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Les déterminants de la structure financière des entreprises marocaines cotées: cas des secteurs agroalimentaire et chimie et parachimie

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par Salah Eddine Kartobi
Université Cadi Ayyad Maroc - Master en finance appliquée 2008
  

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2.3.2 Mesures incitatives au financement par fonds propres

La fiscalité marocaine de financement a largement encouragé le recours des entreprises a l'endettement. En effet, ces dernières sont autorisées a déduire les charges financières liées a la dette, de méme, la loi marocaine n'impose aucune limite a l'emprunt des entreprises (principe de liberté de choix des modalités de financement).

Ce traitement fiscal avantageux de l'emprunt conjugué a d'autres causes a eu pour effet une grave sous capitalisation des entreprises marocaines qui préféraient se financer par endettement au détriment d'un financement par fonds propres.

Cette situation a conduit le législateur marocain a entreprendre des mesures fiscales visant :

- D'une part, l'incitation des entreprises a augmenter la part des fonds propres dans leurs structures de financement pour qu'elles puissent préserver leur indépendance et leur solvabilité

- D'autre part, l'incitation des épargnants a participer au capital de l'entreprise au lieu de se limiter aux simples créanciers.

Nous examinerons successivement les mesures fiscales incitant l'entreprise a se financer par fonds propres et les mesures incitant l'épargnant a détenir des titres de propriété (actions).

2.3.2.1 Mesures incitant les entreprises a se financer par fonds propres

Nous présenterons, dans ce qui suit, les principales mesures incitant les entreprises a privilégier les fonds propres au détriment de l'endettement.

2.3.2.1.1 La réduction des taux d'imposition sur les bénéfices

La baisse du taux d'impôt qui a concerné aussi bien l'impôt sur les sociétés que l'impôt
général sur le revenu (devenu actuellement impôt sur le revenu), vise l'amélioration des flux
nets de trésorerie de l'entreprise par le biais d'une diminution de la pression fiscale. Les flux

ainsi générés seront destinés, en partie, au financement des investissements et en autre partie, aux associés sous forme de dividendes. Les actionnaires verront alors leur rémunération augmenter et seront de ce fait incités a détenir les titres de propriété de l'entreprise.

Le taux proportionnel d'imposition des entreprises a accusé une baisse tendancielle sur les vingt dernières années, en passant de 45% en 1987 a 35% en 1999 puis a 30% actuellement (loi de finances 2008). Les taux de l'IGR ont connu, au même titre que le taux d'IS, une importante baisse depuis la mise en application de l'impôt général sur le revenu.

Cette baisse de l'impôt sur les bénéfices des personnes physiques et morales devrait permettre une amélioration du revenu des entreprises et de ce fait, un renforcement de leur capacité d'autofinancement.

2.3.2.1.2. Exonération des bénéfices mis en réserve

Afin de renforcer les capitaux propres de l'entreprise, le législateur marocain a autorisé a ces dernières la constitution de réserves qui bénéficient de l'exonération au titre de l'impôt de distribution. Ces réserves, bénéficiant de l'exonération, peuvent être classés en trois catégories:

1- Les réserves légales qui doivent être constituées a hauteur de 5% du résultat net de l'exercice. Le prélèvement du montant de la réserve légale cesse d'être obligatoire lorsqu'il excède le dixième du capital social de la société anonyme41

2- Les réserves statutaires rendues obligatoires par les statuts de la société ne peuvent ni être distribuées sous forme de dividendes, ni servir a l'amortissement ou au rachat du capital, sauf pour la partie qui dépasse le minimum prévu par les statuts de l'entreprise. Toutefois les réserves statutaires peuvent être affectées a l'apurement des déficits ou a une augmentation de capital.

3- Les réserves facultatives, constituées avant toute distribution du bénéfice par la décision de l'assemblée générale ordinaire, servent, entre autres, a assurer une certaine constance au niveau de la distribution des bénéfices. Lorsqu'elles sont mises en distribution, les réserves facultatives ne bénéficient plus de l'exonération au titre de l'impôt de distribution.

2.3.2.1.3 Exonération des produits de cession des éléments d'actif

Le législateur marocain prévoit une exonération des produits de cession des éléments de
l'actif immobilisé. Cette exonération peut être totale ou partielle. Elle est totale, lorsque

l'entreprise s'engage par écrit auprès des services de l'administration fiscale a réinvestir les produits de cession. << Le réinvestissement doit avoir lieu durant les trois ans suivant la cession de l'actif et les immobilisations acquises doivent être conservées durant une période minimale de cinq ans >> (RIGAR (2002)). L'exonération est, en revanche, partielle lorsque l'entreprise ne réinvestit pas le produit de cession de l'immobilisation. L'entreprise ne bénéficiera alors, que de certains abattements qui dépendent de la durée pendant laquelle le bien immobilisé est resté au sein de l'entreprise.

Notons, enfin, que les exonérations (totales ou partielles) s'appliquent a tous les produits de cession d'immobilisation (dont les produits de cession des titres financiers).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius