1.4.2 Apport de la théorie d'agence a l'étude
de la structure financière
La théorie d'agence qui propose des explications aux
comportements financiers observés des entreprises, apporte une
contribution au débat sur la structure financière des firmes.
La présentation de cette théorie de même que
l'analyse de son apport a l'étude de la structure financière fera
l'objet des deux points de cette deuxième sous section.
1.4.2.1 La théorie d'agence
La théorie d'agence est fondée sur
l'asymétrie de l'information entre les différents agents
économiques et sur la divergence d'intérêts entre les
dirigeants et les actionnaires (ainsi que les créanciers et
actionnaires). Cette divergence d'intérêts trouve son origine dans
le principe néoclassique selon lequel, chaque agent économique
cherche a maximiser son intérêt particulier avant
l'intérêt général. La théorie d'agence permet
de caractériser les contrats optimaux qui peuvent être conclus
entre deux personnes et d'expliquer les comportements de certaines entreprises
du moment oü il existe une relation d'agence. Cette dernière se
définit comme étant un contrat par lequel, une personne
appelée principal ou mandat a recours aux services d'une autre personne,
agent ou mandataire, pour réaliser en son nom et pour son compte une
tâche déterminée qui implique la délégation
de certaines décisions du mandat au mandataire.
Dans l'entreprise, il existe une relation d'agence entre les
actionnaires et les dirigeants : les premiers délèguent une part
de leurs pouvoirs aux seconds, et cette délégation peut
être source de conflits potentiels. Les dirigeants s'engagent a agir dans
l'intérêt des mandataires, mais peuvent être tentés
de maximiser avant tout leur richesse.
Ce type de comportement peut s'expliquer par le fait que les
dirigeants ne détiennent pas personnellement la totalité des
droits de propriété de l'entreprise. Il résulte alors de
la délégation du pouvoir dont bénéficie les
dirigeants des coüts d'agence. En effet, vu que le mandataire ne
bénéficie pas du profit total de son activité, il peut
détourner les richesses non financières de l'entreprise (Baxter
(1976)). Ce détournement est a la base de conflits entre actionnaires et
dirigeants qui peuvent engendrer selon Jensen (1986) des coüts d'agence
qui peuvent être de trois types:
- Les coüts de contrôle : il s'agit des
dépenses résultant de la nécessité pour le
principal de surveiller les actions de l'agent et de l'inciter a agir dans son
intérêt
- Les coüts de justification: qui comportent des
dépenses engagées par le mandataire pour prouver la
qualité des décisions prises et convaincre le mandat qu'il agit
bien dans son intérêt. - Les coüts résiduels : les
coüts de justification résultant de la volonté des deux
parties contractantes de limiter la perte de valeur entraInée par le
caractère sous optimal des décisions prises par le mandataire.
Cette perte de valeur ne peut être réduite a néant, car a
partir d'un certain seuil de contrôle, le coüt marginal
engendré dépasse le revenu marginal généré
par l'activité de contrôle (Ginglinger (1991) p.42).
A ce niveau, il apparaIt important de signaler qu'il existe
aussi des conflits d'intérêt entre actionnaires et
créanciers dont les principales sources20 sont la
substitution d'actifs, le sous investissement, la dilution des créances
et la politique de dividendes.
|