entre l'impôt, la taxe, et
les taxes parafiscales par la définition de ces différents
concepts.
2. Impôt
Plusieurs auteurs ont définit le mot impôt ; dans le
cadre de notre travail et pour un meilleur entendement des acteurs
évoluant dans le secteur informel ;
Nous retiendrons la définition proposée par
Emmanuel DISLE et Jacques SARAF qui définissent les impôts comme
« des prestations pécuniaires mises à la charge des
personnes physiques et morales en fonction de leurs capacités
contributives et sans contrepartie déterminée, en vue de la
couverture des dépenses publiques et de la réalisation
d'objectifs économiques et sociaux fixés par la puissance
publique. » [DFI,2005]
Cette définition repose sur le principe de
l'égalité devant l'impôt. Elle exprime l'idée de
solidarité et d'égalité réelle face aux
dépenses, indépendamment des avantages reçus.
L'impôt dans son caractère obligatoire, est
lié à la légitimité de la puissance publique et
principe du consentement à l'impôt. Les contribuables sont tenus
à l'obligation de s'acquitter de l'impôt sous peine des
sanctions.
La loi fondamentale de la RD Congo qui est la constitution,
prône cette solidarité et égalité devant
l'impôt dans son article 174 qui stipule : « il ne peut être
établi d'impôt que par la loi, la contribution aux charges
publiques constitue un devoir pour toute personne vivant en République
Démocratique du Congo ».[CRDC,2006]
Sous la deuxième république, le terme «
Impôt » avait été remplacé jusqu'au 13 Mars
2003, par celui de « Contribution ». Ceci pour atténuer la
rigueur et le caractère obligatoire du terme impôt.
Psychologiquement, l'influence du mot contribution était négative
dans la mesure où la contribution aux charges publiques par les citoyens
revêtait un caractère facultatif. Ainsi le poids de l'impôt
était supporté par une couche de la population ; ce qui a
occasionné un libéralisme total dans le commerce en RD Congo.
3. Taxe
Selon Maurice DUVERGER, le mot « taxe » est
employé dans trois sens différents. Il est d'abord synonyme
d'impôt, purement et simplement ; lorsqu'on parle de la TVA (Taxe sur
valeur ajoutée).[FPUB,1968]
Ces genres de taxes synonyme d'impôt ne sont pas encore de
mise dans le système fiscal congolais.
- Dans un second sens, la taxe est le prix acquitté par
l'usage d'un service public en contrepartie des prestations ou avantages qu'il
retire de ce service.
- Dans un troisième sens enfin, les taxes correspondent
à la notion de parafiscalité. Pour éviter toute confusion,
l'auteur parle de « taxes parafiscales ».[FPUB,1968]
Le concept taxe est souvent employé dans un sens impropre
en lieu et place de l'impôt.
En réalité, la taxe représente le
coût d'un service rendu par la collectivité ou l'organisme qui la
perçoit. A ce titre, la taxe constitue le prix payé par un usager
pour un service précis et déterminé qui lui est rendu.
A la différence de l'impôt, la taxe est liée
à la prestation d'une contrepartie ; de ce fait, son importance est
normalement proportionnelle à celle du service rendu.
Il faudrait cependant, établir ici la distinction entre la
taxe parafiscale et la taxe administrative.
La taxe administrative est une taxe
rémunératoire, prélevé proportionnellement au
service qu'on obtient d'un établissement public. Il y a donc en
principe, équilibre entre le prix payé et le service rendu. Par
ailleurs, la taxe administrative peut être facultative dès lors
qu'on renonce au service, on peut ne pas la payer.
4. La taxe parafiscale
La taxe parafiscale appelée aussi redevance, se
rapproche de l'impôt. Il s'agit d'un prélèvement
opéré sur les usagers par certains organismes publics ou semi
publics, économiques et sociaux en vue d'assurer leur financement
autonome. Elles ont, le plus souvent un caractère obligatoire en ce sens
qu'aucun redevable ne peut s'y soustraire. Par ailleurs, il n'y a pas de
proportionnalité entre la redevance payée et le service rendu.
A titre d'exemple nous citons les cotisations I.N.S.S et
I.N.P.P. Le prélèvement parafiscal relève de la
parafiscalité ou fiscalité para budgétaire. Celle-ci se
distingue de la fiscalité en ce sens que les ressources qui la
constituent ne sont pas comptabilisées au budget de l'Etat. Elle se
justifie par le fait que l'Etat ayant des multiples charges à couvrir,
il se décharge du financement de certains services en permettant aux
organismes rendant ces services de se financer auprès des usagers.[CSTF
1992]
Les différences des termes suscités par la
définition de la fiscalisation nous amène à parler des
objectifs poursuivis par la fiscalisation d'une activité.
2.1.2. Objectifs de la fiscalisation d'une
activité
La fiscalité constitue l'essentiel des ressources du
budget d'un Etat. Le niveau de pression fiscale retenu a donc pour
première fonction le financement des dépenses publiques, mais la
structure fiscale peut aussi avoir des effets de redistribution et agir sur
l'activité économique.
Dans cette optique ; la fiscalisation d'une activité vise
trois objectifs à savoir :
· Elargir l'assiette fiscale ;
· Restaurer la justice fiscale ;
· Maximiser les recettes fiscales.
1. Elargir l'assiette fiscale.
L'assiette de l'impôt est définit comme « ce
sur quoi repose l'impôt » ou encore ce sur quoi l'impôt est
assis. Asseoir l'impôt, c'est déterminer la matière
imposable. [FPUB 1968]
Ainsi, nous pouvons donc dire que élargir l'assiette
fiscale, c'est élargir la matière imposable. Cette
opération d'élargissement de l'assiette de l'impôt vise
à ramener une catégorie de la population qui ne remplit pas ses
obligations fiscales vers l'ensemble des contribuables en règle et cela
pour un certain agrandissement du répertoire général des
contribuables.
Tableau 2.1 : EVOLUTION DU REPERTOIRE DES CONTIBUABLES
CATEGORIES DES CONTRIBUABLES
|
Année 2006
|
Année 2007
|
Année 2008
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Société P.M
|
86
|
4 %
|
75
|
2,6 %
|
75
|
2,5 %
|
P.P de droit commun
|
519
|
24,4 %
|
459
|
16,3 %
|
461
|
15,9 %
|
P.M.E forfaitisée
|
1.238
|
58,2 %
|
2.009
|
71,6 %
|
2.035
|
70,2 %
|
P.M.E patentée
|
-
|
-
|
-
|
-
|
16
|
0,5 %
|
Profession Libérale
|
36
|
1,6 %
|
68
|
2,4 %
|
68
|
2,3 %
|
ASBL & ONG
|
248
|
11,6 %
|
194
|
6,9 %
|
241
|
8,3 %
|
TOTAL
|
2.127
|
1OO %
|
2.805
|
100 %
|
2.896
|
100 %
|
Source: DIRECTION PROVINCIALE DES IMPOTS
Au regard de ce tableau 1, la DPI sud kivu a eu à
gérer 2.127 Contribuables pour l'année 2006. Les PME soumises au
forfait représentent 58,2 % en 2006, 71,6 % en 2007 et 70,2 % en
2008.
Le constat est que les PME forfaitisées
représentent la part la plus importante des contribuables de la
Direction.
- De 2006 à 2007, il y a eu un accroissement de 162,2 %
des PME forfaitisées soit 771 Nouveaux contribuables
répertoriés.
- De 2007 à 2008, il y a eu un accroissement de 101,2 %
des PME soit 26 nouveaux Contribuables répertoriés.
Ces statistiques concernent toute la Direction Provincial.
2. Restaurer la justice fiscale
Le secteur informel ne participe quasiment pas aux recettes
du trésor en RD Congo pourtant s'acquitter de l'impôt fait partie
des devoirs civiques d'un citoyen.
Il est juste que chacun participe à la construction du
pays selon ses capacités constructives. Il n'est pas normal de faire
supporter le poids de la fiscalité uniquement au secteur formel.
3. Maximiser les recettes fiscales
L'un des objectifs poursuivi par la fiscalisation est la
maximisation effective des recettes fiscales. Car c'est sur base des recettes
mobilisées que l'Etat remplit sa mission de couverture des charges
publiques. Dans cette optique, le secteur informel doit être
fiscalisé afin d'assurer l'équilibre du poids fiscal
supporté par le seul secteur formel afin d'assurer la justice
fiscale.
2.2. ANALYSE DU SYSTEME FISCAL EXISTANT EN RDC
Comme l'a souligné le professeur Paul Marie GAUDEMET
dans précis des finances publiques ; « l'impôt n'est jamais
isolé, il doit prendre place à coté d'autres impôts
au sein de ce que l'on appelle « système fiscal»
le système fiscal est l'ensemble des impôts
appliqués à un moment donné dans un pays
déterminé » [PFP 1970]
Maurice DUVERGER précisera à son tour que «
les systèmes fiscaux sont des constellations dont les impôts sont
les étoiles ». Ainsi, existe-t-il une multiplicité
d'impôts qui constituent le système fiscal dans lequel la
matière imposable doit s'insérer harmonieusement. [FPUB 1968]
A contrario, des failles dans le système fiscal doivent
être évités. Il doit, enfin, exister une
interdépendance entre les impôts du système fiscal de
façon que toute diminution de l'un soit compensée par une
augmentation du rendement de l'autre.
En RD Congo, l'organisation fiscale s'articule autour de deux
axes, à
savoir :
· le système fiscal central;
· la fiscalité des entités administratives
décentralisées.
2.2.1. Le système fiscal central
Le système fiscal central est régi par la
législation fiscale et douanière ; càd les dispositions
légales et réglementaires relatives aux impôts d'une part,
et celles relatives aux droits de douane et accises d'autres part.
La législation fiscale est consacrée par trois
textes des lois suivantes :
· l'ordonnance loi n° 69-006 du 10 février 1969
telle que modifiée et complétée à ce jour relative
aux impôts réels;
· L'ordonnance loi n° 69-009 du 10 février 1969
telle que modifiée et complétée à ce jour relative
aux impôts cédulaires sur les revenus ;
· L'ordonnance loi n° 69-058 du 5 décembre 1969
en ce qui concerne les impôts sur le chiffre d'affaires.
· L'ordonnance loi n°69-007 du 10 février 1969
relative à L'impôt exceptionnel sur les
rémunérations versées aux expatriés
A ces différentes ordonnances lois, nous pouvons
également épingler le décret-loi n° 086 du 10 juillet
1998 portant régime fiscal applicable aux PME en matière
d'impôt sur les revenus professionnels et d'impôt sur le chiffre
d'affaires à l'intérieur, tel que modifié et
complété à ce jour par la loi n° 06/004 du 27
février 2006.
Ces différents textes de lois et bien d'autres
dispositions subséquentes régissant les impôts en RD Congo
sont contenus dans un recueil des lois appelées Code des Impôts,
document de référence en matière fiscal en RD Congo.
La législation douanière, quant à elle,
est établie par le décret du 29 janvier 1949 et l'ordonnance
n° 33/9 du 6 janvier 1958 régissant les droits d'entrée et
de sortie ainsi que les droits d'accises tels que modifiés et
complétés à ce jour.
Au point de vue de l'organisation des mécanismes de
perception, les impôts sont perçus par la direction
générale des impôts (DGI ) et quant aux droits de douane et
d'accises, ils sont perçus par la Direction Générale des
douanes et accises (DGDA).
2.2.2. La fiscalité des entités
administratives décentralisées
La fiscalité des EAD comprend un énorme
réseau des droits assimilables aux taxes perçus par les EAD.
C'est-à-dire les provinces, les communes, les collectivités
rurales&
Cette fiscalité est étroitement liée au
programme de décentralisation administrative et financière et
dont le but est de réduire le degré de prise de décision
centralisée et surtout d'accroître l'autonomie fonctionnelle des
entités décentralisées. Parmi ces taxes perçues par
les EAD, nous citons la patente qui constitue aujourd'hui un moyen de refuge
pour la plupart des opérateurs économiques
2.2.3. Caractéristiques du système fiscal
Congolais
La caractéristique majeure du système fiscal
Congolais c'est son REGIME DECLARATIF.
Ce régime signifie qu'il revient aux contribuables de
souscrire leurs déclarations fiscales aux échéances
précises. Celles-ci sont à priori supposées
sincères et complètes; d'où l'obligation pour chaque
contribuable d'être en mesure de justifier les éléments
déclarés. Dès lors,l' administration fiscale dispose d'un
pouvoir de contrôle visant la recherche des redevables défaillants
et la vérification des déclarations souscrites.
Pour souscrire sa déclaration, il faut d'abord être
informé de ses obligations. Cela nécessite une culture fiscale
approfondie auprès de tout citoyen.
Cependant, le système fiscal congolais comporte des
faiblesses parmi lesquelles nous citons :
· la fragmentation fiscale et la multiplicité des
taxes;
· la lourdeur des certaines catégories
d'impôts, en particulier les impôts sur les revenus ;
· le manque d'élasticité des impôts
spécifiques (cas des impôts réels) dans un contexte
d'inflation toujours galopante.
· Une pratique ambiguë et inadaptée d'octroi
d'exonérations fiscales ;
· Des faiblesses de moyens et d'organisation de
l'administration fiscale ;
· Des réalités socio-économiques non
adaptées au régime fiscal déclaratif.
2.2.4 Les régimes fiscaux
Dans le système fiscal en application en RD Congo; les
opérateurs économiques sont soumis aux différents
régimes fiscaux notamment :
· le régime de la Patente ;
· le régime des PME ;
· le régime de Droit commun.
Nous allons démontrer à travers ces régimes,
les difficultés liées à la fiscalisation du secteur
informel.
