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Analyse économique des décisions de financement des PME au Bénin

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par Yémalin Judicael TOSSOU
Université d'Abomey-Calavi faculté des sciences économiques et de gestion (Bénin) - Maà®trise es sciences économiques 0000
  

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CHAPITRE PREMIER : CADRES CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE

Ce chapitre comporte deux grandes parties. La première expose la problématique de financement des PME et un aperçu sur l'environnement général. Dans la deuxième figurent la revue de la littérature, les objectifs de recherche y compris la méthodologie.

SECTION 1 : Problématique et aperçu sur l'environnement des PME Béninoises

Cette section présente la problématique de financement et un aperçu sur l'environnement général des PME béninoises.

PARAGRAPHE 1 : Problématique et définition de PME A- Problématique

La question de financement des PME est très préoccupante dans les pays en voie de développement particulièrement ceux de l'ASS où les PME, constituant la plus grande partie du tissu économique, sont désormais l'espoir desdits pays pour sortir du sous-développement.

La difficulté de financement est tellement persistante que certains auteurs ( Gueye, 2010) traitent les banques de frileuses tandis que d'autres comme Le Noir (2010) pensent qu'il faut absolument développer des moyens spécifiques de financement de cette clientèle particulière au lieu de vouloir à tout prix que la banque déforme sa structure classique pour s'adapter entièrement à la PME.

La grande importance que les pays de l'UEMOA accordent à la question de financement des PME peut se lire à travers leurs actions : l'existence désormais de ministères chargés des PME/PMI, ministères de la microfinance, la charte des PME/PMI, l'existence de divers programmes de renforcement de la croissance des PME.

En 2003, l'UEMOA, à travers sa décision N°16/2003/CM/UEMOA, a débloqué 4,8 milliards de franc CFA en vue de la promotion et le financement des PME. Encore tout récemment à Ouagadougou (08/04/11), la même organisation a décaissé 6,36 milliards pour le CDE (Centre de Développement des Entreprises) afin de faciliter le financement des PME.

Cette importance que tous les acteurs de développement économique accordent au financement des PME n'est pas sans intérêt.

Selon Quiles (1997), le développement des PME constitue l'une des clés du succès des pays capitalistes. Cette capacité des PME à contribuer à l'émergence des économies est confirmée par l'économiste Hong et al. (2009) lors du colloque international des 11e journées scientifiques du réseau entrepreneuriat lorsqu'ils introduisaient que les PME constituent un instrument efficace de création d'emplois et contribuent significativement au PIB.

Malheureusement, les efforts en vue du financement des PME n'ont souvent pas donné les résultats escomptés : les PME éprouvent toujours des difficultés de croissance ; de même les institutions financières qui tentent de leur trouver solution sont exposées aux risques de décapitalisation voire de disparition. La part des financements en faveur de la promotion des PME dans la sous-région représente 9% des financements accordés à l'économie générale.

L'ensemble des problèmes des PME se résument à (Cabinet VA conseil, 2010) :

ü la mauvaise qualité de l'information financière produite par les PME. En effet, les états financiers manquent de fiabilité, ce qui aggrave les limites du système de modélisation pour déterminer la rentabilité de la relation banque/PME utilisé par les banques ;

ü l'inexistence d'une stratégie clairement définie qui se traduit par un pilotage à vue et l'absence d'une bonne visibilité des marchés ciblés par les PME;

ü l'existence d'un niveau de capitalisation très faible, une vétusté des installations techniques, un taux d'endettement élevé et une rentabilité faible;

ü l'inexistence de garanties réelles ou de cautions de l'Etat ou d'institutions financières comme indiquées par la BCEAO dans le cadre de l'instruction n° 94-05 relative à la comptabilisation et au provisionnement des engagements en souffrance. L'inéligibilité des PME aux garanties financières disponibles telles que le FAGACE, le Fonds GARI constitue aussi une menace certaine pour les banques ;

ü le non respect des critères d'éligibilité de la BCEAO liés aux accords de classement des signatures ;

ü la méconnaissance des pratiques bancaires et financières ;

ü l'inéligibilité de certains secteurs d'activité au financement du secteur bancaire et financier ;

ü le coût élevé d'administration de la clientèle ainsi que le coût exorbitant de la ressource pour les SFD.

