3.2. Mise en culture sans sarclage d'octobre 1993
à février 1994.
Durant cette période, nous cherchons à
reproduire des conditions écologiques proches de celles observées
sur la friche. Pour y parvenir nous limitons les travaux culturaux. Seul le
labour avant le semis des parcelles est pratiqué.
La première conséquence de ce type de pratiques
culturales est le développement d'une population d'adventices
diversifiée. Il y a une augmentation de la diversité floristique
sur les parcelles cultivées Contrairement aux observations de mars et
juin 1993, les plantes du genre Portulaca ne dominent pas. L'ensemble des
genres observés en saison des pluies est complété par des
espèces observées en saison sèche sur les zones non
cultivées.
La deuxième conséquence est un ameublissement du
sol. Celui-ci est constaté lors des prélèvements
d'échantillons en février 1994.
La troisième conséquence est une
amélioration de l'humidité du sol en profondeur. A 10 cm de
profondeur le sol est encore humide, ce qui n'était pas le cas en mars
1993.
La quatrième conséquence est le maintien de
l'humidité à la surface du sol. Celle-ci est observée sur
le feuillage des adventices.
La modification du milieu en terme d'humidité est nette.
Ces observations sont à associer aux mesures du temps d'infiltration
effectuées en février 1994.
3.2.1. Evolution de la fertilité biologique.
Résultats des cultures.
Tableau 1: Mesure du poids moyen des épis
récoltés.
Zone
|
Barrage
|
Lit bactérien
|
Lagunage
|
A
|
80 g
|
186 g
|
107 g
|
B
|
67 g
|
164 g
|
210 g
|
C
|
72 g
|
76 g
|
114 g
|
Dans la zone C, le poids moyen des épis est
particulièrement diminué pour les parcelles du lit
bactérien. On observera que ces parcelles sont entourées de
ligneux (Azadirachta indica) dont les racines ont tendance à coloniser
les parcelles notamment la parcelle . Ces arbres sont jeunes il est possible
qu'il y ait une concurrence pour les éléments nutritifs.
Tableau 2: Mesure du poids frais des tiges de maïs
pour 1 m2.
Zone
|
Barrage
|
Lit bactérien
|
Lagunage
|
A
|
1533 g
|
3026 g
|
1668 g
|
B
|
861 g
|
1153 g
|
3409 g
|
C
|
1126 g
|
1755 g
|
1465 g
|
Croissance du maïs en février 1994.
On a isolé les parcelles témoins les plus
âgées. Ces parcelles numérotées A10 et C10, ont eu
une production faible (A10), à nulle (C10). La parcelle B10 a
été cultivée pendant une moins longue durée en
raison de la mise en place des puisards. On constate au niveau de la zone A que
les témoins sont peu différents des traités. Dans cette
zone, la présence d'une fourmilière (Témoins A1, cf. plan
topo.) a limité l'exploitation de cette parcelle. Les différences
de coloration du feuillage persistent, mais la marque brune au centre des
feuilles qui indique une forte carence en
azote n'est pas observée. La flore d'adventices est
absente des parcelles témoins A10 et C10, elle est faiblement
développée sur les autres témoins.
Graphique1: Histogramme représentant la hauteur
moyenne du maïs (10 mesures par parcelles).
150
125
100
75
50
25
0
Zone A
Zone B
Zone C
Graphique des mesures de la taille du maïs en février
1994 (répartition par zones)
Tableau 3: Synthèse des résultats
(croissance végétale).
Mesure
|
Résultats statistiques
|
Observations
|
Taille des tiges
|
Différences significatives
entre témoins et traités.
Pas de différences entre zones
|
Distribution normale après élimination des
témoins de la série 10 et de A1
|
Poids moyen des épis
|
Non testé
|
Nombre d'échantillons trop faible
|
Poids frais de dix
tiges
|
Non testé
|
Nombre d'échantillons trop faible
|
Graphique 2: Résultats statistiques des mesures de
croissance du maïs: différences entre zones.
170
160
150
140
130
120
110
100
40
90
80
70
60
50
30
20
A B C
Zone
All Pairs Tukey-Kramer 0.05
Evolution des populations animales.
On observe une activité importante à la surface
des sols, notament la présence de fourmis rouges. Les lombrics sont
également actifs, mais ils sont attaqués en surface par ces
fourmis. Les plaquages de termites sont peu nombreux sur les parcelles et
apparaissent plus particulièrement sous les Azadiracta.
Tableau 4: Résultats des dénombrements des
populations animales du sol, février 1994.