1. Régime de la Patente
Ce régime est institué par l'ordonnance loi
n° 79/021 du 2 Août 1979, portant réglementation du petit
commerce, modifiée et complétée à ce jour par
l'ordonnance loi n°90-046 du 8 août 1990. C'est une exception aux
prescrits du décret du 6 Mars 1951 portant institution du registre de
commerce. L'exercice du petit commerce n'est subordonné qu'à la
détention d'une patente et non à l'immatriculation au registre de
commerce; càd tout agent économique de cette catégorie
avant de débuter ses activités, doit au préalable
détenir la Patente.
La Patente est payable annuellement et le montant varie selon la
catégorie de classification du petit commerce.
L'arrêté interdépartemental n°
0029/80 du 7 Avril 1980 fixant les mesures d'exécution de l'ordonnance
loi n° 79/021 du 2 août 1979, précise en son article 4 que
:« Dans tous les cas l'OPEC signale aux ministères des finances, de
l'économie nationale, de l'industrie et commerce, toute entreprise
même rentrant dans les limites ci-dessus définie qui lui parait
devoir relever de la législation sur le système du
commerce». Cela sous entend, un suivi régulier de la part de
l'OPEC, de l'évolution des activités des Patentes afin de
décider ou pas de leurs passage à l'entité PME. Pour ce
faire, le critère du chiffre d'affaires doit être défini de
façon objective et assurer une communication avec les ministères
ci haut cités en vue de la promotion des activités relevant de la
Patente.
L'OPEC est également dépourvu des moyens
nécessaires pour accomplir ses missions reconnues par l'ordonnance loi
n° 73/011 du 5 janvier 1973 portant création et organisation de
l'OPEC.
- Aspects critique de ce régime
La Patente atteint tout le monde qui désire en avoir,
même ceux là ne rentrant pas dans la catégorie de la
Patente, car il n'existe aucun mécanisme de contrôle pour l'achat
de la Patente par les nouveaux commerçants.
Pour l'autorité, ce qui est intéressant, c'est
la perception de la taxe (L'argent). Pour les assujettis, certains cherchant
à se soustraire des tracasseries liées aux différents
services, paient la taxe Patente ; d'autres par contre ne voulant pas
être soumis au régime des PME préfèrent payer la
Patente dans le but de se camoufler.
2. Le régime fiscal des PME.
En RD Congo, les petites et moyennes entreprises sont soumises
au régime d'imposition forfaitaire institué par l'ordonnance loi
n°89-039 du 17 août 1989. cette ordonnance loi a connu à ce
jour des modifications énormes en passant par le décret loi
n°086 du 10 juillet 1998 modifié et complété par la
loi n°06/004 du 27 février 2006.
Nous nous limiterons dans le présent travail à
l'analyse du décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998 qui est encore en
application aux PME.
Aux termes de ce décret-loi, une PME est définie
comme toute entreprise, quelle que soit sa forme juridique qui emploie un
personnel de moins de 200 personnes et dont la valeur totale du bilan ne
dépasse pas 448.000.000 FC. [CDIS 2003]
Elle peut évoluer soit sous la forme juridique de personne
morale ou société, soit de personne physique ou entreprise
individuelle.
Pour la détermination du régime fiscal applicable,
les petites et moyennes
entreprises sont réparties d'après le
décret-loi n°086, en quatre catégories ci-après :
v Les PME de la première catégorie dont le
chiffre d'affaires annuel excède 12.000.000Fc. Elles sont soumises au
régime de droit commun càd l'imposition au taux proportionnel de
40% actuellement sur le bénéfice ou profit
réalisé.
Pratiquement, c'est le même régime d'imposition que
celui applicable aux sociétés.
v Les PME de la deuxième catégorie dont le chiffre
d'affaires annuel se situe entre 12.000.000 Fc et 6.000.000Fc.
Elles sont imposées suivant des bases réelles
annuelles des revenus et du chiffre d'affaires qu'elles réalisent. C'est
le régime du réel suivant le barème d'imposition au taux
progressif des personnes physiques prévu par la loi.
Le tableau ci dessous illustre le barème d'imposition
applicable aux PME de la deuxième catégorie.
Tableau 2.2 : Barème de l'impôt progressif par
tranche .
TAUX
|
TRANCHE DE REVENUS (Fc)
|
DIFFERENCE IMPOSABLE (Fc)
|
IMPOT DU PAR TRANCHE
|
CUMUL IMPOT
|
3%
|
0 à 72.000
|
72.000
|
2.160
|
2.160
|
5%
|
72.001 à 126.000
|
53.999
|
2.699,95
|
4.859,95
|
10%
|
126.001 à 208.800
|
82.799
|
8.279,90
|
13.139,85
|
15%
|
208.801 à 330.000
|
121.199
|
18.179,85
|
31.319,70
|
20%
|
330.001 à 498.000
|
167.999
|
33.599,80
|
64.919,50
|
25%
|
498.001 à 788.400
|
167.999
|
72.599,75
|
137.519,25
|
30%
|
788401 à 1.200.000
|
290.399
|
123.470,70
|
260.998,95
|
35%
|
1.200.001 à 1.686.000
|
411.599
|
170.099,00
|
431.098,60
|
40%
|
1.686.001 à 2.091.600
|
485.999
|
162.239,60
|
513.338,20
|
45%
|
2.091.601 à 2.331.600
|
405.599
|
107.999,55
|
701.337,75
|
50%
|
2.331.601 et plus
|
239.999
|
A calculer
|
A calculer
|
Source : Code des Impôts
Exemple illustratif : Une PME de la deuxième
catégorie dont le bénéfice imposable à la fin de
l'année n est de 1.485.600Fc.
L'impôt sur le bénéfice à payer au 31
Mars de l'année n+1 est de :
2.160+2.699,95+8.279,90+18.179,85+33.599,80+72.599,75+123.479,70
+99.959,65=360.958,60Fc.
N.B : 99.959,65= [(1.485.600-1.200.001) x
35%]
En aucun cas, l'impôt total ne peut excéder 30% du
revenu imposable. Cela signifie qu'il faut comparer le cumul de l'impôt
à payer par rapport au 30% du revenu imposable.
C'est comme pour le bénéfice imposable annuel de
2.350.200 Fc
Le cumul de l'impôt à payer est de 710.637,25 Fc.
(1)
30% du revenu imposable càd 30% de 2.350.200= 705.060
(2)
(1) est supérieur à (2), or l'impôt à
payer ne doit pas excéder 30% du Revenu imposable.
Donc l'impôt à retenir est 705.060
Fc.
S'agissant des obligations déclaratives, les PME de la
deuxième catégorie sont tenues de souscrire et déposer
avant le 1er Mars de chaque année, une déclaration
conforme au modèle défini par l'administration, faisant
état des éléments caractéristiques de
l'exploitation de l'année précédente et appuyée par
les tableaux de synthèse, modèle simplifié, tels que
prévu par le plan comptable Congolais. [CDIS 2003]
v Les PME de la troisième catégorie dont le
chiffre d'affaires se situe entre 6.000.000Fc et 3.000.000Fc. Elles sont
soumises au régime d'imposition forfaitaire.
Les taux d'imposition applicables aux PME forfaitisées
sont fixés par l'arrêté ministériel n° 040 du
17 Novembre 1998 modifié par l'arrêté ministériel
n° 078 du 26 février 2002.
Le montant forfaitaire à payer par le PME de la
troisième catégorie est fixé par secteur
d'activités et constitue le paiement pour une année, de
l'impôt sur les revenus professionnels et de l'impôt sur le chiffre
d'affaires à l'intérieur au même moment. Il convient ici de
préciser qu'aux termes du décret-loi relatif au régime
d'imposition des PME ; Les PME de la 1ère catégorie,
deuxième catégorie et celles de la troisième
catégorie sont instituées redevables réels pour
l'impôt sur le bénéfice mis à leurs charges et
qu'elles sont sensées supporter elles-mêmes, en plus des autres
impôts qu'elles doivent collecter auprès des tiers. Dans ce
dernier cas, elles sont redevables légaux. C'est le cas de l'IPR de leur
personnel salarié, de l'associé gérant ou de l'exploitant
individuel, l'impôt sur le chiffre d'affaires si elles entretiennent des
activités qui rentrent dans le champs d'application de cet impôt
(vente, prestation de services et travaux immobiliers), l'IRL lorsqu'elles
mettent des immeubles en location, l'IRL/RAS lorsqu'elles sont locataires
etc&
S' agissant des obligations déclaratives, les PME de la
troisième catégorie sont tenues de souscrire et déposer,
avant le 1er février de chaque année une déclaration
fiscale conforme au modèle défini par l'administration et
appuyée par les tableaux de synthèse, modèle réduit
tels que prévu par le PCGC.
v Les PME de la quatrième catégorie dont le
chiffre d'affaires annuel est inférieur à 3.000.000Fc. Elles sont
soumises au régime de la Patente et acquittent un impôt
forfaitaire par quotité trimestriel suivant les taux fixés par
l'A.M n° 041 du 17 Novembre 1998 complété et modifié
par l'A.M n° 080 du 26 Février 2002.
3. LE REGIME FISCAL DE DROIT COMMUN
Le régime fiscal de droit commun est applicable aux PME
ou PP dont la valeur totale du bilan dépasse 448.000.000Fc et aux PME de
la première catégorie ; ainsi qu'aux S.A.R.L,
société d'économie mixte, des compagnies aériennes,
des banques et des sociétés d'assurance qui ne peuvent nullement
être considérées comme des PME.
Ce régime fiscal est réglementé par
l'ordonnance loi n° 69/009 du 10 février 1969 qui donne
l'obligation de tenir la comptabilité régulière des
activités pratiquées conformes au PCGC.
Les contribuables dont question sont soumis au taux de 40% sur
les bénéfices réalisés de l'année
concernée.
S'agissant des obligations fiscales, ils doivent souscrire
chaque année au plus tard le 31 mars de l'année qui suit celle de
réalisation des revenus, une déclaration de ses revenus
réalisés. La déclaration doit être appuyée du
bilan, du TFR et du TEFF conforme au modèle diffusé par le CPCC
de la déclaration spéciale des résultats de la
réévaluation ainsi que toutes autres pièces justificatives
que le contribuable jugerait nécessaire.[CDIS 2003]
2.2.5. SANCTIONS
Le non respect des obligations déclaratives et de
paiement donne lieu à l'application des sanctions pécuniaires ou
pénales par l'administration fiscale pour les infractions commises
suivantes :
· défaut ou retard dans le dépôt des
déclarations;
· retard dans le paiement des impôts ;
· souscription d'une déclaration inexacte,
incomplète ou fausse ;
· Non respect des formalités comptables ;
· Mauvais comportement.[JOF 2006]
Ces infractions sont sanctionnées de la manière
suivante :
1) Taxation d'office en partant d'une base
présumée imposable avec majoration de 50% de l'impôt
dû ou de 100% en cas de récidive ;
2) Intérêts moratoires de 10% par mois de retard de
paiement des impôts. Tout mois entamé étant compté
en totalité ;
3) Rendement avec majoration de 20% de l'impôt dû
lorsque celui-ci a été éludé et 40% en cas de
récidive ;
4) Sanctions pénales : Elles sont prises à
l'endroit des personnes posant des actes avec intention manifeste de :
- Frauder (dissimulation volontaire des sommes sujettes
à l'impôt, passation délibéré
d'écritures fictives ou inexactes dans les livres comptables, incitation
du public à refuser ou à retarder le paiement de l'impôt,
émission des fausses factures etc&). L'intention frauduleuse
consiste à poser des actes en vue de se soustraire ou de soustraire les
tiers à l'établissement et/ou au paiement partiel ou total de
l'impôt.
- Faire opposition à l'action de l'administration
fiscale.
Les peines suivantes peuvent être infligées :
· 1 à 30 jours d'emprisonnement ;
· Une amende égale au montant de l'impôt
éludé ou non payé dans le délai ;
· Une de ces peines seulement
2.2.6. Procédure pour fiscaliser une
activité
Avant le début de toute activité commerciale, la
loi exige aux contribuables de se faire connaître auprès de
l'administration fiscale.
Ceci pour les formalités d'usage en établissant une
fiche d'identification et de demande du numéro impôt.
La fiche d'identification comprend les renseignements relatifs
à :
- l'identification du contribuable ;
- l'activité.
Pour ce qui est de l'activité, le contribuable
précise l'activité principale à exercer et
l'activité secondaire selon le cas, la date du début des
activités ainsi que le nombre de salariés à utiliser
(Nationaux ou/et expatriés).
La fiche, établie en deux exemplaires est
approuvée par l'administration fiscale et une somme équivalente
de 3 $ pour les PP et 4$ pour les PM constituant les frais d'ouverture du
dossier; est payé par le contribuable et celui-ci est
immédiatement enregistré dans le répertoire des
contribuables.
S'agissant des contribuables patentés ;
conformément à la loi ; ils ne peuvent à aucun cas
débuter les activités commerciales sans au préalable payer
la taxe patente qui est une autorisation au petit commerce. L'octroi de
celle-ci nécessité également l'établissement de
certaines formalités.
C'est dans ce cadre que l'office de promotion des petites et
moyennes entreprises congolaises en abrégé OPEC a
été crée par l'ordonnance loi n°73/011 du 05 janvier
1973 modifiée et complétée par l'ordonnance loi
n°78-221.
L' OPEC a pour mission d'encadrer les PME dans les domaines
ci-après : - Aide en matière technique et de gestion
- Assistance dans la préparation des dossiers bancables
à soumettre aux organismes Financiers.
- la formation et le perfectionnement en gestion de dirigeants
des Entreprises.
