3.3.4. Modélisation dynamique du
supercondensateur
Les modèles présentés
précédemment ne peuvent pas prédire avec précision
les comportements dynamiques du supercondensateur tels que ceux trouvés
dans certaines applications comme dans les véhicules hybrides, dans les
asc enseurs [87, 88]. Ainsi, des modèles d'électrodes poreuses
ont été proposés et sont décrits ci-dessous.
3.3.4.1. Analyse du spectre d'impédance d'un
modèle d'électrode poreuse
Sur la figure 3-42, nous présentons le tracé de
Nyquist de l'impédance du supercondensateur BCAP010 mesurée
à 25 °C et à une tension constante de 2,5 V. Nous observons
que le tracé de l'impédance à des fréquences
intermédiaires de 55 mHz à 45 Hz est une droite d'un angle de 45
°C et que pour les basses fréquences (autours de 10 mHz), il tend
approximativement vers une droite verticale.
Fig. 3-42 : Tracé de Nyquist de
l'impédance du supercondensateur
La région autours de l'angle de 45 °C
(région de Warburg) est la conséquence de la capacité et
de la résistance distribuées dans une électrode poreuse
[89-91]. La résistance et la réactance augmente avec la
diminution de la fréquence. Seule une partie de la double couche poreuse
active est accessible aux fréquences intermédiaires [92]. Par
contre, en basse fréquence, la plus grande partie de celle-ci est
utilisée pour contribuer à la capacité de la double
couche. La résistance distribuée EDR est
également maximale [93]. Nous présentons dans le tableau 3-7 la
valeur des paramètres pour le composant BCAP010.
EDR=Rel/3 (55 mHz)
|
Rs(ö =0 °)
|
Cdl (10 mHz)
|
(u?)
|
(u?)
|
(kF)
|
263
|
322
|
2,80
|
|
Tab. 3-7 : Paramètres principales du
supercondensateur
3.3.4.2. Modèle équivalent de la topologie
du supercondensateur
Un circuit équivalent convenable de la topologie des
supercondensateurs peut être dérivé (cf. fig. 3-43)
à partir de l'analyse du spectre d'impédance du supercondensateur
présenté ci-dessus et dans le paragraphe 3.2.3.2. Le circuit
équivalent se compose d'une inductance L, d'une
résistance ohmique Rs et de l'impédance
complexe des pores Zp (représentée par la
capacité de la double couche Cdl et la
résistance d'accessibilité aux pores
Rel). Ainsi, seuls quatre paramètres
(L, Rs, Cdl, Rel) sont
nécessaires pour établir un modèle, qui représente
la physique d'un supercondensateur [94-97].
Le comportement inductif est simplifié ici par une
inductance linéaire représentant l'inductance des connexions et
de la géométrie du supercondensateur. L'effet inductif ainsi
qu'une modélisation plus adéquate seront présentés
dans le paragraphe 3.3.3.8.
L Rs Zp
Fig. 3-43 : Modèle équivalent de la
topologie du supercondensateur [96]
L'impédance complexe du pore Zp
d'un supercondensateur (appelé aussi impédance de Warburg ou
impédance de diffusion) peut être décrite par
l'équation suivante (développée à partir de la
théorie de Levie [98]) :
où
( )
ù = 3-28
C j ùô dl .
ô . coth( )
j ùô
Zp
ô = × 3-29
dl R el C dl
3.3.4.3. Modèle à dérivée
non-entière
Le système à dérivée non
entière est présenté afin de développer le terme
coth de l'équation 3-28 pour les basses fréquences et pour les
hautes fréquences comme suit [99] :
1+
2
x
coth(
x ) x ? 0 ? 3-30
x
coth( x ) x
1 + x 2
?8 ? 3-31
x
En substituant la relation 3-30 dans l'équation 3-28,
l'impédance de pore est alors égale à :
ù
ù 0
1 .
+ j
3-32
Z ù ?
p ( )
j C
ù . dl
avec ù0 = 1/ôdl. d'où,
pour les basse fréquences,
|
1
Z 3-33
p ( ù ) ?
j C
ù. dl
|
|
et pour les fréquences
intermédiaires,
1
Z (ù) ? 3-34
p C jù.ù
dl
0
Ainsi, l'impédance de Warburg est un exemple typique
d'élément à phase constante (CPE) pour lequelle l'angle de
phase est une constante de 45 O indépendante de la fr équence
[100,
101]. L'amplitude de l'impédance de Warburg est
proportionnelle à l'inverse de la racine carrée de la
fréquence (cf. eq. 3-34).
