Première partie:
Les composantes de la fertilité.
Chapitre 1. Définition de la fertilité du
sol.
Nous rappelons que notre but est la détermination des
principaux facteurs de fertilité qui permettent de mesurer l'impact de
l'irrigation par des eaux usées sur la fertilité des sols en
condition soudano-sahélienne.
De manière préalable il s'agit de définir
les termes de la fertilité d'un sol. Dans une seconde étape on
décrira l'ensemble des composantes du milieu dans la zone d'étude
et leur influence sur la fertilité du sol. Dans une troisième
étape une description des différentes pratiques culturales
facilitera l'établissement des caractéristiques propres à
la pratique de la réutilisation des eaux usées. L'ensemble de ces
constats permettra de définir les objectifs et les hypothèses de
travail.
"La notion de fertilité d'un sol ou d'un milieu est
familière à tous comme peut l'être celle de la santé
d'un individu ou d'une population. Et pourtant, dans un cas comme dans l'autre,
on s'aperçoit que ces deux concepts recouvrent des acceptations bien
différentes, de la plus restrictive à la plus large" (Pieri,
1989).
Pour préciser le concept, nous commencerons par montrer
ce qu'il représente d'un point de vue scientifique. Puis nous
étendrons cette présentation avec la définition du terme
de milieu en introduisant quelques notions d'écologie
générale. Ces quelques notions sont nécessaires car elles
permettent de mettre en évidence la notion de sensibilité d'un
milieu.
1.1. Les bases physiques, chimiques et biologiques de la
fertilité.
La fertilité d'un sol dans le sens agronomique du terme
peut se concevoir de deux manières.
En première approche, elle dépend de l'aptitude de
l'agriculteur à gérer la fertilité du sol en fonction du
type de plantes cultivées.
En seconde approche la fertilité est la capacité
d'un sol à mettre à disposition les éléments
essentiels à la croissance de la plante, sans qu'aucune concentration
d'un élément toxique entrave son bon développement (Foth
et Boyd, 1988). Cette mise à disposition est définie pour un
contexte pédoclimatique donné.
La notion de fertilité semble ainsi, dans un cas comme
dans l'autre, pouvoir être envisagée relativement aux fonctions
que le milieu doit remplir dans le processus producteur (Sébillote,
1989). Ces fonctions dépendent des caractéristiques du milieu.
Celles-ci appartiennent à des composantes différentes du milieu
qui sont le climat, le sol, la végétation, l'activité
humaine ou animale, le relief. Chacune de ces composantes peut de façon
directe ou indirecte influencer la croissance végétale.
Par la présentation rapide des éléments
qui composent une plante, nous allons évaluer la nature des besoins
nutritifs de la plante. Bien que la composition chimique varie d'une plante
à l'autre il est possible de distinguer trois types
d'éléments chimiques dans cette composition.
Tout d'abord le carbone, l'hydrogène et l'oxygène,
tirés du gaz carbonique et de l'eau qui permettent la
photosynthèse.
Dans des quantités plus faibles, mais d'égale
importance pour la plante on trouve des éléments non
métalliques, l'azote, le phosphore et le soufre, et des
éléments métalliques, tels le magnésium, le
potassium, le calcium, et le fer (Richter, 1993).
Les oligoéléments interviennent quant à eux
sur la qualité du développement de la plante. Ce sont
généralement des métaux tels le zinc, le bore, le
molybdène, le cuivre ou le manganèse.
La plante absorbe ces éléments soit par
l'intermédiaire de ses organes aériens (feuilles), soit par
l'intermédiaire de ses organes souterrains (racines).
Au niveau des organes aériens, les
phénomènes d'échanges gazeux et d'absorbtion de la
radiation lumineuse permettent à la plante de se procurer
l'énergie et les éléments nécessaires à la
photosynthèse. Les échanges sont régulés en partie
par les stomates, et la capacité d'absorption du rayonnement lumineux
dépend de la quantité de chlorophylle disponible.