La mission reconnue à l'OPEC n'est pas accomplie faute
des ressources nécessaires. Ainsi les lois ne sont restées que
lettre morte ; ce qui a allongé la liste des activités
informelles car il n'existe aucune structure d'encadrement de ces
Activités.
1. Aspect critique de la procédure.
Les principes théoriques évoqués ci
haut, ne s'observent pas sans difficulté. Les contribuables pour la
plupart, avant de débuter les activités ne se conforment pas
à la loi. Les activités commencent d'abord avant toute
formalité et ceci au vu de l'autorité et des agents
chargés de faire appliquer la loi. Pour certains, c'est la manifestation
d'une fuite devant l'impôt, et pour d'autres, estimant la
procédure longue, utilisent des manSuvres pour contourner loi.
La fiche d'identification établie par le contribuable
devrait permettre à celui-ci de se situer quant à sa
catégorisation s'agissant bien entendu des PME. Ceci n'est pas le cas
dans la législation congolaise et le critère de base pour la
catégorisation qui est le chiffre d'affaires, ne peut s'apprécier
qu'après une période donnée d'une année ou deux
années pour comparaison.
L'opération d'identification effectuée par les
agents de l'administration fiscale, ne s'accompagne pas de la vulgarisation de
la loi quant au régime fiscal applicable. La lenteur administrative ne
favorise pas aussi l'aboutissement facile de cette opération, car dans
différents bureaux où le dossier est appelé à
passer, nécessite une motivation pécuniaire.
De ce qui précède, il convient de dire que le
régime fiscal applicable aux PME n'est pas incitatif ; la confusion
entretenue autour de la patente et impôt ne favorise pas les
contribuables à se formaliser d'où la prolifération du
secteur informel.
2. Droits Reconnus aux PME
La législation fiscale Congolaise reconnaît à
tous les opérateurs économiques indistinctement entre autre les
droits suivants :
- Le droit de formuler les observations motivées dans
un délai de 20 jours à l'issue de la procédure de
redressement (mission de vérification des comptabilités) ;
- Se faire assister ou représenter par une personne
porteuse d'un mandat dûment signé (conseiller fiscal, expert
comptable, etc&) ;
- Débat contradictoire après les missions de
contrôle fiscal;
- Se pourvoir en contentieux si la partie estime que les doits
payés ou exigés n'ont pas de fondement légal ou
excédent les obligations (réclamations contentieuses) ;
- Saisir la cour d'appel en cas de décision de rejet de
la réclamation ou si la décision prise à l'issue de
l'instruction de la réclamation ne rencontre pas d'approbation de la
partie lésée.[CDIS 2003]
3. Analyse Critique du Régime des PME
La difficulté majeure de l'application du régime
des PME réside dans la catégorisation de celle-ci. Les minima du
chiffre d'affaires sont appelés à être corrigés
à tout moment suite à la réalité et aux effets dus
à la dépréciation de la monnaie.
Le tableau suivant indique le répertoire des PME tels que
géré par la Direction Provinciale des Impôts :
Tableau 2.3 REPERTOIRE DES CONTRIBUABLES PAR CATEGORIE ET PAR
CENTRE DE PERCEPTION, MIS A JOUR EN 2008
FORME JURIDIQUE
|
NOMBRE DES CONTRIBUABLES PAR CENTRE D'IMPOT
|
SIEGE
|
CIS IBANDA
|
CIS KADUTU
|
CIS BAGIRA
|
CIS UVIRA
|
ASBL et ONG
|
212
|
-
|
-
|
-
|
-
|
PM
|
50
|
-
|
-
|
-
|
-
|
PPDC
|
68
|
169
|
116
|
46
|
134
|
PME
|
-
|
262
|
198
|
64
|
106
|
Source : Direction Provinciale des
Impôts
Au regard ce tableau, les PME ne sont pas
catégorisées conformément à la loi. La distinction
des PME forfaitisées, celles du régime réel et celle du
droit commun relève du secret de l'administration fiscale et agents
chargés d'établir la fiche d'identification. Le critérium
objectif conforme à la loi ne s'applique pas du tout. Cette situation a
des implications négatives dans l'imposition des PME ; car certaines
sont imposées fortement par rapport aux autres.
Ceci n'encourage pas du tout les acteurs des activités
informelles à rentrer dans le secteur formel.
Au regard de ce qui précède, il est
démontré que la RD Congo ne dispose pas d'un régime fixe
d'imposition des PME ;depuis son institution le régime fiscal applicable
aux PME ne fait que connaître des modifications afin d'être
adapté aux réalités socio économiques.
2.3. LA COLLABORATION DES SERVICES POUR LA
FISCALISATION D'UNE ACTIVITE.
Dans cette section, nous parlerons des services
habilités à fiscaliser une activité ainsi que la
collaboration existante avec les autres services publics dans l'accomplissement
de cette tâche.
2.3.1. LA DGI.
Comme nous avons eu à le définir
précédemment ; fiscaliser c'est soumettre à l'impôt.
En RD Congo, cette tâche est dévolue à la Direction
Générale des impôts.
Créée au sein du ministère des Finances
par l'ordonnance loi n° 88-039 du 10 mars 1988,modifiée et
complétée par le décret n°017/2003 du 02 mars 2003 ;
la Direction Générale des Impôts est un service public
doté d'une autonomie administrative et financière. Elle exerce
dans le cadre des lois et règlements en vigueur, toutes missions et
prérogatives en matière fiscale notamment celles concernant
l'assiette, le contrôle, le recouvrement et le contentieux des
impôts, les taxes, redevances et prélèvements à
caractère fiscal.[JOF 2003]
Placée sous l'autorité directe du
ministère des finances, la DGI dispose pour son fonctionnement et la
motivation de son personnel, d'une allocation budgétaire au moins
égale à 5% des recettes assignées ainsi que celle de 40%
des pénalités fiscales recouvrées.
1. l'organisation de la DGI
La DGI est structurée en une administration centrale et
directions opérationnelles.
L'administration centrale est composée de la direction
générale et des directions centrales.
Les directions opérationnelles sont : la direction des
grandes entreprises (DGE), les directions urbaines dans la ville de Kinshasa,
et une direction provinciale au niveau de chaque province.
Ces directions sont hiérarchiquement soumises à
l'autorité du Directeur général. Elles comprennent entre
autre pour leur fonctionnement, un bureau de recherche et recoupements ; et un
bureau accueil et information.
Les premières opérations de fiscalisation sont
effectuées par ces bureaux notamment en ce qui concerne
l'établissement de la fiche d'indentification du contribuable et la
vulgarisation de la législation fiscale. Car ces bureaux sont
chargés respectivement de :
· Rechercher et recenser les nouveaux contribuables afin
d'élargir l'assiette fiscale ;
· Informer les contribuables sur la législation
fiscale.
Cette tâche n'est pas du tout facile dans la mesure
où les opérations d'établissement de la fiche
d'indentification ne sont pas automatiques.
Après l'établissement de la fiche, le
contribuable doit payer auprès d'une banque les frais d'ouverture de
dossier fiscal afin d'obtenir le numéro d'indentification et
l'autorisation de début des activités.
Ces opérations durent en moyenne cinq à six
jours et doivent également s'accompagner de la vulgarisation de la loi
fiscale c'est à dire informer le contribuable, des impôts auxquels
il est assujetti ainsi que les différentes échéances de
paiement.
2. Mécanisme de Fiscalisation
Plusieurs mécanismes ont été
prévus par la loi en vue de fiscaliser les activités du secteur
informel, mais l'application de ces mécanismes n'est pas effective par
manque de collaboration entre différents services.
Parmi ces mécanismes nous pouvons citer :
- les déclarations trimestrielles des sommes
versées aux tiers; - les relevés mensuels du précompte
Bic;
- les relevés mensuels de l'IRL (RAS).
a. Les déclarations trimestrielles des sommes
versées au tiers
En RD Congo, la loi fiscale donne l'obligation aux personnes
physiques et morales ainsi qu'aux ONG et ASBL, de déclarer
trimestriellement auprès de l'administration fiscale, toutes les sommes
versées aux tiers y compris les noms et adresses des
bénéficiaires.
Il peut s'agir de :
- fournisseurs ;
- prestataires de service;
- Entrepreneurs des travaux immobiliers ;
- bailleurs etc.
L'exploitation de ces différentes déclarations
par le service de fisc permet de déceler les contribuables non en
règle avec l'administration fiscale pour enfin les fiscaliser et le
faire sortir de l'informel.
L'article 94 de la loi n° o6/003 du 27 février
2006 portant reforme des procédures fiscales prévoit les amendes
en cas d'absence de déclaration des sommes versées aux tiers.
Ces amendes sont de l'ordre de :
- 500Ff pour les personnes morales;
- 250Ff pour les personnes physiques.
Il y a lieu de reconnaître cependant que l'exploitation des
éléments contenus dans les déclarations trimestrielles
n'est pas du tout approfondie.
Pour ce qui est de la province du Sud Kivu, les
déclarations trimestrielles sont déposées à la
Direction Provinciale des Impôts et exploitées par la Division du
Contrôle Fiscal. Aussi ces éléments ne sont pas
communiqués à d'autres services de la DPI sauf sur demande
expresse. Pourtant, une déclaration peut contenir un
élément où le nom d'un contribuable qui peut être
fiscalisé par tel ou tel centre d'impôt opérationnel, mais
par manque de communication le contribuable peut
évoluer pendant longtemps sans être
identifié. Ceci occasionne un manque à gagner pour la direction
des impôts et pour la nation congolaise toute entière.
b. Le Relevé mensuel du précompte
BIC
Créé par décret loi n° 088 du 18
février 1988, dans le souci de lutter contre le secteur informel et de
maximiser les recettes de l'Etat ; le précompte BIC est une retenue
opérée sur le montant de la transaction en vue de constituer une
provision de l'impôt professionnel sur les bénéfices
dû par le contribuable, personne morale ou physique.
Le précompte BIC constitue donc un acompte devant servir
à couvrir le paiement de l'impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux.
Le précompte bic n'est pas applicable aux Personne
Morales et autres Entreprises gérées par la Direction de Grandes
Entreprises. S'agissant des entreprises individuelles (personnes physiques), le
précompte BIC remplace les acomptes provisionnels.
Au terme de dispositions du décret-loi n° 058,
l'excédent du précompte constaté en fin d'année est
inscrit au crédit du compte courant du contribuable et servira à
apurer les créances fiscales portant sur les impôts
enrôlés.
Cependant, il y a lieu de souligner que le précompte
BIC n'est pas un nouvel impôt ; il ne doit pas être
incorporé dans la structure de prix de revient des biens et services.
La perception du précompte BIC est assuré
conformément à la loi par :
v La DGDA sur la valeur CIF lors de l'importation ou
l'exportation des Marchandises.
v Les fabricants locaux et les vendeurs en gros et demi-gros
sur le montant de la facture hors taxes pour la vente des produits
fabriqués localement et le montant de la facture émise pour les
ventes en gros et demi-gros ;
v Les personnes morales bénéficiaires des
prestations de service ;sur le montant de la facture émise.
v les maîtres d'ouvrages personnes morales, sur le montant
de la facture ou celui de l'acompte versé pour les travaux
immobiliers.
Les redevables légaux cités ci haut ont pour
obligation de :
- calculer et retenir le précompte au taux de 1% ;
- reverser le premier jour ouvrable de la semaine au
trésor public, le montant total de précompte perçu la
semaine précédente ;
- tenir les statistiques sur les personnes assujetties, les
montants du précompte perçu et les références de
paiement ;
- souscrire la déclaration à tout moment de
versement du précompte ;
- adresser au plus tard le 10 de chaque mois à la DGI, un
relevé récapitulatif des précomptes perçus.
L'instauration du précompte BIC dans le système
fiscal Congolais ; bien que poursuivant la maximisation des recettes de l'Etat
; le précompte BIC vise à lutter contre la prolifération
du secteur informel en RD Congo en général et dans la province du
Sud Kivu en particulier.
Cependant, l'application stricte de ce décret pose encore
des lacunes :
1°) Pour la DGDA
Un relevé détaillé reprenant
l'identité complète des personnes assujetties, auprès de
qui le précompte est retenu devrait être transmis à la DGI
mensuellement pour exploitation. Ce qui n'est pas le cas pour la province du
Sud Kivu. Les éléments reçus par la DGI avec détail
sont ceux provenant des opérations faisant l'objet d'imprimé ID
ou SD.
Les détails provenant des opérations du trafic
frontalier ne sont pas transmis, La DGDA se limite ici qu'aux obligations de
versement du montant de précompte retenu sur les opérations de
trafic frontalier. Pourtant, l'exploitation des identités
complètes des personnes auprès de qui le précompte est
retenu permet de déceler les contribuables non répertoriés
par l'administration fiscale afin de les fiscaliser. Car en dehors de
l'impôt sur les bénéfices pour lequel le contribuable a
déjà payé le précompte, ce dernier peut
également être redevable d'autres impôts tels que l'IPR,
IRL, IF etc.
2°) Pour les fabricants locaux, les vendeurs en gros
et demi-gros.
Il convient de préciser que ceux qui achètent
généralement en gros ou demi-gros ; c'est dans l'idée de
revendre. Par ce fait, ils posent les actes réputés commerciaux
par la loi et sont d'office contribuables.
Ceci est vérifié par l'article 2 du
décret réglementant le commerce en RD Congo qui dit que la loi
répute actes de commerce; tout achat de denrées et marchandises
pour les revendre soit en nature, soit après les avoir
travaillées et mises en Suvre, ou même pour en louer simplement
l'usage, toute vente ou location qui est à la suite d'un tel
achat.[CDLC]
De ce qui précède, il est de l'obligation pour
les fabricants locaux, les vendeurs en gros et demi-gros, non seulement de
retenir le précompte BIC, mais aussi de recueillir les renseignements et
identités des acheteurs et de les communiquer au service des
Impôts suivant les échéances définies par
l'administration fiscale.