Nous comparons sur la figure 3-44 la simulation du
modèle à dérivée non entière
présenté par l'équation 3 -34 pour le supercondensateur
BCAP010 avec l'essai expérimental qui a permis de tracer la figure 3-42.
Nous observons que ce modèle est capable de modéliser
précisément le comportement dynamique du supercondensateur
concernant la distribution de la capacité et de la résistance.
L'écart manifeste à très basse fréquence sera
présenté ultérieurement.
Fig. 3-44 : Comparaison du modèle à
dérivé non entière avec un essai
expérimental
L'inconvénient de ce modèle est qu'il ne peut
pas être intégré dans un logiciel de simulation de type
circuit électrique en électronique de puissance. En plus, il est
difficile à établir dans le domaine réel. Il est donc
nécessaire de trouver un autre modèle aussi précis mais
assez facile à établir et à intégrer dans un
logiciel de simulation.
3.3.4.4. Circuit électrique équivalent de
l'impédance de diffusion
L'impédance d'accès aux pores ou bien
l'impédance de diffusion représente les composants de stockage
à nature distribuée non-faradique comme les supercondensateurs et
faradique comme les batteries. En 1952 e a noté que cette ce ne peut pas
être présentée
Graham impédan
par des réseaux électriques. Plus
récemment Taylor et Gileadi ont tenté de la remplacer par des
réseaux RC [66, 102]. Nous abordons dans la suite les deux circuits
électriques équivalents employés pour remplacer
l'impédance de diffusion par des réseaux RC : réseau de
ladder et réseaux séries RC de Zarc [103].
3.3.4.4.1 Modèle du réseau ladder (ligne de
transmission)
Généralement, le modèle de la ligne de
transmission est un modèle très utilisé du
supercondensateur [66, 86, 104, 105]. Les matériaux poreux
utilisés pour former les électrodes
provoquent une résistance et une capacité
distribuées dans l'espace de la double couche. Ceci donne un
comportement correspondant à celle d'une ligne de transmission. La
figure 3-45 illustre le circuit équivalent du supercondensateur avec
l'impédance de diffusion présentée par une ligne de
transmission avec N branches en parallèles.
Zp
u
L Rs Rel/N Rel/N Rel/N
Cdl/N Cdl/N Cdl/N
Fig. 3-45 : Circuit électrique équivalent
tenant compte l'impédance de diffusion par un réseau ladder du
supercondensateur [96, 98]
La précision de ce modèle dépend fortement
du nombre des cellules RC en parallèle [96].
3.3.4.4.2 Modèle des réseaux séries
d'éléments de Zarc
Il est proposé une autre représentation de
l'impédance de diffusion par des réseaux séries
d'éléments de Zarc [95, 96], déjà très
utilisés pour représenter l'impédance de Warburg dans la
simulation de batteries [40].
L'expression mathématique de l'impédance de
diffusion de l'équation 3-28 peut être réécrite
comme suit :
3-35
Rel
Z ( ù ) = coth( j R C
ù el dl )
p jùCdl
Cette expression peut être remplacée par
l'expression suivante dans le domaine temporel :
1 2
Z ( )
t = + .
p C C
dl dl
|
N=8 ? N 2 2
ð ?
? exp ?? . t ??
N = ? R C
1 el dl
. ?
|
3-36
|
|
Ainsi, l'expression mathématique de
Zp se traduit par une série de circuits RC comme
représenté sur la figure 3-38.
Cdl
Cdl /2 Cdl/2
Cdl/2
Rel1 R el2 RelN
L Rs
u
Zp
Fig. 3-46 : Circuit électrique
équivalent tenant compte de l'impédance de diffusion par des
réseaux de Zarc du supercondensateur [95, 96]
La résistance RelN peut être
calculée par la formule suivante :
2R el
R = 3-37
elN N ð
2 2
Nous avons étudié le nombre optimum des
cellules RC à placer en série. Nous représentons sur la
figure 3-47 le pourcentage de la résistance RelN par
rapport à celle déterminée pour N = 1. Nous
remarquons que sa valeur devient négligeable pour une valeur de
N en dessus de dix. Ainsi, le nombre optimum de cellules à
placer en série pour obtenir une bonne précision est aux
alentours de dix.
