II.1.2. MCS-RD005 ET COHERENCE INTERNE
La cohérence interne d'une matrice de
comptabilité sociale est garantie par le fait que, pour chaque compte,
le total de la ligne correspond au total de la colonne, c'est-à-dire les
recettes totales sont identiques aux dépenses totales. En effet, les
recettes sont enregistrées en ligne (indice i) et les dépenses en
colonne (indice j), l'élément général d'une matrice
étant i j, défini comme la dépense du compte j (i = 1,2,3,
,n) qui constitue la recette du compte i (i = 1,2,3,....,n). Ainsi, la
cohérence interne d'une matrice peut se résumer, dans le cas du
compte p, par :
n
~ tpj
j=1
Total des
Recettes du
compte p
|
n
= ~ ~~~
~~~
Total des
Dépenses du
compte p
|
La MCS détaillée de l'économie congolaise
pour l'année 2005 est donnée au tableau 1 en annexe A. Cependant,
pour réaliser le test de cohérence interne, nous allons nous
appuyer sur sa forme réduite42 présentée au
tableau 5. Ainsi partant de ce dernier, on y trouve dix comptes
numérotés de 1 à 10.
La lecture de cette matrice commence par le compte 7 des
branches d'activités de production, source de revenus au sein de
l'économie. En colonne, les branches d'activités de production de
l'économie congolaise ont réalisé une production totale de
8.105.406 millions de Francs congolais courants de 2005 (Mfc). Elles
achètent, pour ce faire, 2.838.480 Mfc d'intrants intermédiaires;
du reste, ils distribuent 969.487 et 4.252.265 Mfc sous forme de revenus de
facteurs travail et capital respectivement. Elles paient 45.174 Mfc à
titre d'impôts indirects sur la production à l'Etat. En ligne, les
produits issus du processus de production sont vendus au prix de base ou encore
mieux sont versés au compte de produits; les rentrées
tirées de ces ventes constituent les recettes de ces branches soit
8.105.406 Mfc. Le compte 8 de produits fait ressortir, en colonne, les
ressources totales (9.644.477 Mfc), c'est-à-dire l'offre
42 Cette agrégation a
été réalisée, partant du tableau 1 (en annexe A),
au niveau des comptes de `Taxes et subvention', de ` Branches
d'activités' et de `Produits' d'où le tableau 5.
globale en biens et services; une partie de ces produits
(8.105.406 Mfc) provient du système productif national alors que l'autre
partie (1.335.889 Mfc) est importée du reste du monde; il convient
d'ajouter à ces deux composantes les taxes sur les produits (45.174 Mfc)
ainsi que les marges commerciales et de transport. En ligne, ces ressources
disponibles sont ensuite affectées à la consommation finale de
l'Etat et des ménages (respectivement 4.641.404 et 240.245 Mfc),
à la consommation intermédiaire (2.838.480 Mfc), à
l'investissement (681.418 Mfc) et enfin à l'exportation (1.242.930
Mfc).
Le compte d'accumulation (compte 9) tire l'essentiel de ses
recettes (ligne 9) des épargnes collectées auprès de
ménages (182.108 Mfc), des entreprises (203.058 Mfc), de l'Etat (278.280
Mfc) et du Reste du Monde (17972 Mfc), constituant ainsi une source de
financement de l'investissement de la Nation (colonne 9).
Les recettes du reste du monde (compte 10, ligne 10)
s'élèvent à 1.558.100 Mfc; le gros de ces recettes
provient des importations de produits (1.335.889 Mfc); une bonne partie est
aussi versée par les ménages (9.137 Mfc), l'Etat (67.915 Mfc) et
les entreprises (129.849 Mfc) comme paiement de transferts courants. Le solde
est constitué de revenus de facteurs (15.310 Mfc) payés par
l'économie nationale sur les investissements des étrangers dans
le pays. Les dépenses courantes du reste du monde (colonne 10) sont
ventilées de la manière suivante : exportations, soit 1.242.930
Mfc, transferts courants aux ménages, aux entreprises et à l'Etat
à concurrence de 32.173 Mfc, 41.228 Mfc et 219.578 Mfc respectivement et
revenus de facteurs (4.219 Mfc) versés à l'économie
congolaise; sur ce compte apparaît un agrégat important dont le
montant est égal à 17.972 Mfc; il est connu sous le nom
d'épargne étrangère et est égal, au signe
près, au solde du compte courant de la balance des paiements
extérieurs. Il est parfois aussi appelé, dans l'hypothèse
de déficit, importation nette de capital étranger dans la mesure
où le déficit courant extérieur est identique à la
somme des importations de capitaux (investissements directs, prêts et
subventions de capital) nettes des exportations de capitaux (dont le
remboursement du principal de la dette extérieure) et de la diminution
des avoirs extérieurs monétaires; auquel cas, l'épargne
étrangère est positive. Par contre, sous l'hypothèse
contraire, il
s'agirait d'une exportation nette de capital et l'épargne
étrangère serait affectée de signe négatif.
Les recettes totales des entreprises (compte 4, ligne 4) sont
de deux natures : les revenus factoriels (1.094.631 Mfc) et les transferts
courants. Ces derniers sont versés par les ménages et le reste du
monde pour des valeurs égales à 12796 Mfc, et 41228 Mfc
respectivement. Ces recettes servent à couvrir les dépenses de
transfert courant des entreprises et le reste, soit 203.058 Mfc, est
épargné; quant aux transferts versés par les entreprises,
632733 Mfc vont aux ménages, 25136 Mfc et 157879 Mfc viennent gonfler
les recettes de l'Etat respectivement à titre de taxes et de transferts
courants, alors que le reste du monde en bénéficie 129849 Mfc.
La même lecture peut être faite pour les deux
autres institutions (les Ménages, compte 3 et l'Etat, compte 6) tout en
mentionnant, néanmoins, leurs dépenses de consommation finale
(voir tableau 6).
Terminons la lecture de notre matrice par le compte des
facteurs de production qui comprend deux sous comptes : les facteurs travail et
capital. Le compte capital (compte 2) est constitué à la
deuxième ligne de la valeur ajoutée versée au facteur
capital sous forme d'excédent brut d'exploitation (4.252.265 Mfc). Cette
valeur ajoutée est versée directement en colonne et en partie aux
ménages (pour le capital des entreprises individuelles, soit 3.094.378
Mfc) puis au compte des entreprises (pour le capital détenu par les
sociétés, soit 1.094.631 Mfc) et enfin au compte de l'Etat (pour
le capital détenu par l'Etat, soit 63.256 Mfc). Par contre, le compte
facteur travail (compte 1), est constitué, à la première
ligne d'une part, de la valeur ajoutée versée sous forme de
salaires bruts (969.487 Mfc), et d'autre part des revenus de facteurs (4.219
Mfc) versés à l'économie congolaise par le reste du monde.
Alors que la première colonne correspond au paiement versé aux
ménages qui détiennent le facteur travail (958.396 Mfc) et au
reste du monde (15.310 Mfc). De la lecture de la MCS-RD005, il en
découle qu'elle possède une structure comptable cohérente.
Autrement dit, la somme des recettes pour chaque ligne i est égale
à la somme des dépenses de la colonne j correspondante (voir
tableaux 4 et 6).
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