L'engagement du banquier est limité dans le montant et
l'étendue ; il peut être limité ou non dans le temps.
Le banquier ne peut revenir sur son engagement et ce quelle que
soit l'évolution de la situation de son client.
L'engagement résulte obligatoirement d'un écrit ;
il ne se présume pas.
En cas de caution, celle- ci peut être simple ou
solidaire. Le banquier qui s'engage par signature est subrogé dans des
droits du créancier bénéficiaire de la caution. Une fois
qu'il a honoré les engagements de son client, il bénéfice
donc des droits du bénéficiaire de l'engagement. Cette
subrogation est particulièrement intéressante dans le cadre de
cautions fiscales. Toutefois, dans ce cas, le banquier doit se faire remettre
une quittance subrogative.
Le coût des cautions varie de 1% à 3%, et les
commissions peuvent porter d'une part sur l'autorisation et d'autre part sur
l'utilisation.
2 - Les différents types d'engagements par
signature : 2.1- L'aval :
L'aval bancaire est l'engagement fourni par la banque qui se
porte garante de payer tout ou partie du montant, d'un effet de commerce si le
principal obligé (débiteur) est défaillant à
l'échéance. (1)
L'aval est donné soit sur un effet de commerce ou sur
allonge, soit par acte séparé. Et ce en portant la mention
«Bon Pour Aval en Faveur de MR x à concurrence du montant en
lettre» suivie de sa signature. En avalisant l'effet de commerce, le
banquier permet ainsi à son client d'obtenir facilement des
délais fournisseurs.
Toutefois, l'appréciation des risques pouvant
résulter de cette opération est indispensable, et ce à
travers l'étude de la situation financière mais aussi à
travers l'état des effets déjà avalisés.
2.2- Le crédit d'acceptation :
L'acceptation bancaire consiste en l'engagement d'une banque
à payer un effet de commerce à échéance. Cet
engagement est matérialisé par la mention « bon pour
acceptation » précédé par la signature du
banquier.
La banque accepte, tout simplement, à titre de
débiteur principal, une lettre de change. Elle perçoit pour ce
faire une commission, variable avec le crédit accordé et le
risque, et compte sur la provision que lui fournira le terrier pour payer
à l'échéance. Ici encore, elle
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n'engage donc que sa signature. Et c'est bien un crédit
puisque le tireur pourra très facilement escompter une traite
acceptée par une banque. 1
Dans ce type de crédits, le banquier devient le principal
obligé vis-à-vis des tiers, elle est accordée par le
banquier à son client dans les deux cas suivants :
* Dans le cadre du commerce extérieur ou le banquier
substitue sa signature à celle de son client (importateur), s'engageant
ainsi à payer le fournisseur à échéance.
* Dans le cas ou le banquier ne peut escompter une traite
présentée par son client à ses guichets, ceci peut
être dû à un gène de trésorerie.
2.3-Les cautions :
« Le cautionnement est un contrat par lequel une
personne garantit l'exécution d'une obligation, en s'engageant envers le
créancier à satisfaire à cette obligation si le
débiteur n'y satisfait pas lui même »2
Le cautionnement étant un contrat unilatéral,
la banque appelée «caution» ne l'accorde à son client
que s'il le justifie par l'existence d'une obligation principale (celle qu'il a
envers son créancier).
Le cautionnement ne se présume pas, il doit dans tous les
cas faire l'objet d'un écrit.
II existe plusieurs types de cautions bancaires qu'on peut
classer selon deux critères:
1 - Selon leur destination (créancier) -
Cautions administratives.
- Cautions fiscales.
- Cautions de douanes.
2 - Selon leur objet : (classement le plus signifiant)
- Cautions différant les paiements.
- Cautions évitant certains décaissements.
- Cautions accélérant les rentrées de
fonds.
(1) Document interne de la B.E.A, « Manuel de
procédures de crédit », Tome I, dec.1997.
1 « Droit bancaire » édition DALLOZ .P 563
2 Guide & Manuel des procédures de crédits.
BEA, Avril 1997.
Nous préférons présenter les cautions
suivant la deuxième classification. Les cautions différant
les paiements :
* Les obligations cautionnées pour paiement de la
TVA :
Une entreprise est redevable de sa TVA tous les mois. En
principe cette taxe se paie le mois qui suit celui d'exigibilité.
L'administration fiscale peut, à la demande du
contribuable, accorder un délai de règlement de la TVA par
obligation cautionnée à quatre (4) mois.
Le client bénéficiaire de cette obligation
cautionnée doit souscrire un ou plusieurs billets à ordre (sous
forme d'obligation) au profit de l'administration fiscale. Ces derniers doivent
être avalisés par la banque (la caution) qui prendra des
commissions en contrepartie.
* Les obligations cautionnées en douane
:
Les droits de douane sont généralement payables
à 15 ou 30 jours, mais l'importateur peut obtenir de la part du receveur
en douane la possibilité de régler les droits à l'aide
d'une obligation cautionnée à 04 mois d'échéance
(la procédure de traitement est identique à la
précédente).
* Soumission de crédit à
l'enlèvement :
L'administration des douanes peut autoriser un importateur
à prendre livraison de sa marchandise avant le décompte des
droits de douane, sous condition de délivrance d'une caution par la
banque.
II est à noter que les droits de douane seront
payés 15 ou 30 jours après la liquidation (calcul) des droits ou
alors il y'aura signature d'une obligation cautionnée.
