L'état haà¯tien et la répression des actes de violence populaire contre les biens privés immobiliers( Télécharger le fichier original )par Pierre Eudras DELVA Université Publique du Sud Aux Cayes (UPSAC) - Licence 2005 |
1.1.3 De l'adoption de la Constitution de 1987 à nos joursLe 29 mars 1987, quoique le peuple haïtien ait adopté une nouvelle Constitution pour instaurer un Etat de Droit, les coups d'Etat de la FAD'H de 1987 à 1990 l'ont incité au soulèvement. En conséquence, toute une pléiade de maisons, à travers les villes du pays ont été vandalisées. Dans les années 1993 à 1994, pour réclamer le retour de Jean Bertrand ARISTIDE au pouvoir, ses partisans ont organisé de violentes insurrections partout à travers le pays. Entre 2001 et 2004, de grandes protestations contre les mauvaises organisations des élections du 21 mai 2000 et celles du novembre, ont débouché sur des mutineries populaires accompagnées de violence. En effet, pour aboutir au renversement de Jean Bertrand Aristide au pouvoir en février 2004, les partisans de la convergence démocratique et ceux du parti Fanmi Lavalas au cours des affrontements ont perpétré des actes de destructions. En 2004, des containers de marchandises, des banques publiques et privées, des locaux de médias ainsi que plusieurs maisons de commerce de la métropole ont été attaqués, vandalisés pendant toute une fin de semaine après l'annonce du départ du président J.B Aristide pour l'exil, le 29 février 2004. Des immeubles, station de service et résidences privées ont été saccagées et mises à feu. Le bilan était lourd pour le secteur bancaire et commercial. Il était particulièrement catastrophique pour tous ceux qui avaient des marchandises entreposées. Les Magasins de l'Abeille à Lalue, l'ABC electronic center, le Capital Bank et la Télé Haïti ont été pillés ; Vision 2000 vandalisée, Uni transfert incendié, Socabank à Lalue endommagée. Partout à travers le pays sévissait la violence. A Port-au-Prince, le 7 avril 2008, les manifestants en colère contre la vie chère, ont lancé des jets de pierre dans toutes les directions. Les vitres du ministère du commerce et de l'industrie ont été brisées. A Jérémie, une bonne couche de la population a investi les rues pour dénoncer la pauvreté dans laquelle croupissent les habitants de la cité d'Etzer VILLAIRE, le 8 Avril 2008. Enfin beaucoup de dégâts ont été enregistrés.17(*) A Miragoâne, sous l'ordre du porte-parole de KPN (Konbit peyizan Nip) la population a regagné les rues en vue d'exiger l'Etat haïtien à prendre ses responsabilités face à leurs problèmes économiques. Finalement, elle a vandalisé bon nombre de magasins sur ses passages. L'ampleur de la commission des actes de violence populaire avait attiré l'attention de beaucoup de citoyens aux Cayes, avec qui nous étions entrés en pourparlers. Dès le début du mois de janvier 2004, l'incendie a été la forme la plus répandue pour instaurer un climat de terreur. Les maisons servant de dépôts de commerce, d'habitations ont été saccagées. Quant aux guérites des tenanciers de borlette, elles ont été réduites en cendre. Nous avons répertorié des cas, tels que : l'incendie du local logeant le grand commissariat des Cayes, le vandalisme de la prison civile et de divers autres. Au mois d'avril 2008, les Cayes, où les mouvements populaires contre la vie chère avaient débuté le jeudi 3 Avril, ont été le berceau des scènes de violence. Le phénomène de violence s'avère inquiétant. Rien n'est à l'abri. Si les autorités comme les civils sont victimes, on dirait que tout le monde est impuissant devant un tel fléau. Quels seraient alors les facteurs qui présideraient à la maintenance de ce fait ? * 17 REBECCA, S. Cadeau, « Manifestation monstre... », dans Le Nouvelliste, Quotidien : 37809, P-au-P, Lundi 7 Avril 2008, pp.4-5 et 32. |
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