Ren
Rem/
Fig. 3-47 : Détermination du nombre optimum des
cellules RC en série
3.3.4.4.3 Réponse en fréquence du circuit
équivalent du supercondensateur
Pour le supercondensateur BCAP010, nous comparons sur la
figure 3-48 le tracé de Nyquist du circuit électrique
équivalent avec dix cellul es RC en série
représenté sur la figure 3-46 (appelé aussi modèle
à simple pore) avec l'essai expérimental. Les
éléments du modèle à
simple pore sont tirés du tableau 3-7. A partir de
cette figure, nous pouvons constater que le modèle
présenté peut prédire le comportement dynamique du
supercondensateur lié à la distribution de la capacité et
de la résistance et qu'il donne des résultats assez proches de
ceux du modèle à dérivé non-entière.
Fig. 3-48 : Comparaison du tracé de Nyquist du
circuit électrique équivalent avec l'essai
expérimental
Compte tenu l'hypothèse sur la similitude des pores
constituants la double couche, le modèle à simple pore ne suit
pas complètement l'essai expérimental dans la zone de Warburg.
Une amélioration du modèle peut être proposée en
considérant des pores non-homogènes. Le schéma à
considérer est alors celui représenté sur la figure 3-49
avec CdlN ? Cdl/2 et RelN ?
2.Rel/(N2.ð2).
L Rs
u
Cdl
Cdl1 Cdl2 CdlN
Rel1 R el2 RelN
Zp
Fig. 3-49 : Circuit électrique équivalent
du supercondensateur avec pores non-homogènes
Un nombre fini de cellules RC peut être
déterminé par "fitting" grâce à l'utilisation d'un
logiciel spécifique [106, 107]. Le "fitting" utilisé pour
déterminer nos éléments est basé sur l'algorithme
de minimisation d'erreur quadratique [73, 108, 109].
Nous présentons dans le tableau 3-8 les
éléments du modèle avec une cellule Rel1Cdl1
déterminés comme mentionné ci-dessus. Nous remarquons que
l'erreur est assez faible.
|
Cdl
kF
|
Rs
uÙ
|
Rel1 uÙ
|
Cdl1
kF
|
Valeur
|
2,81
|
319
|
180
|
2,02
|
Erreur %
|
2
|
0,6
|
8,1
|
8,1
|
|
Tab. 3-8 : É
Le tracé de l'impédance du nouveau circuit est
représenté sur la figure 3-50. Elle démontre l'importance
du "fitting" pour améliorer la représentation du circuit
équivalent du modèle.
Fig. 3-50 : Comparaison du tracé de Nyquist du
circuit électrique équivalent du supercondensateur
(modèle avec pores non-homogènes) avec l'essai
expérimental
Dans le modèle à simple pore, les pores sont
assimilés à des cylindres infinis et la double couche qui
s'établit à la surface de leur paroi est associée à
une capacité [72]. Ce modèle peut être réduit
à basse fréquence à un simple circuit RC avec une
capacité Cdl et une résistance ESR
(cf. eq. 3-38), ce qui explique la pente verticale sur le plan de Nyquist pour
ces bases fréquences.
Z R R
= +
( )
s el / 3
|
+
|
1/
|
jùCdl
|
3-38
|
|
Pour valider le modèle avec pores non-homogènes
à basse fréquence, nous avons réalisé un e sai
fréquentiel sur le supercondensateur BCAP010 dans l'intervalle de
fréquence [0,3mHz ; s
10kHz] à une tension de polarisation de 2,5 V et
à une température de 25 °C. La fréquence basse
proposée de 0,3 mHz correspond à un temps réel
supérieur à celui lié au phénomène de
redistribution de charge. A noter que le supercondensateur avant cet essai a
été court-circuité pendant plus de 24 heures pour
s'assurer d'une complète décharge.
Nous comparons sur la figure 3-51 le tracé de q d
Ny uist u circuit schématisé sur la figure 3-
49 (avec les valeurs obtenues par fitting) avec l'essai fréquentiel.
Nous observons que ce modèle est limité, car il ne tient pas mpte
des pore les
co s plus difficilement accessibles
(phénomène de redistribution de charges).