La difficulté à cette pratique est que les
redevables légaux concernés ne transmettent pas toujours la liste
des acheteurs au service de fisc.
D'autres par contre, prétendent souscrire la
déclaration ainsi que le relevé à Kinshasa, car ils sont
gérés par la structure de la DGE. Ce dernier cas échappe
totalement au contrôle de l'administration fiscale provinciale.
3°) Les personnes morales
bénéficiaires des prestations de services.
Ici, la difficulté réside surtout dans le refus des
prestataires de services de s'acquitter du précompte BIC.
En outre, il n'existe aucun mécanisme de contrôle
efficace par l'administration fiscal ; car les prestataires des services
évoluent en majorité dans la clandestinité.
De ce qui précède, le précompte BIC est
à ce jour considéré comme un impôt auprès des
contribuables. Certains contribuables l'incorporent même dans le prix de
revient de la marchandise ; ceci faute d'information suffisante dans le chef
des contribuables et le manque de suivi de la part de l'administration
fiscale.
L'absence d'une comptabilité régulière et
sincère auprès des contribuables, ne permet pas à
l'administration fiscale de veiller au principe de non incorporation du
précompte BIC dans le prix de revient des marchandises.
c. Le Relevé Mensuel de l'IRL/RAS.
Institué par les articles 10 et 11 de la loi n°
83/004 du 23 février 1983, le paiement de l'IRL par relevé
mensuel de l'IRL/RAS infligé aux locataires ; vise non seulement
à renflouer les caisses du trésor public mais aussi à
recenser les personnes morales et physiques détentrices des revenus
locatifs susceptibles d'être imposées.
L'exploitation de relevé mensuel souscrit par le locataire
peut également donner lieu aux informations ayant trait à
d'autres types d'impôts notamment IPB, IPR etc.
De la même manière que le précompte BIC
payé, l'impôt sur les revenus locatifs mis définitivement
à charge du propriétaire, est diminué par l'administration
du montant des retenues à la source versé par le débiteur
des loyers en l'acquit du propriétaire. L'imputation desdites retenues
est opérée sur l'impôt dû au titre de l'année
au cours de laquelle les loyers ont fait l'objet des retenues.[CDIS 2003]
2.3.2. RELATION DGI ET LES AUTRES SERVICES PUBLICS
Bien que l'administration des impôts dispose le droit
général d'obtenir, des personnes physiques ou morales, publiques
ou privées, communication de toutes pièces ou documents
nécessaires à l'établissement des impôts sur les
revenus ; les services publics devraient assurer une franche collaboration avec
le fisc, afin de lutter contre l'expansion du secteur informel en vue de sa
promotion.
1. Le Tribunal de Grande instance
Parmi les missions ordinaires dévolues à ce
service de l'Etat, le tribunal de grande instance a également mission
d'octroyer le numéro d'enregistrement au registre de commerce.
L'article 2 du décret du 6 mars 1951 relatif au registre
du commerce stipule:
« Nul ne peut exercer une profession commerciale en RD
Congo s'il n'est immatriculé à un registre du commerce; Nul ne
peut exercer une autre activité commerciale que celles
mentionnées au registre du commerce».
L'inscription au registre du commerce est fait au bureau du
greffe du tribunal de première instance.
A notre avis, le tribunal de grande instance devrait
communiquer à l'administration fiscale si pas mensuellement, ou
trimestriellement la liste des personnes physiques ou morales
enregistrées par ses services; ce qui n'est pas toujours le cas en RD
Congo.
Pourtant ces informations permettraient à l'administration
fiscale de fiscaliser les contribuables non encore
répertoriés.
Le tableau ci-après dégage le nombre des
numéros des commerçants inscrits au registre de commerce.
Tableau 2.4 Statistiques des commerçants inscrits au
registre de commerce
Année d'enregistrement
|
Nombre des commerçants
enregistrés
|
Numéro d'ordre
|
2006
|
95
|
De 3081 à 3176
|
2007
|
117
|
De 3177 à 3294
|
2008
|
137
|
De 3295 à3432
|
TOTAL
|
349
|
|
Source : Tribunal de Grande instance de Bukavu
2. La Division de la Justice
La Division de la Justice en province dispose entre autre dans
ses attributions; l'octroi provisoire d'exercice des ONG et ASBL.
Cette division devrait collaborer étroitement avec
l'administration fiscale. Car, bien que les ONG et ASBL soient régies
par la loi n°004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions
générales applicables aux ASBL et bénéficiant de
l'exonération en matière de l'impôt sur les
bénéfices (IPB) ; les ONG et ASBL sont du reste redevables
légaux notamment en ce qui concerne :
- l'IPR du personnel permanent et occasionnel qu'elles utilisent
;
- l'ICA sur les ventes locales, prestations de service ainsi que
les travaux
immobiliers sauf en cas d'exonération expresse de
l'autorité
compétente en la matière ;
- l'IRL/RAS dans le cas où l'ONG ou ASBL est locataire.
Une fois terminées les formalités
administratives avec la Division de la Justice, certaines ONG et ASBL ne se
préoccupent qu'à collaborer avec les institutions de financement
de fonds au mépris de la législation fiscale. D'autres n'ont
même pas d'adresse fixe, pas de bureau ou encore ont comme bureau leur
maison d'habitation. Cette catégorie fait partie de ce que nous pouvons
appeler activités informelles vis-à-vis de l'administration
fiscale, bien qu'ayant l'autorisation provisoire de fonctionnement de la
justice.
Les éléments recueillis auprès de la
division de la justice en matière des ONG et ASBL donnent le
résultat ci-après :
Tableau 2.5 : Statistiques des ONG et ASBL détenant
l'autorisation provisoire de Fonctionnement.
Année d'enregistrement
|
Nombre des ONG et
ASBL enregistrées
|
N° d'ordre
|
2006
|
171
|
2174 à 2344
|
2007
|
191
|
2345 à 2535
|
2008
|
211
|
2536 à 2746
|
T O T A L
|
573
|
|
Source: Division Provinciale de la justice
Au regard de ce tableau, de 2006 à 2008, il y a 573 ONG
et ASBL enregistrées, excepté les ONG internationales et celles
à caractère des Nations Unies. Comparativement au
répertoire des ONG et ASBL détenu par le DPI SK au 31
Décembre 2008, ce dernier n'enregistre que 241 ONG et ASBL. Donc, il y a
un écart de 332 cas d'ONG et ASBL flottants, non
répertoriées par le fisc, évoluant de ce fait dans la
clandestinité ou informel. D'où la nécessité d'une
franche collaboration en vue de cerner ces ONG et ASBL afin de contribuer pour
renflouer la caisse du trésor public par les impôts auxquels elles
sont assujetties ; bien qu'évoluant dans les domaines humanitaires, de
la santé , etc.
3. La DGDA
Pour ne pas analyser profondément les missions
ordinaires de cette régie financière parmi lesquelles : la
perception de Droits et taxes à l'importation et à l'exportation
des marchandises ; nous allons ici évoquer la collaboration
instituée par le décret loi n° 058 du 18 février
1998, Instituant le précompte Bic à l'importation et à
l'exportation perçu par le service de la douane au profit de la DGI.
La difficulté de l'application de ce décret
réside dans la pratique de trafic frontalier effectuée par les
petits commerçants.
La collaboration entre les services devra exister en ce que
pour le trafic frontalier, la DGDA doit faire rapport mensuellement au service
de la DGI. Ce rapport devra comprendre non seulement le montant des
précomptes Bic retenus, mais également les identités des
personnes auprès de qui ce précompte a été retenu
(Nom, adresse, Activité exercé et montant retenu).
Ces éléments permettront à l'administration
fiscale de déceler mensuellement les contribuables non
répertoriés évoluant dans l'informel.
4. L'OPEC
En collaboration avec l'IPMEA, l'OPEC a été
créé en 1973 avec pour mission d'encadrer les PME dans les
domaines ci-après :
Ø Aide en Matière technique et de gestion.
Ø Assistance dans la préparation des dossiers
bancables à soumettre aux organismes financiers.
Ø La formation et le perfectionnement en gestion de
dirigeants des entreprises. Ce service ne semble pas bien exercer sa mission
faute de moyen ; pourtant, il est sensé connaître les
patentés devrant rentrer dans la catégorie des PME.
S'agissant de la vente des patentes, l'OPEC en Province du Sud
Kivu, ne maîtrise pas les statistiques de vente de la patente.
Les patentes sont vendues par les communes, les chefferies
etc&., et la collaboration avec ces institutions est quasi inexistante.
Cette collaboration peut également s'élargir
à d'autres divisions notamment la Division des mines, Culture et arts,
Agriculture etc&
2.3.3 LE LAXISME DES AGENTS
Les agents de l'administration publique sont en
général régis par des textes légaux (statut de
carrière des agents de services publics de l'Etat).
Particulièrement, les agents de l'administration
fiscale, sont régi par le décret n° 017/2003 et le
décret n°018/2003 du 02 mars 2003 portant respectivement
création de la Direction générale des impôts et
règlements d'administration relatif au personnel de carrière de
la Direction générale des Impôts.
La modicité des salaires, le non paiement ou encore
mieux le paiement tardif expose le personnel de l'administration publique
à beaucoup des maux qui gangrènent l'appareil de l'Etat,
notamment le détournement des derniers publics, la concussion,
l'implication à la fraude et à l'évasion fiscale. Ce
comportement des agents de l'administration influe négativement sur la
maximisation effective des recettes et sur la progression rapide des
activités du secteur informel en RD Congo. Le laxisme est
également observé dans la mesure où les épouses des
agents de l'Etat, ou encore les agents eux-mêmes se livrent à des
activités commerciales en marge de la loi.
L'action de l'administration dans le cas d'espèce
devient impuissante dans la mesure où il s'agit bien des agents de
l'administration cherchant la survie de leur ménage. ainsi les agents de
l'administration fiscale sont devenus moins efficace dans leurs rôle
d'identification, de contrôle de la matière fiscale car
exposé à la corruption.
2.4. LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL A TRAVERS LE
MONDE.
Le secteur informel est une composante majeure de
l'économie de nombreux pays; il concerne les pays industrialisés
comme les pays en développement.
Dans cette section, il sera question de parcourir la politique
de fiscalisation du secteur informel de quelques pays membre du CREDAF
notamment la France, la Belgique, l'Algérie, le Cameroun, la cote
d'ivoire, le Burundi et le Sénégal.
2.4.1. Cas de La France
généralisation du droit social. L'apparition des
retraites, de l'assurance maladie, de la TVA par exemple.
Les politiques de formalisation du secteur informel, en France
reposent à la DGI sur les engagements pris dans le cadre du contrat de
performance et sur certaines mesures spécifiques notamment.
> Le contrat de performance
> Une politique d'incitation
Le contrat de performance fait référence
à l'article 13 de la Déclaration des Droits de l'homme et du
citoyen, du 26 Août 1789 qui consacre la nécessité de
l'impôt et l'égalité des citoyens devant lui : «Pour
l'entretien de la force publique et pour les dépenses d'administrations,
une contribution commune est indispensable, elle doit être
également repartie entre tous les citoyens, en raison de leurs
facultés contributives ».
Aussi, la collectivité DGI cherche-t-elle à
promouvoir le civisme fiscal, c'est-à-dire l'accomplissement volontaire
de leurs obligations par les contribuables, en cherchant aussi bien à
offrir un service irréprochable qu'en luttant contre la fraude. Les
droits et devoirs des contribuables et de l'administration fiscale sont
rappelés dans la charte du contribuable.
La DGI bénéficie, en contrepartie des
engagements qu'elle prend dans le cadre de performance, de toute la
visibilité nécessaire en matière de moyens alloués.
Parmi ces engagements Il y a entre autre :
> Une connaissance plus exhaustive des populations fiscales
;
> Une réactivité accrue face aux
défaillances déclaratives et de paiement ; > Une communication
qui valorise le civisme fiscal.
S'agissant de la politique d'incitation, la législation
française a pris un certain nombre de mesure pérennes afin
d'inciter les entreprises à quitter le secteur informel.
Il s'agit de :
> Régimes d'imposition spécifiques pour les
petites Entreprises,
> Abattement pour les entreprises adhérant à un
organisme agréé.
Certaines mesures à caractère temporaire
poursuivent le même but:
- Dans certains secteurs à fort potentiel
d'évasion, les taux de TVA ont été
aménagés.
- Pour pouvoir bénéficier de certaines
réductions d'impôt, les particuliers doivent faire appel à
des entreprises connues, la réduction du taux de TVA pour certaines
activités a pour objectif de limiter l'avantage financier du travail
dissimulé.
2.4.2. Cas de la Belgique
Les politiques de fiscalisation du secteur informel
envisagées par la Belgique sont entre autre :
> Existence de mesures incitatives
Ex : la déduction de la TVA en amont qui conduit à
la formalisation. > Fiscalité spécifique et réaliste
pour les petits métiers.
Pour les activités exercées à titre
d'indépendant, il existe un système forfaitaire pour certaines
activités ; pour les activités exercées sous la forme
d'une personne morale, un taux d'impôt réduit des « PME
» est prévu ; pour les petites activités censées
être exercées dans un cadre ( aide aux personnes, etc.&) un
système de titres services a été mis en place qui, d'une
part, permet une déduction fiscale par celui qui achète le
cheque, et d'autre part, fait sortir celui qui effectue le travail du circuit
« en noir »
> Sensibilisation et information des contribuables : Il
existe une sensibilisation à la création d'une activité
indépendante ou d'une entreprise par les canaux (fédéraux
et régionaux) qui s'occupent du développement de
l'activité économique.
