0.2. REVUE DE LA LITTERATURE
Un nombre croissant d'études sur l'intégration
économique ont mis un accent considérable sur les effets attendus
d'une intégration entre les pays membres d'une quelconque
communauté.
L'origine de cette étude trouve son fondement dans une
succession d'études économiques qui ont montré que les
pays en développement profiteraient davantage d'une ouverture de
l'accès aux marchés d'exportation et d'une reforme de leurs
politiques commerciales que d'un accroissement de l'aide.
On peut raisonnablement admettre que, la théorie
classique de l'intégration s'est développée à
partir des travaux de Viner (1950) portant sur les effets de l'union
douanière sur l'échange international. Selon cet auteur,
l'institution d'un tarif extérieur commun engendre deux effets : un
effet de détournement des échanges au détriment des non
membres de l'union et un effet de création, voire de
développement des échanges au bénéfice des pays
membres de l'union.
Dans son analyse Balassa (1961) distingue les étapes
suivantes du processus d'intégration par le marché : La zone de
libre-échange, L'union douanière, Le marché commun,
L'union économique et monétaire, un processus conduisant les pays
membres vers un plus grand degré d'unité et de
libéralisation.
Dans la littérature, on distingue deux types de
modèle d'équilibre général calculable : les
modèles statiques et les modèles dynamiques. Selon la version de
l'analyse statique de l'union douanière de Viner, l'analyse statique des
effets de l'union douanière permet d'apprécier les effets de
court terme de l'intégration économique à travers les
effets de création et de détournement de commerce. Elle montre
qu'une réduction des tarifs avec les partenaires commerciaux
améliore le bien-être tandis qu'une réduction des tarifs
affectant seulement les Etats membres d'une zone préférentielle
peut réduire le bien-être.
Leurs études ont porté sur des sujets tels que
la libéralisation commerciale, intégration économique, la
libéralisation dans l'agriculture, l'effet de politiques sociales et le
bien être.
Quant aux modèles dynamiques, ils permettent d'examiner
diverses questions ou des problèmes inter
temporaire où les décisions des agents tiennent
nécessairement compte des anticipations. Ainsi, les producteurs
investissent suivant les anticipations sur les prix futurs ; les ménages
décident de consommer ou d'épargner suivant les revenus attendus
et des prix à payer ; l'Etat décide de ses dépenses et
déficits en fonction de ses anticipations de recettes et
récursif où les agents
économiques sont myopes et ne prend en compte ni leur
préférences relatives pour l'avenir par rapport au présent
ni leurs anticipations quant au futur qui sont importants, inclut le terme de
l'échange, les chocs et les réformes de tarifs. Plusieurs
études utilisant ce modèle ont été
réalisées pour analyser les effets de politiques
économiques aussi bien dans les pays développés que dans
les pays en développement ; Devarajen et al (1998) ; El Said, Lofgren et
Robinson (2001), Dissou (1998), Annabi et Rajhi (2001).
Devarajan et Delphin (1998), présente un modèle
d'équilibre général calculable simplifié d'une
économie ouverte dans lesquelles les décisions des consommateurs
et des producteurs sont toutes cohérentes inter et intra temporellement.
Dans leurs modèles, les consommateurs maximisent la valeur
présente de l'utilité de consommation et les producteurs
maximisent la valeur présente de profit. Le modèle donne des
solutions pour une série cohérente de prix inter temporel. En
définitive on peut retenir que l'objectif de leur travail était
de décrire comment spécifier, calibrer et faire des simulations
avec un modèle dynamique le plus simple possible pour une
économie ouverte.
Dissou (1998), évalue les effets dynamiques de
l'intégration de l'UEMOA sur l'économie sénégalaise
à travers un modèle d'équilibre général
calculable inter temporel. Il analyse les effets dynamiques des réformes
tarifaires du Sénégal et son accès croissant aux
marchés régionaux. Son modèle permet en particulier
d'étudier l'impact de l'accord de l'intégration régional
sur le bien être et sur la dynamique transitoire de plusieurs variables
sectorielles et agrégées, incluent l'investissement, l'emploi,
l'output, le commerce, le compte courant de la balance de paiement et le
déficit du gouvernement.
Une autre étude qui mérite l'attention est celle
de El-Said, Lofgren et Robinson (2001), qui aborde le problème de
développement économique de long terme en Egypte dans un cadre
d'équilibre général calculable dynamique récursif.
La première est ciblée sur le développement d'un secteur
et la seconde est une
approche de développement plus large. Dans la
première approche de développement, le progrès technique
est séparément ciblé sur trois secteurs : agriculture,
industrie agroalimentaire et le secteur textile. Dans la seconde approche une
stratégie de développement plus large est adoptée et le
même progrès technique est distribué de façon
égalitaire entre les trois secteurs.
L'analyse dynamique de l'union douanière, les effets
dynamiques, caractérisée par la prise en compte du temps dans le
processus d'intégration, se résume en trois principaux effets que
sont les économies d'échelle, le développement de la
concurrence et les investissements au niveau de la zone
intégrée.
Plusieurs Auteurs ont utilisés des modèles
statiques pour analyser les effets et réformes ou de chocs sur les
économies aussi bien des pays en développement que des pays
développés ; Chia et al (1991), Easley (1993), harrison et al
(1997), Décaluwé et al (2001), Lloyd et Mc Laren (2003), et
Redmond (2003) ; Musumpe N.Ngoy (2009), Inyongo Iloisumo (2009), J.Blaise
Nlemfu Mukoko (2010), Wabenga yango james(2010) Le premier auteur examine les
avantages et inconvénients de l'Union douanière de la COMESA sur
la R.D Congo, le deuxième étudie l'impact de la zone de
libre-échange de la SADC sur l'économie congolaise, le
troisième analyse la zone de libre échange de la SADC :
création du bien être et le dernier parle de l'impact de
l'intégration économiques de la CEPGL sur l'économie de la
RDC. Ces études se sont limitées à évaluer les
effets statiques en équilibre général calculable. A notre
connaissance, seules les études de Dissou (2001) et Dissou et
Decaluwé (1995) et Cogneau et Collange (1997) et El-Said, Lofgren et
Robinson (2001) ont appliqué un modèle dynamique
d'équilibre général calculable ; dont le premier à
évaluer les effets dynamiques de l'intégration de l'UEMOA sur
l'économie sénégalaise, le deuxième a
utilisé ce modèle pour étudier l'effet de la
dévaluation du franc CFA dans la CEMAC et le troisième aborde le
problème de développement économique de long terme en
Egypte dans un cadre d'équilibre général calculable
dynamique récursif. Notre étude s'inscrit dans un cadre Statique
en équilibre général calculable en vue d'évaluer
les effets potentiels des mesures découlant de la COMESA. Notre
modèle appartient dans la famille des modèles d'équilibre
général calculable qui consiste à définir le
sentier de référence comme le résultat d'une accumulation
du capital, calculée sur la base d'une solution purement statique du
MEGC pour l'année d'étude (Decaluwé et al., 2001).
|