2 - Les niveaux de risques de crédit :
Le risque encouru par le banquier préteur se situe
à trois niveaux : 2.1- Le risque individuel (ou particulier a
l'entreprise) :
Dans tous les secteurs coexistent des entreprises saines et
dynamiques et des entreprises qui « s'accrochent » tant bien que mal.
C'est ce risque, lié à la seule affaire, que se propose de cerner
et d'évaluer dans un premier temps, l'étude de crédit.
Ce risque est fonction de la situation financière,
industrielle ou commerciale de l'entreprise. Les affaires qui manquent de
ressources, qui se sont trop immobilisées, qui n'ont pas un fond de
roulement suffisant, qui sont endettées ou dont la trésorerie
est
« lourde », qui possèdent des installations
industrielles vétustes, affichent des frais généraux
excessifs, des prix de revient exagérés, une production de
mauvaise qualité, doivent inspirer au banquier une grande
méfiance.
Le risque particulier est aussi fonction de la nature de
l'opération à financer, de sa durée, et de son montant
Il se mesure également à la compétence
technique des dirigeants de l'entreprise et a leurs moralités. Une
affaire mal dirigée est presque inévitablement vouée
à de graves problèmes, même si les circonstances lui sont
provisoirement favorables.
2.2- Le risque sectoriel :
Le risque sectoriel, également appelé risque
professionnel ou encore risque corporatif, est lié a la branche
d'activité. Il réside essentiellement dans les brusques
changements qui peuvent se produire dans les conditions d'exploitation
commerciale ou industrielle d'une activité donnée, suite à
des événements précis : pénurie de matières
premières,
effondrement des prix, modification profonde dans les
procédés de fabrication, apparition de produits
équivalents et moins chers, évolution de la mode ou
désaffection de la clientèle. Ces changements peuvent entrainer
un important rétrécissement du marché habituel de
l'entreprise, et compromettre le remboursement des crédits.
Le risque menace les banques trop engagées
financièrement dans un secteur d'activité donnée. Il
suffit que ce secteur soit durement frappé par une forte crise
(saturation,
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contraction du marché, concurrence de produits
étrangers de meilleurs qualité et prix) pour que la banque
connaisse de graves difficultés.
2.3- Le risque général :
Le troisième type de risque ; appelé risque
général, est lié à la survenance de crises
politiques ou économiques internes ou encore d'événements
naturels tels que les inondations, la sécheresse et les
épidémies, qui peuvent causer d'importants préjudices aux
entreprises. Les crises de grande ampleur peuvent même amener des
entreprises à déposer leurs bilans.
2.4- Cas particulier du risque pays :
Le risque pays, également appelé risque souverain,
est un quatrième type de risque qui n'apparaît que dans le cadre
d'une exportation.
Il ne concerne pas directement l'acheteur local, dans la mesure
où il naît, non de son inaptitude à faire face à ses
engagements vis à vis de son fournisseur étranger, mais d'une
incapacité des autorités monétaires de son propre pays
à transférer, vers le pays du fournisseur et dans la monnaie
convenue entre les deux opérateurs, les sommes dues en couverture de
l'opération d'expédition.
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