> Simplification des formalités administratives.
2.4.3. Cas de la côte d'Ivoire
En côte d'Ivoire, la lutte contre le développement
anarchique du
secteur informel a nécessité la mise en place de
politique sur deux axes essentiels : > La mise en place d'une
fiscalité spécifique applicable aux petites entreprises > Les
mesures de fiscalisation du secteur informel et d'incitation à sortir
de
l'informel.
A. le Régime fiscal spécifique.
Un régime fiscal particulier s'adressant aux petites
entreprises a été mis en place. Ce régime est
caractérisé par l'assujettissement de ces entreprises à
des
impositions forfaitaires, généralement
libératoire de la plus part des impôts professionnels à la
charge des entreprises.
Ainsi, les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est
inférieur à 50 millions pour les vendeurs de biens et 25 millions
pour les prestataires de services, relèvent du régime dit de
l'impôt synthétique.
Ce régime d'imposition consiste, pour le contribuable,
à acquitter une cotisation unique mensuelle forfaitaire, qui varie selon
le chiffre d'affaires prévisionnel déclaré. Celles dont le
chiffre d'affaires est inférieur à 5millions par an sont
assujetties à une taxe unique dite taxe forfaitaire des petits
commerçants et artisans qu'elles acquittent auprès de leur
commune.
Par ailleurs, il existe un système de
prélèvement à la source applicable uniquement aux achats
des contribuables ne relevant pas d'un régime réel d'imposition,
appelé acompte sur le revenu du secteur informel (AIRSI).
Cet acompte est à imputer sur la cotisation d'impôt
général sur le revenu dû par l'acheteur en fin
d'année.
Bien qu'en développement constant, le secteur des
petites entreprises n'offre aucune garantie de rendement permettant d'asseoir
des politiques budgétaires fiables. Les solutions arrêtées
consistent en l'adoption de mesures d'incitation des entreprises à
sortir de l'informel.
B. Les mesures de fiscalisation et d'incitation des
contribuables
La fiscalisation du secteur informel consiste essentiellement
en des mesures encourageant les entreprises concernées à une
existence légale. Ces mesures ont été pour l'essentiel
adoptées dans le cadre de la politique de promotion des centres de
gestion agrées (C.G.A).
L'objectif de l'institution de ces structures est d'apporter
une assistance aux petites entreprises dans le domaine comptable, fiscal et
juridiques. A cet effet, de nombreux avantages fiscaux sont prévus au
profit non seulement des CGA, mais également de leurs adhérents,
à savoir :
- Pour les CGA :
Ø Exonération de droits d'enregistrement et timbre
à la création.
> Exonération d'impôt sur les
bénéfices et de contribution des patentes pour trois
premières années suivant la création.
- Pour les adhérents
> Abattements de 50 % sur l'impôt sur les
bénéfices et sur la patente pendant les trois premières
années suivant la création, réduction ramenée
à 20 % la quatrième année et pendant la période
d'adhésion au CGA.
> Abattement de 50 % sur l'impôt synthétique.
En ce qui concerne l'information et la sensibilisation des
contribuables, il faut noter que la DGI a initié depuis quelques
années, une campagne de promotion du civisme fiscal. Il s'agit en
pratique de campagnes multimédias à travers des affiches
publiques, des prospectus, la diffusion d'émissions radio et
télévisées, la création d'un site web et d'une
ligne verte.
Par ailleurs, dans les services de base des impôts, un
dialogue constant est instauré entre les groupements professionnels des
petits métiers (coiffeurs, tailleurs, mécaniciens, etc&.) et
les responsables des dits services. L'enseignement du civisme fiscal a
été introduit dans le programme scolaire du primaire et du
secondaire.
2.4.4. CAS DU BURUNDI
Les politiques de formalisation du secteur informel menées
au BURUNDI concernent notamment :
> La mise en place des mesures incitatives ;
> Adoption d'un régime de forfait aux petits
métiers;
> La sensibilisation et l'information des contribuables ;
> La simplification des démarches administratives.
a. La Mise en place des mesures incitatives
Au Burundi, Beaucoup des contribuables Suvrent dans l'informel
par la peur et l'incapacité de tenir la comptabilité de leurs
activités. D'autres ayant subit de tristes conséquences des
guerres, exercent des activités dans l'informel pour se relancer dans le
commerce. Pour ces opérateurs, il a été créé
des dispositifs instaurant un système de prélèvement
forfaitaire.
Les industries productrices ainsi que les clients
étatiques constitués des Etablissements publics et mixtes ont le
droit de retenir l'impôt sur revenu et la taxe sur transaction (TVA dans
certains pays) lors des ventes à leurs clients ou des payements de leurs
fournisseurs.
b. Adoption du régime de forfait.
Les entreprises réalisant un faible chiffre d'affaires
Annuel (inférieur à 20.000 Euros), et exploitées sous le
statut de personne physique peuvent négocier un impôt unique
forfaitaire (incluant divers impôts et taxes), payable à des
périodicités soit mensuelles, soit trimestrielles. Ce forfait
revêt un caractère de contrat entre l'administration et le
contribuable qui y souscrit.
c. La sensibilisation et l'information des
contribuables.
L'administration fiscale organise des descentes sur ce
terrain pour un dialogue fiscal avec les citoyens des différents
quartiers et collines. Les textes fiscaux sont résumés dans des
brochures et traduits en langue nationale pour une large vulgarisation.
d. La simplification des démarches
administratives.
A L'occasion des descentes, il est expliqué les
différentes procédures pour l'accomplissement des obligations
fiscales. Les documents à exiger pour l'immatriculation sont
réduits.
La création des centres de gestion agréés
afin d'encadrer les petites et moyennes entreprises, dont la plupart
évoluent à l'informel.[CDAF 2007]
CHAPITRE 3. INTERPRETATION DES RESULTATS ET PISTES DE
SOLUTION POUR LA FISCALISATION DU SECETEUR INFORMEL.
Dans ce chapitre nous allons présenter les
résultats de nos enquêtes et donner quelques pistes de solution
pour la fiscalisation durable du secteur informel et relever son impact sur le
plan social, économique et fiscal.
3.1. Analyse et Interprétation des
résultats de l'enquête.
Dans cette section nous présenterons les
résultats des nos enquêtes menées dans la ville de Bukavu,
nous donnerons d'abord les échantillons enquêtés par
secteur d'activité et par la suite nous ferons l'interprétation
des résultats de nos enquêtes.
3.1.1 L'ECHANTILLON DE L'ETUDE
La population d'enquête dans le cadre de notre
étude est constituée par l'ensemble de tous les individus sur
lesquels nous avions porté notre attention particulière et
à partir desquels nous avions extrait l'échantillon
d'étude.
Nos enquêtes ont été
réalisées successivement sur les activités artisanales et
activités non artisanales (le commerce), aux fonctionnaires de
l'administration publiques et experts comptables.
a)Taille de l'Echantillon
Nous avons orienté nos enquêtes vers
différents dépôts commerciaux où s'exercent les
activités commerciales dans la ville de Bukavu (dépôt
Munganga Chigoho, dépôt BALEGANA, dépôt Deki, et
dépôt maman Alinoti),les petits commerçants
étalés le long des artères et vers différents
ateliers des artisans situés dans la commune d'ibanda.
Au total 160 questionnaires ont été
distribués dont 85 questionnaires pour les activités commerciales
et 75 questionnaires pour l'administration publique et bureaux des experts
comptables.
Vous comprendrez à travers les passages ci hauts qu'il
nous a été difficile de connaître la taille de la
population étant donné que notre étude porte sur un
secteur informel c'est-à-dire non facilement identifiable.
C'est pourquoi nous considérons la population
enquêtée comme étant exactement l'échantillon
d'étude.
Toutefois, l'échantillon concernant les fonctionnaires
de l'Etat a été tiré sur une population totale de 502
représentant le nombre d'agents employés dans l'administration
publique où nous avons orienté notre enquête. Cet
échantillon représente 15 % et est donc représentatif.
Tableau 3.1 : La Répartition de l'échantillon
enquêté par secteur d'activités et par activités
détaillées.
Type d'activités
|
Secteur d'activité
|
Activités
|
Nombre par secteur
|
%
|
Métiers exercés
|
Nombre par atelier
|
Activités Artisanales
|
Bois
|
Menuiserie
|
10
|
10
|
12
|
Ferronnerie
|
Soudure
|
7
|
7
|
8
|
Industrie
|
Savonnerie
|
5
|
5
|
6
|
Esthétique
|
Salon de coiffure
|
8
|
8
|
9
|
Activités Non Artisanales
|
Commerce
|
Importateur
|
5
|
25
|
30
|
Achat et Vente Locale
|
10
|
Vente Boisson
|
10
|
Service
|
Cambiste
|
5
|
30
|
35
|
Transporteur
|
10
|
Mécanique
|
5
|
Shop de
communication
|
10
|
TOTAL
|
|
|
|
85
|
100 %
|
Source : Nos enquêtes.
Ce tableau nous donne la répartition de
l'échantillon par secteur d'activités et par activités
détaillées.
Nous avons sélectionné 2 types d'activités
notamment l'activité artisanale avec le bois, Ferronnerie,
Esthétique et Industrie comme secteur d'activité utilisant le
bois, le
fer et les produits chimiques comme matière
première et l'activité non artisanale avec le commerce et les
prestations de service comme secteur d'activité.
Dans le secteur Bois, nous avions pris la menuiserie comme
métier exercé et représente 12 %. Pour la ferronnerie nous
avions pris la soudure comme métier exercé et représente 8
%,Pour l'industrie nous avions pris la savonnerie comme métier et
représente 6 % et pour l'Esthétique nous avions pris la coiffure
comme métier et représente 9 %.
Dans le secteur du commerce, 3 métiers ont
été sélectionnés dont l'importation et vente des
produits avec 5 personnes enquêtées, achat et vente locale avec 10
maisons enquêtées et vente Boisson avec 10 Nganda
enquêtés. L'ensemble des activités du secteur commerce
représente 30 %.
Dans le secteur de prestation de services, 4 métiers
ont été également sélectionnés dont les
cambistes de rue avec 5 sites enquêtés (la botte, feu rouge,
kotecha, nyawera, place mulamba), le transporteur avec 10 transporteurs
enquêtés (dans le parking de feu rouge, essence, nyawera, place de
l'indépendance) et la mécanique avec 5 garages
enquêtés sur avenue industrielle et labotte, ainsi que les shop de
communication. L'ensemble des activités du secteur service
représente 35 %.
Tableau 3.2 : L'échantillon des enquêtés
à travers l'administration fiscale et bureaux des experts comptables sur
la problématique de la fiscalisation du secteur informel.
Service enquêté
|
Type de
Service
|
Nombre
|
Nombre par service enquêté
|
pourcentage
|
Effectif en
service
|
Effectif enquêté
|
Administration Fiscale
|
Siege
|
200
|
30
|
50
|
66
|
CIS
|
100
|
20
|
Autres administrations publiques
|
Div Economie
|
40
|
5
|
20
|
27
|
Div Justice
|
45
|
5
|
Div Comext
|
60
|
5
|
Div IPMEA
|
45
|
5
|
Experts comptable
|
Indépendant
|
12
|
5
|
5
|
7
|
TOTAL
|
|
502
|
75
|
75
|
100 %
|
Source: Nos enquêtes
Ce tableau présente la répartition de
l'échantillon par type des services. Nous avions
sélectionné à ce sujet 3 types des services:
L'administration fiscale, la fonction publique et les cabinets des experts
comptables.
Dans l'administration fiscale, les enquêtes ont
été orientées successivement au siège de la
Direction Provinciale où 30 personnes (Cadres et agents) ont
été enquêtées ; et aux différents centres
d'Impôts Synthétiques où 20 personnes (cadres et agents)
ont donné leurs opinions. L'ensemble de l'Administration fiscale
représente 66 %.
Dans la fonction publique également 4 services ont
été sélectionnés dont la Division de
l'économie, la Division du commerce extérieur, la Division de la
Justice et la Division de l'IPMEA avec successivement 5 personnes
enquêtées (cadres et agents confondus). La fonction publique
représente dans ce tableau 27 %. Les experts comptables
sélectionnés sont constitués par les indépendants
et représentent dans ce tableau 7 %
3.1.2 INTERPRETATION DES RESULTATS
L'interprétation des résultats présente
les avis et opinions de différentes couches des personnes
enquêtées au sujet de la problématique de la fiscalisation
du secteur informel à Bukavu.
Deux séries de questionnaire ont été
constituées pour nos enquêtes.
Ø Une série de questionnaire a été
adressée aux personnes exerçant les activités
commerciales, artisanales et non artisanales et 85 fiches de questionnaires ont
été distribuées.
Ø Une autre série de questionnaire a
été adressée aux fonctionnaires de
l'administration fiscale et aux experts comptables et 75 fiches
de questionnaire ont été distribuées.
Nous présentons ici les résultats de nos
enquêtes relatives aux questions soulevés dans la
problématique de notre travail.
1) Enquêtes menées auprès des
personnes exerçant les activités Commerciales, artisanales et non
artisanales.
Q.1. Quel document détenez vous pour l'exercice de votre
activité ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Patente
|
30
|
35 %
|
Registre de commerce
|
4
|
5 %
|
Id. Nationale
|
3
|
4 %
|
Aucun document
|
48
|
56 %
|
TOTAL
|
85
|
100 %
|
|
Q.2. Quelle est le chiffre d'affaires de vos ventes
journalières ?
