1.2.2. Aspect technique.
Les sites de réutilisation d'eaux usées sont
présents en différents endroits de la ville de Ouagadougou (A.
Haladou, 1991). Leur aménagement en vue d'améliorer la
qualité sanitaire des effluents, si cela est nécessaire
(Cissé G., à publier), doit prendre en compte les habitudes qui
ont été prises par les usagers.
Conception des ouvrages d'assinissement.
En prenant l'exemple du marigot bordant le site
expérimental, il est facile d'imaginer l'impact sur les activités
de maraîchage de la construction d'une canalisation à cet endroit.
En créant des ouvrages adaptés à la fois aux conditions de
saison sèche et de saison des pluies, il doit être possible de
mettre en réserve une partie des eaux de pluie tout en améliorant
l'auto-épuration de ces sites de traitement «naturel» des
effluents. On a recherché au travers d'un travail de diplôme de
l'E.I.E.R. (M. Imbith, 1992) à mettre en évidence les
paramètres de l'épuration dans ce marigot. Ce type d'ouvrage se
situe entre la station d'épuration et le réservoir naturel d'un
point de vue sanitaire et hydrodynamique. En saison des pluies, le marigot,
bien alimenté, est remonté par différentes espèces
de poissons. En saison sèche, la diminution des débits et la
concentration en pollution diminuent l'activité de ces populations
piscicoles qui doivent retourner dans les réservoirs artificiels. On
peut s'imaginer un dispositif intermédiaire permettant d'effectuer
simultanément trois activités, l'épuration, la
pisciculture et le maraîchage à faible coût. Les
premières pluies seraient utilisées pour l'autocurage des
sédiments accumulés en saison sèche.
Dans la conception des stations d'épuration, il est
intéressant de tenir compte de l'objectif final que l'on se fixe pour la
qualité des eaux. Cet objectif n'est pas uniquement d'en abattre le taux
de coliformes ou la DBO. Il peut également être d'obtenir l'eau la
plus riche possible en insectes, plancton et substances humiques par exemple,
ce qui favoriserait le développement des possibilités
d'élevage des poissons tout en préservant les autres types
d'utilisation( Edwards, 1992; Merritt et al, 1982.; Chan, 1988; Grobbelaar et
al, 1990). L'utilisation des végétaux bordant
le bassin du lit bactérien pour l'affouragement du
bétail est également un mode de mise à profit des eaux
usées qui a été observé sur le pilote de
l'E.I.E.R.. Si l'on se place du point de vue de l'utilisateur, il
apparaît ainsi quelques modifications à apporter aux stations
d'épuration par lagunage.
Critère de qualité des eaux usées.
Le niveau d'épuration ne doit pas être trop bas
afin d'éviter les phénomènes observés sur le
fonctionnement du cycle du carbone des sols, ni trop haut afin de
préserver les utilisateurs du développement de vecteurs de
parasitose.
Les eaux usées doivent en premier lieu être
oxygénées de façon à ne pas créer des
conditions d'anaérobiose dans le sol. La charge organique qui permet de
satisfaire à la fois les critères sanitaires et agronomiques doit
être comprise entre 50 et 120 mg de DBO. La présence d'un plancton
diversifié doit être assurée alors que la charge en
suspension n'a pas d'importance.
Dans cette fourchette, en jouant sur la décantation,
les populations piscicoles et l'aménagement des berges, il doit
être possible d'obtenir un compromis qui permette de satisfaire
l'ensemble des besoins de chacune des activités proposées plus
haut. La diversité biologique des milieux aquatiques est en Afrique de
l'Ouest largement suffisante pour que l'efficacité de ces dispositifs
soit réalisée.
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