Annexe 8
Interview de Thierry Caron
Photographe
Interview de Thierry CARON sur son web documentaire
« Adoma vers la maison », le 19 mai 2010.
Je suis photographe indépendant depuis une quinzaine
d'années maintenant et j'enseigne parallèlement.
Mon web documentaire est né d'une matière que
j'avais déjà récolté dans le cadre d'un reportage
photographique. Je l'ai monté seul, j'ai créé les
interfaces seul avec l'aide d'un ami et je l'ai auto-produit. J'avais, en
effet, reçu l"appel à projet pour le prix RFI- France 24 : c'est
ce qui m'a décidé à utiliser mon travail photographique
sous cette forme.
J'ai été sélectionné et, de fait,
je l'ai mis en ligne sur mon site. Je n'avais contacté aucun diffuseur
auparavant. Mais du coup, je suis amené à payer le flux sur mon
site.
Au Festival de Perpignan j'ai rencontré les
créateurs de l'agence Narrative, j'ai rencontré d'autres auteurs
de web documentaire qui m'ont conseillé d'écrire de nouveaux
projets. Alors, je me suis lancé et j'ai obtenu une aide à
l'écriture du CNC pour une série de web documentaires. Je vais
désormais aller voir Upian, Capa et le Monde pour voir ce qu'il est
possible de faire avec eux, mais je ne sais pas ce qu'ils peuvent proposer.
Je crois que le problème, c'est qu'il n'existe pas de
volonté de mettre de l'argent quand il y a la moindre prise de risque,
alors, on attend et on laisse souvent passer les opportunités.
Il me semble qu'actuellement sur le secteur il y a les
photographes qui ont une vision particulière du format : c'est
d'ailleurs les premiers qui l'ont utilisé avec des photos fixes.
Parallèlement, on retrouve ceux qui font de la télévision,
qui considèrent sans doute qu'il faut être sur le créneau,
au risque de perdre sa place et enfin il y a ceux qui font du web et qui sont
eux-mêmes subdivisés en de nombreuses catégories. Le tout
est loin d'être homogène.
Pourquoi choisir ce format?
Le gros avantage de la diffusion sur le web c'est le temps
disponible. L'internaute est devant son écran, il choisit de regarder le
programme à ce moment là, il est captif. Et, de fait, c'est une
chance pour l'auteur. Par ailleurs, à l'heure actuelle, ce public est
tellement impalpable qu'il n'y a pas de règles d'écriture, de
procédé de captation de l'attention, ça offre une grande
liberté.
En ce qui concerne l'écriture, je considère que
raconter une histoire se traduit par une certaine linéarité. Il y
a de fait un début et une fin. Et en tant qu'auteur, je veux proposer un
point de vue, un propos. C'est ce que j'ai essayé de faire avec «
Adoma vers la maison ».
Quelle est l'audience de ce web documentaire?
Il y a eu un pic au moment de Visa pour l'image. Actuellement on
peut dire entre 200 et 300 personnes par mois. Ils arrivent sur mon site via le
site du Monde ou de RFI.
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