Réponse
|
Nombre des commerçants
|
Pourcentage
|
1 à 50 $
|
16
|
19 %
|
51 à 100 $
|
14
|
16 %
|
101 à 150 $
|
12
|
14 %
|
151 à 200 $
|
15
|
18 %
|
201 à 250 $
|
15
|
18 %
|
251 et plus
|
13
|
15 %
|
TOTAL
|
85
|
100 %
|
Ce tableau nous amène à calculer la moyenne par
jour, du chiffre d'affaires réalisé par les exploitants du petit
commerce que nous avions enquêté.
Xi
|
Xc
|
ni
|
ni.Xc
|
1 à 50
|
25,5
|
15
|
382,5
|
50 à 100
|
75,5
|
10
|
755
|
101 à 150
|
150,5
|
12
|
1.806
|
151 à 200
|
175,5
|
16
|
2.808
|
201 à 250
|
225,5
|
17
|
3.833,5
|
251 et plus
|
275,5
|
15
|
4.132,5
|
TOTAL
|
|
85
|
13.717,5
|
X = 13.717,5 = 161,38 $ par
jour avec X = ) (ni.Xc)
85 ~ ni
Q.3. Avez-vous un contrat signé avec votre travailleur
?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Oui
|
4
|
5 %
|
Non
|
81
|
95 %
|
TOTAL
|
85
|
100 %
|
Q.4. Avez-vous déjà été
sensibilité en matière d'Impôt ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Oui
|
26
|
30 %
|
Non
|
59
|
70 %
|
TOTAL
|
85
|
100 %
|
Q.5. Etes vous informé de l'utilisation du montant
provenant de l'Impôt ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Oui
|
27
|
32 %
|
Non
|
58
|
68 %
|
TOTAL
|
85
|
100 %
|
Q.6. Etes vous satisfait de la façon dont l'Etat assure la
redistribution des revenus provenant de l'impôt ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Oui
|
5
|
6 %
|
Non
|
80
|
94 %
|
TOTAL
|
85
|
100 %
|
Q.7. Quelles sont les difficultés rencontrées dans
l'exercice de votre métier?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Multiplicité des taxes
|
47
|
55 %
|
Tracasserie des agents de l'Etat.
|
38
|
45 %
|
TOTAL
|
85
|
100 %
|
2) Enquêtes menées auprès des
fonctionnaires de l'administration Publique.
Q.8. Etes- vous régulièrement
rémunéré ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Oui
|
14
|
19 %
|
Non
|
61
|
81 %
|
TOTAL
|
75
|
100 %
|
|
Q.9. Ce salaire vous permet il de répondre à vos
besoins ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Oui
|
7
|
9 %
|
Non
|
68
|
91 %
|
TOTAL
|
75
|
100 %
|
|
Q.10. Que faites- vous pour compenser les insuffisances ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Exerce les coups de mains
|
31
|
41 %
|
L'époux (se) fait le petit commerce
|
27
|
36 %
|
Autres AGR
|
17
|
23 %
|
TOTAL
|
75
|
100 %
|
Q.11. Payez vous les Impôts pour les autres
activités compensatrices.
Réponse
|
Nombre
|
Effectif %
|
Oui
|
14
|
19 %
|
Non
|
61
|
81 %
|
TOTAL
|
75
|
100 %
|
|
Q.12. Qu'est ce qui est à la base de la
prolifération du secteur informel ?.
Réponse
|
Nombre
|
Effectif %
|
non application des textes
|
34
|
45 %
|
Absence de vulgarisation de la loi
|
24
|
32 %
|
Le laxisme des agents du fisc
|
17
|
23 %
|
Total
|
75
|
100 %
|
Q.13. Quels sont les obstacles à la fiscalisation du
Secteur Informel ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif %
|
Absence de coordination entre les différents services
|
31
|
41 %
|
Le régime forfaitaire non adapté
|
20
|
27 %
|
Le laissez allez des agents des impôts
|
24
|
32 %
|
Total
|
75
|
100 %
|
|
Q.14. Quels sont les avantages de la fiscalisation du secteur
informel ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Accroissement des recettes fiscales
|
34
|
45 %
|
Répartition de la charge fiscale
|
24
|
32 %
|
Promotion de micro Entreprises
|
7
|
9 %
|
Application de la législation sociale fiscale.
|
10
|
14 %
|
TOTAL
|
75
|
100 %
|
|
Q.15. Etes vous satisfait de l'intervention de l'Etat ?
Réponse
|
Nombre
|
Effectif en %
|
Oui
|
7
|
9 %
|
Non
|
68
|
91 %
|
TOTAL
|
75
|
100 %
|
Au regard de ces résultats, nous pouvons déduire
que la loi en RDC n'est pas appliquée dans sa rigueur. Malgré la
réglementation existante en matière du commerce et artisanat,
ainsi qu'en matière du travail ; les enquêtes menées dans
le cadre de notre Etude démontrent que les textes de lois ne sont pas
appliqués pour tous.
Des séries des questions n°1,3 et 10 nous tirons les
résultats suivants :
- 55 % des enquêtés exercent les activités
sans aucun document.
- 40% des enquêtés détiennent la patente qui
du reste n'est pas renouvelé annuellement et
- 5 % des enquêtés détiennent le registre de
commerce.
A ce jour, la pratique du commerce est devenue monnaie
courante comme s'il n'y a pas des règlements dans ce secteur. Les agents
de l'administration publique de même que leurs épouses exercent le
commerce malgré l'incompatibilité liée à leurs
fonctions.
- 41% des enquêtés exercent les coups de mains pour
la survie,
- 36 % des enquêtés dont les épouses font les
activités commerciales et - 23 % des enquêtés sont dans
autres activités génératrices des revenus.
Cette situation inconfortable est occasionnée par la
mauvaise gouvernance en République Démocratique du Congo. Ceci
est vérifiable par les séries des questions n° 6,8, 9.
L'impôt est collecté dans le but de permettre
à l'Etat d'intervenir dans le domaine social et économique
notamment pour paiement régulier des fonctionnaires, de l'armée
et de la police, etc&&
Les enquêtes menées auprès des
administrés de la fonction publique confirme
l'irrégularité de paiement de salaire, et quant bien même
que ce salaire est payé, il ne parvient pas à répondre aux
besoins ne fut ce qu'élémentaire.
Le revenu collecté par l'Etat n'est pas redistribué
équitablement entre les citoyens. La bonne gouvernance en R D Congo est
vraiment à décrier.
Ce qui incite les fonctionnaires de l'administration publique
à se lancer dans des activités lucratives informelles en vue de
compenser les insuffisances dues au salaire perçu.
Les travailleurs du secteur informel, travaillent en marge de
toute législation sociale et du code de travail. 95 % de nos
enquêtés utilisent les travailleurs sans aucun contrat du travail,
la réglementation des heures de service n'est pas assurée ainsi
que la garantie de l'emploi.
Les séries des questions n° 4,5 et 12
démontrent combien de fois la population n'est pas informée de
l'impôt.
Au vu de ces résultats d'enquêtes, notre
première hypothèse de départ est confirmée.
Les séries des questions n° 13 et 2 présente
les résultats suivants :
- La moyenne des ventes journalières de nos
enquêtés est de 161,38 $
Ce chiffre multiplié par le nombre des jours du mois de
l'année, donnera un chiffre d'affaires annuel de 50.350,5 $.
Selon la loi portant catégorisation des PME sur base du
C.A ; Nos enquêtés se retrouverons imposé selon le
régime de droit commun car la moyenne du chiffre d'affaires annuel
réalisé par nos enquêtés est au delà du seuil
des chiffres de la 1er catégorie des PME.
Cependant, la classification ou catégorisation des
contribuables par les agents du fisc pose toujours problème car elle
n'est pas du tout objective. Non seulement du laxisme des agents du fisc, mais
aussi du fait que la plupart des contribuables du petit commerce ne tiennent
pas une comptabilité régulière.
De ce qui précède, le régime fiscal
applicable aux PME n'est pas adapté en vue de la promotion des micros
entreprises en RDC.
- L'absence de Coordination entre les différents
services est toujours remarquable. Les services habilités à
délivrer certains documents avant l'ouverture de toute activité
devraient collaborer avec l'administration fiscale. Ce qui n'est pas souvent le
cas en RDC. Dans nos tableaux précédents, les nombres des Ong et
Asbl obtenu à la Division de la Justice est de loin supérieur au
nombre des ONG et asbl géré par l'administration fiscale ce qui
implique l'injustice fiscale liée au manque de collaboration des
services.
Ainsi, les éléments évoqués ci haut
et confirmés par les résultats de nos enquêtes constituent
pour nous, le blocage à la fiscalisation du secteur informel.
Les séries des questions n° 7 et 14
révèlent qu'une reforme de
l'administration et de la loi sur le commerce, ainsi que la mise
en place d'une
politique d'incitation s'imposent en RDC en vue de formaliser le
secteur informel.
- 55 % de nos enquêtés décrient la
multiplicité des taxes dont ils sont l'objet et
- 45 % dénoncent les tracasseries des agents de l'Etat
dont sont victimes les opérateurs économiques.
La formalisation du secteur informel en RDC en
général permettra non seulement d'accroître les recettes
fiscales, mais aussi la promotion des micros entreprises et une large
répartition de la charge fiscale entre les contribuables.
Ceci est vérifiable par les résultats de nos
enquêtes à la série des questions n°14. Ainsi, sur
base de tous ces résultats, la troisième et la quatrième
hypothèse de notre travail sont donc confirmées.
A l'instar de ce qui précède, il est donc
impérieux de réglementer ce secteur combien important pour la
survie de la population et dans son rôle de créateur d'emploi,
afin de sa fiscalisation. Une bonne fiscalisation du secteur informel permettra
non seulement l'accroissement des recettes fiscales, mais aussi la
répartition de la charge fiscale entre tous les contribuables. Ce qui
suscitera la promotion des micros entreprises et l'application de la
législation sociale pour les employés de ce secteur.
Nous proposons dans la section précédente, les
orientations politiques pour la mise en Suvre de la fiscalisation du secteur
informel.
3.2. LES ORIENTATIONS POLITIQUES POUR LA MISE EN OEUVRE
DE LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL.
Dans cette section, il sera question de définir la
vision Politique, Economique, Juridique et Fiscale d'un pays qui veut
réussir à fiscaliser le secteur informel sans toute fois
l'étouffer.
3.2.1 VISION POLITIQUE
Dans un Etat de Droit, c'est-à-dire un Etat fort et
organisé capable de redistribuer équitablement les revenus
à toute la population ;le pouvoir public a la charge de promouvoir les
activités économiques et en particulier le secteur informel en se
basant sur les avantages que ce secteur offre à l'économie du
pays. Une telle disposition permet de créer un environnement favorable
à l'éclosion d'une génération d'entrepreneurs
nationaux et cela pour consolider un tissu économique répondant
au besoin de la nation. Telle doit être la vision politique de la R D
Congo en générale et de la province du Sud Kivu en particulier
dans la concrétisation de la décentralisation territoriale.
Cette vision politique devra se concrétiser par les
éléments suivants :
a) la Restauration de l'autorité de
l'Etat.
Il y a lieu de dire que là où il n'y a pas
d'Etat, c'est à dire de pouvoir fort, disposant d'un appareil de
commande, de contrainte et constitué des dirigeants honnêtes et
austères, il ne saurait y avoir adhésion au système
fiscal.
La corruption des agents du fisc et le détournement des
derniers publics constituent des handicaps majeurs à la lutte contre le
secteur informel. Restaurer l'autorité de l'Etat et orienter sa
démarche vers la recherche de l'intérêt
général sont des facteurs importants d'acceptation de la
fiscalité et d'assainissement du secteur économique.
b) la Reforme de l'administration
La reforme de la philosophie de l'administration publique
s'impose en R D Congo pour en faire un outil de développement national,
au service du peuple. Cela implique la révision des organigrammes ainsi
que les méthodes de recrutement et de gestion du personnel.
En plus, un salaire digne et des moyens logistiques
conséquents doivent être attribués aux agents du fisc. La
création au sein de l'administration, publique d'une banque de
données par un système informatisé afin du stockage des
rapports de différents services de l'administration publique. Nous
saluons les efforts du gouvernement dans son programme du comité de
pilotage des entreprises publiques et dans le projet de renforcement de
capacité en gouvernance financé par la Banque Mondiale.
Ces actions doivent s'étendre sur toute
l'administration et arriver à rajeunir cette institution afin d'avoir
les personnes ayant une même vision pour le développement de la
RDC.
c) la Promotion de l'OPEC
La R D Congo devra orienter sa politique de fiscalisation du
secteur informel, en dotant, l'OPEC, des moyens financiers, matériels et
humains nécessaires afin de permettre à cette institution de
jouer pleinement son rôle d'encadrer les PME dans les domaines qui lui
sont reconnus par la loi, notamment :
Ø Aide en matière technique et de gestion
Ø Assistance dans la préparation des dossiers
bancables à soumettre aux organismes financiers en vue de l'obtention
d'un crédit.
Ø La formation et le perfectionnement en gestion des
dirigeants des entreprises.
3.2.2. VISION ECONOMIQUE
La fiscalisation du secteur informel en R D Congo ne poursuit
pas seulement l'objectif de maximisation des recettes ; elle joue
également un important rôle économique.
Grâce à la fiscalité, l'Etat parvient
à réguler les activités économiques nationales et
à accorder certains avantages fiscaux aux opérateurs
économiques.
La R D Congo doit avoir une vision économique, claire
dans le cadre des avantages à accorder aux opérateurs
économiques s'agissant particulièrement des avantages liés
aux nouveaux investissements afin d'inciter les opérateurs
économiques à la création des micro entreprises et
entreprises susceptibles de procurer les emplois à la population
3.2.3 VISION JURIDIQUE.
Il est important pour la R D Congo de développer la vision
juridique par une garantie de mise en application des textes Juridiques.
