Chapitre I
Les déterminants de la structure
financière des
firmes : une revue de littérature
Introduction
La structure financière des entreprises,
élément central de la théorie financière, est un
thème qui a suscité depuis plusieurs années
l'intérêt de plusieurs chercheurs en finance.
Au départ, la préoccupation était de voir
l'existence ou non d'une combinaison particulière de dettes et de fonds
propres qui maximise la valeur de la firme.
Par la suite, les travaux qui se sont
succédés6 ont appréhendé les
déterminants de la structure financière des
entreprises7.
Dés lors, les apports en matière de structure
financière prenaient la forme de validations empiriques des
théories explicatives des déterminants de la structure du capital
des firmes. L'objectif de ce chapitre est de présenter un bref survol de
littérature de l'essentiel des contributions au débat sur la
structure financière.
Pour ce faire, nous présenterons, dans une première
section, les apports de la théorie classique de la firme aux
problèmes de la structure financière.
Dans une deuxième section, nous exposerons les travaux qui
ont donné les assises théoriques a cette problématique.
Dans une troisième section, nous aborderons l'apport de la
théorie de compromis a l'étude de la structure
financière.
Dans une quatrième section, nous présenterons
l'apport des théories modernes de la firme a cette
problématique.
6 Notamment : Baxter (1967), Jensen et Meckling
(1976), Myers (1984).
7 A l'origine de cette deuxième vague de
travaux, le rejet de la thèse de neutralité de la structure
financière.
1.1 Les apports de la théorie classique de la
firme
L'approche classique de la structure financière est
fondée sur l'hypothèse que les décisions
financières sont prises dans le but de maximiser la richesse des
actionnaires.
Elaborée sur la base de l'observation des conditions
pratiques d'endettement ; elle se base sur l'existence d'une combinaison
optimale des fonds propres et capitaux empruntés qui minimise le
coüt moyen pondéré du capital.
Puisque l'influence de la structure de financement sur le
coüt du capital est a la base de la valeur de la firme, nous
présenterons dans le cadre de cette section le mécanisme du
levier d'endettement et le concept de coüt du capital.
1.1.1 Effet de levier et coüt du capital
Le coüt du capital et la valeur d'une firme sont
influencés par le niveau d'endettement. Cette influence est
analysée a travers l'effet levier de l'endettement.
1.1.1.1 Effet de levier
L'effet levier de l'endettement est le phénomène
qui, en raison du recours a l'endettement, amplifie la rentabilité des
fonds propres en sens positif ou négatif. En effet, du moment oü la
rentabilité économique de l'actif de la firme excède le
coüt de la dette, cet excèdent de rentabilité profite aux
actionnaires. A l'inverse, un écart négatif entre la
rentabilité économique et le coüt de la dette
présente un désavantage aux actionnaires.
Posons :
Ka : la rentabilité financière
(taux de rentabilité des capitaux propres)
C : le montant des capitaux propres
D : le montant des dettes
A : l'actif total A = C + D
R : la rentabilité économique de la firme
r : le taux d'intérêt a payer aux prêteurs
Le bénéfice de la firme avant intérêt
est RA, il est, après intérêt de (RA - rD) La
rentabilité financière de la firme se définit comme
suit:
( - )
RA rD
Ka = ou encore :
C
D
Ka = R+( R--r )
(1.1)
C
(1.1) est la relation mettant en évidence l'effet levier
d'endettement.
Partant de cette relation, trois situations peuvent se
présenter:
R < r : le taux de rentabilité économique des
actifs est inférieur au coüt de la dette, l'entreprise n'a pas
intérêt a s'endetter davantage. La rentabilité
financière est d'autant plus faible que l'entreprise est
endettée.
R = r : implique que Ka = R, le
niveau d'endettement n'a pas d'influence sur la rentabilité
financière et de ce fait, son effet est neutre sur la
structure financière de la firme.
R > r : la rentabilité économique de l'actif
est supérieure au taux d'intérêt. Dans ce cas, l'effet de
levier présente un avantage croissant aux actionnaires qui verront la
rentabilité financière de leurs fonds croItre avec le niveau
d'endettement de la firme.
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