Type d'eau
|
Collemboles (ind/m2)
|
Oribates (ind/m2)
|
Gamasides (ind/m2)
|
Diversité
(nombre de
groupes rencontrés)
|
Nombre total
d'animaux
(ind/m2)
|
Barrage
|
722
|
2322
|
3300
|
9
|
8330
|
Lit bactérien
|
5440
|
15620
|
4360
|
11
|
31600
|
Lagunage
|
9366
|
5600
|
3066
|
8
|
20655
|
Il y a une augmentation nette du nombre d'animaux
présents dans les sols, ce qui peut être représenté
sous forme d'un graphique. On constate une similitude entre les effectifs des
populations animales en saison des pluies (1993-5) et ceux de février
1994. Dans les deux cas, les effectifs présents sur les parcelles
irriguées par les eaux du lit bactérien sont les plus
importants.
Pour effectuer des prélèvements en saison des
pluies, il est nécessaire de tenir compte de la période choisie.
En 1991 et 1992 les prélèvement ont été
effectués trop tôt. On suggère que le mois le plus
favorable pour ce type de mesure est le mois de septembre. Le sol est encore
suffisamment humide et la végétation en plein
épanouissement, ce qui assure d'obtenir un effectif
représentatif.
Le fait d'obtenir des populations importantes en
février 1994 montre que les conditions microclimatiques présentes
à cette date sur le site sont proches de celles du mois de septembre.
L'augmentation observée est une augmentation globale des effectifs et ne
concerne pas un seul groupe. Ces augmentations ne concernent pas les parcelles
témoins.
Le problème fondamental qui limite
l'interprétation de ces résultats est que l'on ne dispose pas de
possibilité de comparer ces résultats avec ceux obtenus sur
d'autre sites dans la même région.
Les chiffres sur la diversité sont plus faibles que
ceux de la saison des pluies. Malgré les modifications observées
du microclimat, les arthropodes typiques de la saison des pluies sont toujours
absents sur les parcelles en saison sèche.
Graphique 3: Moyennes interannuelles des effectifs des
populations édaphiques pour 1 m2.
40000
Effectifs des populations
animales indv/m2
30000 20000 10000 0
|
|
Barrage Lagunage
Lit bactérien Pluie
30
20
10
0
Graphique 4: Effectifs des populations de lombrics.
40
Effectifs (Nbr.d'indv/25cm2)
|
|
Barrage
|
Sept.1993 Fév.1994
Lagunage
Lit bactérien
Pluie
On a effectué deux types de tests statistiques en
sélectionnant les données soit par saison, soit par couverture
végétale. Dans le premier cas on compare les résultats
obtenus durant les saisons des pluies avec les résultats obtenus en
février 1994 (comparaison 1). Dans le second, on compare les
résultats obtenus en saison sèche sous culture (comparaison
2).
La comparaison des résultats en saison sèche
montre qu'il n'y a pas de différence entre zones pour tous les groupes.
Les oribates sont le seul groupe qui soit marqué par une
différence spatiale dans la comparaison avec les chiffres de saison des
pluies.
Tableau 5 : Synthèse des résultats
statistiques.
Mesure
|
Différence statistique (type d'eau et
zone)
|
Différence statistique (année
scolaire)
|
Observations
|
Nombre total d'animaux
Collemboles
Gamasides
Oribates
Lombrics
|
Pas de différence entre
zones
Lit bactérien >lagunage et barrage
|
Saison des pluies1993>
1994 et saison des pluies 1991 et 1992
1994>1993 et 92
(comparaison 2)
|
Distributions log normales
|
Pas de différence entre
zones
Lagunage et lit
bactérien>barrage
|
Pas de différence
|
Comparaison 2:
Distribution LogN+1
normale
Comparaison1: Distribution log normale
|
Pas de différence entre
zones, pas de différence entre types d'eau.
|
Pas de différence
|
Distribution Log normale seulement pour la comparaison 2
|
Différence entre zones dans le cas de la comparaison1
Lit bactérien> Lagunage et barrage
|
1994> saison sèche 92/93
1994< saison des pluies 1993
|
Distribution log normales
|
Pas de différence entre
zones si on supprime le témoin B1
Lit bactérien et lagunage> pluie et barrage
|
Pas de différence
|
Distribution log normales
|
Il y a une régénération de la
fertilité biologique du milieu.
Cette régénération observée en saison
des pluies 1993 est confirmée en février 1994. Ici encore, les
eaux du lit bactérien semblent plus «stimulantes» pour les
populations édaphiques.
L'ensemble de ces résultats met en évidence
l'impact des travaux de sarclage sur les populations animales. Ce travail du
sol limite leur développement. Deux causes à cette diminution des
populations: sont à envisager:
- la diminution de la diversité botanique.
- la destruction des niches écologiques dans les premiers
cm du sol lors des saclages.
|