La loi doit cependant être appliquée à
tout le monde sans exception, et sanctionner aussi les récalcitrants.
Car on reconnaît un Etat fort et digne par ses instruments juridiques et
leur mise en pratique.
Par cette vision des choses il n'y aura plus des intouchables
quel que soit la fonction exercée dans la société
3.2.4 VISION FISCALE
L'équité et l'égalité entre
citoyens doivent être des leitmotives de tout programme fiscal en R D
Congo. Pour y parvenir il y a certes des préalables notamment :
- Dépolitiser l'administration
fiscale.
La population ne saurait se reconnaître dans un
système fiscal si celui-ci est confisqué par les politiciens et
utilisée pour la protection des uns et le pressurage des autres.
- La reforme des lois fiscales
La loi fiscale à appliquer doit être
adaptée aux réalités socio-économiques du pays. De
ce fait, la restructuration et la modernisation de l'instrument juridique
fiscal en R D Congo doivent viser les grands axes suivants :
a) Instaurer une fiscalité incitative à taux
suffisamment modulés applicables aux PME afin d'attirer les acteurs du
secteur informel vers le secteur formel.
Il serait donc utile de prélever un impôt
bénin sur une importante population d'assujettis qu'un Impôt lourd
sur une minorité d'opérateurs.
b) Garantir la redistribution des recettes fiscales
perçues de sorte que celles-ci servent au premier chef, les populations
qui s'acquittent de l'Impôt.
c) Restructurer et contrôler les exonérations
fiscales pour en faire, non pas le principe, mais l'exception. La majeure
partie des riches et des puissants en R D Congo passe par le biais des
exonérations fiscales pour ne pas payer l'impôt ou pour payer un
impôt dérisoire.
d) Harmoniser la fiscalité nationale et les
fiscalités provinciales (entités administratives
décentralisées) de manière à éclairer la
population sur la préoccupation suivante : Qui doit percevoir quoi ?
e) Organiser des séances d'information permanente du
contribuable.
Les lois fiscales en R D Congo ne sont pas connues par un grand
public.
Elles doivent être traduites en langues nationales pour
une meilleur
compréhension et vulgarisation pour tous.
Bien plus l'éducation du civisme fiscal à
partir des enseignements primaires et secondaires permettra aux futurs
dirigeants et cadres de demain d'appliquer la fiscalité comme
élément du développement d'un pays. Ainsi, le vieux dicton
juridique « nul n'est censé ignorer la loi » utilisé
régulièrement par l'administration fiscale congolaise aura un
sens profond non opposable à tous.
f) Appliquer une véritable sanction fiscale et
pénale.
La peur du fisc est le début de la sagesse affirme un
dicton [FSI, 1996]
Peu de gens s'acquittent de l'impôt parce que la loi
fiscale actuelle ne recèle ni véritable sanction fiscale, pouvant
être opéré réellement au regard de
l'évolution des paramètres de la conjoncture économique,
ni sanction pénale.
3.3. PISTES DE SOLUTION POUR LA FISCALISATION DU
SECTEUR INFORMEL.
Dans cette section nous allons proposer quelques solutions
pour
la fiscalisation durable du secteur informel. Il s'agit
notamment de la réforme des textes légaux sur l'exercice du petit
commerce, le civisme fiscal et la mise en place d'un régime fiscal
incitatif et adapté aux PME.
3.3.1. REFORME DES TEXTES LEGAUX SUR L'EXERCICE DU PETIT
COMMERCE.
Contrairement à l'ordonnance --loi initiale, l'ordonnance
loi n° 90-046 du 8 Août 1990 n'énumère point les
modalités d'exercice du petit commerce.
L'inexistence de l'énumération par la nouvelle
ordonnance loi des modalités d'exercice du petit commerce ne signifie
pas que ces dernières soient abrogées.
Pour preuve, le petit commerçant continue sans
inquiétude à en user publiquement dans l'exercice de ses
activités.
La reforme à envisager pour cette ordonnance loi est de
deux ordres :
Du point de vue des modalités de l'exercice et des acteurs
du petit commerce ; et du point de vue sanction liée aux
formalités de l'exercice du petit commerce.
1. Du point de vue des modalités d'exercice.
La loi réglementant le petit commerce devra être
claire quant à la définition même du petit commerce.
L'ordonnance loi en vigueur définit le petit commerce comme étant
le commerce effectué par la vente des marchandises en petite
quantité et dont la valeur globale mensuelle n'excède pas quatre
cent mille Zaïre.
On peut alors se poser la question de savoir c'est que ce la
marchandise en petite quantité ? et qu'est représente à se
jour quatre cent mille Zaïres comme valeur globale mensuelle face à
la dépréciation et changement de la monnaie en R D Congo.
Le législateur devrait être précis dans la
définition en précisant les limites des chiffres afin d'estimer
la petite quantité par rapport à la grande quantité.
S'agissant de la valeur globale mensuelle, le
législateur devrait opter pour le franc fiscal comme monnaie de
référence afin de pallier aux difficultés liées
à la dépréciation et au changement de la monnaie.
Le franc fiscal doit être converti en monnaie locale
ayant cours légal au taux du jour de paiement, où au taux moyen
annuel le jour de l'évaluation du chiffre d'affaires ;
S'agissant des acteurs du petit commerce, le pouvoir en place
devra instaurer un système rigoureux de contrôle afin d'identifier
toute personne exerçant le petit commerce, ceci afin du suivi et
l'encadrement de ces acteurs.
2. Du point de vue des sanctions
Les sanctions en matière de l'exercice illégal du
petit commerce doivent être revues et appliquées rigoureusement
afin de réglementer ce secteur.
La détention de la patente est la condition sine qua none
pour l'exercice du petit commerce.
Des sanctions sévères doivent être
envisagées afin de contraindre le petit commerçant à
être identifié par l'obtention de la patente.
Les conditions de l'obtention de la patente prévues
à l'article 4 de l'ordonnance loi n° 90-046 doivent être
également revues afin d'assainir le secteur du petit commerce.
Le taux de l'amende prévu par tout contrevenant qui
commercera sans patente valide doit être revu et adapté au franc
fiscal pour être facilement applicable à tous et ressortir le
caractère punitif.
Nous suggérons ici la peine d'amende à la place de
la peine d'emprisonnement.
La première est la peine la plus indiquée car elle
permet à l'Etat de renflouer ses caisses contrairement à la
servitude pénale qui les appauvrit et engorge les prisons.
3.3.2 LE CIVISME FISCAL
Le civisme fiscal est l'accomplissement volontaire par les
contribuables, de leurs obligations fiscales.
Il se traduit par le remplissage des déclarations
fiscales, leur dépôt dans le délai ainsi que le paiement
spontané de l'impôt dû.
Partant de cette définition, il y a lieu de dire que le
civisme fiscal est une question d'état d'esprit, de mentalité et
de comportement.
Ainsi pour une meilleure fiscalisation du secteur informel il
est temps de développer le civisme fiscal. En R D Congo en
général et dans la ville de Bukavu en particulier, l'incivisme
fiscal se manifeste à travers la fraude, l'évasion fiscale et la
corruption.
A cet incivisme fiscal on a en face, une administration fiscale
qui a l'image de rigidité. Cette image provient de sa traduction
autoritaire de l'époque. L'administration fiscale se voit donc
contrainte d'évoluer dans un double sens :
En interne, on assiste à un bouleversement de
méthode ou travail qui est axé sur le principe de performance,
dans le but d'alimenter le budget de l'Etat.
En externe, on assiste à un effort de communication avec
les contribuables afin de faciliter l'accès au devoir fiscal.
Pour notre part, en abondant dans le même sens que juvet
NDELA KUBOKOSO, nous pensons que pour développer le civisme fiscal, il
faut viser deux éléments essentiels.
Ø Sensibiliser les contribuables
Ø Faciliter la tâche aux contribuables et renforcer
le contrôle fiscal
1. SENSIBILISER LES CONTRIBUABLES
La sensibilisation des contribuables doit se dérouler
en 2 phases : l'information et l'éducation fiscale. Les contribuables
doivent avoir l'information qu'il faut sur les impôts, et
l'administration fiscale doit mettre tout en Suvre pour éduquer les
contribuables.
a) Information des contribuables
Les contribuables doivent être suffisamment informés
sur le bien fondé des impôts. La communication doit viser à
faire comprendre aux contribuables :
· Ce que ce que l'impôt ;
· Son rôle;
· Sa finalité.
Car une bonne culture de l'impôt ne peut se réaliser
que grâce à des campagnes d'information et de sensibilisation
conséquentes.
Plusieurs moyens peuvent être utilisés pour
atteindre ce but notamment : Ø L'organisation régulière"
des portes ouvertes" des services fiscaux Ø L'organisation des
séminaires d'informations fiscales, des matinées fiscales
permettant aux contribuables de parler avec les experts.
Ø L'organisation des reportages sur le circuit des
impôts (le vote de la loi, la déclaration des impôts, le
dépôt et le paiement, l'utilisation des fonds&&.)
Dans la réforme des structures intervenues à la
DGI, il a été créé au sein des services
opérationnels, un bureau Accueil et information chargé d'informer
les contribuables sur la matière fiscale. Mais ce bureau à ce
jour n'est pas doté des moyens suffisants pour atteindre ses
objectifs.
L'Etat peut également envisager de mettre en place un
« Kit d'information fiscale » qui peut comporter :
Ø Les explications concernant le circuit de vote de
l'impôt
Ø Les différents types d'impôts
Ø Le mode de paiement
Ø L'utilisation des impôts
L'information fiscale peut être transmise en
différentes langues ou même dialecte accessibles aux contribuables
pour une plus large vulgarisation.
b). Education fiscale
Après la formation, il faut passer à une autre
étape qui consiste à éduquer les contribuables.
L'intérêt ici est de faire comprendre aux contribuables ce qu'est
l'impôt, son rôle, sa finalité.
Cette éducation peut se faire par plusieurs moyens
notamment par la formation de certaines catégories de la population
comme les commerçants et artisans, journalistes
spécialisés et par les campagnes dans les universités et
les écoles
Ø S'agissant des commerçants et
artisans.
Ces derniers constituent les contribuables
privilégiés auxquels l'administration fiscale doit apporter une
attention toute particulière.
Pour cela, il convient d'organiser des séances
d'éducation du type :
§ Comment accomplir volontairement ces obligations
fiscales.
§ Quelles sont les obligations fiscales (remplissage de la
déclaration, dépôt, et paiement).
Ø Pour les journalistes.
Ceux-ci peuvent servir de tampon entre la population et les
contribuables ; Pour cela, il convient d'abord de les former sur le bien
fondé des impôts, les motiver de sorte qu'ils traitent souvent les
matières fiscales dans leurs développements journalistiques par
exemple chaque trimestre ou chaque semestre.
L'incivisme fiscal n'est pas toujours
délibéré ou conscient, mais est plutôt
secrété par le manque d'information. Et ce manque d'information
ne peut être comblé que par les journalistes dont le métier
est d'informer la population et ne peuvent bien informer que s'ils
possèdent la matière, c'est à dire s'ils maîtrisent
le sujet à traiter.
Ø Dans les universités et les
écoles
L'école et l'université sont les berceaux
même de la formation des futurs cadres du pays;
C'est dans cet esprit, que l'administration fiscale doit
travailler avec ces organismes, afin de sensibiliser les jeunes écoliers
et étudiants sur le bien fondé de l'impôt et le respect de
ses obligations fiscales.
En s'inspirant des expériences d'autres pays d'Afrique
; le ministre d'éducation nationale en collaboration avec la Direction
générale des Impôts doit introduire dans les programmes
scolaires, des écoles primaires et secondaires, le cours de civisme
fiscal.
L'objectif visé ici est l'enfant qui est citoyen de
demain, et demeure le canal idéal pour transmettre les vertus,
cardinales qui doivent forger le comportement recherché chez
l'adulte.
2. FACILITER L'IMPOT ET RENFORMER LE CONTROLE
FISCAL
a) Faciliter l'impôt.
Faciliter l'impôt revient à placer le contribuable
au cSur même du système fiscal. L'administration fiscale doit
s'efforcer de rendre au contribuable, un service de qualité. De sorte
à encourager l'éthique professionnelle par l'adoption et
l'application rigoureuse du code de déontologie de l'administration
fiscale.
Pour faciliter l'impôt, on peut créer des
réseaux de proximité, dans le but de faciliter le contact avec
les contribuables. C'est dans cette optique que la DGI a créée
dans sa nouvelle structure, les centres d'impôts synthétiques pour
faciliter les contacts avec les contribuables.
Mais nous pensons que ces CIS devront être élargi
en antenne fiscale afin de rapprocher davantage les contribuables de
l'administration fiscale.
b) Renforcer le contrôle fiscal.
Outre les bonnes intentions de la DGI, il faut également
renforcer le contrôle fiscal pour rendre efficace le civisme fiscal.
Un meilleur contrôle fiscal doit commencer par une
meilleure programmation de contrôle, sa mise en Suvre et une bonne
conduite du contrôle.
La programmation du contrôle fiscal nécessite
plusieurs démarches et organisations au préalable pour être
effective et dont le suivi doit être rigoureux pour éviter
l'arbitraire, le contrôle fiscal inopiné en dehors de toute
norme.
Prôner le civisme fiscal est une bonne chose, mais il
faudrait que les dirigeants du pays s'impliquent totalement car le contribuable
à ce jour est très soucieux de l'utilisation qui est faite de
l'argent du Trésor Public. C'est à ce titre que l'administration
fiscale doit démontrer que c'est pour le bien commun que l'impôt
doit être collecté. En fait pour bénéficier de
différents services offerts par l'Etat, il faut payer son
impôt.
