Annexes
INTRODUCTION
Le monde est confronté aux défis d'accroitre la
production vivrière pour répondre aux besoins d'une population
croissante, tout en préservant l'environnement (FAO, 2001 In
Kouakou, 2004). Dans le sahel, les céréales et les
légumineuses constituent la base de la nourriture des populations (Gueye
et al., 2011). Au Sénégal en particulier, le maïs
(Zea mays L) est la deuxième céréale majeure,
tandis que le niébé : Vigna unguiculata L. (Walp),
produit vivrière, est la principale légumineuse cultivée
dans le pays. Pour toutes ces spéculations, les rendements actuels sont
largement en deçà des attentes de la couverture nationale en
nourriture (Gueye et al., 2011). Le manque de ressources alimentaires
est comblé depuis toujours par des importations massives, notamment de
céréales. En 2008, le gouvernement du Sénégal, face
à la crise alimentaire mondiale, a lancé une grande offensive
agricole, juste pour répondre aux besoins alimentaires de sa population.
Malgré les initiatives prises de part et d'autre pour accroître la
production, le contexte d'insécurité alimentaire est toujours
marqué par des pertes post-récolte non négligeables. Les
pertes interviennent à tous les stades, de la récolte à la
consommation: d'abord chez le producteur, qu'il s'agisse de produits
destinés à l'autoconsommation, à la semence ou en attente
d'être commercialisés ; puis pendant le transport vers les lieux
de stockage et au cours du stockage enfin dans les réserves des
commerçants (Sembène, 2000). En effet, entre la récolte et
la consommation, plus de 30% de la production est perdue, cette proportion est
plus forte en région sahélienne du fait de la longue
période de stockage (Ngamo & Hance, 2007). Dans ces zones
sahéliennes, la saison sèche est longue et rude. La
période de productivité des champs est dès lors
très réduite. La consommation des céréales et des
légumineuses alimentaires se fait toute l'année. Le stockage rend
possible la disponibilité quasi permanente de ces denrées sur les
marchés et assure les semences pour les campagnes agricoles à
venir. Pendant ce stockage, les insectes et principalement certaines
espèces de Coléoptères (Bruchidae et Curculionidae)
notamment Callosobruchus maculatus Fabricius et Sitophilus
zeamais Motchulsky s'attaquent aux grains. Si aucune protection n'est
faite, après sept mois de stockage, la perte des denrées peut
être totale (Ngamo & Hance, 2007).
Face à la menace que constituent les insectes ravageurs
des stocks, les moyens de lutte sont essentiellement articulés autour de
l'utilisation de pesticides de synthèse. Dans des conditions optimales,
leur efficacité à contrôler les nuisibles des stocks est
certaine. Toutefois, ils présentent beaucoup d'inconvénients,
Parmi lesquels l'accoutumance des insectes et la sélection de souches
résistantes (Benhalima et al., 2004 In Gueye et
al., 2011), intoxications,
pollution de l'environnement et désordres
écologiques (Regnault-Roger, 2002 In Gueye et al.,
2011). Toutes ces raisons militent en faveur de la recherche de méthodes
alternatives de lutte en particulier l'utilisation des extraits de plantes
à propriétés insecticides et/ou insectifuge, qui soient
peu coûteuses et efficaces, faciles à adopter pour les producteurs
du Tiers Monde.
En effet les plantes ont été longtemps
utilisées par les paysans pour saveur des aliments ou pour
protéger les produits récoltés (Jacobson, 1989 ; Keita
et al., 2000 ; Isman, 2000 In Djossou, 2006). Les huiles
essentielles extraites de ces plantes ont été largement
utilisées dans la lutte contre les ravageurs de stocks (Hamraoui &
Regnault-Roger, 1997 ; Dunkel & Sears, 1998 ; Prates et al., 1998
; Liu & Ho, 1999 ; Golob et al., 1999 ; Tunç et
al., 2000 ; Isman, 2000 In Djossou, 2006). Leurs
propriétés insecticides, larvicides et ovicides,
stérilisantes, antiappétentes, répulsives ont fait l'objet
de plusieurs études (Ketoh et al.,1998 ; Djossou, 2006, Ngamo
et al.,2007 ;Kouninki et al.,2007 ; Ndomo et
al.,2009).
Cette présente étude a pour but d'évaluer
l'effet fumigant des huiles essentielles de Callistemon viminalis
G.Don, de Lippia chevalieri Moldenke et de Xylopia aethiopica
Dunal sur les espèces qui causent le plus de
dégâts aux stocks de niébé et du maïs notamment
Callosobruchus maculatus Fabricius et Sitophilus zeamais
Motchulsky. L'étude se propose également de tester
la persistance des huiles essentielles actives de C.viminalis, de
L.chevalieri et X.aethiopica sur la survie de ces principaux
ravageurs des stocks de niébé et du maïs.
La première partie de cette étude est
essentiellement bibliographique ; la deuxième partie fait le point sur
les matériels et les méthodes utilisés et en fin les
résultats et la discussion tout en terminant par une conclusion et des
perspectives.
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