Au niveau des organes souterrains, c'est principalement
l'ensemble des ions , sous forme de sels nutritifs , et l'eau qui sont
absorbés.
«Pour beaucoup de plantes, il n'est pas suffisant
d'avoir à disposition dans le sol les éléments essentiels
sous la forme adéquate d'ions; il faut que les quantités d'ions
se trouvent dans un rapport convenable entre elles, sans que la concentration
de l'ensemble dépasse une certaine valeur (potentiel osmotique trop
bas). Le pH peut aussi avoir une influence durable sur
l'absorption»(Richter, 1993).
Selon les organes végétaux concernés, et
leur mode d'alimentation, il est possible de définir trois groupes
distincts de facteurs de croissance, le groupe des facteurs climatiques, le
groupe des facteurs chimiques et le groupe des facteurs biologiques.
Ces facteurs de croissance dépendent des sources
nutritives auxquelles la plante s'approvisionne. Ces sources peuvent être
divisées en deux catégories : les sources qui dépendent du
climat et celles qui dépendent de la composition chimique du milieu.
Selon leur origine, ces sources procurent des éléments nutritifs
en quantités limitées ou illimitées. Ainsi, deux
composantes de la fertilité se dégagent en tant que sources
nutritives; il s'agit de la composante climatique et de la composante
chimique.
La composante climatique va intervenir en tant que facteur de
croissance au niveau de l'ambiance (chaleur et humidité relative) qui va
conditionner les échanges et au niveau de la nutrition (rayonnement et
précipitations). Les variations climatiques à l'échelle de
la planète donnent une première appréciation des
possibilités physiologiques de développement
végétal. On verra au cours de la description du climat de la zone
soudano-sahélienne qu'il peut y avoir des facteurs microclimatiques qui
modifient en partie les paramètres mesurés pour une zone
climatique. Pour cette raison, la composante climatique n'est décrite
que pour la zone qui nous intéresse.
Le sol est la source en éléments chimiques et le
support de la croissance végétale. La composante chimique
intervient dans la nutrition minérale et hydrique de la plante. La
composante physique doit posséder des propriétés qui
facilitent la croissance et la respiration des racines.
Le sol est constitué d'éléments
minéraux et organiques, de gaz et de liquides. Cette composition
dépend du matériau géologique (roche-mère), de
l'évolution du sol au cours du temps (pédogenèse), du
couvert végétal (matière organique) et du climat. C'est
par l'altération de la roche-mère sous l'influence
conjuguée de facteurs climatiques et biologiques qu'un sol se construit.
Selon la durée et l'intensité des processus
pédogénétiques, le sol évolue. Il est possible
d'établir une cartographie des sols selon le principe de la
zonalité des sols (Duchaufour, 1984). Cette distribution par zones suit
grossièrement les zones climatiques. A ces caractères
génétiques, on oppose les caractères fonctionnels
(profondeur, texture, aération etc..).
Ainsi, quelle que soit son origine, il est possible de classer
un sol en fonction de sa granulométrie, ce qui donne une idée de
la proportion de chaque fraction minérale selon sa taille.
Ce renseignement permet d'apprécier globalement les
caractéristiques physiques du sol (Hénin, 1977). Une étude
plus approfondie de sa structure et de sa texture précise la
cohérence et la nature des agents de la cohérence de ce
matériel. Cette première approche par des paramètres
physiques permet d'apprécier les propriétés du sol en tant
que filtre. Ces propriétés, telles la porosité qui
détermine le mode de circulation de l'eau et la plasticité qui
précise le comportement mécanique du sol, vont exercer une grande
influence sur les possibilités de croissance végétale.
A cette première approche s'ajoute une approche par
l'analyse des caractéristiques chimiques du sol. Celle-ci facilite la
détermination de la nature des éléments qui composent le
filtre. Ces éléments peuvent être sous trois formes,
gazeuse, liquide ou solide.
Ce sont eux qui nous renseignent sur les relations entre la
roche-mère et le sol d'une part (formes minérales), et entre le
sol et l'atmosphère d'autre part (formes liquides et gazeuses).
