Conclusion générale
L'accès au financement des PME béninoises est
une condition essentielle au développement de ce pays. Dans la plupart
des pays développés, la croissance économique repose sur
les PME et il en va de même de plus en plus pour les pays
sous-développés où le secteur privé a un rôle
primordial à jouer. Pour faciliter ce financement qui n'est accessible
qu'à un nombre limité de PME, les dirigeants de ces entreprises
sont appelés à adopter des pratiques d'affaires pouvant
réduire le risque associé à leur entreprise, tel que
perçu par les analystes de crédit. Les résultats
présentés dans notre étude enseignent que les PME qui
produisent des informations comptables et financières de qualité
sur leurs entreprises ont une forte probabilité d'obtention de
financement. Puisqu'il n'est pas dans la mission des établissements de
crédits de prêter à des projets plus risqués, nous
avons suggéré aux PME et à l'Etat d'oeuvrer pour un cadre
institutionnel facilitant l'accès à une information de
qualité sur les PME par les analystes. Quant aux PME nouvellement
créées, une caution de l'état, ou celle d'une
société de caution scientifique pourrait servir de gage aux
établissements de crédit. Il en est de même pour les
entreprises industrielles où parfois la faisabilité technique des
projets pose souvent de problème. Les résultats de notre
étude ont révélé également quelques blocages
à l'efficacité des financements des PME. Il s'agit de la modestie
des financements souvent accordés aux PME et leur courte durée de
maturité, du système juridique peu fiable en matière de
recouvrement, manque de ressources longues et des contraintes
réglementaires telles que le dispositif des accords de classement.
A ces blocages, nos approches de solutions se résument
à l'accélération des réformes judiciaires surtout
en matière de titres de propriétés et
l'amélioration du cadre macroéconomique qui pourrait davantage
inciter les investisseurs et financiers dans leurs engagements en ce qui
concerne le financement de l' économie en particulier les PME. Vue la
faible expertise des entrepreneurs, dans quelles conditions pratiques peut-on
favoriser davantage la circulation de l'information, le respect des normes des
comptables en vigueur ? Quels dispositifs semblent favorables au
perfectionnement du mécanisme de recouvrement, au renforcement des
incitations au respect des contrats et à un accès facile aux
ressources longues ? Ces questions sont des avenues intéressantes de
recherche à explorer pour un financement des PME plus aisé et
efficace tant pour le développement des PME et les établissements
de crédit que pour l'économie en général.
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