Analyse du système de commercialisation des graines de "voacanga africana" au Bénin et les implications pour la conservation de l'espèce( Télécharger le fichier original )par K. Edem Aubin Fafeh - agroéconomiste 2011 |
ANALYSE DU SYSTEME DE COMMERCIALISATION DES GRAINES DE VOACANGA AFRICANA AU BENIN ET LES IMPLICATIONS POUR LA CONSERVATION DE L'ESPECE Ir. Aubin Edem K. FAFEH Agroéconomiste Auteursa- Fafeh K. E. Aubin, Ingénieur agroéconomiste, aubinextra@gmail.comb- Dr. Orou Gaouec- Dr. Achigan Eunockd- N'danikou Sognigbé, Ingénieur agroferestier, ethnobotanistee- Ir. Avohou Hermane, Assistant de rechercheRESUMEAu Bénin, les Produits forestiers Non Ligneux (PFNL) occupent une place non négligeable dans les activités et transactions des populations rurales dans les différentes formes d'utilisation des forêts ou écosystèmes forestiers. Parmi les PFNL, il y a Voacanga africana sur lequel peu d'études ont été réalisé au Bénin en particulier et en Afrique occidentale en général. Des études fournissent des données empiriques sur le volume des graines commercialisées, elles abordent peu les aspects socio-économiques couvrant toute la chaine de commercialisation allant des récolteurs/producteurs aux consommateurs. C'est pour contribuer à mieux cerner la structure et le fonctionnement des marchés liés aux graines de V. africana au Bénin, que cette étude intitulée « analyse de la commercialisation des graines de V. africana au Bénin et les implications pour la conservation de l'espèce » a été initiée. L'objectif principal de cette étude est d'analyser le système de commercialisation des graines de Voacanga africana au Bénin afin de ressortir les impacts de l'activité sur la durabilité de l'espèce dans la zone d'étude. Il en ressort que la chaine de commercialisation des graines de Voacanga africana est constituée de cinq catégories d'acteurs à savoir : les récolteurs, les courtiers, les collecteurs, les grossistes et les exportateurs. Trois principaux types de circuit de commercialisation ont été identifiés : les circuits à trois intermédiaires, deux intermédiaires et un intermédiaire. Tous ces acteurs réalisent une seule fonction : la fonction d'échange. Les récolteurs enquêtés ont une ancienneté moyenne de 3,91 ans. En ce qui concerne les commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans. Dans la zone d'étude, les acteurs ne sont pas organisés en groupements ou en associations. Ce qui fait qu'ils sont peu informés même mal informés parfois surtout les récolteurs. Cependant, certains récolteurs arrivent individuellement à lier des accords tant avec les courtiers qu'avec la grossiste. Les accords sont caractérisés par une forme de relation de type contractuel qui est nourri par le paiement à l'avance et la prise de rendez-vous. Il n'existe pas de contrat écrit même s'il y a transactions financières. Toutefois, les accords sont souvent respectés (100% des cas observés) et ceci sans difficultés majeures. Environ 9 tonnes de graines ont été récoltées en 2010 et seulement 3,5 tonnes de graines ont été exportées. Il en ressort aussi que d'énormes pertes sont enregistrées le long de la chaine de commercialisation. La récolte de même que la vente ont chuté considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à l'année 2010. Les marges bénéficiaires sont de 123,34 F CFA par KG de graines, 4,70 F CFA par KG de graines, 197,07 F CFA par KG de graines, 647,17 F CFA par KG de graines respectivement pour les récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste. On note une concentration des richesses générées au niveau de la grossiste ; ce qui s'explique par le fait que le marché de graines de V. africana dans la zone d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste. Les contraintes qui limitent l'essor de l'activité sont : la non organisation des acteurs. Il faudra donc organiser la filière de graines de V. africana dans la zone d'étude et développer une stratégie de conservation de V. africana en particulier basée sur l'approche `'conserve through use'' dans la zone d'étude. |
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