Fig. 3-51 : Comparaison du modèle avec pores
non-homogènes avec un essai expérimental en basse
fréquence
3.3.4.5. Approximation par élément
à phase constante (CPE) à basses fréquences
3.3.4.5.1 Principe d'un élément à
phase constante
Les résultats expérimentaux effectués
par spectroscopie d'impédance en basse fréquence montrent une
non-concordance entre le modèle et les mesures. Cette dispersion, due
à la distribution de charge et aux processus faradiques, peut être
décrit comme étant une variation de capacité et
exprimée en terme d'un élément à phase constante.
Dans l'expression 3-38 de l'impédance, jùCdl
est remplacé par l'élément "CPE" comme suit [47, 110, 111]
:
où, Q est un coefficient de
proportionnalité et î (= 1) est la puissance de
l'élément à phase constante, qui traduit
l'intensité de la déviation par rapport à un systè
me idéal.
Un élément à phase constante (CPE) permet
de bien représenter le comportement du supercondensateur en basse
fréquence (cf. fig. 3-52).
CPE
CPE1 CPE2 CPEN
Rel1 R el2 RelN
L Rs
u
Zp
Fig. 3-52 : Circuit électrique équivalent
du supercondensateur avec pores non-homogènes et CPE
3.3.4.5.2 Validation expérimentale
Nous présentons dans le tableau 3-9 les
éléments du CPE obtenus par "fitting".
|
Q
|
î
|
Rs
|
Rel1
|
Q1
|
î1
|
|
kF
|
|
uÙ
|
uÙ
|
kF
|
|
Valeur
|
2,47
|
0,99
|
326
|
178
|
0,85
|
0,98
|
Erreur %
|
2,9
|
0,08
|
0,9
|
0,89
|
4,47
|
0,35
|
|
Tab. 3-9 : Élément du CPE à basse
fréquence
Le tracé de Nyquist du modèle avec pores
non-homogènes et CPE est montré sur la figure 3- 53. Nous
remarquons que la combinaison réalisée avec CPE (cf. fig. 3-53)
permet d'améliorer la modélisation du supercondensateur en basse
fréquence. L'écart qui apparaît encore entre la courbe
expérimentale et le tracé du modèle est dû aux
processus faradiques tels que ceux liés à l'autodécharge.
Ces derniers phénomènes seront abordés dans le chapitre
suivant.
Fig. 3-53 : Comparaison du tracé de Nyquist du
modèle représenté sur la figure 3-52 avec l'essai
expérimental
3.3.4.6. Représentation de la distribution de
l'impédance de diffusion par un circuit
équivalent
L'apparition du comportement d'un élément
à phase constante (CPE) est liée à la présence
d'une distribution de constantes de temps à basse fréquence. Au
vue des différentes significations physiques du CPE
présentées ci-dessus, les distributions de constantes de temps
peuvent se classer en deux groupes distincts. Le premier groupe est lié
à la distribution surfacique de l'électrode. Le second est
lié à la distribution volumique. Pour les deux types de
distribution, l'impédance conventionnelle, mesurée sur toute la
surface de l'électrode, c respond à l'intégration de
l'ensemble des impédances locales. Elle peut être
modélisée p or ar une association, en parallèle, des
différentes impédances locales Zp1,...,
ZpNp, formant ainsi le réseau en échelle
représenté sur la figure 3-54 [112].
u
L Rs
Zp1
Zp2
Zp
ZpNp
Fig. 3-54 : Circuit électrique équivalent
représentant la distribution d'impédance de diffusion
[112]
· Circuit électrique équivalent
général
Certains auteurs proposent de remplacer, dans la
modélisation des composants électrochimiques,
l'élément "CPE" par des circuits électriques
équivalents en parallèle, chaque branche reproduisant le circuit
électrique équivalent d'une gamme de pores d'électrode
poreuse donnée [113]. Les différents éléments du
circuit équivalent sont déterminés par "fitting".
Cependant, le nombre élevé d'éléments passifs en
série et/ou en parallèle rend difficile leur
détermination.
Afin de simplifier la représentation des circuits
électriques liés à la branche de redistribution des
charges dans le schéma équivalent du supercondensateur, nous
proposons comme d'autres auteurs [4, 35, 104] de considérer les branches
lentes proposées par Zubieta [82] (cf. fig. 3-55).