Cette caution permet à l'importateur de payer les droits
de douane après avoir vendu ou transformé le produit
importé.
* Caution pour impôts contestés
:
C'est un engagement par signature fourni pour le compte d'un
client au profit d'une administration fiscale pour couvrir une contestation
d'impôts à régler et pour lesquels des recours ont
été introduits.
De tels engagements doivent être souscrits envers de
très bons clients, car dans la pratique, il est difficile de
prévoir le terme et encore moins d'apprécier le bien fondé
de la
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contestation, ce qui peut amener la banque, en cas de
défaillance du client, à supporter en plus du montant des
impôts en litige, les pénalités de retard ainsi
qu'éventuellement les frais de justice.
* La soumission contentieuse :
C'est une caution délivrée à a demande du
client en cas de litige avec les services des douanes, suite à une
fausse déclaration sur les marchandises importées par exemple.
Les cautions évitant certains décaissements
Elles sont destinées à remplacer des
cautionnements (nantissement d'espèces) et garantir la bonne fin d'une
opération. Elles dispensent le client d'effectuer un décaissement
immédiat mais non d'effectuer un décaissement définitif.
Ces cautions sont demandées surtout dans le cadre des marchés
publics.
* Caution de soumission ou d'adjudication :
Elle est destinée à garantir la moralité,
la compétence et les moyens professionnels de l'entreprise
adjudicataire, démontrant ainsi son intention d'exécuter le
marché.
En cas de défaillance de l'entreprise, la banque est
engagée à la hauteur de la caution qu'elle a fournie.
* Caution de bonne fin ou caution définitive
:
La caution de bonne fin garantit l'administration, maître
de l'ouvrage, contre la mauvaise exécution ou l'abandon du marché
avant son terme par l'entreprise déclarée adjudicataire.
La banque ainsi engagée garantie le recouvrement, au
profit de l'administration, de toutes les sommes dont le titulaire du
marché serait éventuellement redevable. Cette caution reste
valable jusqu'à la réception définitive du
marché.
* Caution d'admission temporaire :
« C'est un engagement délivré pour admettre
sur le territoire des matières ou tout autres produits et
matériels, à titre temporaire, en vue de leur transformation et
réexportation» 3
3 Guide de crédit BEA.
Les marchandises importées en vu d'être
réexportées n'ont pas à acquitter les droits de douane. En
délivrant cette caution, la banque se porte garante pour paiement des
droits de douane à échéance ainsi que des
pénalités en cas où le produit en question ne serait pas
exporté.
* Caution de retenue de garantie :
A la réception de travaux, l'administration
procède sur chaque situation, à une retenue dont le pourcentage
est prévu dans le contrat (fixé généralement
à 5%). Cette retenue va servir de garantie contre des malfaçons
constatées avant la réception définitive du
marché.
Le banquier, en délivrant cette caution dispense
l'entrepreneur de ces retenues, et ce en s'engageant à assurer à
l'administration le remboursement éventuel des retenues qui auraient du
être effectuées au fur et à mesure des
règlements.
Les cautions accélérant la rentrée
des fonds :
* Caution de restitution d'avance ou d'acompte
:
Cette caution est un engagement de rembourser les avances
accordées par l'administration au lancement des travaux d'un
marché, telles que l'avance forfaitaire et les avances sur
approvisionnement, ainsi que les acomptes reçus par l'entreprise.
Il est à noter que l'avance de démarrage peut
représenter de 10% à 20% du montant du marché, elle sera
remboursée au fur et à mesure des encaissements des situations.
En délivrant cette caution, la banque se trouve ainsi engagée
à honorer le remboursement en cas de défaillance du titulaire du
marché.
Pour cette raison et vu la difficulté
d'appréciation du risque dans ce genre de crédit, le banquier
procède souvent à la constitution de provisions dont le taux peut
être très élevé ou même à 100%. Cela
fait perdre à la caution son objet financier.
2.4- La garantie à la première demande
:
La garantie à la première demande est un
engagement souscrit par une banque, qui promet d'indemniser le cocontractant de
son client à sa première demande. Il est destiné à
éviter les délais et procédures résultant des
contestations des banques fondées sur les rapports entre leur client et
le créancier étranger.
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La nature juridique de la garantie à première
demande diffère profondément de celle du cautionnement et ce
malgré leur but commun à savoir garantir de bonne
exécution d'une obligation par un paiement à première
demande. Cette différence résulte de l'autonomie, dans le cadre
de la garantie à première demande, de l'engagement bancaire du
résultat de l'obligation principale de paiement. En effet, alors que les
rapports entre le client et la banque garante sont régis par la garantie
qui elle est complètement indépendante du contrat de base.
Dans le cadre d'émission de titres par des
émetteurs publics ou privés : garantie de bonne
fin.(1)
2.5- Le crédit documentaire :
Le crédit documentaire est un engagement par signature
conditionnel. Il constitue à la fois un moyen de paiement garanti et un
instrument de crédit il offre au 2 partenaire d'une transaction un haut
degré de sécurité.
D'une part, il garantie à l'exportateur le paiement des
marchandises une fois livrées, d'autre part, il permet à
l'importateur d'être sur de recevoir ces marchandises. Bien que le
crédit documentaire profite essentiellement à l'exportateur qui
peut accéder à l'escompte auprès de sa banque, c'est
l'importateur qui en demande l'ouverture à son banquier.
(1) « Principes de technique bancaire » ; LUC Bernet-
Rollande ; 23e dunod paris ; avril2004, p228.