A l'aide de ces renseignements, il est possible d'obtenir une
définition pratique du sol et d'en évaluer la fertilité.
Celle-ci correspond tout d'abord à l'aptitude du sol à mettre
à disposition en temps utile c'est-à-dire en fonction des besoins
des plantes (Anderson et Ingram, 1993) les éléments nutritifs
précédemment cités. Cette intervention se fait
proportionnellement à la richesse initiale du milieu associée
à sa capacité de stockage et de redistribution des
éléments nutritifs.
Il faut également que le sol en tant que substrat donne
à la plante des conditions environnementales favorables à son
développement. Ce qui implique que le filtre doit être
suffisamment poreux pour maintenir une libre circulation de l'eau et des gaz
provenant de la surface tout en étant apte à retenir l'eau dans
des espaces non confinés. Le maintien de cette structure doit être
à la fois solide et plastique de manière à garantir la
stabilité des édifices constitués.
Il apparaît maintenant deux caractéristiques
principales du sol qui le rendent apte à remplir ses fonctions dans le
processus de production, des caractéristiques physiques et des
caractéristiques chimiques. Pour cette raison, on parlera ici de la
fertilité physique et de la fertilité chimique du sol et des
indicateurs qui permettent de les évaluer.
Du fait de sa grande complexité, le sol est le lieu de
nombreuses interactions chimiques, biologiques et physiques qui vont être
à l'origine de son fonctionnement.
Des particules minérales, les argiles, et des
macromolécules organiques, les substances humiques, sont réunies
sous la forme d'une entité particulière, le complexe
argilo-humique. Ce complexe dispose de propriétés
spécifiques qui lui confèrent une importance capitale dans les
mécanismes d'échanges et de mise en réserves des
éléments nutritifs.
1.1.1. Les bases de la fertilité chimique du sol.
Un sol acquiert sa fertilité chimique par deux
processus. Par un premier processus qui est l'altération des
minéraux primaires issus de la roche-mère ou du complexe
d'altération d'une part, et par la minéralisation de la
matière organique d'autre part.
Trois formes de mise de réserve des
éléments nutritifs sont possibles. Sous forme de minéraux
sains nous trouvons les réserves stables. Les réserves
assimilables peuvent quant à elles être sous forme de
minéraux et d'éléments chimiques solubles ou de
matières organiques en voie de décomposition. Ces réserves
libèrent dans la solution du sol les éléments nutritifs,
ce qui constitue les réserves directement assimilables. C'est la
disponibilité des ions contenus sous chacune des formes de mise en
réserve qui est ainsi hiérachisée, allant des formes les
moins disponibles dans les réserves stables aux formes directement
assimilables (ions de la solution du sol) (Chamayou et Legros, 1989).
Le complexe d'altération, issu de la
désagrégation de la roche-mère, a une composition
minéralogique spécifique. Il est lui-même soumis à
des transformations qui vont le conduire à s'appauvrir au cours du temps
par l'entraînement successif de ses composants. Cet appauvrissement est
d'autant plus fort que le climat sera chaud et humide. Il est aussi fonction
d'un gradient de profondeur qui va de la zone de contact avec la
roche-mère à la surface du sol. Plus un sol sera
évolué, plus sa composition minérale sera
simplifiée en surface. Dans le cas de sols évolués tels
les sols ferralitiques des climats tropicaux humides, l'appauvrissement en
surface est compensé par le dépôt de matières
organiques. Cette litière évolue progressivement sous l'action
des micro-organismes pour libérer en définitive les
éléments chimiques fixés par la biomasse.
En conséquence, il existe en parallèle un cycle
biologique spécifique aux éléments nutritifs et un cycle
géochimique dans lequel est impliqué l'ensemble des
éléments minéraux issus de la rochemère.
L'appauvrissement en surface du sol est ainsi compensé par
cet apport d'origine biologique.
Le sol est ici considéré comme un
réservoir, dont il s'agit de déterminer les paramètres de
fonctionnement. Ce fonctionnement peut favoriser soit le stockage, soit la mise
en solution des éléments nutritifs. Ce sont ces transferts qui
déterminent la fertilité chimique du sol.