3. Caractérisation et modélisation
électrique, fréquentielle et thermique des
supercondensateurs
CNp
RNp
R3
C3
C2
Rel1 Rel2 RelN
Cdl
L Rs
R2
u
Cdl/2 Cdl/2
Cdl/2
Fig. 3-55 : Circuit électrique équivalent
représentant l'impédance de diffusion et la distribution
d'impédances
Afin de valider ce circuit (cf. fig. 3-55), nous
considérons deux branches en parallèle. L'utilisation d'un
"fitting" nous permet de trouver le tableau 3-10 ci-dessous. D'après ce
tableau, nous observons que malgré l'utilisation de deux branches
lentes, les erreurs restent élevées.
|
C2
|
C3
|
R2
|
R3
|
|
(F)
|
(F)
|
(?)
|
(?)
|
Valeur
|
97,5
|
624
|
1,23
|
24
|
Erreur %
|
106
|
Non déterminée
|
50
|
Non déterminée
|
|
Tab. 3-10 : Éléments de redistribution
de charge déterminés par fitting
Cependant, comme nous pouvons le voir sur la figure 3-56,
l'ajout de ces branches améliore la réponse en fréquence
du modèle du supercondensateur dans le plan de Nyquist.
Fig. 3-56 : Comparaison du tracé de Nyquist du
circuit schématisé sur la figure 3-55 avec l'essai
fréquentiel
Notons que nous avons validé ce modèle sur
plusieurs composants et que nous avons trouvé des résultats
similaires.
L'effet de la redistribution de charges ne peut donc
être considéré avec précision (cf. les erreurs sur
C2 et C3 dans le tableau 3-10). Nous proposons de le prendre
en compte par un essai temporel.
3.3.4.7. Comparaison des modèles établis
avec des essais expérimentaux
3.3.4.7.1. Comparaison des modèles établis
avec un essai charge/décharge à courant constant
Nous comparons sur la figure 3-57 la simulation du
modèle avec pores non-homogènes avec l'essai de charge/dé
charge à courant constant présenté
précédemment et ce pour le supercondensateur BCAP010. Nous
observons que le modèle avec pores non-homogènes
représente avec précision les phénomènes physiques
du supercondensateur
Finalement, nous pouvons conclure que le modèle
à simple pore est un modèle "dynamique" et celui à deux
branches un modèle "statique". Malgré cela, un faible
écart subsiste entre eux en fonctionnement en cycle de
charge/décharge à courant constant.
Fig. 3-57 : Comparaison des modèles avec un
essai de charge/décharge à courant constant de 400 A à 25
°C
3.3.4.7.2. Comparaison des modèles établis
avec un essai par voltampérométrie cyclique
Nous comparons sur les figures 3-58 (a et b) les deux
modèles établis du supercondensateur BCAP010 (modèle avec
pores non-homogènes et modèle à deux branches) avec un
essai voltampérométrique réalisé à 25
°C avec un balayage de 10 mV/s. Nous observons que la simulation du
modèle à deux branches est très proche de la courbe
expérimentale pour le cycle N° 1, mais un écart important
apparaît après 20 cycles, tandis que pour le modèle avec
pores non-homogènes c'est l'inverse.
(a)
(b)
(a) Comparaison avec le cycle n° 1 (b) Comparaison
avec le cycle n° 20
Fig. 3-58 : Comparaison de la simulation des
modèles établis avec un essai
voltampérométrie
3. 3.4.7.3. Comparaison des modèles
établis dans le cas d'une application industrielle
Nous proposons ici de valider les modèles
établis sur un profil de courant qui peut correspondre à celui
rencontré dans certaines applications industrielles. Ce profil est
composé de deux étapes comme illustré sur les figures 3-59
: Charge/décharge à plusieurs niveaux de courant pendant 500
secondes pour un intervalle de tension [UN/2 ; UN] (cf. fig.
3-59-a) puis le composant est laissé en circuit-ouvert trente minutes
(cf. fig. 3-59-b).
