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Section 02 : Les risques de crédit
Le risque de crédit est très important pour les
banques, les émetteurs d'obligations et leurs investisseurs. Il est
soumis à la fois aux cycles économiques, à la conjoncture
du secteur d'activité, au risque pays et aux événements
propres à la vie de l'entreprise. Il diminue en phase d'expansion
économique, car les gains considérables engrangés par les
entreprises durant cette période réduisent de fait la
probabilité de défaillance ; il augmente en période de
récession, car les gains diminuant, les entreprises se retrouvent plus
souvent que d'habitude dans des difficultés pour rembourser leurs
emprunts bancaires ou obligataires.
I - Les principaux risques générés
par le crédit d'exploitation :
1- Les différents types de risque :
Parmi les risques auxquels la banque aurait à faire face
:
1.1- Le risque de liquidité :
Le risque de liquidité est relatif à
l'incapacité de la banque de mobiliser les ressources nécessaires
lui permettant de faire face à ses engagements vis-à-vis de sa
clientèle; mise en place de nouveaux crédits, répondre aux
demandes de retraits d'espèces.
C'est l'un des risques majeurs de l'activité bancaire, il
est issu du rôle de transformation dont le terme des emplois est
généralement supérieur à celui des ressources. La
transformation étant inhérente à la fonction
traditionnelle d'intermédiation bancaire, il ne s'agit donc pas de
l'éviter mais de pouvoir évaluer, en cas de décalage
important entre entrées et sorties de fonds et compte tenu de
l'échéancier des actifs et passifs, en combien de temps et
à quel prix la banque pourra respecter ses engagements et éviter
le manque de liquidité, qui risquera d'entrainer la banque en cessation
de paiement.
1.2- Le risque de taux d'intérêt :
Le risque de taux détériore la situation
patrimoniale de la banque et pèse sur son équilibre
d'exploitation. Le risque de taux d'un actif financier (respectivement passif
financier) est la variation du prix ou de la valorisation de cet actif
(respectivement passif) résultant d'une variation des taux
d'intérêt.
Une banque dont les prêts à long terme à taux
fixe sont financés en partie par des ressources à court terme (ou
des ressources à taux variable) risque de voir le taux de ses ressources
atteindre ou dépasser le taux de ses prêts en cas de hausse des
taux du marché monétaire. L'inverse, quoique plus rarement
présent dans la pratique, est tout autant risqué, si les
ressources sont à taux fixe et les emplois à taux variable, une
baisse de ces taux nuit à la rentabilité. Elle peut
éventuellement couvrir ce risque par des dérivés
financiers, notamment des swaps de taux d'intérêts.
1.3- Le risque de change :
Ce risque est lié aux variations d'une devise par rapport
à la monnaie de référence utilisée par
l'entreprise. Il l'affecte de plusieurs façons et l'on peut distinguer
plusieurs types de risques de change :
Forme du risque de change
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Explications
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patrimonial
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Il concerne les entreprises qui détiennent des
participations à l'étranger. La conversion en euros de ces actifs
peut se traduire par une diminution de leur valeur lors de
l'établissement des comptes annuels.
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économique
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Pour les sociétés exportatrices et importatrices,
une évolution défavorable du rapport de change peut se traduire
par un affaiblissement de leur compétitivité et, par
conséquent, de leur valeur globale. Ce risque est très difficile
à évaluer précisément.
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transactionnel
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Il s'agit du risque supporté du fait de transactions
commerciales (achats, ventes) ou financières (emprunts, placements)
effectuées dans une monnaie étrangère. En cas
d'évolution défavorable, la société subit des
pertes de change affectant son résultat.
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On limitera notre étude au risque de change
transactionnel. Ce risque de change peut être :
· Commercial : Lorsque les créances
et dettes en monnaie étrangères résultent
d'opérations ou d'exportation ;
· Financier : dans le cas d'emprunts ou de
prêts libellés dans une monnaie étrangère. (2)
(2) Jean barreau, Jacqueline Delahaye, Florence Delahaye, «
Gestion financière », Dunod 15eme édition, France2006,
P107.
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1.4- Le risque de non remboursement :
Il s'agit du non remboursement à échéance
des sommes dues par le client à sa banque, ce qui induirait une perte
partielle ou globale des créances détenues par cette
dernière sur ses clients.
Ce risque est lié notamment a la compétence de la
banque (service réalisé, situation du marché ...) ainsi
qu'a la nature du client (état, entreprise, particulier...).
1.5- Le risque opérationnel :
Le risque opérationnel résulte de toute gestion
irrationnelle des ressources et des emplois de la banque ; une gestion qui peut
être a l'origine des différents risques auxquels elle aurait
à faire face tel que « Le risque de taux », « Le risque
de change » ...etc.
Le risque opérationnel comprend : > Le
risque technique :
Le développement continuel des instruments et des
méthodes nécessaire au traitement de l'information
représente une source de risque importante, vu que toute erreur commise
par l'operateur peut engendrer des résultats très néfastes
à l'égard de la banque.
> Le risque de fraude :
Etant malheureusement très difficile à identifier,
et de ce fait, l'une des premières causes de faillite de la
majorité des banques, la fraude sous ses différentes formes
(Détournement de fond, escroquerie....) doit faire l'objet d'une
surveillance accru de la part des services concernés, dans le but de
minimiser le risque.
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