Transferts d'éléments nutritifs du sol
à la plante.
La fertilité chimique du sol dépend principalement
de la nature de la roche-mère dont il est issu, de la quantité de
colloïdes présents et de son pouvoir tampon.
La phase solide du sol (complexe adsorbant) échange de
façon permanente des ions avec la phase liquide du sol (eau, ions,
molécules organiques solubles). C'est par l'intermédiaire de
cette solution du sol que s'effectue l'ensemble des échanges
d'éléments minéraux du sol vers la plante.Ces transferts
s'effectuent en trois étapes, tout d'abord l'élément
nutritif est isolé du minéral primaire auquel il appartient, ce
qui le libère dans la solution du sol. Il peut alors être
adsorbé à la surface d'un colloïde, jusqu'à ce qu'il
en soit libéré pour être absorbé par la plante.
Il existe deux formes de réserves, une forme
minérale et une forme organique. Dans les deux cas, les
éléments nutritifs doivent être isolés puis
solubilisés. Ils seront libérés dans le milieu sous formes
d'ions soit de charge positives (K, Ca, Mg etc...), soit de charge
négative ( P, S). Ces formes solubles se trouvent soit en solution, soit
adsorbées sur un colloïde qui forme le complexe adsorbant (Chamayou
et Legros, 1989).
La proportion de chaque élément présent est
variable. Sur roche calcique par exemple, il est évident que la
proportion de calcium disponible sera plus importante que sur une
roche-mère granitique. Il peut également arriver que pour des
raisons hydriques (remontées de nappes salines) le sodium ou un autre
élément soit dominant. Enfin dans les sols qui ont subi une
longue évolution, le fer et l'aluminium sous forme de sesquioxydes sont
dominants.
Deuxième étape: fixation sur le complexe
adsorbant.
Le complexe adsorbant est constitué d'une particule
colloïdale ( argiles, matières organiques, oxydes ou hydroxydes)
dont la surface est chargée. La fixation des ions minéraux
présents dans la solution du sol à ces colloïdes se fera en
fonction de leur concentration respective, et du pH qui influence la charge
globale des argiles (Chamayou et Legros, 1989) et la solubilité des ions
(ex: phosphore).
La quantité d'éléments adsorbés
à la surface des colloïdes dépend de l'activité des
argiles (Lozet et Mathieu, 1990) et de la nature des matières
organiques. L'influence des eaux de ruissellement qui diluent la solution du
sol est également un facteur dont dépend la quantité de
cations fixés (lixiviation).
La qualité dépend de la nature des cations
présents qui ont des affinités plus ou moins fortes avec le
complexe adsorbant. Certains cations peuvent ainsi "monopoliser" les sites
d'adsorption (Na , Mg ou Al par ex.), soit en raison de leur importante
concentration (Na et/ou Mg) soit en raison d'un faible pH (Al). Dans ces cas
particuliers, le sol ne peut plus assurer normalement les échanges et on
observe les signes d'une toxicité liée à l'excès de
certains éléments (ex: toxicité aluminique). Cette rupture
des échanges entre la solution du sol et les colloïdes affecte les
possibiltés d'accès de la plante aux nutriments.
Troisième étape : absorption par la plante.
Bien que la plante assimile les éléments nutritifs
sous forme soluble, leur absorption à la surface d'un colloïde ne
limite pas leur disponibilité.
Cette adsorption dépend d'une constante
d'équilibre entre la concentration en éléments chimiques
de la solution du sol hors de l'influence des colloïdes et celle dans la
zone d'influence des forces de rétention du complexe adsorbant. Par
exemple lorsqu'il y a lixiviation des éléments nutritifs par les
eaux de ruissellement, la baisse de leur concentration dans la solution du sol
provoque une désaturation proportionnelle du complexe adsorbant.
La racine peut favoriser la remise en solution des
éléments nutritifs en créant localement des variations du
pH associées à une force de succion. L'eau ainsi chargée
des nutriments remis en solution, sera absorbée par la plante.