Malgré ces problèmes qui indiquent une forte prévalence de risques, l'on a assisté à l'avènement d'une foultitude d'institutions financières qui offrent des financements aux PME. Il s'agit majoritairement des IMFs puis après les banques et récemment le capital-risque. Mais, force est de constater que la plupart de ces initiatives essentiellement privées sont sujettes à des difficultés qui rendent difficile leur viabilité. Il s'agit entre autres du non respect des contrats de financement par les PME ; du Climat des affaires, législation, fiscalité défavorables; insuffisances en ressources financières et humaines, mauvaise gestion des ressources, le manque d'expérience pour ce créneau, la fraude des agents.

Les crises successives de deux grandes IMF béninoises (la FECECAM, le PAPME) en sont la parfaite illustration. Ces crises étaient essentiellement relatives à la mauvaise gestion du portefeuille de crédits (détournement de crédits, crédits fictifs, la non supervision des activités...), la mise en place de crédits irréguliers, l'attribution fantaisiste des rémunérations des managers, l'existence du réseau des faussaires de garanties, avec pour indicateur essentiel le niveau très élevé des impayés.

En analysant ces problèmes, nous nous demandons : Quels sont les déterminants de la décision de financement des PME dans un tel environnement à forte prévalence de risques? Et pour quelle efficacité ?

Telle est la question principale de la présente étude dans laquelle nous ferons une analyse économique des décisions de financement des PME afin de faire des suggestions utiles pour régler l'une des difficultés auxquelles font face les pays de la sous-région particulièrement le Bénin en matière du développement du secteur privé.

B- Définition PME

Selon le Dictionnaire économique et des sciences sociales (ECHAUDEMAISON, 1989), les PME/PMI sont des entreprises employant moins de 500 salariés et les petites en emploient moins de 50.

Au sens de la charte des PME/PMI du Bénin (2005), on entend par PME/PMI toute entreprise légalement constituée, tenant une comptabilité régulière, qui n'est pas une filiale de multinationale et qui satisfait aux critères d'effectif de 5 à 99 employés permanents, puis d'un capital social compris entre 1 000 000 et 50 000 000 FCFA ou des investissements d'un montant compris entre 5 000 000 FCFA et 500 000 000 FCFA.

La même charte fait une catégorisation des PME/PMI. Il s'agit des micro-entreprises (effectif inférieur à 5 employés, comptabilité très allégée, inscription au RCCM, non astreintes à la déclaration d'impôts, chiffres d'affaires inférieur à 5 000 0000, souvent une entreprise familiale) ; des petites entreprises et industries (effectif compris entre 5 et 49, comptabilité conforme au système national en vigueur au Bénin et compatible avec l'OHADA, chiffre d'affaire compris entre 5 000 000 FCFA et 150 000 000 FCFA, carte de commerçant ou d'importateur) ; et des moyennes entreprises (effectif compris entre 50 et 99, comptabilité conforme, chiffre d'affaire compris entre 150 000 000 FCFA et 2 milliards, carte de commerçant ou d'importateur).

Les banques définissent les PME en tenant essentiellement compte des chiffres

d'affaires confiés et du niveau d'organisation. Selon l'étude sur l'offre et la demande de financement au Sénégal (Cabinet VA conseil, 2010), on observe chez les banques une sous-segmentation des PME en plusieurs paliers dont le 1er regroupe ceux ayant moins de 500 000 000 FCFA comme chiffres d'affaires et les autres sont définies selon une amplitude de 500 000 FCFA.

Les IMF définissent la PME en fonction du niveau de financement recherché. Il s'agit souvent des besoins de financement se situant dans la fourchette de moins de 3 000 000 FCFA à 15 000 000FCFA même s'il faut préciser que des sociétés anonymes à vocation microfinance comme FINADEV SA (où le plus gros crédit à cette date à une PME béninoise est de l'ordre de 100 000 000 FCFA) vont bien au-delà pour les Toute Petite Entreprise (TPE) qu'elles jugent crédibles.

Notons qu'au Bénin, les PME sont actives dans quatre grands secteurs (Gbaguidi, 2001) : le secteur rural, le secteur du commerce et des services, le secteur du tourisme et l'artisanat, le secteur industriel, avec les deux premiers plus dominants.

Précisons également que dans notre cas, l'analyse économique des décisions de financement des PME consiste d'une part à une formulation rigoureuse des déterminants de la décision de financement des PME et d'autre part à une mesure d'efficacité des décisions de financement des PME.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams