0.3. BUT ET OBJECTIF DE L'ETUDE
L'objet de cette étude est d'examiner les implications
de l'UD du COMESA sur l'économie congolaise, en mettant en exergue
l'analyse des effets et le bien-être des ménages. Il sera
question, à la suite de cette analyse, de formuler les recommandations
quant aux réformes internes à mettre en place.
0.4. INTERET ET DELIMITATION DE L'ETUDE
Ce travail revêt un intérêt scientifique
important tant sur le plan théorique, méthodologique que
interprétatif ; car outre l'évaluation des effets attendus, il
permet la simulation de différentes alternatives de réformes
internes pour pallier les conséquences négatives de
l'adhésion à l'UD du COMESA. A cet effet, il complète les
études déjà effectuées sur ce thème en
Afrique, et s'inscrit dans la lignée des travaux empiriques
récents, à travers l'utilisation d'un outil d'analyse
particulier, le modèle d'équilibre général
calculable « PEP1-1 » Decaluwé, Martens and Savard, 2001,
Chap9).
Le champ d'analyse est l'économie congolaise pour
l'année 2005. Ce choix a pour principale raison la disponibilité
des données. En effet, il n'existe pas à ce jour (à notre
connaissance) pour l'économie congolaise, des comptes nationaux (le TCEI
et le TRE) susceptibles de nous permettre de construire une matrice de
comptabilité sociale au-delà de l'année
20057.
0.5. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Nous faisons ici une évaluation quantitative à
travers le temps des enjeux éventuels8 que la RDC pourrait
tirer en adhérant à l'union douanière du COMESA. Nous
utilisons à cet effet, un modèle d'équilibre
général calculable (MEGC)9 afin d'analyser l'impact de
l'union douanière sur la structure socioéconomique de la RDC.
L'analyse en équilibre général requiert une Matrice de
Comptabilité Sociale (MCS)10. C'est une matrice carré
(le nombre des lignes est
7 J.Blaise NLEMFU M, elaboration de la matice de
comptabilité sociale de la RDC 2005
8 Nous disons éventuels parce que
la RDC ne fait pas encore parti de cette UD. Nous faisons une
simulation
9 Le MEGC ne doit pas être
considéré comme un outil de prévision mais plutôt
comme un outil permettant une analyse contrefactuelle. En effet, la simulation
d'une politique d'ouverture commerciale par exemple ne prédit pas,
à proprement parler, les effets d'une telle politique mais examine
l'état dans lequel aurait été l'économie si une
telle politique avait été mise en place durant l'année
étudiée (Nicolas Hérault, 2004, p. 32).
10 Les questions spécifiques sur la
structure et l'élaboration d'une MCS seront traitées en annexe de
ce travail
égal au nombre de colonnes) qui reprend toutes les
transactions ayant pris place au sein d'une économie au cours d'une
période de temps donné, généralement une
année. Pour l'économie congolaise, la plus récente a
été construite par Blaise NLEMFU (à paraître) pour
l'année 200511. C'est celle-ci que nous avons utilisée
comme matrice initiale. Cette dernière a été
agrégée et en suite désagrégée pour mieux
répondre aux besoins de notre étude12.
De 20 branches, nous sommes passés à 4, à
savoir : l'Agriculture, l'Industrie, les Services marchands et les Services non
marchands. Le compte de « Ménages >> a été
subdivisé en 2 sous-comptes, à savoir : Ménages de ville
(ménages publics) et Ménages de campagne (Autres ménages);
faute de coefficient du facteur terre pour la fonction de production du secteur
agricole de la RDC, cette désagrégation n'a pu aller plus loin.
Le compte des « Importations >> quant à lui, a
été subdivisé par rapport à l'origine en 2
sous-comptes : Importations originaires des pays du COMESA et Importations
originaires d'autres pays. Le sous-compte des taxes à l'importation
(compris dans le compte des prestations collectives de l'Administration
publique, APU ou Service non Marchand) a aussi été
subdivisé de la même façon que celui des importations. Sur
base de cette MCS désagrégée, le MEGC est calibré
sur l'économie congolaise13. Dans ce travail nous simulons
l'adhésion de la RDC à l'UD du COMESA, qui implique la
suppression des tarifs douaniers pour les échanges avec les pays du
COMESA et l'application d'un TEC pour les importations originaires des pays
tiers. La résolution du modèle est faite au moyen du logiciel
GAMS (General Algebric Modelling System).
11 Elle comprend 2 facteurs de production, 5
agents institutionnels et 20 branches d'activité. Nous lui sommes
très reconnaissant de nous l'avoir fournit.
12 La désagrégation des
ménages s'appuie sur les données de l'enquête 1-2-3 sur la
RDC réalisée par le Ministère du Plan ; celle des
importations se basent sur les statistiques de la DGDA
13 La question de la calibration du MEGC sur
l'économie congolaise sera traitée au Chapitre 3 de ce
travail
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