Ces variations sont liées à l'échange de
protons (H+ et HCO3-) de la racine, avec les anions et
cations de sels minéraux. La racine peut également
par l'excrétion de composés organiques (exsudats racinaires)
chélater les métaux lourds qui sont alors assimilables ( Richter,
1988).
Les mesures de la réserve minérale du
sol.
Le dosage global des éléments qui permet de
déterminer la quantité d'éléments nutritifs du
milieu ne permet pas d'estimer leur disponibilité. Cette
évaluation de la réserve totale est complétée par
une appréciation des réserves directement assimilables
présentes dans la solution du sol et à la surface des
colloïdes.
Par la mesure de la capacité d'échange
cationique (CEC), il est possible d'estimer le taux de saturation du complexe
adsorbant en cation. Cette CEC mesurée en me/100 g de sol sera
considérée selon un point de vue agronomique comme très
faible lorsqu'elle est inférieure à 10me/100 g, faible entre 10
et 15 me/100 g, moyenne entre 15 et 25 me/100 g, élevée de
20à 25 me/100 g et très élevée lorsqu'elle
dépasse 25 me/ 100 g (Chamayou et Legros, 1989).
Cette disponibilité sera d'autant plus importante pour
la plante que les variations de pH seront faibles et localisées. Un sol
chimiquement fertile doit en conséquence disposer d'un pouvoir
tampon.
Les argiles et la matière organique sous la forme de
substances humiques participent au pouvoir tampon du sol. Un dosage de la
matière organique est donc nécessaire pour estimer la forme sous
laquelle les éléments minéraux sont présents. Cette
mesure est d'autant plus nécessaire que l'azote et le phosphore sont
stockés en grande partie dans la matière organique.
Enfin, la détermination du type et de la
quantité d'argile permet d'estimer les surfaces d'adsorption disponible.
Ces surfaces dépendent de l'architecture des minéraux argileux.
On pourra ainsi rapidement classer un sol comme ayant une forte ou faible
activité d'échange.
Nous avons vu jusqu'ici l'aspect chimique de la fertilité
du sol pour l'ensemble des cations.
Les formes solubles du phosphore (phosphate) ou du soufre
(sulfate) sont des anions qui peuvent également se fixer sur les
colloïdes (Chamayou et Legros, 1989). Mais la mesure de cette
capacité d'échange anionique est difficile, car ces liaisons sont
plus lâches.
L'azote également présent sous forme d'anions ne
dépend pas directement de la nature des minéraux primaires. Il
provient généralement de la dégradation des résidus
organiques. Sa disponibilité est dépendante de l'action des
micro-organismes dont les métabolismes sont très
différents en fonction du milieu et des espèces. Des dosages
spécifiques sont nécessaires pour en évaluer la
concentration dans les sols.
Ainsi, nous voyons que la composition minéralogique et
chimique d'un sol intervient non seulement au niveau de la richesse nutritive
du milieu mais également sur la disponibilité et la
capacité de mettre en réserve les éléments
nutritifs.
Ces deux caractéristiques d'un sol, richesse naturelle
et capacité de stockage et de redistribution, constituent la
fertilité chimique du sol.
L'eau est le vecteur du transfert des éléments
minéraux d'un compartiment à l'autre et des racines vers les
parties aériennes. Selon son pH elle pourra influencer le sens des
transferts chimiques.
Cette fertilité chimique qui est la mieux connue des
agronomes permet d'établir des normes de fertilité sur la base
d'analyses de laboratoire. Ces normes fixent, en fonction du type de sol et du
type de végétal cultivé ,les doses d'engrais
minéraux et d'amendements de complément(ex: chaulage) à
effectuer pour garantir une production agricole satisfaisante. Par la mesure de
la CEC on obtient directement une estimation de la garniture cationique du
complexe absorbant et une indication sur le type d'argiles présentes
dans le sol. Les kaolinites ont par exemple une très faible
capacité d'échange (Chamayou et Legros, 1989).
|