Nous pensons donc que toute politique visant à
convaincre les citoyens d'un usage utile des impôts doit
impérativement inclure la transparence et la justice sociale. C'est le
préalable essentiel pour la restauration du civisme fiscal en R D Congo
en générale et dans la ville province du sud Kivu en
particulier.
3.3.3. LA MISE EN PLACE D'UN REGIME FISCAL ADAPTE AUX
PME
Le législateur congolais a institué le
régime d'imposition forfaitaire applicable aux PME et artisanats
gérés par des personnes physiques réalisant le chiffre
d'affaires situés dans une fourchette fixée par la loi.
A l'instant d'autres pays du CREDAF, le législateur
congolais est appelé à mettre en place un régime fiscal
incitatif afin d'attirer une frange importante des contribuables opérant
dans le secteur informel vers une fiscalisation durable.
Nous pensons donc ici que le régime fiscal à
envisager doit tenir compte de certaines réalités de chaque coin
du pays d'où au lieu d'uniformiser le système fiscal, nous
proposons la division du pays en quatre zones (Nord, Sud, Est, Ouest) et
adapter le système fiscal suivant les zones retenues.
La facilité des formalités incitatives doit viser
entre autres :
Ø La faciliter des formalités en vue de promouvoir
les PME
Ø Accorder les abattements et Exonération pour des
périodes déterminées. - Faciliter les
formalités
Parmi les facilités nous pensons que l'Etat devrait rendre
gratuit les procédures d'enregistrement et de constitution d'une PME
notamment :
Ø L'ouverture du dossier fiscal et demande du
numéro impôt
Ø L'enregistrement au registre de commerce.
Ø L'obtention du numéro d'identification nationale
etc.
- Accorder les abattements
En vue d'inciter les contribuables au civisme fiscal on peut
accorder les abattements aux contribuables qui pourront par exemple remplir et
déposer avant l'échéance, leurs déclarations
fiscales.
La réduction de certaines taxes locales afin de faciliter
l'émergence des PME.
3.4. L'IMPACT DE LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL
SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA R D CONGO.
Dans cette section, il sera question de présenter l'impact
de la fiscalisation du secteur informel sur le développement de la R D
Congo.
Bien que le secteur informel est considéré comme
soupape à la vie. Nous pensons que fiscaliser ce secteur pourra apporter
des conséquences positives notamment sur le plan social,
économique et fiscal.
3.4.1. Sur le plan social
Dans les chapitres précédents, nous avions
démontré l'importance du secteur informel sur le plan social
notamment dans la distribution d'emplois et des salaires ; mais ces emplois
sont précaires et les salaires sont misérables. Les droits
humains sont également bafoués car ce secteur emploie les femmes
et même les enfants en les privant de l'éducation.
Une fois ce secteur réglementé et
fiscalisé, les emplois créés par ce secteur seront
durables et sécurisés ; la législation sociale en
matière des emplois sera appliquée. Tel est l'impact de la
fiscalisation du secteur informel sur le plan social.
3.4.2. Sur le plan économique
Le secteur informel a conduit en R D Congo en
général et particulièrement dans la ville de Bukavu, au
développement du marché de change non officiel (non
structuré), la thésaurisation de la monnaie,
l'inaccessibilité au système bancaire et le non respect des
structures des prix.
La fiscalisation du secteur informel sur le plan Economique
permettra de réglementer la fonction de l'Economie nationale par le
contrôle de la masse monétaire en circulation et le
rétablissement du circuit bancaire, ainsi que la réglementation
et le contrôle des marchés de change.
3.4.3. Sur le plan fiscal
L'objectif poursuivi par la fiscalisation, est la maximisation
effective des recettes du trésor.
Ces recettes constituent le moyen par excellence de l'Etat afin
d'intervenir dans le domaine social et économique.
Fiscaliser le secteur informel, c'est éradiquer
l'évasion fiscale généralisée qui a élu
domicile en R D Congo en général et dans la ville de Bukavu en
particulier.
La maximisation effective des recettes du trésor public
ne peut passer que par la maîtrise de l'évasion fiscale et de la
fraude fiscale par le pouvoir à travers le service de la DGI.
CONCLUSION GENERALE
Arrivé au terme de notre travail qui a porté sur
: la problématique de la fiscalisation du secteur informel en R D Congo
Cas du sud Kivu; il nous revient de résumer les points saillants
auxquels son analyse a conduit.
Certes, cette tâche n'est pas aisée car toute
conclusion est périlleuse et nécessairement partielle ou
partiale.
En abordant cette Etude, notre objectif a été
celui de faire une analyse minutieuse sur le choix à opérer entre
la fiscalisation et la formalisation du secteur informel.
La problématique de notre travail a reposé sur les
interrogations ci-après : > Que ce qui est à la base de la
prolifération du secteur informel ?
> Quelles sont les difficultés liées à la
fiscalisation du secteur informel dans la ville de Bukavu ?
> Quels mécanismes peut-on envisager pour fiscaliser le
secteur informel ?
> Quel serait l'impact socio-économique et fiscal de la
fiscalisation du secteur informel sur le développement de la R D
Congo?
De prime à bord, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
> L'inapplicabilité des lois dans leur rigueur,
l'absence de culture fiscale la mauvaise gouvernance, seraient à la base
de la prolifération du secteur informel.
> L'absence de coordination entre les différents
services publics, le régime d'imposition forfaitaire inadapté
ainsi que le laxisme des agents de l'administration fiscale seraient le blocage
à la fiscalisation du secteur informel.
> Le reforme de la loi régissant le commerce, la
mise en place d'une politique d'incitation à la formalisation de ce
secteur seraient entre autres des mécanismes à mettre en place
pour une bonne et durable fiscalisation du secteur informel.
> La formalisation de ce secteur et la mobilisation effective
des recettes seraient l'impact positif sur le développement de la R D
Congo.
Pour procéder à la vérification de nos
hypothèses nous avons recouru aux techniques documentaires et à
l'interview.
Les méthodes historiques, descriptives, comparatives et
analytiques ont été exploitées à cet effet. Elles
nous ont permis de cerner le contexte historique du secteur informel, de
décrire les différentes catégories du secteur informel et
comparer les données recueillies dans certains services de
l'administration publique.
Pour bien approfondir le thème de notre recherche, le
présent travail a été subdivisé en trois chapitres.
Précédés d'une introduction, Le premier chapitre
comprenant 4 sections; donne un aperçu historique du secteur
informel,
Dans ce chapitre nous avons donné les
caractéristiques et le rôle du secteur informel, l'analyse du
cadre légal régissant les activités commerciales nous a
amené à dégager les causes de la prolifération du
secteur informel ainsi que ses conséquences sur le plan social,
économique et social.
Dans le deuxième chapitre nous avons
présenté la problématique de la fiscalisation du secteur
informel. Nous avons définit quelques concepts inhérents à
la fiscalisation et présenté les objectifs poursuivi par la
fiscalisation d'une activité.
Cela nous a conduits à une analyse du système
fiscal existant en R D Congo et à la collaboration des services publics
pour une fiscalisation durable en jetant un regard sur la Fiscalisation du
secteur informel à travers le monde.
Enfin, dans le troisième chapitre nous avons
présenté quelques pistes de solution pour la fiscalisation du
secteur informel après interprétation des Résultats de nos
enquêtes menées à travers la ville de Bukavu et nous avons
présenté ensuite l'impact de la fiscalisation du secteur informel
sur le plan social, économique et fiscal.
Partant de nos hypothèses de départ et
après dépouillement des résultats de nos enquêtes ;
nous pouvons retenir que la prolifération du secteur informel en R D
Congo en général et dans la ville de Bukavu en particulier est
dû par le fait que :
Ø L'Inapplication des lois avec rigueur, l'absence de
culture fiscale, la mauvaise
gouvernance.
Certes, le pouvoir en place est animé par la
volonté de fiscaliser le secteur informel sans toutefois
l'étouffer mais le laxisme des agents de l'administration et le manque
de collaboration parfaite entre différents services publics constituent
encore le blocage pour atteindre cet objectif.
Nous sommes persuadé qu'une reforme de la loi
régissant le commerce en R D Congo et la mise en place d'une politique
incitative à la formalisation de ce secteur à l'instar d'autres
pays du CREDAF constituent des mécanismes à mettre en place pour
la fiscalisation durable du secteur informel.
Ainsi, la fiscalisation du secteur informel ne visera pas
seulement la maximisation effective des recettes qui constituent les moyens par
excellence de l'Etat afin d'intervenir dans le domaine social et
économique ; mais aussi permettre à l'Etat de réglementer
les marchés de charge non officiel et lutter contre la
thésaurisation par le rétablissement du circuit bancaire et la
mise en application de la législation sociale et du code du travail afin
de consolider les emplois créés par le secteur informel.
Par ailleurs, il convient de noter que la fiscalisation du
secteur informel recommande :
Ø La prise en compte de la vision politique,
économique, sociale et Fiscale. Ø La Bonne Gouvernance.
Ø La collaboration des services publics pour assurer un
suivi permanent des acteurs du commerce et de l'artisanat.
Ø La culture du civisme fiscal.
Ø La mise en place d'un régime incitatif.
A la lumière de ce qui précède, nous pouvons
conclure sans ambages que nos hypothèses de départ se sont
confirmées.
Toutefois, comme toute Suvre humaine, le présent
travail peut renfermer des lacunes susceptibles d'être comblées
par des recherches ultérieures vu la pertinence du sujet.
Nous sommes donc ouvert à toute forme de critique
constructive surtout dans le sens de la publication future des résultats
de la présente investigation.
98 BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
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éd.CADUCEC-UNIPAS, Kin 1989.
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5) [FEIZ 1995] BUABUA WA KAYEMBE, Fiscalisation de
l'économie informelle Au Zaire,PUZ,Kin 1995
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9) [PFP 1970] GAUDEMET, précis des finances publiques,
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10) [GELOU 1971] Grande Encyclopédie, éd.
Larousse, canada, 1971
11) [SEIN1989] Maurice ILENDA, le secteur informel un
aperçu des aspects méthodologiques et conceptuels, que bec,
université, 1989.
12) [CEIF 1996] MUHEME Gaspard, comprendre l'économie
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13) [CEZ 1996] NYABIRUNGU MWENE SONGA, la criminalisation de
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14) [PLOU 1987] Petit Larousse, Nouvelle édition,
1987.
15) [STF 1258] TROTABAS Louis, Science et Technique
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II. ARTICLES , REVUES et PUBLICATIONS.
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internationale des syndicats libres : perspective dans un pays en
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2) [CDAF 2007] Rapport du 22eme Colloque du CREDAF in
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3) [INV 1997] IBRAHIM SYSAVANE, l'informel c'est la vie, in
http://
www.africaoline.co.ci,
1997.
4) [ESOU 1999] Economie souterraine ( rapport d'activité
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gouv.fr/DGCCRF
5) [CEINF 1980]Conceptualisation et évolution de
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6) [ECOIBU 2003] Economie informelle à Bukavu :
Activités porteuses colloque octobre 2003.
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10) [BIT, 2002] Bureau International du Travail, Rapport
d'activité 2002.
III. TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES
1) [CDIS 2003] Code des impôts, mis à jour au 30
septembre 2003.
2) [AINT 1980] Arrêté interdépartemental
n°0021/80 du 7 avril 1980 fixant les mesures d'exécution
de l'ordonnance loi n°79/021 du 2 Août 1979.
3) [OL 1979] Ordonnance loi n°79/021 du 2
Août 1979 portant réglementation du petit commerce.
4) [OL 1990] Ordonnance loi n°90/046 du 8
Août 1990 portant réglementation du petit commerce.
5) [CRDC 2006] Constitution de la république
démocratique du Congo, Mars 2006.
6) [JOF 2003] journal officiel de la R D Congo, 44e
année, numéro spécial 15 mars 2003.
7) [JOF 2006] journal officiel de la R D Congo, 47e
année, numéro spécial 15 mars 2006.
8) [DRT 1998] Décret n°58 portant
création d'un précompte BIC.
9) [AINT 1998] Arrêté ministériel
n°004/CAB/NUN/FIN/98 du 26/02/1998 portant mesures
d'application du décret loi n°058.
10) [LOAS 2001] Loi n°004/2001 du 20 Juillet
2001 portant dispositions générales applicables aux associations
sans But lucratif et aux Etablissements d'utilité publique.
11) [CDLC] Code larcier de la R.D.Congo, tome II.
IV. MEMOIRES
1) [LFSI 95-96] MUKANYA MALEMBA JOHN, la fiscalité du
secteur informel, UCB, 1995-1996.
2) [PIED 2002-2003] LOMANI SHOMBA, la promotion de
l'économie informelle en Droit congolais, Université de Kinshasa
2002-2003.
3) [DAU 97-98] MUSHOTA CENTWALI, le dynamisme de l'artisanat
urbain UCB, 1997-1998.
4) [PSFC 2006-2007] CHIHUNDA BISOKA, les pénalités
dans le système fiscal
Congolais,ISP,2006-2007.
101 Répertoire des tableaux
Tableau 2.1. Evolution du Répertoire des
contribuables&&&&&&&&&&.37 Tableau 2.2.
Barème de l'Impôt progressif par
tranche&&&&&&&&&&..43
Tableau 2.3 : Répertoire des contribuables par
catégories et par centre de
perception&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&49
Tableau 2.4. Statistiques des commerçants inscrits au
registre de
commerce&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..&&.57
Tableau 2.5. Statistique des ONG et ASBL détenant
l'autorisation provision de
fonctionnement&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&58
Tableau 3.1. La répartition de l'échantillon
enquêté par secteur d'activités et par activités
détaillés&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&.67
Tableau 3.2. L'échantillon des personnes
enquêtées à travers l'administration
fiscale&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&68
|