Fig. 3-59 : Profil du courant proposé pour
comparer les modèles du supercondensateur
Nous comparons sur la figure 3-60 (a, b) entale en tension du
la réponse expérim
supercondensateur BCAP010 effectué à 25 °C
avec la simulation des deux modèles (avec pores non-homogènes et
à deux branches). Nous observons d'une manière
générale que les deux modèles restent assez précis
lors des temps de charge/décharge (plus de huit minutes) (cf. fig.
3-60-a). Après cette durée (décharge complète du
supercondensateur), le modèle à deux branches est plus
précis que le modèle avec pores non-homogènes (cf. fig.
3-60-b).
Fig. 3-60 : Comparaison de la réponse
expérimentale du supercondensateur avec la simulation des deux
modèles établis
Cela est dû au fait que le modèle avec pores
non-homogènes est obtenu grâce à un essai
fréquentiel qui ne prend pas en compte le phénomène de
redistribution des charges. En ajoutant une branche lente au modèle avec
pores non-homogènes, le modèle devient alors plus précis
(cf. fig. 3-61-a et b)).
Fig. 3-61 : Comparaison du modèle à simple
pore avec la branche lente avec l'essai expérimental
Le modèle à deux branches, quant à lui,
est capable, en plus de sa simplicité, de représenter les
phénomènes du supercondensateur précisément. Par
conséquent, dans la suite de notre étude c'est le modèle
à deux branches qui sera utilisé pour modéliser le
supercondensateur.
Lors de ce denier essai expérimental la
température du supercondensateur à ses bornes a augmenté
de 4,5 °C. Nous nous proposerons donc, ultérieurement,
d'étudier la variation des éléments des deux
modèles du supercondensateur en fonction de la température.
3.3.4.8. Origine et modélisation du
phénomène inductif
Comme nous l'avons montré auparavant, le diagramme de
l'impédance en haute fréquenc e d'un supercondensateur peut
être déformé par l'effet inductif. Le comportement inductif
à haute fréquence est principalement causé par la
connectique et par la géométrie du supercondensateur. Cet effet
peut affecter la mesure d'impédance des composants de stockage
d'énergie [97, 114].
Nous présentons sur la figure 3-62 le tracé du
Nyquist du supercondensateur BCAP010 à 25 °C en haute
fréquence. Le modèle avec pores non-homogènes et une
simple inductance L en série ne suffit pas à
caractériser correctement le comportement en haute fréquence du
composant.
Fig. 3-62 : Tracé de Nyquist
expérimental et du modèle avec des pores
non-homogènes et une inductance en série
Plusieurs travaux ont été consacrés
à l'explication des comportements inductifs observés dans les
composants de stockage d'énergie. Le comportement inductif peut
être expliqué entre autres par les processus de relaxation
présents dans la double couche électrique [47, 115-117].
La représentation de ce phénomène dans
le modèle du supercondensateur par une inductance linéaire comme
illustré sur la figure 3-49 ne suffit pas pour prendre en compte ce
phénomène. Nous proposons donc de considérer des
réseaux LR en série avec l'inductance série
Ls de connexion pour modéliser en haute
fréquence le comportement fréquentiel du supercondensateur (cf.
fig. 3-63).
Ls
Rs
Rel1 R el2 RelN
Cdl Lp1 C Lp2 C LpN
u Cdl1 dl2 dlN
Fig. 3-63 : Modèle du supercondensateur prenant
en compte du phénomène inductif
Ces éléments inductifs peuvent être
déterminés par fitting (cf. tab. 3-11).
|
Ls (nH)
|
Lp1
(nH)
|
Lp2
(nH)
|
Valeur
|
27,3
|
4,6
|
2
|
Erreur %
|
4,8
|
3,6
|
7,8
|
|
Tab. 3-11 : Éléments inductifs
déterminés par fitting
Nous comparons sur la figure 3-64 le tracé de Nyquist
du circuit équivalent du supercondensateur schématisé sur
la figure 3-63 avec les mesures expérimentales. Nous observons que le
modèle proposé améliore considérablement la
modélisation fréquentielle du supercondensateur.
Fig. 3-64 : Comparaison du modèle tenant compte
du phénomène inductance avec un essai
fréquentiel
Cette étude a été appliquée sur
l'ensemble des supercondensateurs étudiés. Nous avons
remarqué que les valeurs des inductances sont toujours faibles par
rapport à d'autres composants de stockage électrochimiques comme
la pile à combustible, les batteries, etc. [71, 118].
|